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Citations sur Le Mur invisible (228)

Être mis au monde et mourir n'est pas un honneur, c'est le sort de toutes les créatures et ça ne signifie rien de plus.
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Jamais depuis que les hommes existent ils ne se sont souciés d’épargner les bêtes au cours de leurs massacres mutuels.
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Un chien sans maître est l'être le plus misérable du monde, et l'individu le plus abject est encore capable de plonger un chien dans le ravissement.
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Je ne cherchais plus un sens capable de me rendre la vie plus supportable. Une telle exigence me paraissait démesurée . Les hommes avaient joué leurs propres jeux qui s'étaient presque toujours mal terminés. De quoi aurais-je pu me plaindre; j'étais l'une des leurs , je les comprenais trop bien . Mieux valait ne plus penser aux hommes . Le grand jeu du soleil, de la lune et des étoiles, lui, semblait avoir réussi; il est vrai qu'il n'avait pas été inventé par les hommes. Cependant il n'avait pas fini d 'être joué et pouvait bien porté en lui le germe de son échec.
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Il était une heure quand j’arrivai au sentier qui traverse les pins nains et je m’assis sur une pierre pour me reposer. La forêt s’étendait en fumant sous le soleil de midi et de chauds effluves montaient des pins jusqu’à moi. C’est seulement alors que je pus voir que les rhododendrons étaient en fleur. Ils s’étiraient le long de la pente en un long ruban rouge. Tout était maintenant plus tranquille que pendant la nuit au clair de lune ; la forêt gisait, immobile, dans le sommeil, sous le soleil jaune. Un oiseau de proie tournait dans l’azur. Lynx dormait, les oreilles tressautantes, et le grand silence s’abattit sur moi comme une cloche. J’aurais aimé rester toujours là, dans la chaleur et la lumière, le chien à mes pieds et l’oiseau tournoyant au-dessus de ma tête. Il y avait longtemps que mes pensées avaient cessé, comme si mes soucis et mes souvenirs n’avaient plus rien de commun avec moi. Lorsque je dus me remettre en route, je m’exécutai avec beaucoup de regret et en marchant je redevins cette créature qui seule n’avait pas sa place ici, une créature humaine aux pensées confuses qui brisait les rameaux sous ses lourdes chaussures et se livrait à la sanglante occupation de chasser.
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C'est peut-être le chien qui est responsable de la folie de grandeur de l'homme.
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Et d'ailleurs, même si j'étais née sage, je n'aurais rien pu faire dans un monde qui ne l'était pas.
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Aimer et prendre soin d'un être est une tâche très pénible et beaucoup plus difficile que tuer ou détruire. Élever un enfant représente vingt ans de travail, le tuer ne prend que dix secondes. Même le taureau a mis un an pour devenir grand et fort et quelques coups de hache ont suffi à l'anéantir. Je pense à tout ce temps pendant lequel Bella l'a porté patiemment dans son ventre et l'a nourri ; je pense aux heures difficiles de sa naissance et aux longs mois qu'il a fallu pour que le petit veau se transforme en un puissant taureau. Le soleil a dû briller pour faire pousser l'herbe dont il avait besoin, l'eau a dû jaillir et tomber du ciel pour l'abreuver. Il a fallu l'étriller et le brosser, enlever le fumier pour que sa couche soit sèche. Et tout cela a eu lieu en vain. Je ne peux m'empêcher d'y voir un désordre horrible et excessif. L'homme qui l'a abattu était certainement fou, mais sa folie même l'a trahi. Le désir secret de tuer devait déjà sommeiller en lui auparavant. Je pourrais aller jusqu'à en avoir pitié puisque telle était sa nature. Pourtant j'essaierai toujours de l'éliminer, parce qu'il m'est impossible de supporter qu'un être ainsi constitué puisse continuer à tuer et à détruire. Je ne pense pas qu'il en reste un autre de son espèce dans la forêt, mais je suis devenue aussi méfiante que ma chatte. Mon fusil chargé est toujours suspendu au mur, et je ne fais pas un pas dehors sans mon couteau de chasse aiguisé. J'ai beaucoup réfléchi à toutes ces choses et je suis même parvenue à comprendre les meurtriers. La haine qu'ils ressentent envers tout ce qui peut engendrer une vie nouvelle doit être terrible. Je le comprends mais je dois me défendre contre eux, moi personnellement. Il n'y a plus personne qui puisse me protéger ou travailler à ma place et me permettre ainsi de me livrer à mes spéculations sans être dérangée.
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Les orties continueront à pousser, même si je les arrache cent fois, et elles me survivront.Elles ont tellement plus de temps que moi.Un jour, je ne serai plus là et personne ne fauchera le pré, alors le sous-bois gagnera du terrain puis la forêt s' avancera jusqu'au mur en reconquérant le sol que l'homme lui avait volé. Quand mes pensées s' embrouillent, c'est comme si la forêt avait commencé à allonger en moi ses racines pour penser avec mon cerveau ses vieilles et éternelles pensées. Et la forêt ne veut pas que les hommes reviennent.
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C'est depuis que j'ai ralenti mes mouvements que la forêt pour moi est devenue vivante. Je ne veux pas dire que ce soit la seule façon de vivre, mais c'est certainement celle qui me va le mieux. Et que n'a-t-il pas fallu qu'il se passe avant que je ne parvienne à la trouver. Auparavant j'allais toujours quelque part, j'étais toujours pressée et exaspérée car partout où j'arrivais je devais attendre mon tour. J'aurai tout aussi bien pu flâner en route. Il m'arrivait de prendre conscience de mon état et aussi de celui du monde, mais je n'étais pas capable de me démarquer de cette vie stupide.
p 258
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