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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est ma deuxième incursion dans l'univers de Tony Hillerman, je retrouve avec plaisir Joe Leaphorn, le policier navajo à la philosophie si particulière.
Plus que jamais, la notion de polar ethnologique est justifiée, sans aller jusqu'à dire que l'enquête passe au second plan, on verra que le mode de pensée et la philosophie navajo et zuni vont être omniprésents, la religion aussi, ainsi que les rites qui revêtent une importance cruciale.
Bien que l'intrigue soit solide et bien amenée, l'enquête va prendre son temps puisqu'elle nous fera visiter un chantier de fouille archéologique et rencontrer un archéologue passionné, nous en apprendrons beaucoup sur "l'homme de Folsom", l'ancêtre de tous les indiens.
Nous rendrons visite à une communauté de hippies, pas si cool que ça...
Nous rencontrerons également de nombreux acteurs de la société navajo et zuni et leur mode de communication si particulier, assez zen d'une certaine façon.
L'histoire débute avec la disparition de deux jeunes indiens, un zuni et un navajo, l'un deux devait participer à un rite très important dans la religion zuni en tant que "dieu du feu". Sa bicyclette sera retrouvée à côté d'une grande trace de sang, l'inquiétude grandit et Joe Leaphorn avec différents policiers participe à l'enquête qui s'annonce compliquée.
Compliquée car les sociétés navajo et zuni se révèlent secrètes et peu communicatives, particularités qui vont donner beaucoup de fil à retordre à Joe Leaphorn, pourtant lui-même navajo et initié aux moeurs locales.
J'ai pris énormément de plaisir à cette lecture, d'autant que le scénario est vraiment bon, notre enquêteur est de plus très humain, ce que j'apprécie. Ici rien de speed, on a l'impression de retrouver un peu l'inspecteur Colombo si je peux me permettre la comparaison.
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Les enquêtes de Tony Hillerman sont bien ficelées, d'une trame assez classique. Mais ce qui fait leur intérêt majeur, c'est qu'elles ont aussi une dimension ethnologique, permettant de découvrir la culture des peuples indiens présents au Nouveau-Mexique, navajo, hopie, zuñie, notamment, avec, dans le décor, les mystères anasazis.

Les cérémonies et les coutumes de ces peuples sont fortement présentes et détaillées, en insistant notamment sur la dimension orale de leur culture, sur la place du chant dans les cérémonies, sur la façon dont la mort est perçue. Naturellement, les ravages liées à l'alcool, dans les populations parquées dans des zones « réservées » sont abordés, ainsi que les problèmes récurrents liés à l'intérêt porté par les entreprises aux réserves présentes dans certains sous-sols. On y retrouve également la dimension sacrée donnée par ces peuples aux montagnes, et on y découvre (en tout cas, ce fut mon cas) les « peintures » de sable, acte chamanique sacré destiné à obtenir une guérison. Cette dimension anthropologique, on peut la retrouver, pour les peuples crow et cheyenne, chez Craig Johnson, dans sa série mettant en scène le shérif Walt Longmire.

Les enquêtes de Tony Hillerman ne sont jamais menées tambour battant. Il faut savoir attendre, faire preuve de patience, et, surtout, accepter de se plier à des traditions qui nous sont inconnues. Comme le montre la citation donnée au début de cette chronique, il faut savoir décrypter, par delà l'agitation du monde, les vrais ressorts de l'existence… comme les mouvements des bousiers ! Mais le jeu en vaut vraiment la chandelle.

Alors, si vous voulez en découvrir davantage sur les amérindiens – j'avoue, mes uniques connaissances venaient, avant de lire Hillerman, de westerns dont la précision ethnologique est, pour le dire gentiment, inégale -, pas d'hésitation : rendez-vous dans votre librairie préférée, rayon des policiers, et demandez Là où dansent les morts (et Little Bird, de Craig Johnson, rappel) !
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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J'ai relu ce polar qui m'avait enthousiasmé il y a une vingtaine d'années car je me suis remis au polar ethnologique.

Je pense que cela ne plaira peut-être pas au lecteur de 2020 car ce n'est pas un livre rempli d'hémoglobine et ce n'est pas un inspecteur qui traîne sa névrose, ses états d'âme au fil des pages.
C'est un flic navajo qui mène son enquête pas à pas, très observateur car chaque chose doit avoir sa place et si ce n'est pas le cas il y a anguille sous roche. le scénario est très bien construit et la fin inattendue. Il y a une certaine lenteur mais cela fait partie de l'ambiance surtout avec ces magnifiques paysages qui invitent à la méditation et approfondir ses connaissances sur les coutumes des Navajos et des Zunis. Un bon vieux polar qui m'a fait passer un agréable moment.
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Dans le cadre d'une opération "Pioche PAL" sur facebook, je devais choisir un livre à lire dans une liste proposée par un binôme et réciproquement. Ce livre dormait depuis vingt dans ma bibliothèque car je n'arrivais pas à comprendre le premier chapitre.

Je sais qu'après avoir lu "Là où dansent les morts" je lirai d'autres romans de Tony Hillerman car j'ai très envie de suivre l'évolution de Joe Leaphorn, un policier navajo aussi cérébral qu'intuitif.

Elucider le meurtre d'un enfant, retrouver la trace d'un autre (son meilleur ami) puis trouver le meurtrier du père du second, voilà ce qui attend Joe Leaphorn. le jeu de pistes commence : il y a une communauté hippie et des archéologues. Ajouter à cela la visite surprise du FBI et d'un agent des stups, autant dire que le bureau des affaires indiennes n'en demandait pas autant.

Lire ce livre, c'est aussi aller à la découverte d'un monde aux tribus rivales, aux moeurs différentes, aux coutumes variées et aux conceptions de la vie et de la mort totalement opposées. Il y a aussi cet environnement qui est une composante essentielle du monde indien. Et n'oublions pas le rapport complexe aux blancs.

Tony Hillerman connaît cet univers. Il ne se contente pas de le décrire mais de l'intégrer dans une intrigue serrée, rigoureuse et captivante.
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J'ai découvert l'univers de Tony Hillerman à l'adolescence avec le titre le vent sombre, dont je crois a été tiré un film.
Là où dansent les morts est le second tome de la trilogie consacré au lieutenant de police Joe Leaphorn de la tribu Navajo. Ce titre a obtenu le prix Edgar-Allan-Poe en 1974 et le Grand prix de littérature policière du meilleur roman étranger en 1987.
Là où dansent les morts ou Kothluwalawa est situé à l'ouest de la réserve.
L'unité de temps est la semaine. Les évènements se déroulent au début des années 70, entre le 30 novembre et le 7 décembre, quelques jours avant et pendant les grandes cérémonies de Shalako chez les Zunis.
Deux adolescents, deux amis de groupes ethniques différents disparaissent dans le désert. On pourrait penser qu'un désert est vide. Que nenni. On y rencontre Ted Isaacs, étudiant et son directeur de thèse sur un site de fouille archéologique à la découverte de chasseurs de Folsom et des hippies squattant de vieux hogans. Pasquaanti recherche Ernesto de la tribu Zuni. Il était Shulawitsi, le Petit Dieu du Feu, membre du Conseil des Dieux et Représentant du Soleil. Leaphorn recherche, quant à lui, Georges Bowlegs de la tribu Navajo. Il voulait devenir Zuni, être initié. Est-ce parce que les deux adolescents ont profané un interdit créant une brèche dans l'harmonie des choses qu'ils ont disparu ?
Le corps d'Ernesto Cata est rapidement exhumé. La veille, Leaphorn a découvert le cadavre du père de Georges. Georges aurait-il tué son ami puis son père ? Quel est le mobile ? Les choses sont plus complexes. Surtout quand les stups s'invitent dans l'enquête. le désert est un site privilégié pour la circulation de la drogue.
Les paysages sont grandioses. Corn Moutain se dresse au-dessus de la vallée, avec ses falaises déchiquetées. Quelques genévriers abritent une faune sauvage clairsemée. Leaphorn arpentera ce désert blanc et rouge suivant les traces du jeune indien, interrogeant un missionnaire franciscain qui connaissait bien le garçon.
Tony Hillerman est un conteur. Il peint deux communautés qui se tolèrent dans un monde à réinventer. Ils ont été dépouillés de leur territoire et parqués dans des réserves. L'alcoolisme y fait des ravages. Ce sont deux communautés fières de leur patrimoine culturel et spirituel. Fascinant.
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C'est le premier Tony Hillerman que j'ai lu, celui qui m'a donné envie de lire les autres.
Deux jeunes adolescents, l'un est Zuni, l'autre Navajo....deux peuples qui ne s'apprécient guère ou même pas du tout, mais ces deux jeunes sont amis...
Un jour ils disparaissent tous les deux...On découvre vite qu' Ernesto a été tué mais où est George, qui semble-t-il est parti chercher l'endroit "où dansent les morts" ?
C'est Leaphorn qui mène l'enquête...Policier Navajo dans une réserve Zuni...On commence à mieux le connaître et à comprendre sa façon de fonctionner...chercher des liens logiques, chaque cause menant à chaque effet, pour recréer une harmonie, au moins intellectuelle là où des meurtres l'ont rompue..;
Et de l'harmonie, il n'y en a pas beaucoup, Deux peuples qui ne s'aiment pas, une communauté hippie qui ne connait rien aux lois de l'élevage, dont le troupeau reste misérable et qui pollue ses propres points d'eau (mais peut être ont-ils d'autres activités ?) et un chantier de fouilles archéologiques où on pense que ce qu'on va trouver va révolutionner complètement la connaissance de l'homme de Folsom...
Quelle est la place de ces deux adolescents au milieu de tout ça ? Pourquoi Ernesto devait il mourir ? Et Georges ?
Avec une petite carte et le glossaire de la fin du Livre on se déplace parfaitement dans ces lieux et civilisations inconnues et je crois qu'il faut rendre hommage à la traduction qui est excellente, ce qui est loin d'être toujours le cas.
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Mes goûts sont très restreints en matière de polars, un genre littéraire que je ne goûte que fort peu. Je fais une exception cependant pour ceux de Fred Vargas, les polars historiques de Philipp Kerr et bien sûr, les ethniques de Tony Hillerman.

J'ai retrouvé avec plaisir Joe Leaphorn pour une enquête au goût bien amer. Cette fois, un meurtre est commis en terre Zuni, mais le principal suspect est Navajo, c'est donc Leaphorn qui est chargé de le retrouver.

Comme d'habitude, Hillerman n'a pas son pareil pour dépayser le lecteur : les paysages, le territoire Zuni dévoilent leur beauté sous la plume conquise de l'auteur.

Et puis c'est l'occasion d'en apprendre énormément sur les rites religieux et la culture Zuni, réellement passionnants.

Hillerman ne se prive pas d'écorcher sévèrement le monde de l'anthropologie et les communautés hippies en prennent aussi pour leur grade. Tous ces gens vivent le plus souvent aux dépens des communautés indiennes, ça finit par être agaçant...

J'ai particulièrement aimé la fin, qui console un peu de ces affreux meurtres, mais l'ensemble du roman m'a vraiment plu. Tony Hillerman, c'est toujours une valeur sûre.

Traduction de Pierre et Danièle Bondil.

Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Plus d'un an entre le premier tome de Hillerman et ce deuxième tome, Dance Hall of the Dead, dérogeant ainsi à mon habitude terriblement chronophage de dévorer au moins quelques tomes consécutifs d'une séries en quelques jours. Je ne comprend pas ce qui s'est passé. Il semble cependant que ce soit une habitude à prendre: patience, pas de lassitude trop rapide, et un peu de place pour d'autres livres qui m'attendent (patiemment?) depuis des lustres.

Revenons en à nos bouquins.
Dans Dance Hall of the Dead, on retrouve des thèmes et particularités du premier tome avec plaisir. Leaphorn, personnage principal mais pas central, très particulier, lent, têtu, dont la pensée organisée et claire contraste avec le manque de logique et de sens des événements (meurtre d'un adolescent zuñi) et de l'homme blanc (comme il le remarque à plusieurs reprises), notamment. Je trouve très appréciable une intrigue qui ne se trouve pas constamment ponctuée des détails inutiles de la vie du héros. Ici, on ne trouve que quelques détails importants, liés aux éléments de l'intrigue: ancêtres de Leaphorn en lien avec les Navajos et les Zuñis face à l'exil imposé vers les réserves. Savoirs sur les diverses cultures amérindiennes... voilà. Pas besoin de plus pour que le personnage prenne vie.
Les plus grand plaisirs à la lectures se trouvent dans le jeu de piste entre communauté hippie parasite, fouille archéologique et deux cultures amérindiennes.
Justement, après un premier tome sur les Navajos, on voit ici les Zuñis, rites & mythes et leur perpétuation millénaire. Également quelques remarques où certains protagonistes prennent bien soin de distinguer Navajos et Zuñis, bien sûr différents, mais d'un point de vue mystique et social, les mettant sur des niveaux complètement différents... intéressant.

Ah et aussi, ce qui me fait généralement halluciner dans des articles ou ouvrages de non-fiction, et que l'on retrouve un peu ici, le nombre d'agence gouvernementales de police et autres et leurs juridictions: Bureau of Indian Affairs Police, différents représentants des différentes réserves (ici Navajo et Zuñi), Bureau du Sheriff du county, FBI, sans compter les narcotiques, et que sais-je. Chaos et organisation à la fois très bien écrit et caricaturé à travers les yeux de Leaphorn.

Et évidemment, le plaisir de l'environnement qui prend vie sous la plume de Hillerman, qu'il soit paysage naturel ou urbain (Zuñis) ou encore rituel et mystique.

Une lecture presque trop rapide, mais qui se termine agréablement sans trop se soucier d'un dénouement dans les règles. On a les détails, mais à quoi bon tout clore. Leaphorn désabusé. Fin plus ou moins ouverte. Aaaah!
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A l'ouest de la réserve indienne Navajo, se trouve un endroit appelé le Kothluwalawa, c'est...

"Là où dansent les morts" de Tony Hillerman a été publié en 1973 aux Etats-Unis. Ce livre est la seconde enquête du policier Navajo, Joe Leaphorn.

Cata Ernesto, un jeune indien Zuni, est le Dieu du feu. Bientôt, il devra danser plusieurs nuits lorsque viendra le Shalako. Pour cela, il s'entraîne dur et court dans la mesa. Après s'être octroyé un temps de repos dans la lueur du soleil couchant, il repart en trottinant rejoindre son ami George Bowgles, un jeune indien Navajo qui traîne une réputation de fou. Cata doit aller récupérer sa bicyclette qu'il lui a prêtée. Mais lorsqu'il arrive au rendez-vous, ce n'est pas George qui vient à sa rencontre, c'est un Salamobia, un être visible que par les membres de la Fraternité des Sorciers, ou par ceux qui vont mourir...

Le lendemain, Joe Leaphorn se voit confier la recherche de George Bowgles. Celui-ci, comme Cata, a disparu, seule une mare de sang règne là où aurait dû se trouver le vélo. Quand le corps du jeune Zuni est retrouvé la tête à moitié coupée, tout porte à croire que George est le coupable. Mais le policier Navajo qui interroge l'entourage du fugitif, comprend que ce dernier a peur, non pas de la police, mais du Kachina. Commence alors pour Leaphorn une course contre la montre, car George est en danger. Sa quête va le mener vers un duo d'anthropologues, puis vers une communauté de hippies...

C'est un nouveau plongeon dans la culture amérindienne, en particulier celle des Zuni, une communauté vivant entourée de Navajos, pour lesquels elle a du mépris.
Contrairement au premier volet de la trilogie, La voie de l'ennemi, l'intrigue policière est mieux construite et plus viable. Joe Leaphorn devient le personnage central. On découvre un policier pragmatique, réfléchi, qui doit démêler une enquête à travers les us et coutumes, afin d'aboutir à un dénouement rationnel.
Mais la qualité de ce livre est surtout la narration. L'auteur nous décrit avec exactitude les paysages et l'action, et nous immerge dans l'univers amérindiens, sans nous perdre au travers des différents termes propres à la culture Zuni.
YB.
Lien : http://dunoirdupolar.blogspo..
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Dans ce roman policier, les grands espaces, les sociétés Navajo et Zuni ainsi que certaines de leurs traditions sont mis à l'honneur.
On y suit les pas d'un enquêteur Navajo à la recherche de l'un des siens à la suite de la disparition suspecte d'un jeune Zuni. L'intrigue proposée est assez simple, mais celle-ci est bien amenée.
Dans ce roman l'auteur prend son temps, son temps pour nous présenter un autre regard sur le monde, une autre façon de penser, de vivre. Lui-même n'est pas d'origine amérindienne, mais on sent dans ce roman sa grande connaissance et le respect qu'il porte à ces cultures qu'il nous fait effleurer.
Il n'idéalise pas pour autant les choses et nous laisse entrevoir la situation tendue entre les tribus, les relations de celles-ci avec les autorités fédérales ou encore les travers de la société américaine des années 70.
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