La malédiction de Loki, tome 1

La malédiction de Loki n'échappe malheureusement pas à une certaine malédiction qui touche certains mangas qui sombrent un peu dans la médiocrité. Après, c'est vrai qu'on peut introduire certaines nuances.

Qu'est-ce qui ne va pas ? A peu près tout en partant du graphisme assez sommaire et irrégulier aux incohérences du scénario qui fait dans la surenchère. Pourtant, cela partait d'un postulat plutôt intéressant que de peindre des toiles aux pouvoirs spéciaux.

En effet, Loki va devoir accomplir sa mission à savoir la promesse effectuée à son amie rencontrée à l'orphelinat dans une sorte de quête d'art maudit.

Bref, deux mots pour résumer : moche et vide. On est très vite gonflé par cette lecture au point d'avoir très vite envie de passer à autre chose.

Et si ta création prenait vie ?

La Malédiction de Loki, ou du titre original Majo no Kaigashuu, est un manga shōnen, mélant action, aventure, drame, fantasy et romance. Son auteur est Hachi, qui s'occupe, comme beaucoup de mangaka, du dessin et de la rédaction. Il s'agit de la seule série à son actif, pour le moment. le premier tome est sorti au Japon en 2017, mais nous ne l'aurons en France que deux ans plus tard. La série comptabilise 8 tomes, dont le dernier est sorti en 2021, tous parus sous l'éditeur français Delcourt / Tonkam.

Nous suivons le personnage de Loki, dessin et personnage crée par une jeune fille dont le sang magique permet de réaliser des miracles à travers des peintures. A sa mort, le dessin prit vie pour rendre honneur au dernier souhait de sa créatrice, Aisya : détruire les autres oeuvres de l'enfant désormais considérée comme une sorcière, ses oeuvres d'abord vu comme des bénédictions, mais qui ont ensuite tourné en malédiction sous la cupidité humaine. Nous suivrons alors Loki évoluer au cours de sa quête, son voyage d'abord solitaire qui se couplera peu à peu d'amis.

Cette oeuvre nous permet de ressentir un melting-pot d'émotions. Comme Loki, au début, nous pourrions en vouloir à l'humanité de ce qu'elle a fait subir à la petite Aisya, mais peu à peu il découvrira alors que ce qui compose l'humain n'est pas que noirceur et corruption. Cette histoire retrace son parcours initiatique, à travers la quête donnée comme héritage à la mort de la « sorcière ». Des personnages hauts en couleurs et caractères divers, ayant tous leur propre histoire et intérêts personnels, qui vont finalement converger en un intérêt commun, par solidarité.
Nous pouvons constater que même les antagonistes ont un caractère bien humain : ils ont des forces, des faiblesses, des rêves. J'aime dans cela que l'histoire n'est pas racontée seulement d'un point de vue manichéen, bien qu'on pourrait le penser au début : aucun personnage développé n'est entièrement mauvais, et même les gens bons ou « purs » sont montrés avec des doutes et des faiblesses.

A cette histoire rondement menée, dans un univers mêlant design de RPG, magie, et une sorte d'architecture parfois antique bien que puissante de technologie, les codes du fantastiques sont parfaitement présentés. Tout l'univers fait sens, et les dessins des chara-designs ou des décors sont juste prenants, on se sent vite happés par un trait très soigné, et pourtant tellement expressif.

le seul défaut que je trouverai à l'oeuvre, et que l'auteur à lui-même relevé, c'est que l'histoire aurait pu être plus longue, plus développée. le fait que ce soit un manga court peut aussi être un argument positif : l'histoire ne traîne pas, et il est facile de la compléter. Néanmoins, certaines questions bien que mineures restent en suspens : on ne sait pas ce que deviennent certains personnages (l'antagoniste principal, par exemple). Néanmoins, la boucle est bouclée : tout ce qui était important à été conclu. L'appréciation de la fin restera propre au lecteur. Elle m'a personnellement très touchée, j'y ai lâché une petite larme, tant les émotions étaient bien représentées. J'ai vraiment aimé voir l'évolution de Loki, face à ses émotions, face au monde.

Bonus : la beauté des livres en eux-mêmes : un titre pailleté, une couverture au pelliculage brillant et des illustrations magnifiques au début des pages, en plus du bonus sur chaque quatrième de couverture.

Ce premier tome de la malédiction de Loki est très prometteur. le graphisme est assez sympathique, avec quelques planches qui dégage quelque chose en plus, nous sommes également emporté dans l'action sur certaines planches, et d'autres fourmillent de détails. Dès le départ, l'histoire des peintures semblaient aussi intrigantes qu'intéressantes, et de ce côté là pas de déception non plus. Une fois l'histoire de la peinture traitée, elle est remise en avant, avec ces caractéristiques. Au début du livre, nous faisons la rencontre d'Aisya et Loki, alors qu'ils sont de jeunes enfants à l'orphelinat. Ils sont mignons et semblent très attachés l'un à l'autre, avoir un lien très fort. Aisya a un don étrange, si elle peint avec son sang, ses dessins vont se réaliser. Elle est assez faible au niveau de son corps, mais elle se raccroche à ce don, et elle est très heureuse d'aider les autres. Loki la soutient, et veille surtout sur son bien-être mais finira par haïr les êtres humains. La question peut se poser alors si c'est vraiment une bonne idée d'exposer ce don, et si elle ne risque pas d'en souffrir. Mais le problème s'avère le même qu'avec les progrès technologiques. Tout part d'une bonne intention, de rendre la vie meilleure, mais une utilisation détourner, une mauvaise utilisation peut conduire à des atrocités, à des drames. Quand la peinture devient mauvaise, elle est appelée peinture maudite, et même plus précisément peinture maudite de la sorcière. C'est Aisya qui est désignée ainsi. Tout ce temps, elle a tenu grâce à son amour pour Loki et cette envie de bien faire. Je vous laisse découvrir certains points par vous-mêmes. A un moment donné, nous allons retrouvé un Loki adulte, qui s'est voué à détruire les peintures maudites. Il en a fait la promesse, et tous les moyens seront bons. Dans ce premier tome, nous allons découvrir trois histoire liées à ses peintures maudites où Loki va intervenir. En même temps, nous découvrons le monde, l'histoire de peintures, de nouvelles personnes, et l'air de rien, tout n'est pas parfaitement détachés. Heureusement, car le récit promet d'être intéressant et de révéler des surprises, rien que la fin du premier tome nous donne déjà envie de signer pour la suite. Cela tombe bien vu que l'éditeur Delcourt Tonkam a sorti les deux premiers tomes en même temps.
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La malédiction de Loki est une petite surprise de dark fantasy centré sur le thème de la peinture et plus particulièrement de certaines peintures maudites.
Aux côtés de Loki, un pauvre hère lié à une promesse faite à son adorée, nous suivons une quête assez sombre, souvent triste, au cours de laquelle le taciturne Loki tente de retrouver une centaine de tableaux maudits.
Le principe est intéressant puisque chaque tableau monstrueux retrouvé fini par retrouver son apparence original après un combat physique mais aussi, parfois, après une confrontation psychologique face à la vanité et à la détresse humaine. Il s'agit du premier manga de l'auteur, du moins son premier titre personnel et , honnêtement, c'est du bon travail. Je n'irais pas jusqu'à juger ce titre véritablement transcendant par rapport à certaines oeuvres actuelles mais Hachi distille suffisamment d'émotions pour nous entraîner dans cette curieuse quête. Cruel, vaniteux, désespéré, l'humanité est ici montrée sous ses plus mauvais aspects. le destin de la jeune Aisya en est un exemple et la haine du héros à l'égard des hommes en devient tout à fait légitime. Une dimension émotionnelle assez forte pour ce premier volume qui le fait gagner en qualité plutôt que de le régresser.

Graphiquement, le trait est soignée, on a un bon chara-design . J'aime particulièrement l'arme complètement zarbi du héros ( un cadre de tableau ! ) ainsi que les tableaux eux-mêmes qui apparaissent vraiment comme des artefacts assez intéressants.
Bref, un premier volume très sympathique en somme. Une ambiance pas forcément joyeuse, l'auteur met aussi le pas sur certaines émotions entre deux-trois confrontations. Une série qui, je l'espère, promet quelques bonnes petites surprises.

Et si vos dessins prenaient vie, que se passerait-il ?

La Malédiction de Loki, de quoi ça parle ?

Aisya n'est pas une petite fille ordinaire. Lorsqu'elle utilise son propre sang en guise de peinture, ses oeuvres deviennent magiques et accomplissent des miracles. Malheureusement, les hommes, avides et cupides, exploitent cette enfant et utilisent ses peintures à mauvais escient.

Aisya demande alors à son seul ami, Loki, de lui promettre de brûler toutes ses peintures, devenues maudites…

Mon avis…

Côté dessin, Hachi nous propose un dessin propre et classique avec quelques grandes illustrations particulièrement travaillées. Des décors droits et détaillés s'alternent avec des fonds de cases blancs, ce qui offre un certain rythme à l'oeuvre.

En ce qui concerne l'édition, Delcourt/Tonkam nous offre un format classique avec cinq pages couleurs dans le premier volume, deux dans le deuxième. Les couvertures très colorées aux cadres et titres brillants sont particulièrement attirantes et font des différents tomes de très beaux objets. de plus, le premier volume est doté d'une couverture réversible, offrant une alternative (couverture de l'introduction de l'article) beaucoup plus poétique que la classique. La sortie simultanée des deux premiers volumes était également un bon choix, le véritable enjeu de l'intrigue et sa dynamique ne se présentant véritablement que dans le dernier chapitre du premier tome.

Le premier chapitre, accessible sur le site de l'éditeur (ici), nous présente la peintre magique, Aisya, et son ami, Loki, alors qu'ils sont enfants. le lien puissant qui unit ces deux personnages, la bonté naïve de la gamine et l'impuissance de son ami, désespéré face aux hommes cruels qui se servent d'elle voire la maltraitent, auront effet de nous attacher directement à ces deux protagonistes. Une grande empathie est ressentie pour la pureté d'Aisya et la haine grandissante de Loki envers l'humanité.

Dans les chapitres suivants, nous retrouvons, juste après une ellipse, un Loki adulte, expérimenté et solitaire dans sa quête, issue de sa promesse : celle de détruire tous les tableaux d'Aisya, devenus alors maudits et extrêmement dangereux. A travers cet homme, nous découvrons petit à petit un univers de fantasy à la fois médiéval et moderne ainsi que divers personnages mystérieux voire intrigants.

Le mangaka semble d'ailleurs particulièrement enclin à développer ses personnages tout au long de son histoire. Il nous offre un certain nombre de scènes de flash-backs et déjà un chapitre consacré au passé d'un personnage secondaire dans le deuxième volume. Les différents acteurs ont du potentiel.

Le déroulement de l'intrigue semble classique pour l'instant, présentant généralement une histoire centrée autour d'une peinture maudite par chapitre tout en proposant à chaque fois un élément lié à la progression de l'intrigue. A la fin de chaque chapitre, on retrouve une fiche explicative sur la dernière peinture maudite rencontrée avec ses origines, son pouvoir de base, sa transformation et la raison de sa malédiction.

Malgré une trame classique, La Malédition de Loki affiche un excellent potentiel avec un pouvoir fascinant et vaste, une organisation d'antagonistes mystérieuse et un personnage particulièrement intriguant apparaissant à la fin du premier volume.

Conclusion…

La Malédiction de Loki effectue un bon démarrage en plantant un univers riche, en traitant d'un pouvoir intriguant, en introduisant une intrigue prometteuse… Il s'agit d'une série que je compte bien continuer.
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