Je vous propose d'essayer, ou plutôt de nous essayer mutuelleement
Si nous voulons l'un et l'autre nous en sortir, il va falloir y mettre du nôtre
et soudain, catastrophe ! Une pile de livres posés sur le rayonnage du haut me dégringole dessus ! Aïe ! Je suis attaqué par une bande de livres en furie ! Je savais bien que c'était dangereux la lecture...
Mme Wiener a entendu le boucan et s'inquiète d'une voix pressante . Je la rassure :
- C'est rien, madame, je voulais juste prendre un livre et ses copains me sont tombés dessus.
- Et comment s'appelle ce livre qui a tant d'amis ?
- C'est... c'est...
J'en ramasse un par terre, au hasard, et lit :
- ... L'attrape-coeurs de ... Sal... Sali... Salinger.
- Très bon choix, mon garçon, Je vous écoute.
« Je me retrouve devant des milliers, que dis-je, des millions, des milliards de livres ! J'ai la tête qui tourne et très envie de m'enfuir.
Je me tiens debout au pied des rayonnages qui couvrent trois murs de son salon. Il ne reste plus de place pour les DVD… mais que je suis bête ! Elle n'en regarde pas puisqu'elle est aveugle. Mes yeux parcourent affolés ces rangées bien rangées de livres de toutes sortes […] Il n'y en a pas un pareil, et pourtant, pour moi, ils sont tous pareils : ennuyeux, morts, nuls. » p.23
« Dès que je suis rentré chez Mme Wiener, j'ai eu l'impression d'être plus léger. Comme si j'avais laissé mes soucis et mon cœur lourd à la porte. Pour ne pas la déranger, j'ai éteint mon portable et je me suis senti libéré. Des filles, des copains, des rendez-vous ? Pff, pas besoin. Les seules nouvelles que j'attendais, c'étaient celles de Holden, le héros de L'Attrape-coeur, mon frère. » p.47