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Cette nuit de 1978 éclate un coup d'état qui instaure en Afghanistan un gouvernement communiste d'obédience soviétique. Sitara, qui, à dix ans, vivait avec sa famille au palais présidentiel, échappe de peu au sort de tous les siens, abattus sous ses yeux. Elle trouve refuge chez deux Américaines du milieu diplomatique qui parviennent à lui faire gagner les Etats-Unis. Trente ans plus tard, alors qu'elle vit à New York où elle est devenue médecin, Sitara voit resurgir le passé sous les traits d'un de ses patients. Alors qu'un charnier vient d'être découvert à Kaboul, elle décide de retourner en Afghanistan dans l'espoir d'enfin comprendre toute la vérité sur la mort de ses proches.


Si la narration de Sitara est l'occasion de se plonger dans un pan d'histoire afghane, elle est surtout l'expression de la douleur des exilés qui ont dû fuir leur pays, se réinventer une vie et une identité sans que jamais ne cicatrise la déchirure, et qui, hantés par le passé, finissent par découvrir, lorsqu'ils y retournent enfin, des lieux si transformés qu'ils y sont devenus des étrangers. En Sitara, personnage romanesque sans aucun doute en partie nourri des blessures familiales de l'auteur, s'incarnent aussi la souffrance muette des grands traumatisés de la violence et de la guerre, la culpabilité qui fait des survivants des morts-vivants, et l'impossibilité d'envisager l'avenir sans réconciliation avec le passé.


Aussi terrible soit-il, le récit s'abstient de tout pathos et se lit facilement, dans un tourbillon d'événements propre à tenir le lecteur en haleine. L'on s'attache à la courageuse Sitara et à ces deux Américaines au grand coeur, l'on tremble des dangers qui les menacent et des risques qu'il leur faudra prendre pour sauver leur peau, et, tout en savourant les mille et un détails culturels afghans qui accompagneront les personnages en véritables madeleines de Proust, l'on s'interroge sur la responsabilité des Etats-Unis, qui, en pare-feu à l'influence soviétique, encouragèrent, pendant la guerre froide, la montée d'un intégrisme religieux dont l'Afghanistan paie aujourd'hui le prix fort.


Sur le fond coloré d'un Afghanistan cher à l'auteur, une épopée romanesque passionnante, pour mieux pénétrer les réalités du drame, qui, depuis des décennies, secoue ce pays.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Après mon coup de coeur pour La perle et la coquille, j'avais très envie de me plonger dans ce nouveau roman de Nadia Hashimi.
L'auteure nous conte l'histoire de Sitara, une petite afghane de dix ans, dont destin va être bouleversé.
Sitara n'est pas n'importe quelle petite fille. Son père est alors l'un des plus proches conseillers du président Daoud Kahn, et toute la famille loge dans le palais présidentiel de Kaboul, l'Arg, quand les enjeux et négociations diplomatiques s'éternisent sur plusieurs jours.
Sitara a fait du palais son terrain de jeu. Elle invente mille histoires en compagnie de ses amis, Neelab et Rostam, les petits-enfants du Président. Cette enfance insouciante au milieu d'une famille aimante vole en éclats le 27 avril 1978. Ce jour-là, un putsch militaire renverse Daoud. La révolution de Saur se termine dans un bain de sang, le président et ses conseillers sont assassinés. Sitara perd brutalement ses parents et son petit frère, et va parvenir à sortir presque indemne du palais, grâce à un soldat, Shair. Malgré son jeune âge, Sitara est très mûre pour son âge et s'interroge sur le rôle de Shair lors du coup d'état. A-t-il massacré sa famille avant de la sauver ? Peut-elle lui accorder sa confiance ?
Le roman se met en place doucement, avec une première partie en Afghanistan dans laquelle j'ai eu quelques difficultés à me glisser dans un premier temps. Mais ensuite, la magie de la plume de Nadia Hashimi a de nouveau opéré et j'ai tourné les pages, inquiète de l'avenir et de ce que le sort allait réserver à Sitara.
La première partie a beaucoup de rythme, voire un peu trop et quelques épisodes sont parfois un peu trop rocambolesques à mon goût. La seconde partie, qui raconte l'exil de Sitara aux États-Unis m'a beaucoup plus séduite, et m'a parue plus plausible. Je me suis sentie plus proche de Sitara dans cette partie du récit, Sitara se livre sur ses difficultés d'intégration, son besoin de retour sur sa terre natale pour découvrir où ont été enterrés les corps de sa famille et leur donner une sépulture décente.
J'ai globalement été beaucoup moins séduite par cet opus que par La perle et la coquille. Je préfère Nadia Hashimi dans la réflexion et l'analyse sur les traditions afghanes, plutôt que dans des passages où les rebondissements improbables nuisent à la crédibilité de la narration.
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Si Sitara a eu la vie sauve en cette nuit terrible de révolution de Saur, en Afghanistan, qui a provoqué la chute du régime présidentiel pour une nouvelle ère communiste, en 1978, c'est, comme souvent, grâce à un petit rien, ici son amour des étoiles. En effet, la petite fille de 10 ans aimait particulièrement regarder les étoiles depuis le toit du palais présidentiel, où elle séjournait régulièrement car son père était le plus proche conseiller du président. Pour elle les constellations sont belles, et elles lui rappellent sa soeur Aryana, décédée avant sa naissance : « J'aurais aimé avoir mes deux filles côte à côte, disait parfois Boba [le père de Sitara]. Mais elle ne sera jamais loin de nos pensées. J'ai choisi une étoile dans le ciel, et j'imagine que c'est elle qui nous éclaire depuis le paradis. »

La protection d'Aryana (qui est aussi l'ancien nom de l'Afghanistan, en un joli double emploi métaphorique) se poursuit puisque, grâce à un concours de circonstances incroyable, Sitara sera confiée à Antonia, une fonctionnaire de l'ambassade des Etats-Unis à Kaboul, qui y vit avec sa mère, la fantasque Tilly. Lui faisant endosser l'identité d'Aryana, née lors du séjour estudiantin des parents de Sitara aux Etats-Unis, Tilly réussira dans des conditions rocambolesques à faire sortir Sitara d'Afghanistan, pour lui assurer la protection de l'ambassade américaine au Pakistan, et à la faire rapatrier là-bas… ce qui ne signera pas la fin d'une vie marquée par les épreuves pour Sitara, désormais Aryana, mais terminera de forger en elle une résistance à toute épreuve.

« "Allah ne t'offre pas un destin tout prêt. C'est à toi de le façonner. Mais le destin ne se plie pas si facilement. Imagine un forgeron qui essaie de tordre une pièce de métal. Il n'y arrive pas s'il ne prend pas la peine de la tenir au-dessus des flammes." Je commençais à comprendre ce que cela impliquait de tenir mon destin entre mes mains, et qu'il me faudrait affronter le feu pour l'infléchir de façon à assurer ma survie ».

Et assurer sa survie, Aryana saura le faire admirablement, en traversant le stress post-traumatique provoqué par la mort violente de sa famille et en le gérant par elle-même, en essayant des techniques apprises lors de ses études de médecine. Mais est-ce si facile de gérer son deuil par soi-même, sans réussir à se livrer sur son histoire passée ? D'être la seule survivante d'une famille et de devoir vivre avec ses souvenirs ? D'accepter justement à s'autoriser à vivre, malgré ce sentiment de trahison envers ses proches ?

« Là où brillent les étoiles » est un roman magnifique sur le parcours d'une petite fille, puis d'une femme admirable de force et d'intelligence, à l'instinct de survie particulièrement développé. J'ai aimé l'accompagner à ses dix ans, puis trente ans après, alors qu'elle est devenue le médecin dont son père rêvait pour elle, avec ses interrogations, ses failles, ses faiblesses, et cette force incroyable, cette envie de vie, malgré ce deuil indicible à porter, qui la poussera à retourner dans son pays chercher des réponses. le sujet est difficile, périlleux, mais Nadia Hashimi réussit à construire son récit sans pathos. L'ellipse de trois décennies qu'elle introduit dans son histoire y aide, puisqu'il se concentre, non pas sur la construction d'une adolescente dans un pays étranger, mais sur les effets psychologiques durables d'un deuil impossible à porter, trop lourd pour une seule personne. Même s'il n'est pas le sujet principal du roman, j'ai aimé aussi en apprendre plus sur le destin tragique de l'Afghanistan, ce pays assez occidentalisé dans les années 70, qui a peu à peu sombré dans une guerre sans fin, dont les personnages principaux se sont peu à peu radicalisés. La jolie couverture avec ses arabesques et ses jolies fleurs est un trompe-l'oeil auquel il ne faut pas se fier : derrière le parfum des roses se trouvent des épines, et c'est une jolie comparaison pour ce roman plein de nuances.
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Très beau livre centré sur l'Histoire de l'Afghanistan, et surtout la révolution de 1978 (dite de Saur) qui va amener un gouvernement communiste au pouvoir puis à l'invasion de l'URSS.
Cette partie de l'Histoire nous est racontée par Sitara, petite fille de 10 ans, fille d'un proche conseiller du Président Daoud qui après avoir renversé son cousin le Roi va donc lui-même être renversé (et tué) en 1978.
Elle va assister à la mort de ses parents et de son frère. Un miracle va lui permettre d'échapper au même sort. Et le fait de prendre l'identité de sa soeur, Aryana, née aux Etats-Unis et décédée toute jeune. Cette naissance aux USA va permettre en effet à Sitara d'obtenir la nationalité américaine, de s'installer, étudier et vivre aux USA. A noter qu'Aryana est l'ancien nom de l'Afghanistan. On va donc suivre l'enfant et sa fuite d'Afghanistan et l'adulte devenue médecin qui essaie tant bien que mal de (sur)vivre avec ce passé.
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J'avais vraiment beaucoup aimé "la perle et la coquille" et "ma vie de bacha posh" de la même auteure. J'ai beaucoup moins accroché à celui-ci, la faute à quelques longueurs et à trop de heureux hasards miraculeux et donc irréalistes.
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Après c'est un beau livre qui nous raconte une page peu connue de l'Histoire de l'Afghanistan. Mais sans doute en attendais-je trop ayant tant aimé les précédents livres que j'ai lus de l'auteure.
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La couverture, avec toutes ces petites fleurs feel-good, ne rend pas justice à ce roman qui est sombre mais envoutant.
Nadia Hashimi nous entraîne dans l'histoire de Sitara qui perd sa famille, sous ses yeux, lors du coup d'Etat en Afghanistan en 1978.
On s'attache aux personnages ; à Sitara, bien sûr, mais surtout aux deux femmes qui vont la sauver.
Sont abordés la guerre froide, l'impérialisme américain et russe, la sensation de rester une étrangère dans le pays qui vous a adopté, la difficulté, parfois, à être une mère et la place des femmes.
Il est question de deuil impossible, de choc post-traumatique, de déracinement et de mutisme .
Il est aussi question de courage, de solidarité et d'amour.
C'est poignant et émouvant.
L'écriture est élégante et toute en retenue.
Une belle surprise.
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Ce roman est en trois parties, voir quatre. La première partie est une mise en place. L'auteur plante le décor, les personnages, l'histoire dans l'histoire et déclenche la seconde partie qui concerne le coup d'Etat, la fuite et l'exil de Satira, La troisième partie est centrée sur la vie de Aryana en Amérique avec un bon de trente ans. Puis la quatrième étape qui amènera le personnage principal à aboutir à sa quête.

Je n'ai pas été étonnée par la référence à Anastasia dans ce roman, l'histoire de l'héroïne est assez similaire pour ce qui est de l'enfance surtout, mais sur un fond plus oriental.

C'est un roman qui nous plonge en Afghanistan, belle, étourdissante, passionnante, avant qu'elle ne sombre dans l'horreur ravagée par les Talibans. C'est aussi un témoignage de ce que traversent les réfugiés, les exilés qui perdent leurs repaires, leur identité, leur histoire...
Lien : https://pasionlivres.blogspo..
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Ce roman est une belle illustration de la résilience.

Au milieu du xxe siècle l'Afghanistan fait l'objet d'un concours d'influence entre l'Union soviétique et les Etats Unis.
En 1978 à l'Arg, le centre du pouvoir, a lieu un coup d'état qui met en place un gouvernement communiste. le chef de l'Etat Daoud Khan et sa famille sont tués. Ainsi que d'autres résidents du palais présents ce jour-là, comme son plus proche conseiller, et sa famille. Parce qu'elle était sortie de leur appartement pour aller admirer les étoiles dans la bibliothèque en face, Sitara 10 ans, échappe à leur massacre. Elle est secourue par un gardien de l'Arg, Shair, qui la fait sortir du palais, la séquestre chez lui puis la confie à une employée de l'ambassade américaine et sa mère, qui réussiront à l'envoyer vivre aux Etats-Unis sous l'identité d'une soeur née aux USA et morte avant sa naissance.

Sitara/ Aryana devra donc faire face à, non seulement à cette double identité, mais à toutes les difficultés et les peurs des exilés pour cause de guerre. Elle aura peur en s'attachant à une nouvelle mère de trahir la sienne et s'interrogera toujours sur ce que lui auraient conseillé ses parents. Mais elle possède une grande force de caractère et n'aura de cesse d'honorer ses parents. J'ai juste été étonné que Sitara ne pense jamais à la petite fille du président avec dont elle était pourtant inséparable


J'ai beaucoup aimé ce roman lu en un weekend malgré ses 500 pages.

Challenge Plumes féminines
Challenge ABC


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Difficile d ajouter quelque chose aux critiques précédentes.
J aime bien les romans sur fond historique et là nous sommes gâtés
Un livre assez gros qui se lit très facilement tant on est captivé par l histoire
une fois de plus cet auteur ne m a pas déçue je continuerai à la suivre
Si vous voulez en savoir plus sur ce qui c est passé en Afganistan cette lecture est faite pour vous
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Kaboul, avril 1978. Sitara a 10 ans, son père est un très proche conseiller du président Daoud et, pour cette raison, elle vit en partie dans le palais présidentiel avec ses parents et son petit frère et partage ses jeux avec les enfants du président.
Une nuit, l'armée envahit le palais et c'est le carnage . Parce qu'elle est sortie en cachette admirer les étoiles, Sitara, seule rescapée, assiste impuissante à l'assassinat de sa famille. Pour elle, ce sera la fuite et l'exil aux États-Unis où nous la retrouvons 30 ans plus tard.

Un épisode historique que je ne connaissais pas et un sujet poignant, la vie brisée d'une petite fille prise dans les horreurs de la guerre et soudainement privée de toute sa famille, et la difficile reconstruction de son identité.

J'ai beaucoup aimé la première partie, peinture d'une enfance heureuse dans le palais et ses jardins dont on imagine les couleurs et les parfums, puis le récit de la nuit terrible et des semaines qui la suivent.

J'ai beaucoup moins accroché à la deuxième partie, la vie aux États-Unis. On comprend bien les conséquences du traumatisme et la quasi impossibilité pour Sitara de raconter son histoire mais j'ai trouvé le petit ami très caricatural et la rencontre qui va la confronter à son passé assez invraisemblable tout comme certains épisodes à Kaboul.

Enfin j'ai trouvé qu'il y avait pas mal de longueurs et qu'on pourrait aisément enlever 100 pages sur les plus de 500 pages que compte le livre !

Je ne connaissais pas cette auteure et j'ai vu qu'elle avait déjà écrit plusieurs livres bien appréciés sur Babelio.. j'essaierai un autre titre.
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Quel livre sublime.

J'ai été totalement emportée et bouleversée par l'histoire de Sitara. Je trouve cette histoire magnifique, cette quête de sa famille, son histoire qu'elle n'ose avouer, son retour dans son pays natal malgré les traumatismes. J'ai été touchée par sa relation avec Antonia et le lien qui se crée entre elle.

La plume de l'autrice est enchanteresse. Elle nous parle comme si elle était près de nous et qu'elle nous racontait son histoire. On y plonge totalement à chaque fois qu'on ouvre le livre.

Le côté historique est incroyable, on y découvre l'histoire du pays avec beaucoup de précisions, sans pour autant que ça empêche le roman de nous transporter. Avec le contexte actuel dans le pays, c'est d'autant plus passionnant de découvrir comment on en est arrivé là, et comme ce pays a évolué, ce qu'il est devenu notamment pcq il s'est retrouvé un enjeu de la guerre froide.

Tout est parfait dans ce livre. L'équilibre entre le côté historique et l'histoire romancé est parfaitement maîtrisé. C'est pour moi un incontournable du genre, à lire absolument.
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