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Journaliste d'investigation, Cédric Allyn-Weberson s'échine à dénoncer les malversations de l'industrie pharmaceutique et les enjeux financiers qu'elle alimente, au risque de s'attirer de dangereux ennemis… En parallèle, il vit une passion absolue et dévorante avec la belle Lorna, jusqu'au jour où, suite à un terrible accident, Cédric perd totalement l'usage de son corps…

Maintenu en vie par des médecins consciencieux mais peu empathiques, Cédric, espérant ainsi abréger ses souffrances, accepte de participer à une expérience risquée et totalement innovante : la greffe d'une tête saine sur un corps sain. Contre toute attente, l'opération est un franc succès et annonce le début d'une ère nouvelle pour la science. Mais cette cohabitation forcée entre deux corps différents ne va pas être sans conséquences pour le greffé…


Sur fond de thriller scientifique, Hubert Haddad nous offre un roman passionnant et remarquable ! Il touche du doigt l'une des principales obsessions humaines : la quête de l'immortalité. A travers cette fiction pour le moins réaliste, il nous ouvre les portes vers un fantasme sur le point de se réaliser et s'applique à faire apparaître toutes les questions éthiques que cela soulève : quête d'identité, problème d'individualité, conscience du corps contre celle de l'esprit, mégalomanie, dérives de la science…

Encore une fois, l'écriture d'Hubert Haddad s'impose par sa maîtrise et sa précision. Un style travaillé, littéraire et élégant, qui nous plonge avec d'autant plus de force dans un sujet d'actualité brûlant et délicat. Un roman oppressant et bouleversant, habilement mené, qui laisse apparaître tout le talent d'écrivain d'Hubert Haddad !


Challenge Variétés : Un livre que vous n'avez pas encore lu écrit par un auteur que vous adorez
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Le roman Corps désirable de Hubert Haddad me laisse profondément marquée. Moins de 200 pages mais pas forcément besoin de 1500 pour s'imprimer durablement dans l'esprit du lecteur.

Le personnage principal, Cédric Erg, est aux débuts du livre plutôt satisfait de sa vie actuelle. Fils d'un magnat des ingénieries pharmaceutiques qu'il a préféré laissé derrière lui, amoureux de la sublime Lorna qui mêle à un physique de rêve une carrière de journaliste spécialisée dans les territoires dangereux, lui-même détracteur corrosif des malversations et petits arrangements dans les hautes sphères, surtout pharmaceutiques... une façon de tuer le père, dirait un psychologue.

Tout change lorsque, à la suite d'un terrible accident, il se retrouve tétraplégique. Il devient alors, moyennant les hautes finances de son paternel, le cobaye d'une expérience inédite : transplanter sa tête sur un autre corps d'homme.

Le roman de Hubert Haddad possède différentes strates. Est mise en avant d'abord les avancées spectaculaires de la médecine et de la neurochirurgie à haut prix. Si ce genre de transplantation n'est pas encore à l'ordre du jour, elle correspond tout à fait à certains courants transhumanistes. le chirurgien italien à l'origine de cette incroyable expérience compte bien en tirer les lauriers espérés. Il y a un certain cynisme dans les motivations de ces grands pontes qui préfèrent laisser les questions éthiques à d'autres, moins ambitieux.

L'auteur pose également, outre les questions de bioéthiques inhérentes à une telle opération, le problème de la conscience. Où se situe-t-elle? Une tête dotée d'une certaine mémoire peut-elle trouver son harmonie avec un corps qui est autre, doté d'autres habitudes, d'autres caractéristiques et d'une autre sorte de mémoire. On sent les affres existentielles terribles que subit Cédric une fois sorti des phases comateuses de sa greffe. En ce sens, cette lecture est douloureuse tant elle met à nu la désespérance croissante de cet homme qui ne se reconnaît plus en tant qu'entité une et intégrale. Hubert Haddad est parvenu, grâce à l'excellence de son écriture et à l'expressivité de chaque mot, à me faire ressentir les pensées délétères de Cédric. le roman interroge tout un chacun sur la question de l'identité, de l'âme, de la conscience. C'est à la fois fascinant et extrêmement troublant.

Enfin, il faut reconnaître le côté thriller au suspense à couper le souffle du livre. Thriller scientifique car à chaque page, je me suis demandé si l'expérience allait aboutir, et ses suites qu'allaient-elles donner? Jusqu'à la dernière page, Hubert Haddad maintient ce suspense.

Et bien tout cela donne un récit d'une puissance saisissante, qui force à beaucoup réfléchir sur ses divers aspects. Et qui émeut quant au sort de Cédric. Lecture intense, intensive, passionnante, éprouvante, ... Je pourrais continuer la liste longtemps. La mention "qui laisse indifférent" ne risque certainement pas d'y figurer, à mon avis tout du moins.
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Une fiction troublante, où l'on ne sait qui, du corps ou de la tête du personnage principal, assemblés par une greffe, conserve quoi de la mémoire de sa personnalité initiale. Ce roman, d'une écriture superbe et riche, est aussi très bien construit, ménageant un suspens qui incite à ne pas le lâcher avant de l'avoir fini.Le texte, relativement court, mais percutant, est à l'image des enjeux de notre époque plus soucieuse de technologie que d'humanisme. Un livre qui reste en mémoire, après avoir tourné la dernière page.

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Cédric Erg n'est pas mécontent de sa vie : il est journaliste d'investigation dont la cible préférée est les grands groupes pharmaceutiques (ce qui lui vaut quand même quelques menaces pas vraiment anodines) et il sort avec un gros calibre avec qui il prend son pied. Oui mais voilà, tout s'effondre un jour en Grèce quand sa copine refuse de l'épouser, et surtout quand il a un accident qui le rend tétraplégique. L'ironie ? C'est que papa est le N°1 d'un puissant groupe pharmaceutique et qu'il fait tout pour que Cédric retrouve un nouveau corps, quitte à le lui faire greffer...

Il est agréable de lire du Hubert Haddad : l'écriture est fluide et stylée sans jamais verser dans le trop ou le trop peu. le sujet abordé de la transplantation d'un corps humain complet est extrêmement prenant, même si aujourd'hui il reste non seulement théorique (bien qu'on sache très bien que ce qui est de la science-fiction de nos jours ne le sera plus dans un avenir indéterminé) mais bien évidemment hautement chargé en questions éthiques. Effectivement, quel tétraplégique ne rêverait pas de pouvoir à nouveau utiliser ses bras ou ses jambes comme avant, quand bien même les neurosciences font aujourd'hui des miracles grâce à des implants dans le cortex moteur et à une rééducation acharnée ? Mais ceci à quel prix ? Qui est cette personne qui nous sert désormais de corps ? Qu'ont fait ces bras avant nous ? Est-ce vous ou lui qui bougez ? Avez-vous volé une vie, fait de ce corps un esclave ? Qui êtes-vous à présent ? Les questions seraient nombreuses et multiples, quand un greffé d'un seul organe doit déjà s'en poser des milliers.
C'est une lecture intéressante, rapide, bien ficelée. La fin tend vers une sorte de thriller un peu malvenu mais suggère de nombreuses implications significatives qui ajoutent du relief à l'histoire mais que je ne dévoilerai pas ici. Je regrette néanmoins tout cet attachement aux scènes de sexe qui semblent constituer une sorte de passage obligé pour de nombreux écrivains contemporains français.
Un roman honnête, travaillé, très intéressant.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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"Le Dr Sergio Canavero a un projet fou. Il veut greffer une tête sur un corps. Ou plutôt un corps sur une tête. En effet, le greffon ne serait pas la tête mais un corps sain entier, prélevé sur un donneur en état de mort cérébrale et raccordé à la tête d'un receveur, dont le corps serait condamné par une maladie dégénérative incurable. Vous suivez ? En clair : offrir un corps tout neuf à un patient qui ne conserverait que sa tête. "
Ceci n'est pas un extrait de Corps désirable mais un fragment d'actualité récente : j'avais cru qu'il s'agissait d'un roman d'anticipation, que nenni, c'est bien un projet authentique qui a inspiré Hubert Haddad pour ce roman qui soulève bien entendu beaucoup de questions éthiques. Car Cédric Erg, notre héros très gravement accidenté, est très amoureux d'une magnifique jeune femme qui devra, pour pouvoir continuer à l'aimer, s'habituer à aimer un nouveau corps...
Et par ailleurs, que faire du corps et de la tête "inutilisés" pour la greffe ? Que dire aux parents du "patient" dont le corps sera utilisé comme greffon ?
Hubert Haddad s'attaque là à un sujet où ne l'attendait pas forcément et livre dans une langue toujours admirable un roman singulier et métaphysique.
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Robert Haddad a la chance d'avoir une imagination débordante et chacun de ses livres est une heureuse surprise.
Dans le cas présent, l'histoire tourne avec humour, autour d'un blessé, fils d'un magnat de la pharmacie, d'un chirurgien neurologue qui veut greffer la tête de cet homme sur le corps d'un donneur, pas vraiment d'accord car apparemment il a été victime d'un accident arrangé compte tenu de la plastique de son corps. .
Ce fils a totalement renié ses origines, vit sous un pseudonyme et écrit des brulots à l'encontre des entreprises que gère son père.
Curieusement, le receveur accepte la greffe, ce qui semble contraire à sa morale.
La greffe reussit.
Vient alors la difficile adaptation de la téte avec le nouveau corps qui est très difficile d'apprivoiser.
Cela reste encore de la science fiction mais il possible que dans quelques années, si la déontologie le permet que ce type d'intervention puisse intervenir malgré les extrêmes difficultés que peut présenter ce type d'intervention.
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Journaliste d'investigation, Cédric Erg a coupé les ponts avec son passé et son père depuis bien des années. Sous son patronyme d’emprunt, il dénonce le lobby de l’industrie pharmaceutique avec laquelle son père a fait fortune. Avec Lorma une très belle femme, il vit le grand amour. Mais suite à un accident, il est entre la vie et la mort, et son corps est un tombeau. Des chirurgiens veulent tenter une première : greffer sa tête sur un autre corps. L’opération est une réussite et les différents risques comme celui du rejet sont écartés, mais Cédric vit mal avec ce corps qui n’est pas le sien et ressent cette impression d’être un usurpateur. Est-ce le cerveau qui commande tout ? Et la mémoire du corps ? Qui du corps ou de la tête est le greffon?

Avec une écriture travaillée et si délicieuse à lire, sans nous noyer sous des termes médicaux, Hubert Haddad ouvre de nombreuses portes d’où surgissent des questions. L’éthique, la morale, les progrès et/ou les dérives de la science, la folie surgissent à travers les lignes.
En peu de pages l’auteur non seulement installe un suspense mais décrit parfaitement les émotions avec beaucoup de subtilité. A lire incontestablement car ce roman est troublant, dérangeant et fascinant en même temps car il touche à l’identité de la personne.
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Cédric, journaliste engagé vit sa petite vie paisiblement avec sa femme Lorna. Jusqu'au jour où tout s'écroule, accident qui lui fait perdre l'usage total de son corps ! Seulement sa tête est viable ! Que faire ? Je ne vous en dirai pas plus…
Roman fiction qui nous pousse à réfléchir sur la science nouvelle…




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Cedric est victime d'un grave accident à l'instant-même où sa compagne lui annonce qu'elle veut le quitter.
Désespéré, tétraplégique, il se voit offrir un espoir, un programme médical fou dont il pourrait être le cobaye: la greffe d'un nouveau corps. Mais Cédric va réaliser qu'il est la victime consentante d'un projet aux conséquences inconnues.

Les questions posées par cette histoire rocambolesque (quoique) sont toutes captivantes mais parfois survolées, de l'éthique en médecine à la persistance corporelle du souvenir, de qui mène le jeu dans cette combinaison forcée corps/esprit au paradoxe d'incarner une anatomie qui n'est pas la sienne.
Cédric habite un corps qui jusqu'au bout lui semblera étranger, corps qui réveille le désir de sa compagne (jalousie amère de voir l'aimée jouir d'un sexe qu'on ne reconnaît pas comme le sien) et le guide vers son ancienne vie.

Promethée, Méduse, Frankenstein, les mythes sont invoqués, mais ces thèmes passionnants sont, malgré la concision de l'ouvrage, parfois dilués dans un verbiage affecté.
Le ton froid (clinique, on est dans l'ambiance), le prétexte de thriller avec une enquête sur l'origine de ce corps et une vague menace qui plane sur son nouveau possesseur, n'aident pas à s'immerger dans ce qui est finalement un conte secrètement horrifique, aux péripéties simples et édifiantes. Une courte ligne droite tracée sur le sujet d'une terreur interne et organique.

Corps désirable a le mérite de soulever beaucoup de questions, dans une forme qui m'aura laissé de marbre.
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Que voilà un roman formidable, à la fois classique : une histoire d'amour, de passion et un homme qui ne veut pas perdre la femme qu'il aime et en même temps, résolument moderne : la greffe de corps et les questions éthiques, humaines et morales qu'elle pose. Pendant la première partie du roman, j'hésitais entre la fascination pour l'exploit d'une telle opération et la peur qu'elle se réalise vraiment un jour. Un véritable malaise naît de la lecture, et franchement, un livre qui bouscule, c'est excitant.

Imaginez un roman classique d'un homme qui se pose des questions sur le sens de sa vie, qui aime profondément une femme qui veut le quitter, qui est donc prêt à tout pour la garder, qui veut continuer à se battre pour ses idées ; bon, on en a lus, ils sont parfois très bien et d'autres fois moins. Maintenant, prenez tout cela -mais un bon roman déjà- et ajoutez-y cette greffe de corps et donc les questions d'identité, du désir, de la jalousie (est-ce lui, Cédric, qui fait l'amour à Lorna ou l'autre, surtout lorsqu'elle ne regarde pas son visage ?), ... Toutes ces questions sont amplifiées par cette double identité au sein d'un même individu. Est-ce le cerveau qui a la mémoire du passé ou est-ce le corps ? Les informations passent-elles nécessairement du cerveau vers le corps, en descendant donc, ou bien, peuvent-elles remonter ? Si oui, quels sont les souvenirs, les réflexes, les apprentissages ou les choses innées qui sont de Cédric ou du donneur de corps ? Finalement, le nouveau Cédric Erg est-il le même qu'avant ou un mélange entre lui et le donneur de corps ? Et qui est ce donneur ?

Autant d'interrogations auxquelles Hubert Haddad répond ou tente de répondre dans une belle langue, comme d'habitude chez lui, absolument pas alambiquée ou artificielle ; elle est magnifique, parfois poétique -le chapitre où Cédric découvre son nouveau corps (p.103/107) est d'une grande beauté- qui use de mots savants -parfois médicaux, mais point trop, l'écueil est largement franchissable- ou de mots tombés en désuétude que l'auteur réhabilite avec talent et plaisir pour le lecteur. Les chapitres sont courts, rapides, ce qui donne à cet ouvrage un rythme de roman à suspense dont il a la densité et la force de vouloir absolument le finir vite pour connaître le fin mot de l'histoire.

Dans un thème ressemblant, n'hésitez pas à vous procurer et à lire, l'excellent roman de Roque Larraquy publié chez Christophe Lucquin, La Madrivore.
Lien : http://lyvres.fr
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