AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,8

sur 279 notes
5
10 avis
4
16 avis
3
10 avis
2
0 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quel bon moment de lecture en compagnie du soldat Chvéïk.
Jarosaslav Hasek, nous emmène avec son soldat, un personnage burlesque, un être naïf, considéré comme " un imbécile épique" dans l' odyssée ou ses tribulations cocasses au lendemain de l'attentat de Sarajevo qui a coûté la vie à l'archiduc Ferdinand.
Jaroslav Hasek, tout come son héros le soldat Chvéïk sont tous les deux tchèques et sont coincés dans ces états centraux sous la férule de l'empire Austro-hongrois.
Notre auteur avec un humour mordant et incisif se moque de cette monarchie Austro-hongroise qui sombrera dans la première guerre mondiale.
N'hésitant pas à railler l'empereur, le traitant d'idiot, cette belle réplique : " Probable qu'il ne sait même pas qu'il y a une guerre... Il a la tête fatiguée, le vieux"
Tout le talent de Hasek est de nous faire rire ou sourire de l'idiotie. Car c'est le même trait commun de notre soldat qu'on traite d'idiot notoire. Sauf qu'on comprend bien que Chvéïk n'est pas si idiot que ça.
Il y a des moments savoureux dans les tribulations de notre homme, notamment quand il devient l'ordonnance d'un prêtre militaire.
Hasek n'y va par quatre chemins pour dénoncer tout ce que l'on peut faire avaler aux soldats pour partir à la guerre la fleur au fusil. La messe sur le champ militaire vaut son pesant d'or.
Au final, un très bon livre qui manie une langue et une verve aïgue pour dénoncer les boucheries et tueries des guerres au détriment de " la chair à canon".

Je vous recommande vivement cet petit opus.


Commenter  J’apprécie          613
Ce roman picaresque à l'humour grinçant est un régal à découvrir.

L'archiduc François-Ferdinand vient d'être assassiné et les autorités austro-hongroises arrêtent à tour de bras tous ceux qui émettraient la moindre critique politique contre la monarchie. Evidemment, ce qui est considéré comme une « critique » est très subjectif. Et évidemment, Chvéïk, l'anti-héros de cette histoire, qui a toujours quelque chose à dire sur tout, est embarqué.

Considéré comme un idiot, réformé par le passé pour ce même motif, c'est un peu l'archétype de l'imbécile heureux. Il s'accommode des événements avec bonhomie et bonne humeur mais l'enthousiasme zélé avec lequel il s'empresse d'obéir aux ordres l'entraine (et le lecteur avec) dans un tourbillon de situations absurdes qui s'enchainent comme de petits épisodes.

Paru en 1921, ce brave soldat Chvéïk est impayable. Il n'existerait pas, il faudrait l'inventer ! Il est même devenu au fil du temps (cela n'a pas toujours été le cas) une figure nationale en Tchéquie. Par certains aspects, il m'a rappelé Sancho Panza, le fidèle compagnon de Don Quichotte, avec sa naïveté et ses innombrables anecdotes aux messages pleins de bon sens.

Mais est-il réellement l'idiot qu'il prétend être ? Son regard de grand enfant innocent ne cacherait-il pas au contraire un habile mystificateur ? Car Chvéïk peut aussi être parfois amoral, égoïste, roublard. C'est un personnage plus ambigu qu'il n'y parait dont la sottise peut tout aussi bien être perçue comme une forme d'échappatoire salvatrice à toutes formes d'autorités ou, au contraire, comme une arme pour lutter contre elles, une lutte où tous les coups seraient permis…

En tout cas l'idiotie de Chvéïk est un catalyseur pour mettre en lumière celle de la société qui l'entoure et il est accompagné d'une palanquée de personnages secondaires hauts en couleur qui lui répondent à merveille. Par le biais de la dérision et de l'absurdité, l'auteur s'en donne à coeur joie pour ridiculiser et fustiger toutes les formes d'autorités et de pouvoir : les règlements militaires, la religion, la justice, la monarchie. etc. Tous en prennent pour leur grade. Plusieurs niveaux de lecture donc et une certaine liberté d'interprétation, à commencer par la personnalité de Chvéïk lui-même. Savoureusement pimenté.
Commenter  J’apprécie          502
Jaroslav Hasek avec le brave soldat Chvéïk a écrit un pamphlet contre la police, la religion et l'armée. Pour les cents ans de la première guerre mondiale, ce pamphlet donne le point de vue de l'auteur qui l'a vécu.
Ce pamphlet ne me fait pas rire, car la révolte de Jaroslav Hasek est trop présente. Avec les boniments et les expériences et des rencontres du soldat Chvéîk, je retiens la vie difficile de des Pragois durant l'Empire Austro Hongrois.
La crainte était d'une lire une farce, mais sans doute parce que Chvéïk n'est pas omniprésent, que la vie des autres personnages est développée, la lecture est intéressante, et même si le métier de vendeur de chien a disparu.
Commenter  J’apprécie          394
"C' que j'endis?.....trop c'est trop" balance le brave soldat Chvéïk (soldat praguois sous la domination austro-hongroise durant la 1° guerre mondiale,anarchiste sur les bords, idiot et rusé à la fois qui retombe toujours sur ses pattes, ivrogne notable, revendeur de biens volés..) au policier énumérant tous crimes dont il est dit coupable.
Et c'est ce "trop", ce trop plein d'âneries, cette obéissance sans bornes qui tourne au comique et a donné à ce roman (adapté en film et pièce de théâtre) une renommée internationale.Jaroslav Hasek (écrivain hongrois) a pioché dans ses propres souvenirs (d'anarchiste aimant lever le coude, de pitre débrouillard) pour écrire ce livre.Mais devenu officier de l'Armée rouge après avoir été soldat de la légion tchèque, il était, lui, érudit.C'est une satire antimilitariste que nous offre cet auteur subversif qui s'insurge contre l'autorité et tourne en dérision l'Armée et l'Etat. Bertold Brecht,par la suite a écrit: Schweyk dans la deuxième guerre mondiale, une pièce de théatre reprenant cette satire.
Commenter  J’apprécie          160
Dobrý voják Švejk
Traduction : Henry Horejsi

Rarement auteur aura si bien mérité le qualificatif de "pince-sans-rire." Car l'humour, chez Hašek, n'est ni lourdaud, ni grossier, ni même vraiment apparent. A l'image de son héros, ce brave homme de Chveïk, que les premières pages du roman cueillent le lendemain de l'attentat commis à Sarajevo contre l'archiduc-héritier d'Autriche-Hongrie, il avance bien tranquillement, s'arrête pour admirer les beautés du paysage, discute éventuellement le bout de gras et passe son temps à faire des "déclarations respectueuses" aux gradés qui défilent.

Il est si fin en fait qu'il contraint souvent le lecteur à suspendre sa lecture et à se relire afin de mieux le saisir.

Anarchiste, il n'épargne rien ni personne et surtout pas l'armée. Mais c'est quand il s'attaque à la religion, avec l'inénarrable personnage du Feldkurat (= aumonier) dont Chveïk est un temps l'ordonnance empressée, qu'il atteint, à mon sens, à ses plus hauts sommets, un Everest d'absurdité matoise et cynique qui aurait émerveillé Jarry.

Tout l'art de Hašek tient d'ailleurs en l'habileté avec laquelle il brosse le portrait de Chveïk, sur lequel ni ses chefs, ni ses lecteurs ne parviennent vraiment à se faire une opinion tranchée.

Chveïk est-il un benêt, un peu simplet sur les bords, qui dit et fait des choses énormes d'audace et d'insolence sans se rendre compte des dangers que cela lui fait courir ?

Ou bien est-il un phénomène de ruse et d'opportunisme qui, sachant parfaitement qu'il ne pourra échapper au conflit qui va endeuiller l'Europe entière, décide de courber les épaules, de faire le dos le plus rond possible et de mettre à profit la sottise et la rigidité d'esprit de l'administration autro-hongroise ?

A moins que Chveïk ne soit fou, purement et simplement. Mais, sur ce point-là non plus, les personnages qui l'entourent comme les lecteurs qui lisent leurs aventures ne parviennent pas à trancher.

Au-delà du mystère de la personnalité chvéïkienne, demeure un livre unique - je n'en ai jamais lu de semblable - d'une gaieté insolite, où la tragédie de la Grande guerre se dissout peu à peu dans l'absurdité des raisonnements de ceux qui la déclarèrent, et qui porte témoignage des trésors de philosophie, d'humour et de cynisme dont le peuple tchèque dut faire montre pour survivre aux longues années de colonisation qu'il traversa. ;o)
Commenter  J’apprécie          110
Le héros qui donne son nom à l'ouvrage est un 'bon gars', un imbécile réellement limité mais qui se donne avec coeur et optimisme à tout ce qu'il fait.
L'histoire se passe en République Tchèque, ou ce qui en tenait lieu à l'époque (l'Autriche-Hongrie, si j'ai bien compris) et débute en 1914 à l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand.
Affrontant toutes les situations avec l'enthousiasme et la débilité qui le caractérise, Chveïk va être trimballé d'institution en institution, et toutes vont en prendre pour leurs grades, globalement et dans les détails : le système et les hommes, respectivement leur absurdité et leurs petitesses.

L'armée, d'abord. Les militaires sont désemparés devant le patriotisme de Chveïk qui veut absolument partir au front et gagner cette guerre.
Tout d'abord, ils le croient fou et l'envoient en asile. Chveïk/Hasek en profite alors pour tourner en dérision les institutions psychiatriques. le brave soldat, lui, s'y trouve bien :

"Sérieusement, je ne comprendrai jamais pourquoi les fous se fâchent d'être si bien placés. C'est une maison où on peut se promener tout nu, hurler comme un chacal, être furieux à discrétion et mordre autant qu'on veut et tout ce qu'on veut. Si on osait se conduire comme ça dans la rue, tout le monde serait affolé, mais, là-bas, rien de plus naturel. Il y a là-dedans une telle liberté que les socialistes n'ont jamais osé rêver rien d'aussi beau."

Mais finalement, convaincu comme simulateur, on l'envoie en prison. Un lieu horrible et glauque où, finalement, Chveïk est la seule lumière pour le lecteur (ce qui, pour un 'imbécile épique', est un genre de performance).
De là, il atterrit comme ordonnance d'un espèce de prêtre alcoolique et dépravé, et Hasek désacralise joyeusement un certain nombre de dogmes et de mythes catholiques.

Vous avez compris le principe de cette ballade, au cours de laquelle on croise des personnages secondaires savoureux (ah le simulateur qui, pour ne pas aller au front, tentait de faire croire qu'il avait une jambe plus courte que l'autre d'un bon décimètre !), croqués d'une plume acide et tendre qui m'a fait sourire et pouffer à de nombreuses reprises. J'ai une sympathie particulière pour le juge d'instruction Bernis, qui a un peu le même système de rangement que moi :

"Le juge d'instruction Bernis était très mondain ; charmant danseur et au demeurant fêtard passionné, il s'ennuyait énormément au bureau et passait son temps à composer des vers d'albums, pour en avoir toujours d'avance. C'était lui le pivot de tout l'appareil de cette justice militaire ; sur son bureau s'amoncelaient des documents d'affaires en suspens et des paperasses dans un état de confusion inextricable. Sa manière de travailler inspirait le respect à tous les membres du tribunal militaire du Hradcany. Il avait l'habitude de perdre les actes d'accusation et au besoin les inventait de toutes pièces. Il embrouillait les noms et les causes des accusés et n'agissait jamais que par lubies. Il faisait condamner les déserteurs pour vol et les voleurs pour désertion. Il fabriquait aussi avec rien des procès politiques. Il était capable des tours de passe-passe les plus compliqués et s'amusait à accuser les détenus de crimes auxquels ils n'avaient jamais pensé. Il inventait des outrages de lèse-majesté et, quand il égarait le dossier, s'empressait de suppléer les paroles subversives."


Bien sûr, c'est cruel. La justice, la police, l'armée et l'église, et les hommes, rien ne sort indemne de cette errance absurde et féroce. Ce roman, anarchiste et drôle, est avant tout un grand pamphlet anti-militariste (rappelons qu'il a été écrit juste après la Grande guerre) qui fait froid dans le dos.

Le Brave soldat Chveïk n'a pas vraiment d'histoire, c'est plutôt une suite de tableaux, à picorer de temps en temps, à abandonner puis à reprendre.
Les tchèques sont, paraît-il, persuadé de tenir avec Chveïk 'leur' Don Quichotte.
Quant à moi, j'ai plutôt pensé à du Courteline.
Mais c'est peut-être parce que je n'ai jamais lu Cervantès...
Lien : http://louisemiches.blogspot..
Commenter  J’apprécie          100
Le brave soldat Chvéïk ou la vision d'un benêt sur les événements tragiques de la première guerre mondiale, vécue pour ce tome 1 depuis Prague, à l'arrière du front.
Pour dire l'essentiel, le brave soldat Chvéïk ne s'embarrasse pas de subtilités, il porte sur le monde un regard emprunt d'une naïveté impudique, mélangeant allègrement les événements, les empereurs et les dates. le roman est drôle, son auteur prenant soin d'illustrer par stupéfiante bêtise de Chvéïk l'absurdité de l'administration de l'armée, de l'Eglise, des conditions de recrutements, et surtout, point essentiel, du commerce des chiens volés, grande spécialité de Chvéïk.

A lire pour la première partie absolument grandissime du roman, on enchaîne un fou-rire à un autre. le dernier tiers de ce premier tome se voulant plus classique, Chvéïk restant bête, mais d'une bêtise plus commune, moins originale.
Commenter  J’apprécie          71
Pour commencer, Chvéïk est un candide, « reconnu par les médecins militaires comme étant un crétin notoire » ou encore un « imbécile épique » qui, avant de connaître un tas de déboires – accueillis avec un fatalisme béat et souvent provoqués par ses soins –, s'occupait de vendre des chiens volés accompagnés de pedigrees douteux. 


Ici règne l'absurde ; un absurde qui communique volontiers avec le rire. Mais les aventures de ce brave soldat Chvéïk ne sont pas que burlesques. Elles recèlent des vérités sordides quant au traitement des minorités récalcitrantes à l'égard du vacillant empire austro-hongrois, auquel étaient incorporés les Tchèques. Et lorsqu'un pouvoir vacille – comme l'Autriche-Hongrie, entrée en guerre en 1914 – il advient souvent ceci : « Un tel appareil judiciaire distingue toujours un État à la veille d'une débâcle politique, économique et morale. Il essaie de conserver son éclat et sa gloire au moyen de tribunaux, de la police, et en abusant des gendarmes et des dénonciateurs de la plus basse espèce. »


À travers les yeux idiots de Chvéïk des réalités se font donc jour, comme celle-ci, tandis que le brave soldat se voit convoqué dans le bureau d'un juge sur les murs duquel on trouve de « drôles » de photos : « Une photographie particulièrement réussie montrait toute une famille serbe pendue au complet ; le petit garçon, le père, la mère. » 


Évidemment, l'auteur étant lui-même anarchiste – « Ni dieu, ni maître » –, la religion en prend aussi pour son grade : « C'est toujours au nom d'une divinité bienfaisante, sortie de l'imagination des hommes, que se prépare le massacre de la pauvre humanité. » Quelques décennies plus tard, les compatriotes d'Hašek découvriraient qu'il n'en était rien, via un communisme sans Dieu et à visage inhumain, n'hésitant pas à agenouiller de la pire manière les peuples sous sa coupe. Passons donc sur l'anticléricalisme parfois caricatural de l'auteur qui, en la personne d'un aumônier militaire, se défoule allègrement. 


Comme il se défoule sur ses anciens officiers supérieurs, du temps où il était lui-même au front. Car la Première Guerre mondiale vient aussi se mêler subrepticement de cette histoire, et Hašek ne se gêne pas pour écorner l'armée et le bellicisme de l'empire austro-hongrois. « Une monarchie si bête ça ne devrait même pas exister », tonne Chvéïk, que l'auteur fait ainsi parler à dessein. Car ce Brave soldat Chvéïk est un acte de résistance à l'oppression étrangère. 


Alors oui, il faut lire ces aventures d'un personnage atypique qui, à tout bout de champ, « déclare avec obéissance » et nous régale d'anecdotes plus ou moins foireuses mais non moins savoureuses, précisément parce que ces aventures énoncent avec talent ce « principe du droite des peuples à disposer d'eux-mêmes »…



Commenter  J’apprécie          60
Il y a près de 100 ans, Jaroslav Hasek, auteur méconnu, créait cet étonnant personnage, dans les bourdes duquel les Tchèques se sont reconnus; un peu par autodérision, mais aussi parce que, si Chveïk parait souvent stupide, c'est un doux et attachant personnage, comparé aux puissants qu'il côtoie, et qui sont les véritables cibles de l'auteur: cette évidence permet à Hasek de tout dire, en des temps difficiles, où la censure veille. Hasek, comme Chveïk, sont intouchables. Suivre Chveïk dans ses aventures, c'est sourire à chaque page, se voir soi-même, voir avec l'oeil aiguisé ceux que l'on déteste, chargés de défauts, de sottise, d'égoïsme, d'orgueil, de cruauté. L'humour de 1922 peut paraître aujourd'hui démodé. Mais Charlot est-il démodé? Don Quichotte est-il démodé? Le lecteur n'a pas de mal à passer au-dessus de ces considérations, et se laisse aller à jouer le jeu: alors, la lecture de ce petit livre (inachevé du fait du décès prématuré de l'auteur), sera un bonheur total, un vrai moment de plaisir.
Commenter  J’apprécie          50
Ce roman est une leçon de géopolitique qui confirme que la guerre est une aberration. On suit le brave soldat Chvéïk au fil de la Grande guerre, dans ses pérégrinations qui sont autant de moments l'amenant à rencontrer une foule de personnages hauts en couleur. Toutes les occasions sont bonnes pour railler le pouvoir militaire, le patriotisme, les valeurs de la bourgeoisie ou de l'aristocratie. Notre héros, qui a soif de liberté, reste drôle alors que le thème ne s'y prête pas.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (905) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20258 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}