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EAN : 9782381220024
544 pages
Hauteville (13/10/2021)
4.19/5   284 notes
Résumé :
Je porte en moi un monde disparu

Kaboul, 1978. Sitara, dix ans, mène une vie heureuse avec sa famille au palais. Son père est le bras droit du président. Un soir, elle quitte sa chambre sur la pointe des pieds pour regarder les étoiles. Cette nuit-là, c'est le coup d'État ; aucun des siens n'y survivra. Si elle a la vie sauve, c'est grâce aux étoiles.

Mais l'orpheline n'est en sécurité nulle part dans ce pays qui a changé de visage. Con... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (51) Voir plus Ajouter une critique
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Cette nuit de 1978 éclate un coup d'état qui instaure en Afghanistan un gouvernement communiste d'obédience soviétique. Sitara, qui, à dix ans, vivait avec sa famille au palais présidentiel, échappe de peu au sort de tous les siens, abattus sous ses yeux. Elle trouve refuge chez deux Américaines du milieu diplomatique qui parviennent à lui faire gagner les Etats-Unis. Trente ans plus tard, alors qu'elle vit à New York où elle est devenue médecin, Sitara voit resurgir le passé sous les traits d'un de ses patients. Alors qu'un charnier vient d'être découvert à Kaboul, elle décide de retourner en Afghanistan dans l'espoir d'enfin comprendre toute la vérité sur la mort de ses proches.


Si la narration de Sitara est l'occasion de se plonger dans un pan d'histoire afghane, elle est surtout l'expression de la douleur des exilés qui ont dû fuir leur pays, se réinventer une vie et une identité sans que jamais ne cicatrise la déchirure, et qui, hantés par le passé, finissent par découvrir, lorsqu'ils y retournent enfin, des lieux si transformés qu'ils y sont devenus des étrangers. En Sitara, personnage romanesque sans aucun doute en partie nourri des blessures familiales de l'auteur, s'incarnent aussi la souffrance muette des grands traumatisés de la violence et de la guerre, la culpabilité qui fait des survivants des morts-vivants, et l'impossibilité d'envisager l'avenir sans réconciliation avec le passé.


Aussi terrible soit-il, le récit s'abstient de tout pathos et se lit facilement, dans un tourbillon d'événements propre à tenir le lecteur en haleine. L'on s'attache à la courageuse Sitara et à ces deux Américaines au grand coeur, l'on tremble des dangers qui les menacent et des risques qu'il leur faudra prendre pour sauver leur peau, et, tout en savourant les mille et un détails culturels afghans qui accompagneront les personnages en véritables madeleines de Proust, l'on s'interroge sur la responsabilité des Etats-Unis, qui, en pare-feu à l'influence soviétique, encouragèrent, pendant la guerre froide, la montée d'un intégrisme religieux dont l'Afghanistan paie aujourd'hui le prix fort.


Sur le fond coloré d'un Afghanistan cher à l'auteur, une épopée romanesque passionnante, pour mieux pénétrer les réalités du drame, qui, depuis des décennies, secoue ce pays.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Après mon coup de coeur pour La perle et la coquille, j'avais très envie de me plonger dans ce nouveau roman de Nadia Hashimi.
L'auteure nous conte l'histoire de Sitara, une petite afghane de dix ans, dont destin va être bouleversé.
Sitara n'est pas n'importe quelle petite fille. Son père est alors l'un des plus proches conseillers du président Daoud Kahn, et toute la famille loge dans le palais présidentiel de Kaboul, l'Arg, quand les enjeux et négociations diplomatiques s'éternisent sur plusieurs jours.
Sitara a fait du palais son terrain de jeu. Elle invente mille histoires en compagnie de ses amis, Neelab et Rostam, les petits-enfants du Président. Cette enfance insouciante au milieu d'une famille aimante vole en éclats le 27 avril 1978. Ce jour-là, un putsch militaire renverse Daoud. La révolution de Saur se termine dans un bain de sang, le président et ses conseillers sont assassinés. Sitara perd brutalement ses parents et son petit frère, et va parvenir à sortir presque indemne du palais, grâce à un soldat, Shair. Malgré son jeune âge, Sitara est très mûre pour son âge et s'interroge sur le rôle de Shair lors du coup d'état. A-t-il massacré sa famille avant de la sauver ? Peut-elle lui accorder sa confiance ?
Le roman se met en place doucement, avec une première partie en Afghanistan dans laquelle j'ai eu quelques difficultés à me glisser dans un premier temps. Mais ensuite, la magie de la plume de Nadia Hashimi a de nouveau opéré et j'ai tourné les pages, inquiète de l'avenir et de ce que le sort allait réserver à Sitara.
La première partie a beaucoup de rythme, voire un peu trop et quelques épisodes sont parfois un peu trop rocambolesques à mon goût. La seconde partie, qui raconte l'exil de Sitara aux États-Unis m'a beaucoup plus séduite, et m'a parue plus plausible. Je me suis sentie plus proche de Sitara dans cette partie du récit, Sitara se livre sur ses difficultés d'intégration, son besoin de retour sur sa terre natale pour découvrir où ont été enterrés les corps de sa famille et leur donner une sépulture décente.
J'ai globalement été beaucoup moins séduite par cet opus que par La perle et la coquille. Je préfère Nadia Hashimi dans la réflexion et l'analyse sur les traditions afghanes, plutôt que dans des passages où les rebondissements improbables nuisent à la crédibilité de la narration.
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Si Sitara a eu la vie sauve en cette nuit terrible de révolution de Saur, en Afghanistan, qui a provoqué la chute du régime présidentiel pour une nouvelle ère communiste, en 1978, c'est, comme souvent, grâce à un petit rien, ici son amour des étoiles. En effet, la petite fille de 10 ans aimait particulièrement regarder les étoiles depuis le toit du palais présidentiel, où elle séjournait régulièrement car son père était le plus proche conseiller du président. Pour elle les constellations sont belles, et elles lui rappellent sa soeur Aryana, décédée avant sa naissance : « J'aurais aimé avoir mes deux filles côte à côte, disait parfois Boba [le père de Sitara]. Mais elle ne sera jamais loin de nos pensées. J'ai choisi une étoile dans le ciel, et j'imagine que c'est elle qui nous éclaire depuis le paradis. »

La protection d'Aryana (qui est aussi l'ancien nom de l'Afghanistan, en un joli double emploi métaphorique) se poursuit puisque, grâce à un concours de circonstances incroyable, Sitara sera confiée à Antonia, une fonctionnaire de l'ambassade des Etats-Unis à Kaboul, qui y vit avec sa mère, la fantasque Tilly. Lui faisant endosser l'identité d'Aryana, née lors du séjour estudiantin des parents de Sitara aux Etats-Unis, Tilly réussira dans des conditions rocambolesques à faire sortir Sitara d'Afghanistan, pour lui assurer la protection de l'ambassade américaine au Pakistan, et à la faire rapatrier là-bas… ce qui ne signera pas la fin d'une vie marquée par les épreuves pour Sitara, désormais Aryana, mais terminera de forger en elle une résistance à toute épreuve.

« "Allah ne t'offre pas un destin tout prêt. C'est à toi de le façonner. Mais le destin ne se plie pas si facilement. Imagine un forgeron qui essaie de tordre une pièce de métal. Il n'y arrive pas s'il ne prend pas la peine de la tenir au-dessus des flammes." Je commençais à comprendre ce que cela impliquait de tenir mon destin entre mes mains, et qu'il me faudrait affronter le feu pour l'infléchir de façon à assurer ma survie ».

Et assurer sa survie, Aryana saura le faire admirablement, en traversant le stress post-traumatique provoqué par la mort violente de sa famille et en le gérant par elle-même, en essayant des techniques apprises lors de ses études de médecine. Mais est-ce si facile de gérer son deuil par soi-même, sans réussir à se livrer sur son histoire passée ? D'être la seule survivante d'une famille et de devoir vivre avec ses souvenirs ? D'accepter justement à s'autoriser à vivre, malgré ce sentiment de trahison envers ses proches ?

« Là où brillent les étoiles » est un roman magnifique sur le parcours d'une petite fille, puis d'une femme admirable de force et d'intelligence, à l'instinct de survie particulièrement développé. J'ai aimé l'accompagner à ses dix ans, puis trente ans après, alors qu'elle est devenue le médecin dont son père rêvait pour elle, avec ses interrogations, ses failles, ses faiblesses, et cette force incroyable, cette envie de vie, malgré ce deuil indicible à porter, qui la poussera à retourner dans son pays chercher des réponses. le sujet est difficile, périlleux, mais Nadia Hashimi réussit à construire son récit sans pathos. L'ellipse de trois décennies qu'elle introduit dans son histoire y aide, puisqu'il se concentre, non pas sur la construction d'une adolescente dans un pays étranger, mais sur les effets psychologiques durables d'un deuil impossible à porter, trop lourd pour une seule personne. Même s'il n'est pas le sujet principal du roman, j'ai aimé aussi en apprendre plus sur le destin tragique de l'Afghanistan, ce pays assez occidentalisé dans les années 70, qui a peu à peu sombré dans une guerre sans fin, dont les personnages principaux se sont peu à peu radicalisés. La jolie couverture avec ses arabesques et ses jolies fleurs est un trompe-l'oeil auquel il ne faut pas se fier : derrière le parfum des roses se trouvent des épines, et c'est une jolie comparaison pour ce roman plein de nuances.
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Très beau livre centré sur l'Histoire de l'Afghanistan, et surtout la révolution de 1978 (dite de Saur) qui va amener un gouvernement communiste au pouvoir puis à l'invasion de l'URSS.
Cette partie de l'Histoire nous est racontée par Sitara, petite fille de 10 ans, fille d'un proche conseiller du Président Daoud qui après avoir renversé son cousin le Roi va donc lui-même être renversé (et tué) en 1978.
Elle va assister à la mort de ses parents et de son frère. Un miracle va lui permettre d'échapper au même sort. Et le fait de prendre l'identité de sa soeur, Aryana, née aux Etats-Unis et décédée toute jeune. Cette naissance aux USA va permettre en effet à Sitara d'obtenir la nationalité américaine, de s'installer, étudier et vivre aux USA. A noter qu'Aryana est l'ancien nom de l'Afghanistan. On va donc suivre l'enfant et sa fuite d'Afghanistan et l'adulte devenue médecin qui essaie tant bien que mal de (sur)vivre avec ce passé.
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J'avais vraiment beaucoup aimé "la perle et la coquille" et "ma vie de bacha posh" de la même auteure. J'ai beaucoup moins accroché à celui-ci, la faute à quelques longueurs et à trop de heureux hasards miraculeux et donc irréalistes.
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Après c'est un beau livre qui nous raconte une page peu connue de l'Histoire de l'Afghanistan. Mais sans doute en attendais-je trop ayant tant aimé les précédents livres que j'ai lus de l'auteure.
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La couverture, avec toutes ces petites fleurs feel-good, ne rend pas justice à ce roman qui est sombre mais envoutant.
Nadia Hashimi nous entraîne dans l'histoire de Sitara qui perd sa famille, sous ses yeux, lors du coup d'Etat en Afghanistan en 1978.
On s'attache aux personnages ; à Sitara, bien sûr, mais surtout aux deux femmes qui vont la sauver.
Sont abordés la guerre froide, l'impérialisme américain et russe, la sensation de rester une étrangère dans le pays qui vous a adopté, la difficulté, parfois, à être une mère et la place des femmes.
Il est question de deuil impossible, de choc post-traumatique, de déracinement et de mutisme .
Il est aussi question de courage, de solidarité et d'amour.
C'est poignant et émouvant.
L'écriture est élégante et toute en retenue.
Une belle surprise.
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Citations et extraits (82) Voir plus Ajouter une citation
Je songe à l’article que j’ai lu récemment dans un magazine, décrivant l’emprise délétère de l’opium sur les Afghans, qui en fument pour oublier leur pauvreté ou apaiser leurs douleurs. Un pays traumatisé s’est auto-médicalisé avec ce qui pousse en abondance sur ses terres, avec les récoltes qui permettent aux gens de nourrir leurs familles et de satisfaire les seigneurs de guerre. L’article était accompagné d’une photo montrant une mère soufflant de cette fumée tranquillisante sur le visage de son nouveau-né, avec une expression remplie d’amour. Elle faisait cela, expliquait le journaliste, pour pouvoir rester assise devant un métier à tisser des heures durant, et nouer fil après fil de ses doigts engourdis et teintés de henné.
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Les fils accompagnent rarement leurs parents aux consultations. C’est presque toujours les filles et les épouses qui aident à organiser les rendez-vous et les soins. Parfois, je découvre qu'un proche s'est installé dans la salle d'attente, et celui-ci demande à assister à l'examen, tentant à tout prix de s'impliquer dans le processus. (p.323)
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P 257
Ils te manquent, disait-elle. C'est le chagrin, et le chagrin vient de l'amour. L'amour est le soleil, le chagrin l'ombre qu'il projette. L'amour est un opéra, le chagrin son écho. Tu ne peux avoir l'un sans l'autre. Mais si tu suis ce chagrin, tu retrouveras le chemin de l'amour. Tu ne t'es pas autorisée à faire ça pour le moment, mais il le faudra... à ta façon. Alors pleure, crie, cours, dors, prie ou écris des mots d'amour dans le sable. Mais vis ton chagrin, pour ensuite retourner vers l'amour, car c'est un état bien plus agréable.
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— Ce regard que tu as lorsque tu sais que tu as raison, tu me rappelles tellement la légendaire Malalaï et ses cris de combat. Des hommes à moitié morts ont vaincu les Anglais grâce à elle. L’arme secrète de l’Afghanistan a toujours été ses femmes.
— Mais, Boba, je ne suis qu’une petite fille.
— Comment peux-tu dire ça ! Comme si une petite fille était faite d’une étoffe moins riche. As-tu oublié les mots de Rumi ? Tu n’es pas une goutte dans l’océan. Tu es l’océan tout entier contenu dans une goutte.
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Si la foi était un radeau de sauvetage, le mien était criblé de trous (p.174)
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Vidéo de Nadia Hashimi
Du 25 au 29 juin 2018, c'est la #grosseop, avec chaque jour une sélection de 100 ebooks à 0,99 ? ! Cette année, pour accompagner la #GrosseOP, on vous propose de participer à notre jeu de la #Grossebattle ! le principe ? Chaque jour, nous vous présentons chacune un ebook de la sélection quotidienne en vidéo. Vous pourrez ensuite voter pour le livre qui vous a le plus convaincu et participer ainsi à un tirage au sort à la fin de semaine pour tenter de gagner une Bookeen Saga bleue avec les 5 ebooks gagnants. Pour participer au tirage au sort, rdv ici : http://unbouncepages.com/grossebattle/ Bonne chance !
----------------------------------------- Les livres dont nous parlons dans cette vidéo : - Carbone modifié de Richard Morgan : https://bit.ly/2liv3rU - La perle et la coquille de Nadia Hashimi : https://bit.ly/2M9lXJh - Les 100 titres du jour 3 : https://bit.ly/2M7TpjC
----------------------------------------- Les musiques utilisées dans cette vidéo sont sous licence CC : - Back to the Woods de Jason Shaw https://bit.ly/2mGO6hC - MOUNTAIN SUN by Jason Shaw https://bit.ly/2M7JTgq
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