Figure extrêmement importante en Tchéquie ; lecture obligatoire dans leurs écoles ; j'étais curieuse de montrer cette traduction à une Tchèque venue en Erasmus, et, le scandale passé, elle m'a dit que l'unique traduction disponible pour le moment est plus proche d'une réécriture totale que d'une traduction valable. de ce roman si cher à son coeur, elle n'a pratiquement rien retrouvé. On peut donc déduire, outre qu'une nouvelle traduction est on ne peut plus nécessaire, qu'au fond, nous savons peu de choses sur la véritable oeuvre ; à la rigueur, c'est une réécriture parfaitement française que nous avons là.
Cet aspect mis en évidence, que dire de cette francisation ? La lecture m'a plu. A l'absurde ambiant, se mêle une certaine intelligence, un certain paradoxe notamment incarné par le personnage de Chveïk, pourtant idiot notoire. J'ai peu de connaissances de l'Histoire de la Tchéquie, mais si elle est nécessaire pour une meilleure compréhension du texte, son absence n'entrave pas le plaisir de la lecture.
L'auteur, ayant pris des années à noter les petites histoires populaires dans des tavernes, semble se donner à coeur joie de les utiliser dans des digressions constantes ; et là réside mon premier avertissement : si vous êtes adeptes des récits allant droit au but, et clairs, vous risquez d'être frustré par cette oeuvre, car ce n'est pas du tout son propos. Un homme désireux de se battre pour sa patrie, mais sans cesse éloigné de son but ; voilà l'histoire (qui ne devait pas avoir de fin) en une phrase, et toute la raison d'être de ces digressions.
Mon deuxième avertissement : ce n'est pas un roman "fort en émotions". Si c'est ce que vous recherchez, écartez-vous-en.
Si vous aimez l'absurdité, les anecdotes populaires, l'humour, les sophismes et toute autre chose allant dans cet ordre, en revanche, essayez donc ; vous risquez de passer un bon moment.
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Récits, mésaventures du brave soldat Chveik, vendeur de chiens volés, candide optimiste, réformé pour cause d'idiotie, traité de simulateur.
Sa candeur, son insolence, son idiotie, dont il se réclame d'ailleurs, l'amènent à rencontrer une succession de personnages loufoques à qui il fera le récit d'histoires extravagantes.
Il connaîtra la prison, l'asile psychiatrique dont il appréciera le confort (entre fous). Il en conseille la fréquentation bénéfique à tout le personnel haut gradé pour le bien de la société.
Se voulant fidèle à l'armée, il deviendra tour à tour ordonnance d'un colonel excentrique, assistant d'un curé militaire ivrogne.
Revendu à un lieutenant qui le traitera avec indulgence malgré ses bévues : "je vous déclare obéissance. mon lieutenant ... est la phrase prononcée par ce brave soldat qui jure de ne jamais mentir à son cher lieutenant.
Les aventures, les récits de ce brave soldat feront apparaître, malgré lui, une critique antimilitariste féroce d'une armée austro-hongroise lors de la première guerre mondiale alors que l'empereur d'Autriche vient d'être assassiné.
J'ai souvent lu avec plaisir l'histoire peu banale de ce nouveau candide.
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Je déclare avec obéissance avoir passé un bon moment de lecture en compagnie du soldat Chvéïk.
C'est un voyage en absurdie pendant la grande guerre mondiale ! Ce brave soldat Chvéïk qui nous fait rire par son comportement, ses combines, son idiotie.
Savoureux !
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Les aventures burlesques d'un soldat tchèque désarmant de stupidité. Ses tribulations se déroulent au début et pendant la Première Guerre. L'auteur dresse au fil des épisodes une satire de son pays et de sa gouvernance. Je cherchais ce livre depuis longtemps et j'en ai été déçu.
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