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EAN : 9782918767749
256 pages
Asphalte (19/10/2017)
3.3/5   10 notes
Résumé :
La Havane, de nos jours. Un jeune ingénieur en électronique, Mario Durán, se retrouve en prison après avoir trafiqué des accès Internet avec son meilleur ami et complice de toujours, Rubén. À leur grande surprise, il est libéré prématurément, à condition de prêter main forte au vol d’un coffre-fort, pour lequel ses compétences techniques et celles de Rubén sont indispensables. Un boulot apparemment facile… ce qui éveille la méfiance de Durán.
À raison. Quelqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Roman survolté, au volant d'une Harley.

C'est dans un Cuba désenchanté que nous entraîne Vladimir Hernández, dont c'est le premier polar publié. On plonge directement dans l'action avec le personnage principal, Durán que l'on découvre enterré vivant sous la dépouille de son meilleur ami Rubén. le ton est donné et l'enchaînement avec l'univers des prisons cubaines complète le tableau. La prison de Combinado del Este, à La Havane, dont toutes les exactions qui s'y déroulent nous serons décrites par le menu détail. L'infirmerie est surnommée « l'Abattoir » (p. 207), ça promet...
Démarre alors une histoire de vengeance autour d'un casse qui a mal tourné, agrémentée de fines touches sociales sur le régime castriste. En gros, il ne reste plus rien de l'idéal socialiste dans cette île que l'on voulait paradisiaque. Reste la famille, la beauté d'une femme, et surtout un individualisme forcené, incarné par Durán, le fort, le beau, l' « indomptable ». Soit. le problème est que le style est lourd, parfois très lourd. Même si l'on passe sur les quelques incohérences que l'on pourrait relever, les nombreuses scènes d'action échevelée sont décrites à l'excès, parfois même sous l'angle de plusieurs points de vue. On a l'impression que le lecteur n'est pas capable de comprendre ce qu'il se passe, et qu'il faut qu'on lui dise et redise. de la « rage » initiale reste alors une impression de pesanteur, et la violence "noire" dont l'auteur a voulu s'inspirer devient vite assez banale.
À lire tout de même comme un polar sans prétention, une histoire classique de malfrats dans un cadre très "tropical" !

Lu en novembre 2017.
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Méfiez vous des ingénieurs en informatique, ils peuvent se montrer particulièrement retors en terrain hostile. Les éditions Asphalte explorent inlassablement les territoires urbains du monde, et ont déniché ce polar trépidant qui s'ouvre sur une dédicace alléchante: « A Manuel Vázquez Montalbán, Donald Westlake et Elmore Leonard ". Indomptable est l'oeuvre d'un auteur cubain, Vladimir Hernández , qui, invité en Espagne pour y recevoir un prix littéraire n'est jamais rentré dans son île. Un coup d'oeil à la playlist publiée en fin d'ouvrage qui en plus d'être éclectique - boléros, reggaeton et Zaz (???)- met en bonne place une chanson de l'excellent groupe Orishas écouté en boucle à une époque avec le Paris Cuba de leur chanteur Roldan, un titre bien sauvage, Indomptable, une moto et une quatrième de couverture dans le genre "Faut-pas-me-chercher" -« La rage est toujours là. Implacable. Je crois que jamais dans ma vie je n'ai vu quelqu'un d'aussi en colère que toi »-, le roman sent la testostérone et nous promet un polar musclé dans les rues de la Havane.
Deux ingénieurs en électronique désireux de se sortir de la mouise et d'agrémenter leur salaire de misère équivalent à une poignée de CUC (peso cubain convertible), se lancent dans les installations informatiques clandestines, se font prendre la main dans le pot de confiture, passent par la case prison d'où un mystérieux commanditaire les sort pour faire un casse inratable… qui finit en drame. La dédicace nous faisait penser à Argent facile de Westlake, ou à Viva Cuba libre d'Elmore Leonard, mais l'histoire est plus tragique. Car l'ingénieur en système de télécommunications n'a pas vocation à être un pigeon, ni à faire profil bas. Intelligent et retors, il a aussi appris à faire des cartons depuis l'enfance avec son paternel féru d'armes à feu. Indompté par son père, par le régime, par la prison, il va aller jusqu'au bout de son funeste projet.

J'ai accroché tout de suite. Les thèmes de la perte d'un ami fidèle, la vengeance, la traque, la détermination froide, fonctionnent bien, à un rythme assez rapide. Mais c'est l'atmosphère du roman « du passé faisons table rase » qui m'a séduite avant tout. Vladimir Hernández ne s'embarasse ni des années révolutionnaires, ni des discours anti-castriste. La Revolution apparaît ça et là, vestige de peintures sur les murs lépreux de la Havane. L'auteur met plutôt en avant la survie et la débrouille, et une citation pourrait résumer l'esprit du roman: "A la différence de la génération perdue de leurs parents, et de celle du désenchantement - ou plutôt des jérémiades- qui avait suivi, ils rejetaient le projet social collectif. Comme tant d'autres enfants nés sous la période spéciale, élevés dans une ouverture économique illusoire empreints d'un pragmatisme post-millenium, ils se sentaient totalement libérés des compromis idéologiques d'antan. Ils ne croyaient qu'en l'initiative personnelle. Il était clair pour eux qu'en politique les dés étaient pipés et que la seule issue qu'ils offraient étaient une salle d'attente donnant sur un futur toujours plus incertain. » Indomptable nous rappelle le realismo sucio cher à Pedro Juan Guttierez que j'adore, avec un héros froid et méthodique non dénué de faiblesses (voir les scènes carcérales) qui apprend de ses erreurs et qu'on suit avec intérêt dans une virée nihiliste au coeur d'une île en pleine déliquescence.

Merci aux Editions Asphalte pour l'envoi de ce roman dans le cadre de l'opération Masse critique.
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Duran et Ruben sont deux amis. Ils améliorent leurs fins de mois en trafiquant des accès internet, mais sans le savoir, ils ont vendu un de leurs accès frauduleux à un groupuscule surveillé par la sécurité de l'état. Ils sont condamnés à 7 ans de privation de liberté pour malversation et détournement de biens publics.

Il reste à Duran cinq ans et demi à purger et pourtant le conseiller pénitentiaire lui annonce qu'il va bénéficier d'une liberté conditionnelle. A sa sortie il retrouve Ruben qui lui aussi a eu une remise de peine. En fait Ruben a signé un pacte pour les faire sortir du trou, la liberté en échange de leur participation à un casse.

Seulement Duran se retrouve enterré vivant, Ruben est étendu à côté, il a pris une balle dans la poitrine et une autre lui a arraché le visage. Dans les yeux de Duran il y a la rage de retrouver ceux qui les ont trahis, il ne va pas hésiter à leur coller une balle au milieu du front et éclater leur tête comme un melon…

Un chasse à l'homme impitoyable dans les rues de la Havane, des chapitres courts, un rythme effréné. La taule, ses caïds, les bagarres sous l’œil bienveillant des gardiens, les règlements de compte. Les bidonvilles, regroupements d'habitations minables, pas d'électricité, pas d'eau courante, pas d’égout. Les courses poursuites, virages brusques, accélérations et les gros calibres qui arrosent tout ce qui bouge. Voilà tout l'univers de ce roman noir, autant dire que le lecteur ne s'ennuie pas une seconde.

Merci aux éditions Asphalte et à Babelio de m'avoir permis de lire ce roman.

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Jeune ingénieur cubain, Mario Durán a, avec son ami Rubén et comme beaucoup de ses compatriotes, eu recours au système d'pour mettre du beurre dans les épinards (ou même juste des épinards dans l'assiette). Une combine de détournement de connexion internet lui a finalement valu de partir en prison. Et les prisons cubaines telles qu'elles sont ici présentées par Vladimir Hernández n'ont rien à envier aux prisons turques de Midnight Express. Pas le genre d'endroit dont on ressort totalement indemne… si on en sort. C'est dire si Mario est surpris quand, loin du terme de sa peine, on vient lui dire qu'il est finalement libéré. Mais tout à un prix. Si Mario sort, c'est grâce à Rubén qui, depuis une autre aile de la prison, a négocié avec quelqu'un de haut placé leur libération en échange de leurs services lors du cambriolage d'une grosse entreprise d'État.
C'est juste après le casse que commence Indomptable, alors que Mario s'extrait difficilement d'une tombe de fortune dans laquelle leurs complices l'on balancé avec le cadavre de Rubén. Et c'est peu dire que Mario n'est pas content. le voilà donc parti pour une vendetta sauvage au cours de laquelle il va tenter de remonter jusqu'à celui qui tire les ficelles depuis le début.
On l'a compris, Indomptable ne va pas faire dans la dentelle. Pas dénué d'un certain exotisme pour le lecteur français grâce à une description en arrière-plan de la société cubaine, le roman de Vladimir Hernández n'a pas pour autant pour but d'offrir une analyse approfondie de la situation du pays. le choix d'Hernández, incontestablement, c'est l'action. Si l'on veut en apprendre plus sur Cuba, on se tournera plutôt, toujours chez Asphalte, vers La Havane Noir ou vers les romans de Lorenzo Lunar. L'auteur remercie d'ailleurs en ouverture Manuel Vásquez Montalbán, certes, mais aussi et surtout Elmore Leonard et Donald Westlake. Et c'est surtout à ce dernier, en particulier à la série mettant en scène Parker écrite sous le pseudonyme de Richard Stark, que l'on pense à la lecture d'Indomptable. Comme souvent chez Stark, le coup infaillible finit par foirer à cause de l'avidité de complices et à leur trahison, et le héros, peut disposer à faire des sentiments, décide de récupérer l'argent et d'éliminer ceux qui se mettent en travers de son chemin.
On pourra certainement rester dubitatif, malgré quelques explications en lien avec son enfance, sur la manière dont le petit ingénieur devient un exécuteur aussi organisé qu'entraîné, mais on se laisse finalement embarquer assez facilement dans cette histoire de vengeance. C'est rugueux, sans temps mort, très violent et bien mené. de quoi se défouler.

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« Il était sous terre. On l'avait enterré vivant ». Un prologue qui me met de suite dans le bain, je devrais plutôt dire, six pieds sous terre. OK, le narrateur Duran s'exprime, c'est donc qu'il s'en sort.
Retour en arrière. Duran et son ami Ruben, ingénieur tous les deux, mal payés, montent un trafic d'installations informatiques clandestines… Jusqu'au jour où « cela leur pète au visage ». Nos deux amis sont incarcérés dans des prisons différentes ; Duran au Combinado del Este de Cuba où un prisonnier, à son arrivée, lui fait une recommandation qu'il suivra « N'accepte rien de personne. Ni sucre, ni eau, ni vêtement, ni clope, ni came. Rien. Si tu acceptes une fois, ils finiront par te demander un truc en échange, et en général ce sera ton cul, tu piges ? ». Sa vie est en suspend car le caïd du bloc qu'il a malmené, le mot est faible, va sortir de l'hosto et lui faire la peau… Foi de caïd
Sorti de prison par la grâce d'un heureux hasard mais il y a-t-il vraiment de heureux hasard ? Duran retrouve son vieil ami Ruben qui, lui aussi devrait être sous les verrous… le revers de le médaille arrive vite. Ils ont été recrutés pour s'occuper de la partie électronique et sécurité d'un casse.
Le contrat rempli, rien ne se passe « normalement » et c'est ainsi qu'il se retrouve dans une tombe, plombé, protégé par le cadavre de son ami Ruben.
Une fois sorti du trou, vous pensez bien que Duran ne va pas rester les bras croisés et, c'est ainsi que commence une chasse aux responsables, aux f… de p… qui se sont joués d'eux. S'engage une chasse à l'homme furieuse haletante et pétaradante, jusque dans un bidonville détruit par les forces de police.
Ce polar met l'accent sur le système carcéral, policier, étatique gangréné, gagné par la corruption…. Vu leurs salaires, ils se font des petits à-côtés très rémunérateur bien que potentiellement dangereux.
Vladimir Hernandez décrit une île qui n'a rien de paradisiaque où les cubains vivotent, survivent et où les gros s'empiffrent et s'en mettent plein les poches. Je me pose une question à ce sujet, le livre est-il autorisé à la lecture sur l'île cubaine ? Permettez-moi d'en douter.
Je n'ai pas pu lâcher ce livre une fois la première page tournée. Je n'ai jamais eu le temps de souffler et la violence n'est pas suggérée, loin de là, c'est du concret, du réel, de la vengeance qui, ici, n'est pas un plat qui se mange froid malgré les buffets froids qui jalonnent la route de Mario Duran.
En toile de fond, la vie quotidienne, économique, historique cubaine déjà rencontrée dans le livre de Guiomar de Grammont « Les ombres de l'Araguaia ».
Un polar aussi tonitruant que la Harley Davidson de Ruben, rude comme le rhum cubain, roulé comme un cigare. Un polar bien écrit, original, vif et brûlant.
Livre lu dans le cadre de Masse Critique organisée par Babelio.

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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
PARAÍSO – « paradis » – était un nom bien pompeux pour désigner un bidonville, ou peut-être était-ce là une nouvelle illustration de l’humour créole. Il s’agissait d’un regroupement d’habitations minables entouré d’un fossé de drainage : cahutes faites de cannes entremêlées, de terre et de bois de palme, cabanes de zinc oxydé aux toits effondrés couverts de guano. Il n’y avait pas d’électricité, pas d’eau courante, pas d’égout. Durán n’avait jamais vu auparavant l’une de ces installations illégales, mais elles étaient la réalité de milliers d’immigrés venus des autres provinces du pays.

Page 201, Asphalte, 2017.
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À la différence de la génération perdue de leurs parents, et de celle du désenchantement – ou plutôt des jérémiades – qui avait suivi, ils rejetaient le projet social collectif. Comme tant d’autres enfants nés sous la Période spéciale, élevés dans une ouverture économique illusoire et empreints d’un pragmatisme post millénium, ils se sentaient totalement libérés des compromis idéologiques d’antan. Ils ne croyaient qu’en l’initiative personnelle. Il était clair pour eux qu’en politique les dés étaient pipés et que la seule issue qu’ils offraient était une salle d’attente donnant-donnant sur un futur toujours plus incertain.

Page 32, Asphalte, 2017.
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"Ils tirent comme des pieds, ces blaireaux de la Colina, avait fait un jour remarquer Rubén en les voyant s'entraîner au tir. Hé, à propos, Mayito, tu ne m'as jamais expliqué pourquoi tu tires aussi bien.
-J'ai peut-être ça dans le sang, avait répondu Duràn, conscient que c'était presque la vérité. Mon grand-père s'est engagé dans les Brigades internationales pendant la guerre civile espagnole, et mon père a fait l'Angola dans les années 80.
- Alors, c'est bien héréditaire, mec. Tu vises comme un putain de sniper."
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Ils s’étaient connus en 2005, lors du rassemblement réservé aux différés – un service militaire obligatoire de quatorze mois destiné à ceux qui avaient suivi des études supérieures. Les étudiants de la CUJAE, mobilisés depuis septembre, avaient été expédiés dans une base militaire de Matanzas. Ce jour-là, des pelotons de polytechniciens s’entraînaient sur le champ de tir.
Durán, qui avait choisi la filière Télécommunications et Électronique, avait terminé sa séance de deux heures en sueur, à cause du poids de la Kalachnikov, et avec l’odeur de la poudre qui lui collait à la peau. Il s’était assis à l’ombre d’un kapokier qui poussait près des latrines.
« T’es vachement précis avec une AKM, mon pote, avait commenté une autre recrue en se postant devant lui. On dirait que t’as déjà fait la guerre. »
Durán avait levé les yeux et jaugé l’inconnu. Brun, imberbe, mince, cheveux frisés et légèrement longs, sourire sympa : le genre de type malin et franc qu’on rencontre de plus en plus rarement. Il s’appelait Rubén Figueredo et il était de la filière Informatique. Durán n’avait pas tardé à la trouver génial.
Ils avaient été cul et chemise dès le début. De vrais potes. A la différence de la génération perdue de leurs parents, et de celle du désenchantement – ou plutôt des jérémiades – qui avait suivi, ils rejetaient le projet social collectif. Comme tant d’autres enfants nés sous la Période spéciale, élevés dans une ouverture économique illusoire et empreints d’un pragmatisme post-millénium, ils se sentaient totalement libérés des compromis idéologiques d’antan. Ils ne croyaient qu’en l’initiative personnelle. Il était clair pour eux qu’en politique les dés étaient pipés et que la seule issue qu’ils offraient était une salle d’attente donnant sur un futur toujours plus incertain.
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Son travail sur des systèmes de télécommunication était intéressant, mais son salaire en pesos équivalait à neuf misérables dollars par mois, dans une ville qui en exigeait beaucoup plus pour survivre une semaine.

Page 43, Asphalte, 2017.
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