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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Solitaire et déprimé, Charlie Resnick passe ses journées à regarder des films ou à écouter des cd de jazz, un chat arthritique confortablement installé sur les cuisses. Que du bonheur ! Pour briser la monotonie de ses journées, il occupe un poste de réserviste à temps partiel dans un commissariat de Nottingham. La découverte d'un cadavre sous les fondations d'une maison d'une cité ouvrière va ramener Resnick à un passé vieux de trente ans. Jeune policier, il avait été chargé d'y recueillir le maximum de renseignements sur les grévistes. La victime est rapidement identifiée. Il s'agit de Jennifer Hardwick l'épouse d'un mineur, mère de trois enfants, qui s'était lancée dans le mouvement social. La jeune femme avait disparu en décembre 1984, au moment de la grande grève des mineurs. Resnick va aider Catherine Njoroge, une jeune inspectrice d'origine kényane, à mener l'enquête. La mission du duo d'enquêteurs se complique ; avec les années, les souvenirs s'effacent, certains témoins sont décédés et d'autres ont disparu de la circulation. Et les pistes se multiplient : tueur en série, drame conjugal, crime passionnel... John Harvey revient sur cet épisode marquant de l'histoire britannique : la grande grève des mineurs brisée à l'aide de méthodes policières contestables. Répression brutale, manipulation, infiltrations campagnes de presse, toutes les méthodes sont bonnes pour mater et discréditer le mouvement. Jenny, la victime, incarne la lutte passionnée pour un monde ouvrier en lutte, dans un dernier sursaut avant le naufrage. Et il y a un parallèle entre l'enquête sur les circonstances de son meurtre et l'éclairage sur cette période sombre de l'histoire. Charlie Resnick tire sa révérence avec cette histoire pleine d'humanité dans un monde chaque jour plus monstrueux.
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Un polar magistral !

"L'adieu à Resnick" annonce le bandeau rouge entourant le livre. John Harvey le dit dans sa postface, il est temps pour son flic fétiche, Charlie Resnick, de prendre du recul après vingt-cinq années de présence dans les romans et nouvelles de son créateur. Et si le livre s'ouvre sur une scène d'enterrement, Harvey a le bon goût de ne pas faire mourir Resnick mais de le laisser posé sur son banc, dans un square de Nottingham, rêvant de la seule passion qui lui reste : le jazz.

Ténèbres, ténèbres est un vrai polar noir : l'histoire est sombre, les personnages aussi et l'espoir ne montre que rarement le bout de son nez. L'intrigue, remarquablement construite sur un rythme lent (on est loin du page turner...) se développe selon deux axes-temps.

Dans le premier, contemporain, une femme - Jenny Hardwick - considérée comme disparue depuis trente ans est retrouvée par hasard, enterrée sous la terrasse d'un pavillon. Resnick reprend alors bénévolement du service pour assister Catherine Njoroge, chargée de l'enquête. Peu de pistes sinon des fausses, des témoins aux abonnés absents et des moyens limités puisque finalement, personne ne tient vraiment à élucider les travers du passé.

Parallèlement, on suit la vie au quotidien de Jenny en 1984, lors de la grande grève des mineurs anglais que Thatcher avait décidé de faire plier. Si cette histoire finira par donner peu à peu la clé de l'énigme, elle est remarquablement documentée sur cette période trouble. La grève dure, les affrontements avec la police sont quotidiens, les "jaunes" font l'affaire du gouvernement (il faut bien manger...) et les femmes se jettent dans la bataille. Les consciences se forgent ou se défont. Un monde est en train de basculer.

Et c'est là qu'Harvey excelle : dans la description très fouillée de ses personnages, ceux d'il y a trente ans comme ceux d'aujourd'hui. Jenny et toutes les autres femmes, passionnées autant que déboussolées. Catherine, brillante inspectrice, confrontée au sexisme, au racisme et à la violence. Et Resnick, qui traverse le livre avec le regard désabusé de celui qui a tout vu, trop vu.

Oui, après 1984, le monde a basculé en Angleterre. Mais les gens ont-ils changé pour autant ?

"Mécanique" parfaitement ficelée, écriture extrêmement soignée, profondeur des personnages et ambiance léchée : ce livre de John Harvey est impérativement à lire pour qui apprécie les polars "Plus" : ceux qui sont des grands livres avant d'être des polars.
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Encore une lacune dans mes connaissances sur les auteurs de romans policiers : j'ignorais l'existence de John Harvey et celle de son personnage l'inspecteur Charlie Resnick.
C'est réparé grâce à la critique de Nameless en février dernier sur la dernière aventure de l'inspecteur Resnick "Ténèbres, Ténèbres", critique qui m'a donné envie de lire cet ouvrage. Je ne le regrette pas bien au contraire.

Nouveau retraité Resnick occupe un poste de citoyen réserviste au commissariat central.
A l'occasion de travaux un squelette est découvert. Il s'agit de celui d'une jeune femme,Jenny Hardwick, disparue en 1984 lors de la grande grève des mineurs.
l'enquête est confiée à l'inspectrice Catherine Njoroge, d'origine Kényane. Elle se fait assister par Charlie qui était en poste en 1984. Il était à la tête d'une équipe d'agents secrets qui se mêlaient aux grévistes.

Le livre est construit sur deux périodes : la période actuelle et 1984.
les chapitres consacrés au présent nous permettent de suivre l'enquête, les interrogatoires des différentes personnes ayant eu un lien avec la grève ( syndicalistes, témoins, policiers, membres de la famille et amis de Jenny.)
Les chapitres concernant l'année 1984 nous plongent au milieu des grévistes et dans la vie Jenny. Ils nous apportent des informations sur cette grève qui dura un an et se termina sans que les grévistes obtiennent satisfaction. Jenny est une mère de famille mariée avec un mineur non gréviste "un jaune". Au contraire de son mari elle milite du côté des grévistes. Sa disparition restera un mystère jusqu'au dénouement de l'enquête.

Bien que ce soit mon premier contact avec Charlie Resnick, j'ai apprécié le personnage avec son côté humain, honnête et modeste. J'ai également aimé le personnage de Catherine qui doit affronter le racisme coté professionnelle et la violence côté vie privée.

PS : ceux qui écrivent la quatrième de couverture ont-ils toujours lu le livre concerné ? la quatrième de couverture de l'édition Rivage/Noir indique que Jenny est "l'épouse d'un meneur de la grève" alors que c'est exactement le contraire !



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Angleterre. Bledwell Vale. le corps de femme retrouvé dans les fondations d'une maison est celui de Jenny Hardwick. Elle avait disparu et militait du côté des grévistes alors que son époux continuait de bosser. Il se disait que leur couple était vacillant. Catherine Njoroge se voit confier cette affaire par son patron qui s'en débarrasse comme s'il tenait un nid de vipères. Les exactions policières sous le règne de Madame Thatcher n'ont pas toujours été très clean. L'inspectrice va convaincre le vieux Charlie Resnick de la rejoindre dans son équipe.

Si, comme moi, tu découvres le célèbre Charles Resnick alors qu'il fait ses bagages après une belle série de son auteur, sache qu'il ma été vivement conseillé de commencer par le commencement pour suivre l'évolution du personnage. Comme de bien entendu je fais le contraire. Na ! Tant pis pour moi. Et tant mieux puisque j'avais faim de Resnick et que je n'ai pu me résoudre à attendre de me procurer les onze titres précédents. Ceci étant dit, et même si je ne suis pas fiérot de passer pour un arpète, j'ai été conquis par le « métier » de John Harvey, sa parfaite maîtrise de l'intrigue, sa capacité à se débarrasser du superflu, son attachement à créer des personnages qui nous parlent, sa représentation d'une société en proie à de profonds bouleversements. Et puis il y a Charlie.
La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2016/02/des-femmes-en-lutte.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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Une plongée dans le monde des ouvriers anglais de 1984, qui luttent contre Thatcher et sa politique ultralibérale. Une femme, dont le mari reste un "jaune" (continue de travailler) s'engage fortement dans le mouvement syndical qui incite, soutient les grévistes. Et un jour, elle disparaît, laissant ses 3 enfants et son mari.
Nous sommes 30 ans plus tard, et Resnick est appelé pour servir de suppléant à une belle jeune policière de couleur pour enquêter sur le corps d'une femme, retrouvé sous la chape d'une extension immobilière.
L'intrigue passe d'une période à une autre en permanence et les narrateurs diffèrent aussi.
L'ensemble est simple, efficace, avec le charme de ces enquêteurs que l'on suit depuis si longtemps.
La postface de John Harvey est touchante également!
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Resnick est proche de la retraite et coule des jours travaillés entre petites enquêtes de voisinages, renseignements, rien de trop folichon… lui, qui, était à la tête d'une brigade de recherche…. Une belle carrière, commencée au début des années 80, sous le joug des années Tchatcher, de la grève des mineurs de 1984, de la répression, des combats houleux…

Quand de nos jours, le cadavre d'une femme disparue depuis 30 ans et retrouvée à quelques mètres de chez elle, de cette mine que Resnick surveillait, la Police décide d'ouvrir une enquête, mais de remous, profil bas… il serait inutile d'avoir à une commission d'enqûete pour une bavure vieille de 30 ans (96 de Liverpool…. Drame de Hilloborough, où les fans ont été accusés à tort pendant plus de 20 ans… avant qu'une commission d'enquête pointe du doigt la responsabilité de la Police !)…

Resnick est contacté par une jeune inspectrice, noire, féminine et féministe qui est mis sur l'affaire (un peu aussi pour la museler)…
Ils vont, avec une petite équipe, remonter le cours de l'Histoire, les enjeux de la grève, les ramifications et pourquoi Jennifer est morte…

Dernier épisode de la Saga (que je n'ai pas lue, mais donc mes potes me rabattent les oreilles depuis des années !), j'ai aimé ce passé/présent, le contexte de cette terrible grève de 1984 qui a sabordé le travail, tout un pan de l'industrie, laissant des familles au chômage, dans la pauvreté, sans que personne n'y attache d'importance… le tout sous le joug policier qui faisait autant de zèle que les politiques l'exigeaient !

L'auteur semble rendre hommage autant à son héros récurrent, fan de Jazz, qu'aux femmes, engagées, pour survivre, nourrir la famille, exprimer leurs avis, soutenir la cause, la gagner ou pas…

Un joli chant du cygne dans un monde noir, plus sombre que jamais !
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