AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782918767350
158 pages
Asphalte (06/06/2013)
3.59/5   38 notes
Résumé :
« Puchy a toujours dit que le quartier était un monstre. Je l’ai entendu dire tant de fois que j’ai fini par me l’imaginer moi-même ainsi : une pieuvre pourvue d’un million de tentacules. »

Léo Martin est depuis peu commissaire de quartier à Santa Clara, ville de province cubaine. Sa routine : faire face aux business illégaux, aux règlements de comptes et aux coups tordus des petites frappes du coin. Léo enquête sur une contrebande de lunettes de sole... >Voir plus
Que lire après La vie est un tangoVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
3,59

sur 38 notes
5
3 avis
4
9 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis
C'est dimanche matin et il fait déjà chaud. Un putain de soleil qui te dessèche le gosier et les couilles. le genre de matin où tu te dis que tu ferais mieux de rester au lit la main sur la croupe de ta femme plutôt que d'enfiler ton uniforme de la Police. Mais voilà, tu as une conscience professionnelle. Alors tu te lèves et tu te bouscules. Et tu sors dehors, la vie est un tango. A peine installé dans ta caisse que tu entends qu'un type est mort dans le quartier d'à-côté. Un truc louche, genre une magouille à la cubaine, même si Santa Clara n'est pas La Havane.

C'est dimanche midi, et tu sens ces odeurs de cuisine de grand-mère. Putain que ça sent bon, mais tu n'as pas fini ton service. Tu crèves toujours de chaud. Et de soif maintenant. Tu patrouilles dans la rue, à la recherche d'indices et d'indics, on t'invite à boire une bière, mais sur le coup tu refuses, maudite conscience professionnelle. D'autant plus que tu te dis que ce soir, les fûts seront vides et qu'à Cuba, et tout particulièrement à Santa Clara, tu n'es réapprovisionné qu'une ou deux fois par semaine, entre les coupures de courant et les pénuries d'essence…

On te lance sur la piste d'un trafic de lunettes noires. Au moins c'est pas de la drogue. D'ailleurs, il n'y a pas de drogue à Cuba, juste du rhum, et celui-là il est pur, non trafiqué. Alors tu continues à déambuler dans les rues sous ce putain de soleil entre les putains et les bars. La vie est un tango, et tu résoudras bien cette affaire, le mystère des lunettes noires à Santa Clara. Mais tu te dis, en ce dimanche après-midi que la vie d'un flic, c'est pas simple et tu regrettes de t'être levé de ton lit ce matin alors que tu avais sous la main le cul de Mayita, que tu respirais le parfum jasmin de son sexe brun. Les fesses fermes et rondes, les seins gorgés de souvenirs. Putain de journée, putain de chaleur, la vie est un tango, y'a même plus de bière…
Commenter  J’apprécie          474
Si la vie était un conte de fées, Léo Martin aurait épousé Mayita, plus belle que jamais dans sa longue robe blanche. Lui flic, elle psychologue, ils auraient travaillé ensemble à éradiquer tous les fléaux du quartier. Au bureau, derrière un ordinateur, la petite Tania, fière et heureuse, aurait affiché sur les murs les tableaux de leurs fabuleux résultats : 0% de vols, 0% d'agressions, 0% de bagarres, 0% d'assassinats...Tous leurs amis auraient vécu heureux dans un quartier paisible et chaleureux.
Mais la vie est un tango qui vous emporte dans son tumulte. Alors on improvise, sans connaitre à l'avance le pas suivant et le faux pas guette même le meilleur des danseurs. Et c'est encore plus vrai à Santa Clara qu'ailleurs...
Mayita est une pute vieillissante et Tania une jeune pute qui vieillira un jour. Léo est commissaire du quartier qui l'a vu grandir mais il préfère fermer les yeux sur les combines, les magouilles, les trafics et sa vie sentimentale est un fiasco. Parmi ses amis, certains sont morts, d'autres en exil, et ceux qui restent survivent comme ils le peuvent à la misère d'un quartier qui vivote entre coupures de courant, pugilats et rationnements alimentaires. Mais quand deux hommes se font assassinés pour un sordide trafic de lunettes de soleil, Léo est sceptique et soupçonne qu'un autre type de marchandises circule dans le coin. Mais le sujet est tabou. Il n'y a pas de drogue à Cuba. C'est le Parti qui le dit et quand le Parti parle...Alors il enquête et découvre d'autres facettes d'un quartier qu'il croyait si bien connaitre mais que peut-être il idéalisait, aveuglé par les souvenirs de son enfance insouciante et de ses amours défuntes.


Flamboyant, exubérant, terriblement vivant, le roman de Lorenzo LUNAR est certes noir, mais sait aussi se parer des couleurs de la vie Caraïbe. Des femmes plantureuses qui vendent leurs corps pour gagner quelques dollars, des travestis qui s'assument, des hommes qui se battent ou se torchent au Calambuco, des mères indignes ou trop inquiètes, et au milieu de tout ça, Léo martin, flic désabusé, empêtré dans ses histoires de coeur, tellement attaché à ce quartier pauvre où les gens s'aiment, s'entraident, se haïssent parfois, bref, vivent tout simplement, malgré la misère. C'est la réalité de Cuba, sans fards, sans belles américaines et plages de sable blanc. A lire sans modération!

Je remercie Babelio et les éditions Asphalte pour cet excellent moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          290
Léo Martin, commissaire de quartier, vit à Santa Clara, à Cuba, où il a passé son enfance. Désabusé et empêtré dans ses propres problèmes, il doit résoudre une affaire de trafic de lunettes de soleil qui en cache une autre, plus grave. Cette description de la société cubaine s'attarde sur ce quartier populaire, ses personnages truculents et malmenés par la vie, et leurs petits trafics... Les nombreux flash-back nous font connaître par petites touches le passé un peu chaotique de Léo, intimement lié aux histoires du quartier.
Je ne connaissais pas trop la littérature latino-américaine et ses romans policiers, mais j'ai trouvé là un roman intéressant, avec les descriptions du quartier, le caractère de ce commissaire qui en rappelle d'autres dans la littérature, et ces intrigues qui ne se terminent jamais bien. J'avoue qu'au début j'avais un peu de mal avec le style de l'auteur, mais au fil de ma lecture j'ai apprécié cette belle découverte.
L'auteur nous propose une playlist pour accompagner la lecture.

Livre reçu grâce à l'opération masse critique, merci à l'éditeur Asphalte.
Commenter  J’apprécie          210
De retour de la Havane, Léo Martin a rejoint la petite ville de province de Santa Clara et le quartier dont il est originaire et dont il vient de devenir le commissaire. Préoccupé par une vie sentimentale chaotique et par la routine quotidienne faite de petits arrangements avec les règlements rigides du régime, de contrebande, de prostitution à peine dissimulée et de petits règlements de comptes, Léo voit tout sans vraiment rien voir. Mais lorsqu'il doit enquêter sur un trafic de lunettes de soleil et que des meurtres sont commis, il commence à regarder son quartier d'un autre oeil et à se demander ce que l'on a bien pu lui cacher ou ce qu'il n'a pas su deviner.

On avait entendu parler, sur feu le blog Moisson Noire, de Lorenzo Lunar dont un roman mettant déjà en scène Léo Martin avait été publié il y a quelques années par L'Atinoir, s'en pourtant pousser la curiosité jusqu'à le lire. Aujourd'hui publié par les éditions Asphalte dont le bon goût n'est plus à démontrer (rappelons qu'elles ont notamment publié Shangrila, de Malcolm Knox), voilà l'occasion pour nous de faire enfin connaissance avec Lorenzo Lunar.

On peut dire que Lunar a mis dans La vie est un tango l'essence du roman noir en y ajoutant un volume de calambuco, cet alcool de canne de mauvaise qualité que se partagent les ivrognes. Suivre les pérégrinations de Léo Martin, ça n'est pas tant entrer dans un roman à énigme, même si cette histoire de trafic de lunettes de soleil titille notre curiosité, que dans un roman social à travers la vie quotidienne d'un quartier pauvre d'une ville cubaine. C'est le portrait d'une Cuba loin des vitrines du régime communiste comme de celles des tour-opérateurs. Une Cuba rationnée, exsangue, où les coupures d'électricités sont quotidiennes, où la vie s'organise autour de la débrouille, des petits trafics, mais où, aussi, la violence peut faire rage et où tous les malfaiteurs ne sont pas dans des centres de rééducation. le quartier de Léo Martin est un condensé de tout cela, avec une police qui ferme les yeux pour permettre simplement aux habitants de vivre mais aussi parce que mettre à jour trop d'actes contre-révolutionnaires reviendrait à remettre en cause l'efficacité du régime en place. Une schizophrénie dont Léo Martin et ses collègues s'accommodent, mais jusqu'à quel point ? C'est bien là tout le propos de la vie est un tango et de la réflexion d'un Léo dont la frustration le pousserait presque à jalouser les oiseaux : « Je sens quelque chose sur mon épaule, suivi d'une sensation d'humidité. Une tache, jaune brun, confirme ce que je craignais : une chiure de volatile sur mon uniforme. Les oiseaux du parc Vidal peuvent se payer le luxe de ne respecter ni les uniformes, ni les grades militaires, ni les positions sociales, ni les principes, ni les idéologies, ni même leurs mères. Ils chient placidement, où bon leur chante. »

Si Lunar aime évidemment son personnage principal et ceux qui évoluent autour de lui, s'il montre une évidente empathie pour ces gens qui, malgré les difficultés du quotidien continuent à s'aimer, à se haïr et à partager quelques verres comme si de rien n'était, il adopte une toutefois assez de recul pour s'exempter de tout sentimentalisme malvenu, ainsi que le souligne Yann le Tumelin à propos de Boléro noir à Santa Clara sur le blog Moisson Noire.

On découvre là un auteur à la plume élégante et piquante, des personnages rendus attachant par leurs contradictions, leurs espoirs déçus ou leurs actes décevants, et derrière tout ça cette musique de la vie qui vous met en joie tout en vous serrant le coeur.

Lorenzo Lunar, La vie est un tango (La vida es un tango, 2005), Asphalte, 2013. Traduit par Morgane le Roy

Parution le 6 juin 2013.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Commenter  J’apprécie          120
Santa Clara, à Cuba, dans le quartier d'El Condado, nous faisons la connaissance de Léo Martin, le commissaire du quartier qui a grandi dans ce quartier et qui y est revenu après un séjour dans l'armée, à la capitale.

Il s'occupe souvent de petits faits de rien du tout, de querelles de voisinage. N'oublions pas que nous sommes à Cuba et qu'à Cuba, la drogue n'existe pas ! Non, ne dites rien, il en va de votre vie. Il n'y a pas de drogue à Cuba, ni à Santa Clara, point barre.

Pourtant, nous allons avoir un meurtre, un trafic de lunettes de soleil, un autre meurtre… Hé oh, pas moyen de boire son p'tit café du matin tranquille, ici !

Léo va commencer son enquête, mais puisqu'il est du côté des flics, les gens ont moins tendance à lui causer. La solution ? Écouter Radio Ragots et tendre l'oreille à toutes les rumeurs qui bruissent dans le quartier, dans la ville, et on en entend, des rumeurs !

Dans ce petit roman noir, le quartier tient une place importante et l'auteur en parle avec poésie, le comparant à un monstre tentaculaire qui fait bouger les têtes des gens, les éloigne, les ramène… Et j'aime comment l'auteur parle de ce quartier, car il est tout sauf ennuyeux comme d'autres romans lu juste avant…

Le Cuba que nous trouvons dans ces pages n'est pas celui du Routard et encore moins celui de l'agence de voyage du coin ! Les touristes qui visitent le pays ne vont sans doute jamais voir la misère de certains quartiers où règnent la pauvreté, le chômage et les coupures d'électricité !

L'auteur a une technique bien à lui lorsqu'un nouveau personnage apparaît dans son récit : hop, il fait une petite digression et nous livre le C.V de cette personne, avec ses hauts faits de vie, tout en profitant aussi pour décrire la vie à Cuba.

J'avais déjà découvert sa technique dans un autre de ses romans. Ça surprend au début et puis, on entre dans ce nouveau récit facilement et c'est quand il faut en sortir que l'on fait "oh, déjà fini".

Sans être un page-turner, ce roman noir se lit assez vite, hélas, et c'est avec regret que l'on quitte le quartier et ses habitants hauts-en-couleurs.

C'est un roman noir qui parle de la vie réelle, avec lyrisme, poésie, même si c'est de la poésie cynique bourré de sarcasmes à l'encontre du pouvoir régnant. C'est sordide, mais on en redemande.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          160


critiques presse (1)
Bibliobs
07 juin 2013
Le polar et le jazz forment un couple bien connu. Mais le tango? Le voilà au coeur d'un excellent polar signé Lorenzo Lunar. Christophe Dupuis, invité de BibliObs, le recommande chaudement
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
C'est dimanche et c'est l'heure de l'angoisse.
C'est dimanche et je dois avoir une sacrée sale gueule, adossé à ce fût de bière.
Putain. C'est dimanche.
Il fait chaud. Je défais le dernier bouton de la veste de mon uniforme. Merde au règlement. C'est dimanche !
Les gens passent et me saluent, des pichets remplis de bière fraîche et mousseuse à la main. Torture chinoise. Ils trinquent à ma santé.
Et moi, avec ma tête d'angoissé, la gorge sèche, je tente de sourire et je dis : « Merci, je peux pas, pas maintenant. »
J'ai envie de chialer, de tout envoyer chier, envoyer chier le jour où je suis entré dans la police, envoyer chier le jour où j'ai accepté ce poste de commissaire du quartier où je vis, du quartier où je suis né.
Il fait une chaleur à te dessécher les couilles, et je les envie. Me baigner dans cette bière tant convoitée, bien fraîche, bien mousseuse... Et qui pour l'instant m'est interdite.
Il fait chaud et j'ai envie que ça se termine. Il doit bien rester encore deux heures avant que le fût soit complètement éclusé.
Il fait chaud et je demande à Dieu que, s'il vous plaît, il ne se passe rien, que tout reste calme, que personne ne vienne raconter à Franck le Porc que sa femme le trompe.
Que Lobo ne s'envoie pas un pétard de marijuana et ne se défoule pas sur le premier clampin venu.
Que Gordillo paye les vingt pesos qu'il doit à Felipe le Gros Cul...
Qu'il ne se passe rien, bordel.
C'est dimanche, je crève de soif, de chaud, j'ai une sale gueule et j'ai envie de tout envoyer chier, et de préférence le jour où je suis entré dans la police.
Commenter  J’apprécie          111
Être flic, ce n’est pas une sinécure. En particulier si on aspire à être à la fois « homme » et flic. Quand je parle d’ « homme », je veux dire dans le sens le plus large du terme. Le sens qu’on lui donne ici, dans le quartier.
Et dans le quartier, pour entrer dans la catégorie des hommes, on ne dit pas « moi, je suis un vrai », ni « des types comme moi, y’en a pas dix »… Non, rien du style. On dit tout simplement « je suis un homme », et ce statut-là, le garder, c’est chaud, mais c’est vital.
Tout un métier, d’être un homme dans le quartier. Un métier qui, comme le disait le vieux Cundo, s’apprend à « l’école de la vie », à « l’université de la rue ». Au comptoir, verre après verre, sur un fond musical qui raconte des histoires, en compagnie de lèvres qui mentent lorsqu’elles embrassent…
Commenter  J’apprécie          101
Il est trois heures de l'après-midi, Mayita me passe sous le nez.
Mayita, ses yeux verts, ses cheveux blonds, moulée dans une robe en lycra au bord de l'écartèlement.
Mayita, qui sent le parfum à la violette, le shampoing à la fraise et le savon à la pêche.
Mayita, une mangue mûre. Mûre à point, du haut de ses trente ans, avec sa petite gueule de fripouille.
Mayita, qui sait comment onduler du cul quand elle me passe sous le nez.
Elle me regarde et me fait un clin d'œil, de ses yeux verts, de sa petite bouche maquillée, de ses dents blanches. Son sourire canaille, sa petite gueule de pute, tout son corps de femelle appétissante... de fruit appétissant... de pute... de fruit... de fille de pute...
Je suis en pleine hallucination.
Putain de chaleur, à te dessécher les couilles.
Commenter  J’apprécie          101
C’est dimanche, aujourd’hui.
C’est dimanche, mais il n’y aura pas de fût de bière.
Les gens du quartier s’en sont plaints aux délégués du parti populaire mais ces derniers ont répondu que, d’après le planning de distribution de bière, leur zone n’était pas au programme ce dimanche-là.
Les gens protestent depuis hier, ils ne se sont pas encore résignés. Mais moi, je suis heureux.
On est dimanche et je me lève quand je veux.
Un dimanche où même si je ne sens pas l’odeur de beignets et de chocolat chaud de mes souvenirs, je me sens bien quand Fela m’apporte le café au lit.
Commenter  J’apprécie          131
ON EST SUR LA BONNE VOIE.


La gare, elle te fout les boules.

C’est une superbe construction du milieu du XIXe siècle. L’un des nombreux bâtiments construits grâce aux dons de Marta Abreu, la bienfaitrice de la ville. L’un des rares encore animés dans cette ville, et qui se desquame comme un vieux lépreux.

Face à la gare, un parc au milieu duquel trône un obélisque décapité par la furie populaire des premiers jours de la Révolution.
Dans la gare, les gens s’entassent, patients, dans l’attente du train qui les conduira à destination.

Ceux qui sont à l’intérieur ont gagné ce droit-là : après plusieurs jours sur liste d’attente ou grâce à une réservation faite au minimum un mois à l’avance, et pour laquelle ils ont aussi dû faire une queue de plusieurs jours. À leur poste, de huit heures du matin à huit heures du soir.

Le parc est également investi par des voyageurs et leurs valises, cartons et autres bagages. Ceux-là viennent pour s’inscrire sur la liste d’attente. Beaucoup vont ainsi de gare en gare, d’ouest en est, et inversement. Les bancs en marbre du parc se font lits de fortune, à ce point convoités que pour en profiter, la seule solution, c’est de faire le siège, et d’attendre, très longtemps.

Dans le parc traînent aussi de furtifs marchands ambulants. Pizzas et hamburgers à des prix qui ne sont mêmes plus scandaleux mais aberrants, puisqu’il est ici normal de payer dix fois plus qu’avant, avant le début de la crise.

Sans oublier les vendeurs de places à la sauvette. Ceux qui consacrent leur temps à faire la queue, nuit après nuit, pour acheter les trois billets auxquels a droit tout bon citoyen, et les revendre le triple le jour venu. Ou encore ceux qui font la queue pour être sur la liste d’attente et vendent leur tour.

Ce soir, les trains vont vers l’est … Les chemins de fer, c’est comme les coupures de courant, un jour ils vont vers le levant, le suivant vers le couchant, le troisième vers La Havane, et on recommence. Sans oublier les jours où il n’y en pas, bien sûr.

Le train de Holguín doit passer vers trois heures du matin, mais il a trois heures de retard. Celui de Santiago de Cuba devait passer à dix-huit heures, mais il a huit heures de retard. Il devrait arriver d’ici une demi-heure.
(...)
C’est dimanche, aujourd’hui.
C’est dimanche, mais il n’y aura pas de fût de bière.
Les gens du quartier s’en sont plaints aux délégués du parti populaire mais ces derniers ont répondu que, d’après le planning de distribution de bière, leur zone n’était pas au programme ce dimanche-là.




.
Commenter  J’apprécie          11

Video de Lorenzo Lunar (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lorenzo Lunar
Quand Lorenzo Lunar pousse la chansonnette Boléro noir, la Vie est un tango, Lorenzo Lunar doit aimer la musique. Deux de ses romans au moins y font référence. L'écrivain Cubain, invité tout le week-end au festival Noir sur la ville à Lamballe est même allé jusqu'à pousser la chansonnette samedi après-midi, apportant un peu de soleil au dessus de Lamballe. Les images de Lionel Samson. Plus d'infos sur www.letelegramme.fr
autres livres classés : littérature cubaineVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (82) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2873 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}