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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans le 1997 fictif imaginé par Joe Haldeman, la civilisation humaine maîtrise déjà le voyage dans l'espace lointain. Mais après quelques voyages réussis un astronef a été détruit par une entité extraterrestre dont on ne sait rien, les Taurans. La Guerre est déclarée. William Mandela fait parti des 100 hommes et femmes, sélectionnés pour leurs qualités supérieurs dans divers domaines, qui feront parti de la première bataille au sol contre une base Tauran. D'entraînement inhumain en bataille ridicule, il survivra. Grâce à la fraternité entre soldat et à un amour engendré dans la guerre avec sa camarade Marygay, il survivra. Et il gagnera le droit de rentrer sur Terre, mais pas celle qu'il a laissé; la relativité ayant joué son terrible rôle le monde a bien changé.

Voilà un livre assez court mais aux messages nombreux. Tout d'abord Joe Haldeman nous parle de ce qu'il connait, la guerre, lui le vétéran du Vietnam. de l'armée aussi, hiérarchisée et implacable. Mais des soldat surtout car s'il n'aime pas la guerre, il aime ses soldats. Ces hommes et femmes qui doutent autan que lui du bien fondé de ce qu'on leur demande de faire, à raison, surtout vu le déroulement de la première "bataille" avec une base Tauran. Ils sont donc bien loin du bourrin écervelé que l'on nous sert parfois, ils sont juste des victimes du système politico-militaire qui les a broyé. La vie de soldat du futur présentée ici a vraiment quelque chose d'anxiogène, même avant toute confrontation avec l'ennemi. Elle est faite d'entraînement presque plus violent que les combats eux même et presque aussi meurtrier, de longue phase d'attente et d'ennui durant des voyages spatiaux interminables, de mort plus souvent donnée de la part d'erreur ami que de laser ennemi et de sexe entre soldat comme seul moment de liberté avec le sommeil. le sexe dans l'armée, comme l'égalité des sexes, des sujets encore épineux pour l'armée que Haldeman avait déjà tranché. La peur, l'horreur et la bêtise... la guerre quoi, est ici narrée à la première personne par un Mandela ironique et acide, dans un livre où l'humour cynique ne manque pas. La question de l'évolution de l'humanité est aussi présente avec le retour de Mandela dans une Terre futuriste qui caricature bien les mauvais traits de nos sociétés.

Le livre est comme je l'ai dit auparavant écrit à la première personne, pour renforcer l'attention sur Mandela. Une bonne chose pour mieux vivre, de l'intérieur, la vie de soldat. Même si cela a pour inconvénient de rendre presque tous les autres personnages qui se succéderont un peu impersonnels. le style d'écriture est assez classique, ni mauvais, ni exceptionnel, il est par contre assez pointu niveau terme scientifique et militaire. Cette guerre dite éternelle, question de distance oblige, a vraiment quelque chose de passionnante et d'effrayante.

Toute la violence et la bêtise de la guerre, en version futuriste. Ça fait froid dans le dos, mais c'est à lire.
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Je m'appelle Mandella. Soldat Mandella. L'AENU ne m'a pas demandé mon avis. J'ai un quotient intellectuel de plus de 150 et j'ai été choisi comme d'autres pour devenir soldat (je n'en ai aucune envie) et aller me battre dans l'espace contre les taurans. Il paraît que ce sont des monstres. Ils représentent un énorme danger pour les Terriens.

Vous ne connaissez pas l'AENU ? Sachez que c'est une espèce de gouvernement supranational qui coordonne notre flotte spatiale. C'est à l'AENU qu'incombe la mission de protéger la Terre contre les taurans que quasi personne ne connaît.

Nous subissons actuellement un entraînement sans pitié. Plusieurs jeunes recrues sont déjà mortes. A l'exercice ! Sans combattre ! Mais il paraît que ce n'est rien en comparaison de ce qui nous attend contre les taurans.

Si je survis, lorsque je reviendrai sur Terre après deux années en mission, des dizaines d'années se seront écoulées. Mes parents seront-ils encore en vie ? Et mon frère plus jeune que moi de deux ans, à quoi ressemblera-t-il vu qu'il aura vécu plus d'années que moi ?

Critique :
Les sujets traités datent des préoccupations des années 1970. L'ouvrage a été écrit en pleine guerre du Viêtnam. L'auteur est profondément marqué par ce conflit et toutes les absurdités qui en découlent.

En tant que lecteur, je n'ai été que moyennement intéressé par ce récit qui sort de l'ordinaire, mais dont le rythme est parfois un peu lent à mon goût. J'ai surtout apprécié sa description de la Terre à son retour, Terre qui se retrouve dans une situation très chaotique et où l'alimentation est une obsession. de même, la manière dont les autorités s'y prennent pour quasi forcer les vétérans à se réengager donne une vision assez sinistre des dirigeants (que l'on évoque sans jamais savoir qui ils sont réellement). Sommes-nous encore dans une démocratie ?
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La Terre est en guerre contre une race extra-terrestre : les Taurans. le soldat William Mandella fait partie d'une troupe d'élite chargée d'aller combattre l'ennemi. L'entrainement commence sur Terre puis se poursuit sur une planète particulièrement inhospitalière, censée reproduire les conditions épouvantables de la planète où sont basés les Taurans. Puis la troupe est enfin envoyée au combat ...
Le titre comporte deux mots clés : guerre et éternelle. C'est moins le substantif que le qualificatif qui lui est adjoint qui intéresse Haldeman. Cela se sent. Même si il est beaucoup question de la guerre dans les pages du roman et même presque exclusivement de cela, c'est sa durée exceptionnelle qui fascine l'auteur.
Du fait des théories de la relativité, les soldats participants à la guerre contre les Taurans, voyageant à des vitesses proches de celle de la lumière, vieillissent moins vite que les personnes restées sur Terre. Ne me demandez pas plus d'explications, je serais bien en peine de vous en fournir. Toujours est-il qu'entre deux batailles, des décennies, voire des siècles s'écoulent. Et notre vaillant Mandella ne prend guère que quelques mois, tout au plus quelques années.
Et c'est finalement les inconvénients liés au passage du temps différent suivant les individus qui fascine l'auteur puis le lecteur. Mandella est victime de la double peine. Il voit disparaitre les uns après les autres ses frères d'armes mais le temps lui vole aussi les membres de sa famille. Pire que tout peut-être, les « bleus » qui viennent renforcer les rangs plutôt clairsemés de ses compagnons de combat ont des mentalités totalement différente de la sienne. Au niveau de ses moeurs, en particulier, il devient un objet de curiosité, voire de dégoût.
Alternant des scènes de combat, rares et plutôt bien foutues avec des passages plus propices à la réflexion mais jamais ennuyeux, cette Guerre Éternelle renouvèle plutôt pas mal le genre de la guerre spatiale.
Lien : http://aruthablog.blogspot.fr/
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Et si on parlait d'un vieux classique ? du genre à avoir gagné trois prix (Hugo, Nebula et Locus) au milieu des années 70 ? Allez, je vous présente Joe Haldeman, vétéran du Vietnam et écrivain de science-fiction (entre autres). Son classique s'appelle La guerre éternelle, et ça donne déjà une idée de l'ambiance.

J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle, c'est que nous sommes en 1997 et qu'il est maintenant possible de franchir d'immenses distances à travers l'espace en peu de temps, grâce à une technologie compliquée qu'il est inutile de décrire ici. La mauvaise nouvelle, c'est que la Terre est en guerre. Contre qui ? Contre les Taurans, une race extraterrestre que personne n'a jamais aperçue mais jugée coupable d'avoir détruit quelques vaisseaux terriens partis vadrouiller dans la constellation du Taureau.

Engagé dans « l'Armée d'exploration des Nations unies » comme une bonne partie des « élites » de la planète, le soldat Mandella, un jeune et brillant physicien, raconte patiemment et avec moult détails son difficile quotidien de conscrit face à un ennemi inconnu. Pour ne rien arranger, un paramètre supplémentaire entre en jeu : la relativité. En parcourant de telles distances en un rien de temps, quelques semaines sur le « front » deviennent des années voire des décennies du point de vue de la Terre. D'où une guerre longue, très très longue, dans laquelle chaque camp est incapable d'anticiper l'avancée technologique de l'autre. Quant au retour éventuel des soldats à la vie civile, il risque également de poser un problème de taille.

Passées les premières pages assez arides, l'histoire accroche rapidement le lecteur. Cette efficacité est en grande partie dû au ton adopté : Mandella n'a pas envie d'être là, il n'est pas convaincu que cela serve à quoi que ce soit mais n'a pas spécialement envie de mourir non plus. du coup, il tient le coup et prend de la bouteille sans pour autant perdre de son cynisme vis-à-vis d'une armée qui change en surface mais reste la même sur le fond. Il arrive par contre que le livre accuse le poids des ans lorsqu'il s'aventure sur le terrain de l'anticipation sociale, mais ces passages ont le bon goût de ne pas prendre plus de place que nécessaire pour laisser place à l'essentiel, à savoir les considérations sur la carrière militaire du soldat Mandella. Paradoxalement, avec ses 282 pages dans sa traduction française, le livre est même plutôt court.

La guerre éternelle est donc un pur produit de son époque, qui fête ses quarante ans cette année mais n'a pas perdu grand-chose de sa pertinence. La guerre y est décrite dans sa plus grande cruauté (en treillis ou en scaphandre, ça ne change finalement pas grand chose), et l'expérience de Joe Haldeman dans l'armée américaine n'y est évidemment pas étrangère. On devine également qu'il n'y a pas particulièrement passé un bon moment. En tout cas, je signe pour que chaque vétéran règle ses comptes avec l'armée de cette façon.
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La guerre, le front et l'arrière... dans un intense contexte de science-fiction. Magnifique.

Publié en 1974, alors que l'auteur a 31 ans, le deuxième roman de Joe Haldeman (après une première tentative traitant de guerre du Vietnam) remportera aussitôt le prix Hugo et le prix Nebula, les deux plus prestigieuses récompenses du genre science-fiction.

Fortement influencé, comme Cordwainer Smith, par les conflits contemporains (en l'espèce la guerre du Vietnam), et dix ans avant Orson Scott Card, Joe Haldeman réalise un roman majeur mêlant une intense charge émotionnelle aux spéculations rationnelles sur les conséquences psychologiques et sociales de conflits de très longue durée, où les différences temporelles relativistes amplifient la « distance » usuelle des combattants au front vis-à-vis de leurs proches restés « à l'arrière ».

Et ce tout en transmettant le potentiel d'horreur de combats « futurs » d'une manière autrement convaincante que celle du Heinlein de Starship Troopers.

Une magnifique BD en sera tirée par Marvano et l'auteur lui-même.

Une note de lecture plus complète est désormais disponible sur le blog Charybde 27 : http://charybde2.wordpress.com/2016/02/19/je-me-souviens-de-la-guerre-eternelle-joe-haldeman/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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J'ai lu et apprécié l'adaptation en BD de ce roman, il y a très longtemps. Par hasard, je suis tombé sur le roman il y a peu.
L'histoire peut paraître simple, nous suivons William Mandela, jeune conscrit par l'armée terrienne. Nous nous situons à la fin du XXe siècle et l'humanité a découvert les sauts collapsar qui lui permettent de voyager sur de très longues distances. L'exploration spatiale n'est cependant pas allée sans la découverte d'un autre peuple. La guerre a débuté et l'AENU a conscrit un certain nombre de jeunes gens au QI élevé.
Au fil des voyages interstellaires Mandela affronte l'ennemi. Il subit les manigances d'une armée et d'un état totalitaire. Il affronte surtout la relativité du temps. Ses voyages incessants ne le font vieillir que de quelques années alors que les siècles modifient l'univers autour de lui. La société change à tel point qu'il se trouve complètement étranger au milieu des hommes qu'il doit commander. Au fil des périodes de la vie de Mandela, nous avons des visions fugaces du futur humain, entre dystopies et utopies.
Ce livre est véritablement l'un des meilleurs que j'ai lu en SF, et ça vient surtout de cette gestion des questions de temps.
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Indémodable, un modèle du genre. Voila encore un bouquin qui a plus de 35 ans et qui a pas pris une ride. Au delà de l'histoire elle même qui est vraiment bien trouvée, c'est le ton du bouquin qui m'a marqué le plus. Toujours à la première personne, l'histoire est dite par un soldat mi-cynique mi-perdu et dont les réflexions sur la vacuité de sa vie sont très justes. le livre se lit superbement bien et est très accrocheur. En outre, les réflexions sur la différence, sur la guerre et sur le temps méritent le détour.
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En 1997, l'Humanité entre en contact avec les Taurans sur une planète lointaine. Une guerre éclate immédiatement. le hic, c'est que pour se rendre sur le théâtre des opérations, les soldats humains utilisent une technologie à base de portes dimensionnelles qui a un effet secondaire assez néfaste : la relativité. Tandis que les soldats passent quelques années en voyage et en combat, en réalité, par le truchement du temps objectif, ce sont des centaines d'années qui s'écoulent. Alors quand les survivants reviennent sur Terre, leur monde a tellement changé qu'ils trouvent que les Terriens leur sont finalement aussi étrangers que les Taurans. Ils ont alors une solution pour être dans un univers qu'ils connaissent et maîtrisent : rempiler pour retourner sur le front...

La guerre éternelle est raconté du point de vue de Mandella, un soldat ayant fait des études de physique. Il n'a aucun donc particulier, aucune force, si ce n'est qu'il a la chance de survivre à chaque déploiement. Or l'auteur, Joe Haldeman, a fait la guerre du Viêt Nam et a étudié la physique. Dans le genre écriture cathartique, on ne fait pas mieux. Quand Haldeman raconte comment les soldats ne reconnaissent pas la Terre à leur retour, difficile de ne pas y voir l'expérience personnelle de l'auteur qui ne devait pas reconnaître les USA qu'il avait quitté pour aller patauger dans la jungle.

Bizarrement, les scènes de guerre ne sont pas les plus intéressantes de ce bouquin. Elles sont même très techniques, très scientifiques et assez peu dramatiques d'un point de vue narratif. le coeur du livre, c'est finalement l'expérience du troufion de base, qui utilise une technologie puissante, qui découvre l'hostilité de l'espace, qui doit gérer ses relations humaines avec les autres bidasses. Les Taurans sont même assez peu présents dans le récit, c'est plutôt une histoire de déracinement que de guerre dans l'espace. On y retrouve toutes les obsessions des années 70 : le sexe (les soldats ont le droit, voire le devoir, de coucher ensemble par rotation) et les drogues. C'est limite si le sol des vaisseaux spatiaux n'est pas recouvert de moquette à poils longs. Haldeman s'amuse à décrire le futur social de la Terre en imaginant une société qui a instauré l'homosexualité comme la norme afin d'empêcher la surpopulation. du coup, les soldats hétéro de retour sont considérés comme des déviants.

Un ami professeur de physique incite chaque année ses élèves à lire ce livre de SF pour comprendre les effets de la relativité temporelle. Il est dommage que le livre ne soit pas d'une grande qualité littéraire, car son propos est diablement intéressant. Je ne conseillerai pas forcément cette lecture à un adolescent, par contre je lui indiquerai volontiers la version BD de ce roman, dessinée par Marvano. Ce n'est pas tout jeune (1988/1989) mais je me souviens avoir lu ces trois volumes à leur sortie et avoir été subjugué par cette histoire. À mesure que je lisais le roman, des images fugaces de la BD me revenaient en mémoire, preuve qu'elle m'avait marqué.

Bref, pour parler de l'aliénation du soldat, rien de mieux que le point de vue d'un vrai vétéran avec des idées SF intelligentes.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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Difficile de savoir si le roman m'a plu ou non, je suppose que les idées seront plus claires demain matin!

Quoi qu'il en soit, que d'imagination dans ce roman écrit en 1975, au sortir du Vietnam, et intéressante réflexion sur la guerre, sur fond d'humour cinglant. Quelques belles idées sur les sociétés du futur. Je le conseillerai probablement à un lecteur averti de science fiction.

Au suivant!
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Nous sommes en 1997 et la Terre entre en guerre contre les Taurins, venant d'un autre planète. Les Hommes sont alors appelés à combattre contre les extraterrestres. Ils sont emmenés sur d'autres planètes pour y suivre un entraînement, avant d'aller combattre l'ennemi.
Une histoire de Science-Fiction qui se lit bien, malgré quelques explications techniques, comme la relativité du temps ou le fonctionnement d'armes futuristes, où j'ai décroché. l'auteur se sert d'ailleurs un peu trop souvent je pense de cette relativité du temps, des sauts spatio-temporels, pour résoudre les problèmes des personnages, et pour nous montrer un avenir pas très brillant de notre société.
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