Cet épisode m'a un peu étonnée : il semble construit de bric et de broc.
D'abord par le dessin : les premières planches sont dans le style des premiers albums, pas ou peu de décors, visages esquissés, costumes datés.
Puis peu à peu, les décors s'élargissent et s'approfondissent, les visages s'affermissent, et à la fin, le style est abouti.
Des remarques bizarres ensuite : page 3, le capitaine Haddock est mobilisé. Mais pour quel conflit ? page 15, Tintin dit qu'il a encore suivi une fausse piste. Quelle piste ? Encore ? c'est donc la deuxième ? On dirait qu'il manque des bouts de récit.
De plus, l'apparition finale de Haddock et la mention de Tournesol semblent bien artificielles.
J'ai eu l'explication dans un article de Wikipédia qui est consacré à cet album. Sa publication a subi des arrêts, des reprises et des modifications pour ménager des susceptibilités. Ceci explique certainement ce résultat un peu chaotique.
Sinon, j'ai apprécié la tenue de marin des Dupondt, en notant leurs cartons à chapeau. J'ai bien aimé le contraste des situations du senhor Oliveira tenant un groupe en haleine en racontant une longue histoire issue de son imagination, et du capitaine Haddock ne parvenant pas a expliquer sa présence à la fin de l'aventure.
J'ai souri devant la capacité extraordinaire de Tintin d'obtenir facilement des entrevues avec des personnages haut placés (le directeur de la Speedol, Ben Kalish Ezab). J'ai bien sûr eu envie de donner des claques à Abdallah, tout en étant (presque !) attendrie devant sa mine espiègle page 57, case 8, lorsqu'il est menacé par Müller.
En conclusion, je ne trouve pas que c'est le meilleur Tintin, mais il constitue un tournant dans la production de
Hergé.