AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,47

sur 671 notes
5
90 avis
4
39 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Honte à moi, j'avais à peine entendu parler de Gisèle Halimi avant son décès il y a quelques semaines. A ma décharge (pour ce que ça vaut), j'étais à peine née lorsqu'elle plaidait en 1978 aux Assises d'Aix-en-Provence dans l'affaire de deux jeunes femmes victimes d'un viol collectif.
Une lacune béante un brin colmatée grâce à la lecture de ce petit livre, transcrivant un entretien de Gisèle Halimi avec la journaliste (entre autres) Annick Cojean. Dans lequel j'ai découvert le parcours impressionnant de cette grande dame, avocate de la cause des femmes, révoltée quasiment de naissance par l'injustice dont celles-ci sont victimes et par la malédiction de naître femme, de n'être "que" femme. Comprenant très vite que sa libération passera par l'école, elle s'obstine à poursuivre ses études, à être la meilleure et à entrer au barreau. Elle n'hésitera pas à faire médiatiser les grands procès dans lesquels se jouent les causes qu'elle défend avec acharnement : les militants de l'indépendance algérienne, les victimes de viol, le droit à l'avortement. Malgré d'éclatantes victoires, elle réalise que, mieux qu'une affaire judiciaire, c'est le législateur qui peut faire évoluer le Code pénal. Elle entre alors en politique à l'époque de Mitterrand, mais déçue, et par ce dernier et par les manoeuvres politiciennes en général, elle n'y fera pas long feu.
A travers ce texte, on découvre donc la femme publique, mais aussi l'épouse, la fille, l'amoureuse, la mère, l'amie. Portrait d'une féministe engagée et passionnée, sincère et "cash", ce livre se termine par une sorte de testament, comme un flambeau à reprendre par les jeunes femmes d'aujourd'hui, qui les adjure d'être indépendantes économiquement, d'être libres de choisir de ne pas être mères, de poursuivre un combat loin d'être achevé.
Merci Madame.

En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.
#unefaroucheliberté #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          722
Gisèle Halimi et Simone Veil font partie des femmes qui ont marqué notre époque. le décès le 28 juillet de Gisèle Halimi m'a donné envie d'en connaître plus sur cette femme admirable dans son combat permanent pour la cause des femmes et contre l'injustice. Autant dire que le livre écrit en collaboration avec la journaliste Annick Cojean tombait à point nommé.

Ce livre d'entretiens a parfaitement répondu à mes attentes. Annick Cojean pose les bonnes questions, elles permettent à Gisèle Halimi de revenir sur les étapes essentielles de sa vie et surtout de transmettre un message à la génération de sa petit-fille.

Tout est parti de son enfance en Tunisie et des son indignation ressentie dès son plus jeune âge que c'était une malédiction de naître femme. Gisèle va rapidement être persuadée que l'école sera sa libération. le choix du métier d'avocate ensuite, pour combattre l'injustice et essayer de changer le monde si mal fait. Adepte des procès-débats, des procès-tribunes pour faire reconnaître le droit des femmes à disposer de leur corps. Au fil des pages Gisèle évoque le douloureux procès de Marie-Claire violée à 16 ans et dénoncée par son violeur à la police pour s'être fait avorter ; la guerre d'Algérie avec les tortures, les exactions, la peine de mort et la sinistre guillotine ; la fondation de Choisir son association militante

Mais bientôt Gisèle prend conscience que le vrai pouvoir est entre les mains du législateur, elle entre donc en politique avec l'illusion de pouvoir changer l'avenir de tous les opprimés, l'occasion pour elle de dresser un portrait sans concession de François Mitterrand.
Ce livre est surtout un testament adressé aux jeunes femmes de demain : soyez indépendantes économiquement, soyez égoïstes, refusez l'injonction millénaire de faire à tout prix des enfants, les femmes ne sont pas réduites à des ventres. N'ayez pas peur de dire que vous êtes féministes.

La voix de Gisèle Halimi est sincère, elle n'élude aucun sujet, comme la difficulté d'être mère à part entière quand on a un métier si prenant. C'est un livre à faire lire dans tous les lycées afin de susciter les débats et la prise de conscience qu'aujourd'hui encore cela reste une malédiction de naître femme dans la plupart des pays du monde. Ce qui fait la force de ce récit c'est que le combat n'est en aucun cas dirigé contre les hommes, ce n'est pas cela être féministe.

Mais ce livre restera pour moi un formidable roman d'amour.
L'amour pour un métier, celui d'avocate, son oxygène, sa façon d'exister, l'amour de la plaidoirie, une nouvelle aventure à chaque fois.

L'amour pour ses amis, Sartre « son doux ami », qui préférait la compagnie des femmes « le castor », Simone de Beauvoir, irréductible combattante, Simone Veil, éloignée par leurs opinions politiques, mais du même bord, c'est-à-dire du côté des femmes et Guy Bedos « son petit frère », ils avaient tant de choses en commun, le déracinement, le rejet de tout esprit colonisateur, le refus du racisme, la vision de la religion comme un enfermement, surtout vis-à-vis des femmes.

Et surtout, l'amour pour Claude, l'homme qui a partagé sa vie, ses combats pendant soixante ans. Il l'a soutenue, l'a épaulée, ils ont tout fait ensemble, ils étaient partenaires.

Je remercie infiniment les éditions Grasset de m'avoir offert l'opportunité de lire ce roman.
#unefaroucheliberté #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          420
Gisèle Halimi, cette grande dame est décédée cet été 2020. Cette femme a alerté l'opinion sur des situations injustes, a provoqué de grands débats de société et a fait changé des lois mais sa grande cause a toujours été celle des femmes. Dès son enfance, elle ressent une indignation devant la malédiction de naitre fille. Pour la désigner en quelques mots : courageuse, battante, passionnée, libre, féministe… Dans ce livre, on revient sur quelques étapes essentielles de sa vie d'engagement et sa volonté de transmettre un message aux femmes : continuer à vous rebeller car l'égalité entre hommes et femmes est loin d'être acquise, naitre femme reste encore une malédiction dans la plupart des pays du monde. Avec ce livre elle transmet le flambeau de ce combat à la génération suivante.
Un livre parfait pour (re)découvrir cette femme d'exception.
Commenter  J’apprécie          331
Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet dernier se raconte une dernière fois dans Une farouche liberté, recueil d'entretiens menés avec son amie Annick Cojean, journaliste au Monde.

L'occasion d' entendre une dernière fois la voix primordiable de celle s'est inlassablement battue pour faire avancer la cause des femmes pendant plus de 70 ans à travers une série d'entretiens dont le seul défaut est d'être trop court .

Grande défenseuse de la cause des femmes,et cmbattante jusqu'à son dernier jour. Gisèle Halimi laisse derrière elle une vie riche en combats militants parfaitement résumés dans ce livre . .

On apprend que dès l'âge de 16 ans, Gisèle Halimi va refuser un mariage arrangé. en Tunisie où elle vit avec sa famille, très conservatrice. Elle parvient à faire des études de droit en France et prête serment à Tunis en 1949. de retour à Paris en 1956, elle épouse Paul Halimi, un administrateur civil. Elle divorce ensuite, avant d'épouser Claude Faux, le secrétaire de Jean-Paul Sartre.avec qui elle vivra jusqu'à la mort récente de celui ci.

On y recense tous les combats, pour la cause des femmes : contraception, avortement, divorce, répression du viol, parité, de quoi passer en revue les luttes historiques féministes, « Manifeste des 343 » et procès de Bobigny , Gisèle Halimi ayant créé le mouvement "Choisir la cause des femmes q"ui portent des revendications féministes dont la libéralisation de l'avortement.
Pendant soixante-dix ans, cette femme aura montré qu'elle a toujours incarné les adjectifs en "éee" comme révoltée, déterminée, engagée, passionnée et libérée..... du joug des hommes .

Cet excellent livre d'entretiens l'illustre parfaitement !



Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          290
J'ai dévoré ce court livre d'entretien (on a plutôt l'impression que cela s'est fait par courrier compte tenu du peu de questions et du caractère littéraire des réponses de Gisèle Halimi). Gisèle Halimi y apparait d'une énergie folle, d'une exceptionnelle détermination, d'une fidélité exceptionnelle. J'ai ainsi été frappé par ces scènes d'enfance dans lesquelles elle raconte par exemple que condamnée au sein d'une famille traditionnelle juive à un rôle presque de domestique de ses frères, elle a fait, dès l'enfance, une grève de la faim et a obtenu de ne plus avoir à servir ses frères !
le parcours de Gisèle Halimi est stupéfiant, certains épisodes peu connus m'ont horrifié (procès d(Aix-en-Provence pour viol en 1978...). On y découvre aussi une femme chaleureuse parfois étonnamment immodeste, mais uniquement lorsqu'elle refuse de dévoiler sa recette de mousse au chocolat à ses amies...Sinon une femme en tout point extraordinaire que l'on rêve de retrouver au Panthéon.
Commenter  J’apprécie          160
Un petit livre dynamisant, dynamitant, au parler franc.
Gisèle Halimi retrace quelques uns de ses grands combats pour faire avancer la cause des femmes.
Le féminisme chevillé au corps, ancré dans l'enfance , lorsqu'elle découvre très tôt le sort de "servante soumise" qu'on lui réserve.
elle reste radicale et sans concession jusqu'au bout de sa vie, dans l'attente de l'insurrection véritable de toutes les femmes qui arrêteraient enfin de consentir à leur oppression.
exemplaire et rafraîchissant!
Commenter  J’apprécie          140
Ce sont des entretiens « biographiques » présentés sous forme de questions-réponses, comme une interview et ça se lit donc très facilement. Gisèle Halimi raconte sa vie et ses combats en toute simplicité, probablement en embellissant un peu certains souvenirs. Je doute que tout ait été si facile que ça semble l'être quand elle le décrit et elle minimise sans doute certains dangers. J'ai également du mal à croire que si peu de dissensions aient éclaté au sein des mouvements dont elle a fait partie, mais j'imagine qu'on regarde tous certains éléments de notre passé avec suffisamment de nostalgie pour excuser ce défaut.

Les sujets abordés sont pour la plupart liés aux mouvements de libération et de défense des femmes, mais ce ne sont pas les seuls et c'est toujours très intéressant. Ce sont des entretiens, donc c'est facile d'accès: même si le langage est globalement soutenu, c'est écrit comme Gisèle Halimi parle, qu'il s'agisse de raconter son enfance ou d'expliquer les implications des procès auxquels elle a participé en tant qu'avocate.

Cette lecture ne m'a pas apporté énormément personnellement, parce que j'ai déjà lu pas mal de livres de Gisèle Halimi et que je connaissais plutôt bien son parcours, mais ça ne m'a pas empêchée de prendre plaisir à cette lecture. J'ai redécouvert certains évènements et personnes, ce livre m'a rafraîchi la mémoire sur beaucoup de choses et rappelé de « ne jamais me résigner! »

Si vous ne connaissez pas encore (ou pas bien) cette femme d'exception et/ou que les lectures sur le féminisme et ses combats vous intéressent, c'est un bon moyen de vous faire une première idée de ce à quoi elle a contribué.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
Commenter  J’apprécie          120
L'image de Gisèle Halimi au procès de Bobigny m'a toujours impressionnée. En découvrant ces images adolescente, j'ai conscientisé le combat que les femmes ont dû mener pour être libres de choisir. Je suis née et ai grandi à une époque où les femmes étaient libres, l'avortement autorisé.
.
La mort de Gisèle Halimi en juillet 2020, et la publication de son livre quelques semaines plus tard étaient un appel à mieux la connaître, et découvrir l'ensemble des combats menés avec et pour la liberté des femmes.
.
Cet entretien est riche de détails, d'anecdotes autour des différents procès qui ont jalonné sa carrière, celui de Bobigny notamment. Mais avant tout, il est le témoignage d'une femme qui elle-même a force de travail et de volonté a réussi à devenir avocate dans un pays et une société peu enclin à reconnaître la femme comme étant un être libre et doué de penser.
.
On rencontre une Gisèle Halimi passionnée, habitée, pleine de verve et d'humour, toujours fidèle à ses valeurs au soir de sa vie. Une fois de plus un livre à faire découvrir à celles qui souhaitent en connaître plus sur ces femmes qui ont oeuvré pour cette fragile liberté qui est la nôtre aujourd'hui.
Commenter  J’apprécie          110
J'ai un faible pour les biographies de femmes de caractère, et plus encore pour les biographies qui n'y ressemblent pas. Ne serait-ce que par le format - un entretien entre Gisèle Halimi et Annick Cojean - et le sujet - une femme de caractère s'il en est - ce petit livre avait donc tout pour me plaire. Ajoutez à cela la chaude recommandation de non pas une, mais deux amies proches, mon choix était fait.
Et un choix positif ! C'est un petit livre qui se lit vite, car Gisèle Halimi écrit comme elle plaide - directe, sans fioritures, et avec un impact incroyable. Ses réflexions sont juste, sa passion brûle à travers la page, son engagement est sans détour. On ne peut qu'être embarqué au coeur du sujet, et on en ressort l'esprit rempli de nouvelles idées et de questionnements légitimes sur notre société.
Surtout, pour une passionnée de citations fortes comme moi, ce livre regorge de réflexions justes et qui restent gravées en mémoire une fois le livre refermé.
Une très belle lecture, et un livre à mettre entre toutes les mains !
Commenter  J’apprécie          100
La rage dès son enfance, des études brillantes, un concourt d'éloquence sur le « droit de supprimer la vie », Gisèle Halimi se raconte dans « Une farouche liberté » avec l'aide d'Annick Cojean, grand reporter au journal le Monde et directrice des collections Empreintes et Duels sur France 5 et présidente du jury du prix Albert-Londres.
Le souci dans ce récit de rendre compte d'une vie exceptionnelle au service du combat féministe y est omniprésent et n'évite pas les sujets qui peuvent heurter comme celui de son engagement politique.
La voix de Gisèle Halimi est intacte d'engagement, de fidélité et de bonté à la cause des droits des femmes malgré les années qui ont passées.
« Une farouche liberté » nous fait croiser la grande Simone de Beauvoir, infaillible dans son soutien, mais barricadant ses émotions et sa sensibilité au point de sembler hautaine, sèche et trop distante. Alors que Sartre est décrit comme généreux, juste et infiniment bienveillant, son second mari ayant été son secrétaire particulier. Et, Gisèle Halimi s'excuse presque de raconter qu'elle cuisinait une tagine ou un couscous pour la « famille » Sartre / Beauvoir.
En reprenant le récit de sa signature du manifeste des 343, une anecdote étonne : Simone Signoret n'a pas signé car elle voulait un enfant de Montant ! Cette signature lui valut un blâme de la magistrature.
Au passage, Gisèle Halimi remercie les femmes qui l'ont aidée à transformer leurs procès en causes politiques en louant leur intégrité et leur courage. Elle décrit un Giscard comme le plus féministe des présidents. Étonnant, non !
Mais cet essai décrit aussi les freins, les obstacles, d'une société et des politiques qui disent et font le contraire. En 1981, seulement 28 femmes étaient élues à l'Assemblée nationale contre 33 après l'adoption de l'ordonnance de 1945 qui les fit électrices et éligibles.
Quelle déception de s'apercevoir que les choses ne changent pas vraiment ! En Europe, une femme sur 3 est victime de viol. Certaines femmes européennes ne peuvent avoir recours à l'avortement.
« Une farouche liberté » est la dernière plaidoirie de cette femme de passion qu'était Gisèle Halimi auprès de ses amis, des poètes et ceux qu'elle a aimé et aussi auprès de nous, les femmes qui l'ont tant admiré avec pour conclusion son manifeste à continuer son combat.
Véritable testament d'une femme engagée qui n'a eu de cesse de défendre les femmes et de faire changer le droit pour plus de justice et d'égalité, « Une farouche liberté » est à découvrir au delà du parcours de Gisèle Halimi pour se mobiliser et poursuivre son engagement.
https://vagabondageautourdesoi.com/2020/08/18/une-farouche-liberte-gisele-halimi/
Lien : https://vagabondageautourdes..
Commenter  J’apprécie          100




Lecteurs (1485) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1725 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}