Babylon's burning

En général, je n'aime pas abandonner un livre. Mais là, je n'ai pas pu faire autrement. Quand sur un bouquin de plus de 1000 pages, on peine au bout de 200, il y a un gros problème... Au départ, j'ai essayé, je me forçais à lire 2 ou 3 pages chaque soir puis les soirs où je le prenais se sont espacés, de plus en plus. Finalement, cela doit faire 2 mois que je ne l'ai pas ouvert. Autant laisser tomber.

Ce livre avait pourtant de quoi me plaire. le sujet est intéressant : retracer l'histoire du mouvement punk, ses précurseurs, sa naissance, son évolution, son influence. le punk est un mouvement très intéressant, il ne s'agit pas que de musique sauvage, il s'agit d'un mouvement global qui n'attend pas qu'on lui donne le droit, qui le prend. C'est un mouvement qui en dit long sur une époque charnière : le punk vient après la désillusion hippie et avant la renonciation yuppie. La génération punk est celle de la colère, les punks ne sont pas porteurs d'espoir comme la génération flower power et les punks crachent sur la société de consommation qui se profile. Alors ils s'emparent d'instruments et jouent vite et fort, gueulent dans des micros, font eux-mêmes leurs flyers... Quelle créativité ! Quelle liberté !Certains font le raccourci de dire que c'est la génération "no future". Quelle erreur ! Ce "no future" des Sex pistols ne s'adressait pas aux punks mais s'adressait à la reine d'Angleterre (en gros ils disent que la monarchie a "no future"). Je ne vois pas les punks comme des nihilistes mais comme des rebelles qui voulaient réveiller les gens. Et pour ça quoi de mieux que la colère ? D'ailleurs dans une fameuse interview télé John Lydon, alors qu'il était encore Johnny Rotten, avait déclaré que les Sex pistols ne faisaient pas vraiment de musique, qu'ils faisaient plus dans le chaos.

Bref, je trouve ce mouvement passionnant et cet ouvrage aurait dû m'intéresser. Comment un livre sur un sujet comme ça peut-il être aussi chiant ?! L'auteur veut être exhaustif et du coup devient profondément ennuyeux. L'auteur rentre trop dans des détails inintéressants. Jour précis de sortie d'un single, jour précis de tous les concerts de tel ou tel groupe... L'auteur aime beaucoup dire quand les choses se sont passées. Limite s'il ne nous dit pas à quelle heure le groupe rentre en studio...
Insupportable !

Voilà pourquoi j'ai abandonné cet ouvrage qui avait tout pour me plaire. Je pense que l'autobiographie de John Lydon doit être bien plus passionnante (même si moins objective).