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Citations sur Deux mètres dix (24)

Ceux qui pensent que la frustration abîme l'amour sous-estiment la formidable faculté de l'amour à s'adapter aux situations qui en valent la peine.
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Son visage blémit à sa troisième tentative, il s'avance sur le plateau les yeux fermés, tête penchée vers le sol, les mains sur les épaules. de son entraineur qui lui ouvre le chemin vers la barre pour qu'elle lui soit dissimulée le plus longtemps. L'entraineur non plus ne regarde pas droit devant, il sait que son protégé panique lorsqu'il doute.
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C’est dans ce parc, un matin à l’aube, qu’Earl l’avait découverte alors qu’il traitait les arbres avant l’arrivée de la foule. Elle gisait inerte sous un taillis. La grande taille de ce corps féminin d’abord l’étonna. Puis le survêtement tricolore l’intrigua ; de plus près, il reconnut l’écusson des équipes américaines. Un pied avait perdu sa chaussure, aucun sac ne traînait alentour. Elle se tenait recroquevillée sur le côté, ses longs cheveux emmêlés recouvraient son visage, l’immobilité laissait penser à un sommeil profond. Lorsqu’il lui tapota l’épaule, elle tourna vers lui des yeux grands ouverts, un visage boursouflé par l’alcool, marqué de taches violacées, probablement des coups, s’inquiéta Earl. (…) Soudain, une intuition. Ça ne peut pas être elle! Elle l’entendit, il fallut qu’elle bredouille son nom pour qu’il admette qu’elle était Sue Baxter, il n’y a encore pas si longtemps le visage le plus célèbre de la ville.
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Qu'y a-t-il de plus beau sur une pelouse olympique qu'une championne de saut, sinon le saut lui-même ?
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Elle observe la barre, la caresse des yeux, avec une envie gourmande de s’enrouler autour. Ni appréhension ni nausée, inutile de mémoriser une dernière fois les enchaînements, son corps se souvient. Elle ressent son picotement familier dans le dos, la vibration du muscle au pli des fesses lorsqu’elle avance la jambe.[•••] Tatiana se sent heureuse d’être là. Elle sourit à la barre qui l’attend. Elle décide de prendre tous les risques au premier essai. Elle se déplace en arrière, un autre pas de côté, s’immobilise brièvement, son visage s’illumine. Elle gratouille le sol de la pointe du pied d’appel et s’élance. Jamais elle n’a connu pareille sensation de vitesse au sortir de sa course d’élan.
La suite, elle ne s’en souvient pas, sinon l’euphorique sentiment d’une élévation immatérielle, la sensation de ses mains inutiles dans l’air. Elle retombe sur le matelas, roule et s’enroule sur elle-même, s’étend sur le dos et laisse tomber ses bras en croix. Elle n’entend guère la formidable clameur, elle s’oublie dans le bleu au dessus de sa tête.
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-Vos pilules étaient bleues, grises ?
- Aux États-Unis, démocratie oblige, elles sont toutes blanches : stéroïdes, diurétiques, bien sûr. Le toubib m'a suivie cinq ans, jusqu'aux Jeux. A mon écoute jour et nuit, attentif à tous les signaux. Il ne m'a jamais poussée. JE n'ai connu aucun malaise. C'était un orfèvre, aucun de ses patients ne s'est fait attraper.
Sue dévisagea Tatyana :
-Si je comprends bien, à Helsinki, nous étions toutes les deux chargées comme de jolies mules ?
Elles décidèrent que cela s'arrosait.
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Ceux qui pensent que la frustration abîme l'amour sous-estiment la formidable faculté de l'amour à s'adapter aux situations qui en valent la peine.
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Troisième tenative, une nouvelle rafale, Tatyana se reprend. Elle sort à une vitesse folle de sa courbe d’élan, mais au lieu de taper le sol du talon pour générer l’impulsion, elle l’effleure de la pointe, elle se laisse emporter dans les airs. Sa main et son bras s’élèvent en arabesque, le dos se cambre en un demi-cercle d’une élégance merveilleuse, Tatyana ressent la plénitude de son envol, elle est plume, elle a le temps de penser à sa légéreté, vit au ralenti sa solitude dans les airs, au-dessus du monde. Complices ses jambes virevoltent. Elle chute à la verticale sur la nuque, souple, termine en galipette plus qu’en roulade. Elle entend les clameurs avant d’ouvrir les yeux.
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Jamais Tatyana n'oublierait le matin où elle s'était plantée face à la glace de la salle de bains, ahurie par sa foufoune foisonnante. Dès le premier mois de son traitement, dit "extra olympique", elle s'habitua à batailler à coups de rasoir contre le regain de poils aux jambes, et à couper les petites touffes dépassant de sa culoote.
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Qu'y a-t-il de plus beau sur une pelouse olympique qu'une championne de saut, sinon le saut lui-même ?
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