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Louis Hémon - Maria Chapdelaine - 1913 : Grand classique de la littérature canadienne, "Maria Chapdelaine" aurait pu être écrit par Pierre Loti, écrivain dont Pierre Hémon l'auteur imitait quelque peu le style. Il était fort estimable de posséder comme son illustre devancier cette capacité de changer en émotion pure une poignée de mots jetés sur une page blanche. L'écriture était simple comme les acteurs de ce roman qui jour après jour travaillaient la terre en se battant contre les éléments et la nature hostile. Il en fallait de la robustesse et du courage pour que chaque jour, chaque semaine, chaque année aussi l'aube se transforme en chant du départ vers des travaux dignes de ceux affligés aux forçats coupables des pires méfaits. Alors que les hommes s'usent à la tâche défrichant constamment une foret envahissante pour faire pousser le grain, les femmes assurent le train de vie de la maison. Mais leur sort est peu enviable lui aussi car toute la journée il faut tenir l'intérieur, préparer la nourriture pour les travailleurs affamés, entretenir un potager entre autre, le tout sans eau courante et sans les facilités de la vie moderne. La famille est alors le ciment qui permet à tous ces gens de se soutenir, de vivre et de connaitre le bonheur. Maria Chapdelaine se distingue des autres jeunes femmes de la communauté par sa beauté et par sa grâce. Il est temps pour elle de se marier et alors qu'elle a le choix entre épouser un paysan comme ses frères ou un commerçant qui l'emmènera à la ville pour vivre une vie confortable de femme de notable, Maria choisit François Paradis un homme des bois qui fait commerce de la fourrure. Peu de choses pourtant les ont liées jusque-là, l'effleurement d'un regard, la torture d'un manque qui ne se définit pas encore, une lumière qui les environne et que rien ne peut assombrir. C'est lors des nombreuses veillées qui rassemblent les habitants de ce pays de misère que ces deux-là se sont aimé sans jamais se le dire. Mais le bonheur qui se présente à eux va se perdre en même temps que François dans le froid implacable d'un hiver précoce. "Maria Chapdelaine" dans son écriture empreinte de sobriété et de noirceur dramatisait l'image d'Épinal du joyeux colon défricheur de nouveaux territoires pour le bien être de l'humanité. Les coups du sort et la mort comme celle de la mère épuisée par des années de labeur faisait basculer alors l'équilibre fragile qui permettait à cette société de tenir debout. Ce livre poignant devait sa célébrité en France à une adaptation télévisuelle qui eut beaucoup de succès dans les années 80 avec l'oubliée Carole Laure en vedette. le lire c'est sentir encore les odeurs fortes d'érable et de pin qui sont les marqueurs d'un Canada légendaire mais si dur pour ceux qui l'ont construit et exploité... déchirant
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Louis Hémon, auteur français quasi méconnu en France et auteur emblématique du Québec, a réussi, alors qu'il n'était qu'un immigré de fraîche date et n'a vécu que quelques mois dans le Saguenay, à écrire un roman qui est un ode à la terre canadienne et un magnifique témoignage de la vie au Québec au début du XXe siècle. On sent qu'il apprécie et admire ces pionniers venus de France pour s'installer dans une région aux hivers rudes, à la fois hostile et fascinante et s'y enraciner.
A travers le destin et les choix de Maria, l'auteur dépeint un peu plus d'une année de vie d'une famille de colons, une tranche de vie à la dure vers 1910 près de la rivière Péribonka. Je n'ai pas été fascinée par le destin de Maria, qui fait face à ses obligations en se sacrifiant. D'autres personnages m'ont plus attirés : ses parents, sa mère, et surtout son père, éternel pionnier, toujours prêt à recommencer ailleurs, une fois qu'il a «fait une belle terre». Il y a aussi François Paradis, qui a encore plus la bougeotte, puisqu'il a choisi d'être un « homme des bois », mi-trappeur, mi-bucheron. Avec une écriture fluide et simple, émaillée d'éléments du parler québécois bien intégrés, l'auteur a su me faire apprécier les paysages, la vie rude et simple du lieu et de l'époque, et les hommes qui se sont installés dans ces contrées. Un livre «de terroir» d'excellente qualité, à la hauteur de Pagnol ou Giono.
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J'ai découvert ce grand classique de la littérature canadienne alors que je n'étais qu'une jeune élève de 5ème. Dire qu'aujourd'hui je l'ai relu pour compléter l'item "pire souvenir scolaire" du challenge multi défis 2023.
Quel paradoxe ! Ce livre avait été un coup de coeur incroyable et si je devais citer un seul souvenir de mon année de 5ème ce serait cette lecture là ! Qu'est ce que j'ai pu l'aimer ! Qu'est ce que j'ai pu être triste pour Maria Chapdelaine !
J'ai gardé le souvenir de la découverte du Canada au début du XXème siècle. La dure vie des pionniers, l'hiver rigoureux, les hommes qui défrichent la forêt avec courage et fierté malgré une nature hostile, mais aussi les veillées, la joie d'être ensemble, la prière qui réconforte, la famille aimante.


Maria vit dans les bois avec sa famille. Elle est belle et en âge de se marier. Elle a le choix entre plusieurs prétendants qui pourraient lui offrir des modes de vie différents. Maria choisit François Paradis un jeune homme qui travaille également dans les bois qui fait commerce de la fourrure. Malheureusement François qui veut retrouver Maria pour les fêtes de Noël se perd dans la forêt.
C'est une histoire poignante qui m' a émerveillée quand j'étais toute jeune avec les descriptions de paysages, la douceur et la simplicité de Maria et cette histoire d'amour tragique.
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Québec profond, loin du village la ferme Chapdelaine, la mère désolée de solitude, le père et les fils se tuant à l'ouvrage et trois jeunes qui passent parfois 'veiller' car Maria est fille à marier.

Contraste entre cette vie si âpre, admirablement décrite et les attentes romantiques de Maria qui rêve de son François Paradis.

Terrible éloge d'une vie pourtant si difficile!
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« Et nous nous sommes maintenus, peut-être afin que dans plusieurs siècles encore le monde se tourne vers nous et dise : Ces gens sont d'une race qui ne sait pas mourir… Nous sommes un témoignage. » p. 129

Une tranche de vie d'une famille de pionniers au Québec au début du XXe siècle.
Maria est l'aînée et vit avec ses parents et ses frères et soeurs au rythme imposé par les saisons : les fortes chaleurs de l'été et les rigueurs de l'hiver. C'est un pays rude où l'homme est soumis aux lois de la nature et à la parole divine. En effet, bien qu'ils habitent loin de l'église, ils vivent dans une grande ferveur religieuse.
Leur quotidien est consacré à « faire de la terre » à la belle saison (c'est-à-dire défricher la forêt pour cultiver ensuite le terrain) et repousser les rigueurs et dangers de l'hiver long et exigeant. Les veillées où les voisins les plus proches viennent partager les rires, souvenirs et nouvelles sont rares et fortement appréciées.
Trois prétendants tournent autour de Maria. Cependant la vie va-t-elle s'accorder au choix de son coeur ?

Ce roman est un réel hymne au Québec et ses pionniers ! L'auteur chante les éléments naturels avec passion dans leur beauté comme dans leur cruauté. Il exalte le labeur des hommes se ployant aux caprices de la nature et acceptant leur sort, soumis mais quand bien même heureux. Ils ont choisi de vivre dans ces contrées à conquérir. J'ai aimé toutes ces descriptions qui nous plongent aisément dans ce milieu. Même quand les personnages sont à l'intérieur de la maison, au chaud au coin du feu, la nature est toujours là, se faisant entendre au dehors.
Louis Hémon voue une véritable admiration pour ces pionniers venus de France et leur rend superbement hommage. Comme il l'écrit lui-même, ce roman est un beau témoignage de cette période où la conscience d'une identité québécoise s'éveille ou s'affirme.

Un roman fort, poignant, à connaître !
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Je referme ce classique de la littérature canadienne, un roman mythique, une histoire d'amour, celle de Maria Chapdelaine, l'héroïne de ce roman qui vit avec sa famille au milieu des bois, loin des premiers villages. Elle doit choisir entre trois hommes, trois perspectives de vie.
Louis Hemon nous décrit si bien la vie dure des cultivateurs qui défrichent la terre et pour cause, c'est lors de son séjour au Québec qu'il écrivit Maria Chapdelaine.
Un roman fort aux belles descriptions de paysages, des personnages très attachants qui malgré la dureté du travail, du climat restent joyeux, aiment la vie et restent attachés à leurs valeurs, une belle découverte littéraire, un réel plaisir de lecture.
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L'action de Maria Chapdelaine se passe à Péribonka, et c'est là que je l'ai lu pendant le temps des fêtes.

Je connaissais l'oeuvre pour en avoir vu une adaptation cinématographique (probablement celle avec Carole Laure), et pour être allée au musée Louis-Hémon au moment de son ouverture; je n'en avais cependant pas gardé un souvenir impérissable. C'était sans compter la plume de Louis Hémon, pleine de vie et de lyrisme, et le plaisir que j'ai eu à le lire. Lorsque le roman est sorti, il lui a été reproché de s'être moqué des canadiens français; il est vrai qu'il lui arrive d'apparaître dans le texte et de faire son anthropologue (« Au pays de Québec… »), délaissant l'intrigue momentanément pour y aller de ses perceptions, fait un peu irritant, largement compensé cependant par son évocation du mode de vie astreignant, intimement relié à la nature et au passage des saisons qu'il excelle à décrire.

Sur l'arrivée du printemps: « Mai amenait une alternance de pluies chaudes et de beaux jours ensoleillés qui triomphait peu à peu du gel accumulé du long hiver. Les souches basses et les racines émergeaient, bien que l'ombre des sapins et des cyprès serrés protégeât la longue agonie des plaques de neige; les chemins se transformaient en fondrières; là où la mousse brune se montrait, elle était toute gonflée d'eau et pareille à une éponge. En d'autres pays c'était le renouveau, le travail ardent de la sève, la poussée des bourgeons et bientôt des feuilles, mais le sol canadien, si loin vers le nord, ne faisait que se débarrasser avec effort de son lourd manteau froid avant de songer à revivre. » (p. 45)

Le passage suivant a tout particulièrement attiré mon attention: « Partout l'automne est mélancolique, chargé du regret de ce qui s'en va et de la menace de ce qui s'en vient; mais sur le sol canadien, il est plus mélancolique et plus émouvant qu'ailleurs, et pareil à la mort d'un être humain que les dieux rappellent trop tôt, sans lui donner sa juste part de vie. » (p. 92) Louis Hémon a écrit Maria Chapdelaine en 1912-1913. Il n'en verra jamais la publication, en 1913, happé mortellement en juillet de cette même année par un train en Ontario, un accident inexpliqué. Il avait trente-deux ans. Une touchante postface de Bernard Clavel complète le livre, pour qui le roman avait fortement résonné.
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Ce roman est paru en 1914, quelques mois après le décès de l'auteur, français.
Il raconte la dure vie des Canadiens français qui subissent la rigueur des longs hivers, ne disposant que de quelques semaines pour cultiver une terre qui s'avère ingrate.
Il décrit également le courage et l'abnégation de ces personnes qui n'ont que des ambitions simples, celles qui leur permettent de vivre de leur labeur en toute honnêteté.
D'ici de là, certains viennent des « Etats » et vantent les mérites de la vie urbaine, effrayant plus que suscitant l'envie. Ce qu'ils décrivent ne ressemblent à rien de ce que ces agriculteurs connaissent. Néanmoins, ils sont septiques de ce mode de vie éloigné des valeurs religieuses qui semblent donner à tous en échange de rien si ce n'est l'oisiveté et le plaisir.
Maria Chapdelaine est une jeune fille en âge de se marier et va être confrontée à des choix difficiles pour faire le tri entre ses prétendants. Bien que la cruelle nature lui enlève celui qui a su lui inspirer des sentiments, elle ne cèdera pas au chant des sirènes et pensera trouver son salut dans la répétition et le respect des valeurs inculqués par ses parents.
Ce roman a fait l'objet de nombreuses polémiques et j'ai beaucoup apprécié la préface de Aurélien Boivin (Editions Bibliothèque québécoise) qui met l'auteur et le texte dans leur contexte de façon simple et didactique mais aussi avec suffisamment d'enthousiasme pour ne pas retarder sa lecture.
J'ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman emblématique des commencements des immigrés au Québec donnant une envergure de courage et de pureté à ce peuple fondateur.
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Alors comment dire ? au vu de l'enthousiasme suscité par ce livre, je m'attendais à passer un bon moment. Que nenni !! j'ai eu du mal à "rentrer dedans" et en toute honnêteté la vie au Québec au siècle dernier, ne m'a pas fait rêver une seconde.
C'est fort dommage, car l'écriture est fluide et plaisante et ce texte est une ode à la terre du Canada.
Alors non, malgré ma bonne volonté je n'ai pas accroché... dommage, cette fois le destin d'une femme qui fait face à ses obligations en se sacrifiant ne m'a pas transportée.
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Finir l'année dans le grand froid et les tempêtes de neige, les bois noirs aux senteurs de pins et les veillées au coin du feu, avoir l'idée d'aller en traineau à la messe de minuit, histoire de voir quelques visages connus....

Mais tout ceci n'est que fiction, ce n'est pas ma vie, mais celle de Maria Chapdelaine....

J'ai découvert ce livre grâce au joli billet de Tip Top que je remercie au passage . Je n'avais jamais vu non plus la série ou le film ...

Le style est simple, mais très agréable à lire malgré quelques mots ou expressions typiquement canadiens , l'histoire est simple, les personnages sont des gens simples , mais ce qui prévaut c'est la description des paysages et de l'ambiance bien particulière de ces hommes et femmes qui vivent en tribu, repliés sur eux, face à une nature difficile à dompter et qui pourtant les fait vivre.

C'est le grand territoire sauvage du Canada Français.

Un joli moment de lecture à lire bien au chaud. .
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