Citations sur Anita Blake, tome 6 : Danse mortelle ou Mortelle séduct.. (38)
Stephen se releva, recula pour avoir une meilleure vue d'ensemble et hocha la tête.
- Tu es renversante.
- Je ressemble à une pute pour motards de l'enfer croisée avec une pin-up mercenaire.
- Un peu oui.
Je percevai son désir, et ce n'était pas seulement une question de sexe, mais pour la première fois, je comprenai que ce n'était pas seulement une question de sang non plus. C'était moi tout entière. Il voulait se réchauffer dans mon corps comme des mains à une flamme, s'imprégner de ma chaleur, de ma vie. Je sentais son immobilité, un calme d'une profondeur qu'aucun être vivant ne pouvait mesurer, comme une mare d'eau stagnante dissimulée par l'obscurité.
L'espace d'une seconde cristalline, je pris conscience que ça faisait partie de mon attirance pour lui: je voulais plonger mes mains dans ce calme, dans ce lieu d'immobilisme et de mort. Je voulais l'étreindre, l'affronter, le conquérir. Je voulais remplir Jean-Claude d'une vague brûlante de vie, et je sus en cet instant que je pourrais le faire, mais que le prix à payer serait de boire une partie de cette eau sombre.
Je m'accrochai à Jean-Claude comme si il était la dernière chose normale en ce monde. Je me recroquevillai contre lui et pleurai. C'était comme si quelque chose en moi s'était brisé et que mes glandes lacrymales évacuaient ses débris sur lui.
Sa voix me parvint, vague et distante comme s'il parlait depuis un bon moment mais que je ne l'avais pas entendu. Il parlait en français, doucement, chuchotait dans mes cheveux, me caressait le dos, me berçait.
Quand vous êtes fringuée comme une Barbie Bondage, vous ne pouvez faire que deux choses : mourir de honte ou vous montrer agressive. Devinez ce que je choisis.
Quelqu'un frappa à la porte. Nous nous figeâmes. Une voix de femme que je ne reconnus pas lança :
- Je ne suis pas venue jusqu'ici pour t'écouter peloter ta copine, Richard. Puis-je te rappeler que nous avons tous une ouïe excessivement développée ?
- Sans parler de l'odorat, ajouta Jason.
Il avait besoin que quelqu'un le prenne dans ses bras, lui dise que le monstre sous le lit n'existait pas. De ce côté-là je ne pouvais rien faire pour lui. Les monstres étaient bien réels. Mais pour ce qui était de le prendre dans mes bras ... Ça devait être dans mes cordes. J'ai beau être une tueuse de sang-froid, je pouvais peut-être partager mon pingouin en peluche avec lui.
_Viens, ma petite. Profite bien de ta conquête.
Je raidis le cou pour éviter qu'il m'embrasse.
_Vous n'êtes pas conquis.
_Toi non plus, ma petite. (Je sentis ses mains remonter le long de mon dos.) Je commence à réaliser que tu ne seras jamais conquise, et c'est le meilleur aphrodisiaque de tous.
_Un défi éternel.
_Jusqu'à la fin des temps, souffla-t-il.
_Sa mort détruirait quelque chose en toi. Quand Julianna est morte, j'ai cru que je ne ressentirais plus jamais rien pour personne. Et je n'ai plus rien ressenti, jusqu'à ce que je te rencontre.
_Vous ne tuerez pas Richard parce que ça me ferait souffrir?
_Oui.
Je remplis le distributeur automatique de mon aquarium avec assez de nourriture pour une semaine. D'ici là, si j'étais toujours en vie et si l'assassin était toujours à mes trousses, je devrais repasser à mon appartement. Tout ce que les méchants avaient à faire, c'était de monter la garde près de mon poisson, et ils finiraient par m'avoir avec un peu de patience. Mais ça m'aurait beaucoup étonné qu'ils choisissent cette option.
— Tu es renversante.
— Je ressemble à une pute pour motards de l’enfer croisée avec une pin-up mercenaire.
— Un peu, oui.