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4,15

sur 1379 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« La naissance, la mort, les saisons, la croissance et le déclin » : tout dans ce livre raconte le cycle de la nature, le cycle de la vie.
Et pourtant, je sors de ce livre remplie d'un sourd malaise.

Pas moyen de me libérer de ses fils tentaculaires, de cette forêt, de ce chalet adossé aux rochers, de cette vallée humide, de ce pâturage là-haut sous le ciel immense et les nuages enveloppants, et de ce Mur invisible contre lequel la narratrice bute, sans espoir.
Oui, un mur, tout à coup, s'est dressé en une nuit et a séparé irrémédiablement la narratrice du reste de ses semblables, tous comme pétrifiés et hors d'atteinte, de l'autre côté.
Comment cette femme survit-elle à cette catastrophe ?
« Je suis la seule à être impatiente dans cette forêt et à en souffrir » : voici ce qu'elle nous dit au début de sa vie de recluse.
Mais petit à petit, elle s'y « habitue » grâce au travail acharné, car elle doit manger, se chauffer et aussi s'occuper de ses bêtes. En effet, petit à petit, lui arrivent des animaux : un chien, une vache, un chat. Et d'autres encore...Et pour elle, « l'amour rend la vie plus supportable à celui qui aime et à celui qui est aimé », même si « aimer et prendre soin d'un être est une tâche très pénible et beaucoup plus difficile que tuer ou détruire ».
Une symbiose s'opère entre elle et ses animaux, et c'est un plaisir de lire la description tendre et même espiègle qu'elle en fait. Leurs petites manies, leur amour inconditionnel, leurs yeux profonds, leur confiance.


Par contre, le malaise dont je parlais au début de cette critique ne m'a pas quittée une seule fois. Sous les phrases en apparence anodines de cette femme, sous l'énumération de ses travaux journaliers – difficiles car c'est une femme de la ville – et répétitifs, est semé le germe de la désespérance. On ne comprend pas ce qu'est ce Mur. La vie d'avant n'est qu'esquissée et ne paraissait pas bien heureuse. Et la vie dans la nature est bien ardue, même si la femme a un caractère fort et volontaire.
La plantation de pommes de terre, de haricots, la traite de la vache, l'entretien de la cabane qui lui tient lieu d'étable, le fauchage des grandes herbes, la cueillette des fruits des bois, la chasse (oui ! la chasse ! ), de longues promenades avec son chien... constituent l'essentiel de ses journées.
Et cette peur qui ne la quitte pas. Peur de quoi ? Des ténèbres ? de la maladie ? Oui, peut-être.
Du sens de la vie aussi...


En conclusion, je suis soulagée d'avoir fini ce livre, une boule dans la gorge, une angoisse diffuse au coeur.
La nature, oui ! Mais pas la solitude totale, pas le combat perpétuel, seule, avec les saisons.
Pas cette inquiétude qui taraude sans relâche, cette obsession permanente pour la survie de soi et des bêtes.


« La naissance, la mort, les saisons, la croissance et le déclin ».
Le déclin.
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Venue passer quelques jours dans le relais de chasse de ses cousins, la narratrice se retrouve un beau matin isolée par mur invisible surgi de nulle part. de l'autre côté, elle peut apercevoir le reste de la vallée où ne subsiste plus trace de vie. de son côté à elle, la vie continue.

Le récit à la première personne traduit l'évolution de la narratrice : sidération du début, abandon progressif de tout espoir et construction d'une nouvelle vie réduite à l'essentiel, entourée simplement de quelques animaux avec lesquels elle va tisser un lien très fort.

Les descriptions sont nombreuses, le quotidien retranscrit par le menu, chaque nouvelle culture, tâche ou occupation est détaillée. Pourtant, en dépit de ce ton presque aride, ce livre se lit facilement et les quelques passages où la narratrice évoque sa vie d'avant le phénomène sont d'une rare acuité et viennent régulièrement interroger le lecteur…
À découvrir.
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***
Sans comprendre ce qui lui arrive, une femme dont on ne connaîtra jamais le nom, se retrouve seule sur terre. Elle est enfermée par un mur invisible en montagne, dans le chalet où elle séjournait. Accompagnée par son chien Lynx, sa vache Bella et ses nombreux chats, elle va tenter de survivre et de donner un sens à cette nouvelle vie. Sans avenir, elle ne veut pas penser au passé et elle se réinvente en tant que femme, forte de ses désirs, de ses rêves et de sa place dans ce monde...
Qu'il m'a paru long ce roman !!! Heureusement que la belle écriture de l'auteur me poussait à tourner les pages. Mais je me dis aussi que c'était peut être le but : aucun chapitre, peu d'action, une suite de tâches quotidiennes à accomplir pour survivre... Une grande solitude m'a souvent envahie devant les mots de cette femme, et plusieurs fois je me suis blottie bien au chaud, aux côtés de ceux que j'aime... Un très beau roman qui touche, qui questionne et qui nous fait relativiser et apprécier notre propre quotidien...
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Lu ce roman, lecture "imposée" dans le cadre d'une formation professionnelle. Si le sujet m'intéressait avec un côté "post-apocalyptique", la narratrice se retrouve seule avec comme unique compagnie des animaux derrière un mur Invisible dans la forêt autrichienne, mur au delà duquel il semble ne plus y avoir de vie, la forme du roman, ne m'a pas convaincu. En effet, ce récit est écrit sous forme d'un journal alternant entre faits passés et réflexions de la narratrice. L'absence de chapitres rend la lecture monotone. Je regrette d'être un peu passé à travers cette lecture car sur le fond ce roman apporte de nombreux questionnements.
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Boiiiiing ! Aïe, ça fait mal ! Me suis pris un mur en pleine face... Invisible en plus, le sournois.
C'est malin, maintenant j'ai le cerveau un peu secoué, d'où la super blague introductive, il faut me pardonner.

Alors voilà, je suis carrément en retard pour écrire ce billet, j'ai déjà deux autres livres dans les dents depuis (décidément, un mur dans la face, deux livres dans les dents, qui a dit que la lecture était un sport non violent ??)

Concernant ce roman de Marlen Haushofer, j'ai eu très envie de le lire suite à mon coup de coeur pour le magnifique Dans la forêt de Jean Hegland lu en février. Les thèmes sont similaires, le monde d'après le monde et la survie dans la forêt.
Dans les deux cas on ne sait pas trop ce qui s'est passé pour qu'on en arrive là (et finalement on s'en fiche, ce n'est pas important). Dans les deux cas on se retrouve isolé dans une maison au fond des bois.
Sauf qu'ici la narratrice est seule, et anonyme - on ne saura jamais son nom - ça m'a un peu gêné au début mais après tout comme personne ne lui parle, à quoi bon avoir un nom ?
Autre différence, elle est enfermée sous une espèce de cloche en verre qui délimite le monde survivant (d'où le titre on l'aura deviné) alors que Nell et Eva pouvaient toujours, si l'envie leur en prenait, décider d'aller voir ailleurs si l'herbe était plus verte. Et ça, ça change pas mal de trucs à mon avis, en tout cas pour moi (on se rapproche plus d'une expérience carcérale que d'une expérience de fin du monde).

Ceci dit, jusque là tout va bien. Enfin, c'est une façon de parler. En réalité, rappelez-moi que je ne veux surtout pas être la dernière personne sur terre ! Pourquoi ? Mais parce que c'est épuisant, mortellement épuisant, on devient esclave de sa survie et on se tue à vivre. Si vous en doutez, lisez ce livre, vous verrez, vous finirez comme moi par avoir des ampoules partout à force de creuser, ratisser, débroussailler, récolter, traire la vache, couper du bois, porter du foin … j'arrête la liste car elle est infinie. En deux mots, derrière ce mur, c'est le bagne.

Le bagne, ou alors le purgatoire. C'est une hypothèse à laquelle j'ai pensé en cours de lecture : en fait, la narratrice serait morte (comme tous les autres) mais - en adoptant une vision chrétienne du monde - elle devait avoir un sacré paquet de choses à se faire pardonner et donc elle doit en chier quelque temps au purgatoire avant de pouvoir rejoindre le paradis des justes. Mouais… ça ne me plaît pas trop comme théorie, je ne partage pas cette vision des choses.

Du coup, autre analyse possible : ce n'est pas le mur qui est invisible, ce sont les gens. Oui c'est vrai, des vies comme ça y'en a plein, des hommes ou des femmes seuls avec leur chat ou leur chien qui se tuent à la tâche au fin fond de leur campagne solitaire juste pour en tirer de quoi survivre. Personne ne leur parle, personne même ne les voit, ils sont derrière un mur invisible. Du coup, Marlen Haushofer ne nous parle plus de survie dans un contexte post-apocalyptique mais de la survie au quotidien de tout un tas d'invisibles qui se démènent pour trois fois rien. Possible aussi.

Ou alors ce mur symbolise les barrières invisibles que l'on se construit parfois et qui nous empêchent d'avancer, de nous épanouir. Ça existe bien sûr, on s'enferme tous parfois dans notre bulle pour ne pas affronter une réalité qui nous blesse, pour se cacher ou pour se guérir.

Bref, comme vous voyez, il y a plein d'interprétations possibles. Je suis contente d'avoir lu ce livre qui donne matière à réflexion, mais j'avoue que je n'ai pas été transportée et que je préfère les vraies histoires de fin du monde ;)
Lien : http://tracesdelire.blogspot..
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J'ai eu beaucoup de mal au début à m'impliquer dans cette "histoire-conte".Peut-être dû pour ma part à une trop grande fatigue, et il a fallu pour mon plus grand bonheur, lors d'un rendez-vous chez un spécialiste , une attente de deux heures pour qu'à la lecture de ce roman, je sois complètement "embarquée " dedans. Comme quoi, les salles d'attente qui portent bien leur nom, ont parfois du bon!
-Voilà une jeune femme , qui, suite à une catastrophe planétaire, va se retrouver seule dans un chalet au milieu de la forêt Autrichienne, complètement séparée du reste du monde par un mur invisible qu'elle touche, qui existe, mais qu'elle ne voit pas , car il est transparent; au delà de ce mur, toute vie s' est pétrifiée. Elle va devoir organiser sa vie , entourée d'animaux domestiques:une chatte, un chien et une vache.A partir de là, elle va faire un travail extraordinaire sur elle - même car au lieu de sombrer dans une dépression ou attenter à sa vie, elle s' oblige à se dépasser, à accomplir des tâches d'hommes. Elle transgressera ses "à priori "se trouvant comme la 1 ère femme"ève", quittant les sentiers de la civilisation et de l'histoire pour rejoindre le mythe.Elle s' identifiera complètement au décor qui l'entoure et supportera mieux son existence vivant lorsqu'elle perdra sa montre au rythme des corneilles qu'elle détestait au début de l'histoire et qui lui seront familières et indispensables après. Nous sommes dès lors envoutés par le cheminement de cette femme au milieu de cette forêt, et la rencontre de l'homme à la fin du roman m'a déstabilisée:lequel des deux était encore humain? Comment comprendre leur comportement? Elle - même ne se comprend plus.
C'est un roman très symbolique où derrière le conte se cache toute l'essence dont est constitué l'être humain, et où le "moi " est surpassé face à la nature de façon magistrale grâce à la plume et à l'histoire de Marlen Haushoffer. Livre inclassable mais d'où on ne ressort pas indemne, .A conseiller pour les amoureux de psychologie, car on peut le lire dans un premier temps facilement au 1er degré, mais il faut approfondir , derrière les mots se cachent beaucoup d'analyses sur le comportement de l'être humain face à une situation qui en fait une expérience limite, roman sur lequel on pourrait discuter des heures .♡♡♡♡
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Un mur invisible isole un matin sur les hauteurs autrichiennes une brave dame avec un chat, un chien et une vache dans un chalet aux réserves bien fournies.

L'auteure arrive fort bien à se mettre dans la peau de cette femme un peu simplette qui écrit assez platement qu'elle boit du lait, mange des orties, cultive patates et haricots, tue parfois un chevreuil pour donner de la viande à son chien Lynx, parle à ses animaux qu'elle conduit en été aux alpages et se réjouit même de sa solitude...

Ce livre plaira sans doute à toutes les amoureuses d'animaux de compagnie.
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J'ai commencé ce livre sans trop savoir à quoi m'attendre. J'en avais entendu beaucoup de bien.
Je ne m'étais pas du tout penchée sur la quatrième de couverture et l'ai commencé sans savoir dans quoi je me lançais. J'ai d'ailleurs plutôt été séduite au début.
Et puis, nous rentrons doucement dans une robinsonnade où une femme va apprivoiser son environnement et ses ressources pour survivre seule, avec des bêtes, en auto-suffisance. Heureusement, elle a beaucoup de choses à disposition, beaucoup de terrain, de gibier, de denrées et d'outils. C'est une île mais dans laquelle, avec un peu d'organisation, on peut survivre sans trop de difficulté.
La question en filigrane que j'y ai lu est plutôt: peut-on survivre seul? Sans contact humain?
C'est très lent, et plutôt sympathique à lire, au moins en tout cas pour les deux premiers tiers, malgré la situation.
Néanmoins j'ai peu ressenti d'empathie pour le personnage principal. A la limite j'ai surtout apprécié les animaux.

Si la lenteur a fini par me lasser, et que j'ai été un peu agacée par cette femme qui se contente si vite d'être seule sans trop chercher à rejoindre la civilisation, c'est la fin qui m'a glacée le sang. Je l'ai trouvée abrupte et très triste.

Bref. Une lecture qui ne m'a pas apportée de paix et que j'ai trouvée assez fastidieuse.
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Le mur invisible, belle idée !
une personne se retrouve seule dans un chalet après une supposée apocalypse.
elle découvre la vie d Hermite avec une vache un chien et un chat mais aussi la nature et son fonctionnement.
si l écriture est belle, j ai trouvé le livre ennuyeux peut être c est du que moi même je vis en pleine nature et que de découvrir les saisons et son lot de surprises sont pour moi naturel ainsi que la vie avec des animaux domestiques.
Enfin livre où il ne se passe pas grand chose , juste la fin qui me fait me poser quelques questions sur l intervention de l homme qui vient encore une fois détruire une vie paisible?
si vous avez une explication a cette réflexion finale dites le moi je suis preneur.
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C'est un livre qui a été écrit dans les années soixante. Comme le titre l'indique, une femme se retrouve seule dans un chalet de montagne, séparée du reste du monde par un mur invisible. Visiblement de l'autre côté du mur, il n'y a plus trace de vie (une catastrophe planétaire ? nous n'en saurons rien et là n'est pas le propos), elle doit donc essayer de survivre en compagnie d'animaux : une vache, un chien, une chatte dont elle prend le plus grand soin.

Il est étonnant, étrange, envoûtant, ce roman ! Je ne peux pas dire que j'ai été emballée mais je l'ai lu assez rapidement, avec avidité. Il ne se passe pas grand-chose, la narratrice nous raconte dans les moindres détails sa vie solitaire. Ce sont les menus faits du quotidien, d'un quotidien quelque peu spécial, pour assurer sa survie et celle de ses compagnons animaux, certes, mais d'un quotidien quand même. Un retour à la nature et à ses contraintes.

Véritable ode au labeur, ce roman nous livre aussi, parmi de longues descriptions sur sa vie avec ses animaux domestiques, quelques réflexions intéressantes sur le sens de la vie, mais trop rares à mon goût.

Vivre c'est aimer : "…aussi longtemps qu'il y aura dans la forêt un seul être à aimer, je l'aimerai et si un jour il n'y en a plus, alors je cesserai de vivre."

Travailler, s'occuper, se fatiguer à la tache est un moyen pour ne pas penser à sa malheureuse condition. Il n'y a plus de notion de temps, bien sûr. Nos vies d'hommes pressés nous paraissent bien dérisoires face à une telle expérience.

Toutes les critiques que j'ai lues sur les blogs sont très positives. Je n'ai pas ressenti le même engouement à la lecture de ce texte. J'ai trouvé certains passages trop longs, voire agaçants et j'aurais aimé davantage de réflexions, de développements philosophiques. Mais j'admets que c'est un texte dont on ne se sépare pas comme ça. Il nous hante longtemps après avoir fermé le livre. En ce sens, c'est une vraie réussite !

Et j'ai beaucoup aimé cette fin ouverte…
Lien : http://krol-franca.over-blog..
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