AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,44

sur 72 notes
5
10 avis
4
8 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Eva Abrams est assise à son bureau, A quatre vingt six ans, elle est toujours en activité à la bibliothèque Winter Park en Floride. Son métier de bibliothécaire la passionne toujours autant. Elle s'aperçoit qu'un exemplaire du New York Times a été posé, machinalement, par un visiteur près de son bureau. Son regard est attiré par la Une du quotidien. Elle découvre, médusée, l'article et la photo d'un homme aux cheveux blancs. Il tient dans ses mains Epitres et Evangiles, un volume relié de cuir marron au coin droit abîmé, un livre mais pas n'importe quel livre, le Livre qui recèle pour Anna un trésor affectif inestimable et une partie de sa vie, marquée à la fois par le tragique mais aussi par l'héroïsme. Bouleversée, elle se concentre sur l'article :

« Soixante ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, un bibliothécaire allemand se bat pour rendre à leurs propriétaires des livres volés ».

« Ce texte religieux, explique le bibliothécaire, Otto Kühn, au journaliste, est mon préféré parmi les mystères qui peuplent ces étagères. Publié en 1732, c'est un livre très rare mais ce n'est pas ce qui le rend extraordinaire. Il est unique car il contient une énigme intrigante, un genre de code. A qui appartient-il ? Que signifie ce code ? Comment les Allemands se le sont-ils procuré ? Ces questions me hantent. »

Anna est veuve d'un Juif américain dont elle a eu un fils, Ben. Elle n'a jamais parlé de son passé, Une grande pudeur mêlée à un sentiment de culpabilité l'a toujours empêchée de dévoiler cette période de sa vie où elle a fait preuve de beaucoup d'audace et d'abnégation. Elle ressent un besoin vital de retrouver ce livre. Eva décide de partir en Allemagne afin de récupérer ce manuscrit. La vision de ce volume, sa charge émotionnelle et les souvenirs qui lui sont attachés, font remonter cette période de sa vie qu'elle avait refoulée au plus profond d'elle-même.

Nous sommes à la veille de la Rafle du Vel d'Hiv des 16 et 17 juillet 1942. Anna est Juive française. Ses parents sont arrivés en France dans les années vingt. Ils sont Juifs polonais. Malgré l'avertissement de Joseph, l'un de ses amis étudiants, très au fait des évènements de cette année 42 concernant les Juifs, la met en garde contre les arrestations à venir. Anna se refuse de croire à l'ampleur d'une telle opération policière qui concernerait tous les Juifs étrangers, apatrides ou réfugiés. Elle minimise les informations qu'elle transmet sans conviction à ses parents.

Les évènements sont imprévisibles. A ce moment là, une voisine, appelée au chevet de sa mère, demande à Eva et à sa maman de prendre soin de ses deux petites filles en bas âge pendant son absence. Eva et sa maman se rendent ainsi chez cette personne, laissant le père seul dans leur appartement. Au petit matin, le père est raflé. Prenant conscience du péril, Eva qui dessine parfaitement, se met en devoir d'établir de faux papiers pour toutes les deux afin de passer en zone libre. Elles vont réussir à quitter la zone occupée et parvenir dans un petit village fictif nommé Aurignon, pas très loin de la frontière suisse.

Je n'en dirai pas plus sur la suite de ce récit. Il est préférable de se laisser emporter dans la tourmente de l'histoire.


Cette fiction historique s'adresse à un large public y compris des adolescents par son côté romantique – une histoire d'amour doublée d'un zest de suspens - qui vient adoucir l'intérêt principal du livre ; la vie des faussaires au sein des réseaux de Résistance sous l'Occupation. L'écriture est simple, facile à lire, dommage d'y trouver des fautes d'impression, on regrette le temps où l'oeil du correcteur remplissait son office. Si l'écriture est fluide, agréable, nous sommes loin de la plume de Sorj Chalandon lorsqu'il évoque dans « Enfant de salaud » son reportage sur « Les Enfants d'Izieu » mais le récit retient l'attention par son côté didactique basé sur des faits réels. Je me suis laissée happer par les aventures d'Eva qui oeuvre contre l'effacement de tout un peuple. Ce livre a le mérite de porter à notre connaissance, les méthodes employées par les faussaires, leur créativité alors qu'ils étaient sans ressource, démuni de tout matériel et crevant la faim.

Eva symbolise toutes ces personnes qui, au péril de leur vie, bravant tous les interdits, se sont mises au service de ceux qui étaient destinés à mourir dans les chambres à gaz, ou dans les camps, qu'ils soient Juifs ou Résistants, en leur procurant une nouvelle identité tout en élaborant un système préservant leur ancienne identité au nez et à la barbe des nazis.

Kristin Harmel a effectué un travail considérable de recherches afin d'écrire ce récit qui met à l'honneur toute une foule de personnes dont les noms nous sont inconnus encore aujourd'hui, des soldats de l'ombre, luttant en leur âme et conscience.

J'ignorais totalement que le Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme leur avait consacré, auxdits faussaires, une exposition il y a quelque temps. Ce devait être passionnant, chaque individu apportant ses connaissances, son habileté afin de contourner les difficultés techniques : le papier, les tampons, les photos, les identités, tout était parfaitement pensé.

Je termine avec un clin d'oeil à Francine et à Pierre qui m'ont parlé de ce livre – ils se reconnaitront !

Note de l'auteure : Ce contexte est l'occasion de raconter une histoire inspirée en partie de : la vie d'Adolfo Kaminsky et Oscar Rosowsky, deux jeunes Juifs devenus faussaires par nécessité – un peu comme la jeune Eva dans « le Livre des noms oubliés » - héros ayant permis de sauver la vie de milliers de gens innocents. Kaminsky a échappé de justesse à la déportation avant de devenir un des faussaires principaux de la Résistance à Paris. Bien qu'adolescent à l'époque, on estime que quatorze mille personnes ont échappé à un sort terrible grâce à lui. Oscar Rosowsky dont Peter Grose raconte l'histoire dans « A Good Place to Hilde », avait dix huit ans en 1942 lorsqu'il a dû s'enfuir. Par chance, il s'est retrouvé au Chambon-sur-Lignon, ce petit village de Haute-Loire où se sont cachées des milliers de personnes recherchées par les nazis dont nombre d'enfants seuls. Comme Eva, Rosowsky a commencé par produire des papiers d'identité pour sa mère et lui, avant de développer de nouvelles méthodes plus rapides et efficaces et d'en faire profiter les autres. A la fin de la guerre, il avait aidé à sauver trois mille cinq cents Juifs.
Commenter  J’apprécie          8727
« Le Livre des Noms Oubliés » nous emmène dans un récit qui mélange habilement fiction et histoire.
S'inspirant des actes héroïques des faussaires pendant la Seconde Guerre mondiale, ce récit se déroule sur deux temporalités.

En 2005, Eva, 86 ans, trouve un article qui la bouleverse.
En 1940, Eva et sa mère fuient la déportation et se retrouvent dans un village près de la frontière suisse, où la résistance s'organise pour sauver des enfants juifs.
Eva se découvre une incroyable volonté pour aider, devenant une faussaire de la Résistance.

L'histoire rend hommage aux héros anonymes qui, grâce à leur ingéniosité artistique, créaient des faux documents pour échapper à l'oppression nazie.
Le récit est captivant, porté par une écriture fluide et des personnages inoubliables, en particulier Eva.
J'ai moins aimé sa mère qui est très négative, mais j'ai adoré d'autres personnages notamment Remy et le père Clement.

Les échanges sur l'importance des livres enrichissent cette histoire émouvante.
Cela parlera à tous les lecteurs passionnés.

« Le Livre des Noms Oubliés » est une ode à la résilience et au courage face à la barbarie.
Les fans de fiction historique romantique seront conquis.

J'ai été séduite dès les premières pages.
J'attends avec impatience de plonger dans un autre roman de Kristin Harmel, comme « L'Heure Indigo » que j'ai acheté depuis ma lecture.
J'espère que ses autres romans seront traduits en français.

💻Chronique plus complète sur le blog 💻
Lien : https://unesourisetdeslivres..
Commenter  J’apprécie          60
Alors que son père est raflé à Paris parce que Juif, Eva et sa mère, d'origine polonaise, fuient précipitamment la capitale pour un petit village des Alpes en zone libre.

Là, Eva oeuvre parmi un groupe de résistants à la fabrique de faux papiers, où son talent de faussaire fait merveille. Elle y rencontre des personnalités fortes, attachantes et convaincues de leur mission, et surtout, elle rencontre Rémy… Avec lui, elle invente un subterfuge afin que les enfants à qui elle donne une nouvelle identité aient une chance de retrouver la leur une fois la guerre finie : un code astucieux caché dans un livre… Mais la police allemande veille et leur groupe est traqué…

Ce récit mêle deux temporalités : celle d'Eva en 1942, qui occupe la majeure partie du récit, et celle d'Eva, en 2005, bien plus courte mais non dénuée d'émotions.

J'ai vibré avec Eva, j'ai admiré le courage de son groupe de résistants, leur prise de risque malgré la conscience du danger qui les guettait. J'ai souffert avec elle de l'incompréhension de sa mère, j'ai eu peur quand elle a eu peur et j'ai retenu mon souffle au plus fort de son angoisse.

Kristin Harmel signe un livre qui salue les actes de bravoure et de solidarité à une époque où la délation et la haine de l'autre étaient devenues la norme. Ces actes émeuvent toujours, que l'on ait lu dix livres, ou cent sur le sujet.
Je referme ce livre avec un sentiment d'inachevé : pourquoi la temporalité de 2005 n'est-elle pas traitée plus longuement, plus en profondeur ? On y retrouve le thème fréquent du silence gardé sur la période de l'occupation, mais il y aurait pu y avoir tellement plus !

Commenter  J’apprécie          50
Ma soeur m'a offert ce livre à Noël et ce fut une lecture merveilleusement éprouvante.

Le livre des noms oubliés aborde un sujet qui n'est pas le plus abordé de la Résistance : les faussaires. On suit Eva jeune juive enfuie de Paris après l'arrestation de son père qui va se retrouver à fabriquer de faux papiers pour sauver toute personne étant indésirable pour les nazis.
J'ai adoré la résilience et le courage d'Eva, son soucis surle fait que les identités de ces enfants ne soient pas effacées.
La romance avec Rémy ajoute de l'affect à un livre qui joue déjà avec nos sentiments. La mère d'Eva m'a particulièrement touché en négatif comme en positif, chacun réagit différemment aux épreuves comme ce livre le montre.
On est emportés avec Eva dans cette guerre et en haleine jusqu'à la dernière page avec la double temporalité.

Une merveilleuse histoire de courage et d'espoir.
Commenter  J’apprécie          40
Le Livre des noms oubliés commence dans une bibliothèque en 2005 et se termine dans une autre bibliothèque la même année, mais l'essentiel du récit a lieu pendant la deuxième guerre mondiale. L'héroïne, Eva, est une jeune juive qui vit à Paris avec ses parents. Sa mère et elle échappent de justesse à la rafle du Vel d'Hiv alors que son père est capturé. Réfugiée en zone libre, ses talents de dessinatrice la font repérer par des résistants à la recherche de faussaires pour fournir des faux papiers aux personnes recherchées.
Alors qu'elle pensait fuir vers la Suisse, Eva va aider ceux qui l'ont accueillie dans le village. Elle s'occupera principalement de fournir une nouvelle identité à des enfants juifs en attente d'un passage en Suisse. Pour respecter la mémoire de leur famille, Eva note leur véritable nom sur un livre à l'aide d'un code que seul elle et son complice, Rémy, savent déchiffrer. C'est justement la résurgence de ce livre en 2005 qui est à l'origine du récit.

Le Livre des noms oubliés est un beau documentaire sur la vie clandestine lors de la seconde guerre mondiale, sur la confiance et les relations entre les gens dans une période où la moindre erreur pouvait coûter la vie. Savoir qu'il est inspiré d'une histoire vraie est un atout supplémentaire pour le lecteur qui se laisse happer par l'histoire.

Au rayon des critiques, le personnage de la mère d'Eva qui est insupportable. Elle ne comprend rien à ce qui se passe, accuse sa fille de tous les maux alors qu'elle va souvent au-delà du possible, elle agace fortement chaque fois qu'elle intervient. On trouve aussi une certaine naïveté dans le récit, dans cette phrase par exemple :
"Ces policiers étaient-ils tous des gens profondément mauvais ? Ou bien avaient-ils découvert un interrupteur, en eux, permettant d'éteindre leur humanité ? Appuyaient-ils sur ce bouton lorsqu'ils retrouvaient leur femme, le soir ?"
Un peu trop de culpabilité également, lorsque Eva s'interroge :
"— Vous croyez que nous servons à quelque chose ? demanda Eva après un long silence. Je me dis parfois que notre contribution à la Résistance est bien mince. Et il m'arrive d'oublier qu'il y a un monde hors de ces murs"
ou encore lorsque sa mère la rend coupable des malheurs de la famille, ou pire encore pour elle, l'accuse de perdre sa judaïté au profit des papistes.

Ces petits défauts ne gâchent pas ce récit qui a une très grande valeur en tant que témoignage. Ça reste un livre qu'on ne lâche pas avoir d'atteindre la fin.
Commenter  J’apprécie          35
Un bon livre qui raconte une histoire crédible basée sur la réalité, non pas que les personnages soient réels mais ils sont inspirés par un histoire vraie. Au début, les arrestations de juifs à Paris en 1942. Une famille, le hasard fait que la mère et la fille passent à travers les fillets. Comme je l'ai dit, l'histoire est inventée mais basée sur des faits réels et le hasard fait que j'ai entendu exactement la même histoire au sujet d'une famille arrêtée à cette époque et dont une partie s'en est échappée. L'enfant qui s'en est sorti est (très) connu et a décrit ces faits.
Donc la mère et la fille s'en sortent et vont en zone libre. La fille qui aime les livres se révèle être aussi une parfaite faussaire qui a créé de faux documents qui vont permettre de sauver des milliers de personnes.
Bonne histoire donc émouvante avec entre autre la mère qui refuse de voir la réalité et apparemment accuse sa fille de l'éloigner des traditions.
J'aime beaucoup aimé le livre, moins la fin, pas très vraisemblable.
Moins aussi cette volonté de dire que “dieu nous aidera” un peu trop appuyé. Mais il est vrai que la croyance a permis à beaucoup de tenir le coup. Même si…
Commenter  J’apprécie          30
Le Livre des noms oubliés est un roman historique qui avait tout pour me plaire mais je n'ai hélas pas été totalement comblée par ma lecture. L'histoire se déroule en France en 1942 pendant la Seconde Guerre Mondiale et nous suivons Eva, une jeune femme d'origine juive, obligée de fuir Paris avec sa mère après l'arrestation de son père. J'ai beaucoup aimé l'histoire que j'ai trouvée prenante, révoltante et déchirante. En revanche, j'ai eu un peu plus de mal avec les personnages et il y en a notamment un qui m'a tellement agacée que dès qu'il faisait son apparition, je n'avais qu'une envie : celle de refermer le roman. Je n'ai pas non plus été séduite par le style d'écriture de l'autrice bien que j'ai fini par m'y habituer. le Livre des noms oubliés est un roman qui ne m'a pas totalement convaincue mais je ne regrette pas pour autant d'avoir pris le temps de le découvrir.
Commenter  J’apprécie          10
Livre très intéressant pour son coté historique: on découvre une facette de cette époque difficile et douloureuse, en particulier pour les personnes d'origine juive. C'est un bon roman, avec une histoire prenante et qui se tient, des personnages vrais et attachants. le style m'a paru simple, sans originalité particulière mais la lecture est agréable, sans temps morts et on y trouve beaucoup d'empathie: un bon moment. Sans doute après un certain temps tenterai-je une autre oeuvre de cette écrivaine.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (361) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3210 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}