A en croire ce que j'ai lu ça et là, il s'agit du premier roman de son auteure
Katharina Hagena. Si ce n'est pas un coup de maître, c'est un jolie coup de plume poétique et nostalgique. L'histoire est celle d'Iris, ou plutôt de sa famille réunit autour de l'enterrement de la grand-mère, Bertha, depuis longtemps partie car souffrant d'alzheimer. Au grand étonnement de tous et de l'intéressée, c'est Iris qui hérite de la maison si chère à sa grand-mère. Mais voilà que faire d'une telle maison ? Et pendant que notre héroïne se pose cette question surgissent peu à peu des souvenirs fragmentés.
Le plus gros du livre tourne autour des thèmes de la mémoire et du souvenir. Douloureux, nostalgiques, cruels, mais aussi émouvant. le tout avec justesse, notamment à travers la maladie de Bertha. C'est à la fois la grande force et le défaut de ce roman. Des questions sont soulevées en début de roman, notamment sur la mort de sa cousine Rosemarie dont on se doute qu'elle sera la fil conducteur et trouvera sa conclusion à la fin. Et autour de ça, des souvenirs encore...chacune des tantes, ainsi que la mère d'Iris sont abordées une à une, leur passé, leur vie dans cette maison. Se sont donc des générations de femmes qui se croisent sans forcement se comprendre. Ses vies qui sont rythmées par les saisons et les mystères du jardin
Si l'auteure a réussi à me captiver avec ses détails d'instants perdus, de quotidien et ses descriptions, il en est moins sur ses dialogues que j'ai parfois trouvé décousu et pas très juste, même si certains ne sont pas dénués d'humour.
Katharina Hagena se complait dans ses descriptions poétique que parfois un mot vient entaché (mais ça ne m'a choqué qu'à 2 reprises- mais peut être est ce dû à la traduction ?-), et avec cet amoncellement de souvenirs il est parfois difficile de faire le tri au niveau chronologique. Mais l'on peut aussi voir que cela va justement de paire avec le mal de Bertha dont la mémoire épart ne distingue plus vraiment les époques ?
Mon autre soucis vient d'une autre lecture de la narration, non plus chronologique cette fois, mais de celle qui raconte. Iris est censée être la narratrice avec qui on redécouvre la maison et son jardin, et pour qui chaque endroit est un souvenir qui s'éveille. Si certains de ces souvenirs sont propres à Iris, il est parfois dommage de passer vers de l'omniscient qui nous dévoile tout du passé de ses protagonistes, d'une bien jolie manière certe, mais laisse en contre-partie des éléments sans réponses ce qui crée une certaine frustration. Je dis cela car Iris est supposée ne pas avoir vécu dans cette maison ou juste de manière épisodique pendant les périodes de vacances, et par conséquent ne pas tout connaître de la vie de ses habitants. Il en va de même pour la relation de Rosemarie et Mira qui dans ma vision aurait gagné à rester plus vague, n'en serait pas moins tout aussi éloquente. Il en reste que la conclusion quand à sa mort, épisode de famille douloureux, et l'arrivée du fiancé d'Inga à quelque chose de téléphoné. Quant à Rosemarie personnage clé, âprement regrettée, nous est finalement dépeinte comme un personnage égoïste, ne pensant qu'au plaisir immédiat sans en mesurer les conséquences. Une adolescente en somme.
Malgrès tout ce que je peux en dire
le goût des pépins de pomme reste une lecture agréable, pas inoubliable, mais qui donne envie de suivre les prochains récits de
Katharina Hagena. Il est seulement dommage que le présent soit oublié aux dépens d'un passé dont il n'a pas le charme et la poésie.
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