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EAN : 9782911581038
164 pages
Ibolya Virág (30/06/1996)
4.12/5   4 notes
Résumé :
"De Prague à Budapest" offre un éventail des talents d'humoriste de Hasek. Grand voyageur, il connaissait bien l'Europe centrale et la Russie.
Douze illustrations du "style Hasek", personnage devenu légendaire en Bohême, tour à tour naïf, cynique, hâbleur et maître de la débrouille ...
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'auteur de ce recueil de nouvelles est Jaroslav Hasek, anarchiste, mystificateur professionnel, fondateur d'un parti pataphysique, artiste de cabaret, vagabond et bohème !
C'est lui qui a écrit l'un des plus grands succès romanesques internationaux, « le brave soldat Chvéïk », ce drôle de personnage, très fûté sous des apparences de naïveté.

Ce recueil « de Prague à Budapest » qui compte douze nouvelles, nous livre un panel des talents de conteur et d'humoriste de J. Hasek.
Dans chacun de ces textes, on reconnaît tout de suite son style.

Hasek était un grand voyageur. Il avait une bonne connaissance des pays de l'Europe Centrale et de la Russie. Ca se ressent bien dans ces histoires, où il tourne en ridicule la vie politique en Bohème, et où il se moque de la mentalité des gens de ces différents pays, y compris de celle des communistes russes.

La nouvelle qui s'intitule « Fiançailles dans notre famille » (Extrait du journal d'un enfant sage), met en scène un couple de tchèques avec 3 enfants (2 filles et 1 garçon).
Une fille à marier (la + âgée des deux) = « une jeune fille de bonne famille », des prétendants, des parents qui s'énervent et un observateur, le jeune garçon qui est le narrateur. On se croirait dans une pièce de Feydeau !
La bien-pensance, la chasteté, le « qu'en dira-t-on », des dialogues et des attitudes maniaco-nerveuses des personnages écrits et décrits avec justesse, tout y est, on tourne les pages, on rit crescendo, et arrivés à la chute remarquable, on rit à gorge déployée !

Dans « Comment j'ai rencontré mon nécrologue », l'humour devient grinçant.
A son retour de Russie, à Prague, notre narrateur découvre dans le journal, qu'il est mort.
Il retrouve le journaliste nécrologue, auteur de l'article…

Avec « La course », là, on est en Hongrie. le narrateur vadrouille dans ce pays, où il se présente comme étant un millionnaire voyageant à pied à travers l'Europe. Il rencontre une jeune fille, se fait inviter à dîner par ses parents, promet au père de se marier avec sa fille, demande au père de l'accompagner dans un voyage à pied à travers la Hongrie, jusqu'en Turquie, puis de là, encore plus loin, bien plus loin, pour finalement imaginer faire le tour du monde ! A pied !
Le narrateur, baratineur, fait penser au personnage d'Alphonse Daudet : Tartarin de Tarascon !
Des notions de géographie très approximatives… Et ces personnages hongrois qui apparaissent comme étant des gens naïfs et bêtes, d'une bêtise proche de la débilité profonde…
Ici aussi on rit beaucoup !

Dans « La malheureuse histoire des chats », un chat fait les frais de la bagarre entre deux hommes qui sont des adversaires politiques. le chat est personnifié : « Il ne dormait que d'un oeil. Il trichait. On ne saurait lui en faire grief ; il n'a jamais été en classe, et personne ne lui a expliqué que tricher est un péché. » Cette nouvelle est originale, avec une belle chute. Et elle est tout à fait loufoque !

« Les pouillards », c'est l'histoire de deux chiens personnifiés, Ballot, et Puntik, qui est éclopé.
Ils sont à la recherche d'une chienne du nom de Lexa. Elle a disparu, mais les « pouillards » sont passés par son chemin… Cette nouvelle-ci est plutôt terrifiante !

Avec « Souvenirs de la Sûreté pragoise », on est au temps de l'Empire de François-Joseph 1er.
Hasek tourne en dérision les actions de la police secrète en charge de la protection de l'empereur qui devient gaga.

« le bon citoyen », c'est une histoire d'objet trouvé et de civisme. Ici Hasek se moque d'une certaine mentalité tchèque par trop naïve. Il se moque de l'honnêteté. Son personnage, qui se présente au commissariat de police est tout aussi grotesque que le brave soldat Chvéïk ! Naïf et drôle !

Dans « le guide de voyageurs de la ville souabe de Neuburg », là, Hasek se moque de la mentalité des allemands de Bavière. Sur fond de querelles entre habitants de deux petites villes, voisines l'une de l'autre, un guide de voyageurs bavarois, corpulent, d'esprit bagarreur, fanfaron, qui aime la bière et la bonne chère, est plus préoccupé de faire visiter toutes les brasseries de la ville au touriste, plutôt que de lui montrer les curiosités de sa ville… ragots, jurons, et provocations se succèdent…

Avec les nouvelles « Gouverneur de la ville de Bougoulma » et « Aide de camp du gouverneur »,
on est en Russie et chez les Tchouvaches. Ces deux nouvelles s'enchaînent.
C'est la 1re Guerre mondiale, Hasek nous conte l'histoire d'un soldat subitement promu Gouverneur militaire d'une bourgade à moitié inconnue, Bougoulma.
C'est une histoire de pouvoir entre ce soldat qui est tchèque et son supérieur hiérarchique, qui est russe. Hasek se moque du russe. Il s'avère que le soldat tchèque est bien plus intelligent !
Quiproquos, rebondissements, renversement de situation sont au programme.
La force représente la bêtise, et la connaissance, la réflexion et le calme, triomphent.
C'est intelligemment écrit, drôle et naïf.

« Ma confession » est la dernière nouvelle de ce recueil.
Jaroslav Hasek, dans sa carrière, a aussi été un journaliste libertaire.
Dans cette nouvelle, le journal « 28 octobre » l'accable, le traitant de
« misérable » et de « vaurien », dans ses articles.
Il annonce qu'il souhaite se repentir de ses mauvaises actions et faire une confession à la nation toute entière !
En fait, il se moquera de ces attaques et arrivera à ridiculiser intelligemment et habilement les rédacteurs de ce journal.

La lecture de ces nouvelles est agréable et divertissante. On se demande comment ces histoires vont se terminer et les chutes sont souvent inattendues.
Si vous voulez faire du bien à vos zygomatiques, alors la lecture de ces histoires de Hasek devrait tout à fait vous convenir !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Durant les cinq à six années de mon séjour en Russie, j’ai été à plusieurs reprises tué ou bien assassiné par les soins de divers clans et individus. De retour dans ma patrie, j’appris que j’avais été trois fois pendu, deux fois fusillé et même, une seule fois il est vrai, découpé en rondelles par des rebelles kirghizes au bord du lac pittoresque de Kalé-Ychéla. Finalement j’ai été poignardé par des marins en goguette au cours d’une bagarre dans une taverne d’Odessa. Cette dernière version me semble la plus plausible.

(p.147) – « Comment j’ai rencontré mon nécrologue »
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Déjà à ma naissance, j’épuisais ma mère en perturbant systématiquement son sommeil.
A l’âge de trois mois, j’assassinai ma nourrice à coups de dents. Les suites de cet acte se sont déroulées dans l’enceinte de la cour d’assises de Prague. En mon absence, ma mère y a été condamnée à trois mois de prison pour négligence coupable de surveillance de nourrisson.
A cet âge tendre, j’étais déjà si lâche et si poltron, que je ne me suis pas déplacé au tribunal pour y prononcer ne serait-ce qu’un seul mot en faveur de ma pauvre mère.
(p.158) – « Ma confession »
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Après un temps de réflexion, maman répondit à M. Syrovatko : « Bon d’accord, sortez avec ma fille, le grand air lui fera du bien. » Elle ajouta que Lidka devait être de retour à la maison avant huit heures, parce qu’on ne l’attendrait pas pour le souper, et puis que ça n’était pas convenable pour une jeune fille de rentrer tard, et que les voisins en profiteraient pour cancaner.

(p.46) – « Fiançailles dans notre famille » (Extrait du journal d’un enfant sage)
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En ce temps-là, la police débordait d'activités pour faire comprendre à l'opinion publique le sens profond de l'expression "le monarque bien-aimé".
(...) A cette époque, deux revues paraissaient dans le populaire quartier de Zizkov: le Nécessiteux et le Salut du peuple. Des titres qui en disent long. J'écrivais parfois pour ces revues des articles où je tournais les autorités en ridicule.
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