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4,03

sur 3452 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce roman a tout d'un « best-seller » : une intrigue simple et prévisible, un suspens quasi nul, des personnages manichéens : soit gentils et serviables soit méchants et égocentriques, des femmes très belles, aux « immenses yeux en amande, à la chevelure noire et brillante descendant jusqu'à la taille », une bonne dose de malheur pour faire pleurer le lecteur, des histoires d'amour contrariées, une écriture facile, sans relief...Vous aurez compris : je n'aime pas les best-sellers, déjà le mot en lui-même...

Mais je confesse que j'ai été quand même intéressée par ce contexte que je ne connaissais pas : la Crète de 1939 à 1958, et la léproserie de l'île de Spinalonga, où étaient relégués les lépreux afin d'éviter toute contamination. C'est en fait cette description de leur vie qui m'a fait continuer la lecture, sinon, j'aurais abandonné.

Alors, reprenons par le début :
Alexis, une jeune fille anglaise, part en vacances en Crète avec son fiancé afin de dénouer des secrets de famille ; en effet, sa mère, une Crétoise énigmatique et froide, ne lui a jamais parlé de sa jeunesse ni même de ses parents. Arrivée là-bas, elle laisse son fiancé à La Canée et se rend à Plaka, à quelques centaines de kilomètres, village d'enfance de sa mère. Là, elle y rencontre la meilleure amie de sa maman qui lui raconte l'histoire familiale : son arrière-grand-mère, Eleni, a contracté la lèpre et a dû vivre – et mourir - sur l'île de Spinalonga, en abandonnant son mari et ses deux filles à leur destin. Destin mouvementé, certes, mais prévisible, comme je l'ai dit plus haut, vu le caractère de l'une et l'autre des filles.

Les secrets de famille sont donc très vite éventés ; les descriptions de la vie sur Spinalonga, quoique instructives, sont néanmoins toujours les mêmes. On y apprend que l'île a été aménagée par les lépreux et est devenue une sorte de beau petit village, avec boulangerie, école, balcons fleuris, sans omettre l'hôpital, évidemment, qui se modernisera au fil du temps, grâce notamment à l'arrivée d'Athéniens instruits, en 1939. La vie des habitants est rythmée par les décès, mais malgré les descriptions des pauvres estropiés, je n'ai pu ressentir de la compassion, à cause de la forme de la narration qui ne permet pas de s'identifier à qui que ce soit. La recherche médicale y est très présente, et nous assistons à l'administration du remède quasi miraculeux qui aura comme conséquence la fermeture de l'île en 1958 (je précise qu'en ce qui concerne le contexte spatio-temporel, rien n'a été inventé, tout est donc réel).

6/10 donc pour ce roman qui a réussi à capter mon attention tout en provoquant chez moi maints sourires moqueurs, surtout dans la partie qui se déroule de nos jours, à cause de la multitude de clichés, et beaucoup de soupirs agacés.
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Instructive et singulière, c'est l'histoire authentique d'une île crétoise devenue à la fois ghetto, léproserie et microsociété durant toute la première moitié du vingtième siècle (après J-C).

Attachante et plutôt addictive, c'est la saga d'une famille modeste marquée par le destin et la maladie.

C'est enfin, et malheureusement, une narration conventionnelle assortie d'une traduction désespérément médiocre.

Or donc, si tu n'es pas trop regardant(e) quant au style, tu pourras toujours, comme je viens de le faire, emporter ce gentil roman lors d'un prochain voyage au pays des oliviers, histoire de peaufiner l'immersion.

L'île des oubliés n'en reste pas moins une preuve supplémentaire – pour qui en douterait encore – que succès commercial n'est pas forcément synonyme de chef d'oeuvre littéraire.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Ce roman avait tout pour me plaire. L'histoire d'une famille, les Petrakis, dont deux membres vont être atteints de cette terrible maladie qu'est la lèpre. Tout d'abord Eleni Petrakis dont le mari, Giorgis, pêcheur, assure la navette entre Plaka et l'île de Spinalonga qui accueille toutes les personnes atteintes de la lèpre.

Eleni est institutrice, passionnée par son métier, son mariage est heureux, elle a eu deux enfants : Anna et Maria. Un jour, Giorgis est contraint de l'emmener à la léproserie avec un enfant, Dimitri dont les parents ont caché longtemps la maladie. Sur la rive, une femme Savina Angelopoulos, sa meilleure amie regarde la barque s'éloigner ; à côté d'elle sa fille Fotini, la meilleure amie de Maria.

On va suivre les péripéties de leur installation sur l'île, la lutte contre la maladie les différentes formes que celle-ci peut prendre, le destin qui s'acharne… bref, ce qui aurait pu être une belle histoire s'enfonce de le pathos et rien ne nous est épargné pour faire pleurer dans les chaumières : les destins qui se ressemblent, se répètent, les personnalités un peu trop caricaturales. Anna qui se comporte comme une princesse trop gâtée, insolente, égocentrique à fond, qui laisse toutes les corvées à sa petite soeur Maria, la presque « Sainte » et devinez qui sera la deuxième victime innocente de la Lèpre ?

le beau mariage d'Anna (traduction : elle épouse un homme très riche alors qu'elle n'a pas de dot) … qui entre dans une famille prestigieuse les Vandoulakis, (on a compris que prestigieux voulait dire riche, et au cas où l'on n'ait pas très bien saisi, l'auteure nous le rappellera à moult reprises) ce qui leur donne le droit d'être méprisants et arrogants. Dans ce roman, les protagonistes sont ou très gentils ou très méchants, il n'y a pas juste milieu, donc caricaturaux à l'extrême.

Il y a des personnages attachants dans ce roman, avec bien sûr Maria qu'on adore (en fait qu'on aimerait adorer) avec la même énergie qu'on déteste Anna, Giorgis qui affronte la vie malgré les coups du sort, résigné par avance, Fotini et sa famille, les médecins qui font ce qui peuvent mais essaient de soulager et de comprendre cette maladie terrible.

Comme l'histoire de la famille se déroule de 1903 à 1957 environ, on a droit au passage des Nazis, une autre forme de lèpre. J'aurais aimé qu'elle parle plus de la maladie, dont on n'apprend pratiquement rien.

Je ne comprends pas pourquoi l'auteure a rajouté un secret de famille pour la génération suivante car elle n'exploite pas cette idée, et Alexis, avec son problème de couple dérisoire ne parvient pas à émouvoir car, si l'auteure est dithyrambique sur la période antérieure à 1957, l'histoire actuelle qui déclenche l'enquête laisse un sentiment de frustration.

C'est le premier roman de Victoria Hislop que je lis, et j'avoue l'avoir lu très vite (page turner) mais j'ai été très déçue car elle avait un sujet en or et elle en fait une bluette, et je n'ai même pas réussi à éprouver de la compassion, de l'empathie.

Pour moi, c'est de la Chick Lit (Littérature pour poussins) mais qui fait penser davantage aux « feux de l'amour », qu'à une fresque littéraire. Parfois, on a même l'impression que Spinalonga est un paradis… Il y a quand même une chose que l'auteure aborde bien, c'est le rejet, l'intolérance dont les gens sains font preuve à l'égard des personnes malades et qui rappellent les heures sombres du SIDA dans les années quatre-vingt.

Je suis gentille, je lui donne une note pas trop mauvaise, car pour une lecture d'été, avec un cerveau embrumé, on n'a pas besoin de réfléchir, on tourne les pages, mais je ne fais pas partie des lecteurs qui l'ont encensée, ce que j'ai par ailleurs du mal à comprendre. Une alternative aux polars pour les vacances. Et j'ai appris quelques mots de grec… et aussi, les rites crétois, les fêtes, l'importance de la religion et de la tradition, viennent relever un peu.

Note : 6 /10

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Je n'avais encore jamais entendu parler de ce livre ni de son auteure avant qu'une amie ne tarisse d'éloges à l'égard des deux. Ma curiosité attisée, j'ai donc acquis ce livre (en "poche" et d'occasion, histoire de ne pas regretter, au cas où...).

Choisir un livre c'est comme se préparer à une fête. Et, peut-être l'avez-vous déjà remarqué, ce sont souvent les fêtes que l'on attendait le plus (le trop...?) dont on ressort avec un sentiment mitigé. Cela s'est, pour ma part, vérifié avec ce livre.

Une ponctuation souvent approximative, de nombreuses répétitions et une certaine redondance dans les tournures de phrases, les descriptions, le pourquoi des événements, ont quelque peu alourdi la lecture de ce roman.

Je n'ai pas trouvé, dans son écriture, ce petit "truc" qui fait que l'on est embarqué sans réserve dans une histoire. Ce petit plus qui fait toute la différence entre un moment agréable et un moment inoubliable.

Lecture agréable, donc - ne serait-ce que par son histoire intéressante - mais dont l'écriture, de mon point de vue, manque notablement de saveur et de style.
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Connaissez-vous Spinalonga ?
Spinalonga est un îlot rocheux situé à quelques kilomètres de Plaka en Crête.
Et savez-vous ce que fut Spinalonga ?
Ancienne forteresse vénitienne, elle fut l'une des dernières léproseries d'Europe. Plusieurs centaines de lépreux vécurent là de 1903 à 1957, organisés en une véritable communauté que l'on ravitaillait régulièrement en eau et nourriture. Les habitants de Spinalonga percevaient également des cotisations sociales et recevaient des soins médicaux.
Ils vivaient comme tout un chacun, ne serait-ce qu'une fois sur l'île, ils ne pouvaient plus en repartir et ils étaient condamnés à y mourir.

Le roman de Victoria Hislop repose pour une grande partie sur le destin de ces hommes, femmes et enfants, atteints de la lèpre. L'auteure y retrace la vie d'une famille vivant à Plaka, dont la mère, atteinte de cette terrible maladie incurable, sera condamnée à quitter son mari et ses filles pour vivre recluse sur Spinalonga.
Tout l'intérêt du livre tient bien sûr à ce contexte historique et particulier. On y apprend comment les habitants s'organisaient et surtout combien ils étaient courageux face à leur cruel destin. On pourrait penser que Spinalonga s'apparentait à un mouroir mais c'était loin d'être le cas. Véritable village où chacun continuait à exercer une fonction, où l'on continuait à vivre « normalement » en dépit de l'épée de Damoclès brandie au-dessus de leur tête mais surtout en dépit du sentiment d'exclusion et d'abandon. Spinalonga, c'était un peu comme une deuxième vie qui s'offrait à eux. Ainsi convenait-il de voir les choses pour ne pas succomber au désespoir.
Ce roman est également intéressant du point de vue médical et avancées du traitement de la lèpre.
Maladie qui fut longtemps incurable, elle transfigurait les malades les rendant, pour certains, monstrueux aux yeux de tous, ce qui n'arrangeait en rien leur statut de « paria ». Pourtant, cette maladie est fort peu contagieuse mais peu en avaient connaissance et rejetaient les lépreux plus que de raison.


Sur cette toile de fond intéressante, on suit la vie romanesque des filles de cette famille. Ça se lit bien, c'est plaisant mais sans plus. J'ai d'abord eu beaucoup de mal à trouver de l'intérêt aux personnages principaux. Ils ressemblent tous, à s'y méprendre, à des personnages de roman-photo. Ce qui est somme toute un peu étrange vu le contexte. Bien sûr les lépreux échappent à la règle...et encore, une des héroïnes atteinte de la lèpre ne développera que très peu les symptômes de la maladie et préservera sa beauté naturelle...
Quant à l'histoire en elle-même, si on fait abstraction du contexte historique, elle s'apparente aux romans à l'eau de rose. C'est agréable, c'est gentillet mais ça manque de saveur.
Espérons que ce roman ne soit pas relégué au rang des « oubliés » (oui le jeu de mot était facile!) mais rien n'est moins sûr !
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« Ce n'était pas une petite tournée de ravitaillement, mais un aller simple vers une nouvelle vie. Une vie dans une colonie de lépreux. Une vie à Spinalonga. »

Victoria Hislop est une grande amoureuse de la Grèce, et lui a dédié l'essentiel de son oeuvre littéraire. En découvrant l'existence de Spinalonga, un îlot situé en Crête sur lequel furent expulsés les lépreux pendant une bonne partie du XXe siècle, elle imagine un ouvrage au caractère historique autour de ces malades exclus et de leurs familles

Une histoire qui se passe sur l'île de Spinalonga, tout proche du village de Plaka en Crète. Alexis Fielding, une jeune femme de 25 ans profite d'un voyage en Crète pour se rendre là où sa mère, Sophia, est née et a grandi. Elle rencontre Fotini, une amie de sa grand-mère qui lui raconte l'histoire tragique de sa famille. Sophia a toujours caché à sa fille le décès de sa propre grand-mère sur l'île de Spinalonga, jadis colonie de lépreux ainsi que la raison de son exil loin de la Crète.

C'est en me plongeant dans la lecture de ce roman que je découvris l'étrange histoire de l'île de Spinalonga. Un récit qui a pour objectif essentiel de briser l'image repoussante du lépreux défiguré et estropié de ses membres, muni d'une clochette pour alerter la population et de la préserver de la contagion.

L'auteur nous retrace une tout autre réalité ; les gens, atteints de cette maladie infectieuse et exilés sur l'île, vont trouver la vitalité et l'ambition de fonder une communauté et, comme tout bon citoyen, de participer à la vie du village qui se modernise peu à peu….

Certains passages et dialogues manquent de naturel et de relief. Trop de descriptions répétitives sur un rituel d'accueil d'un nouveau pensionnaire, et d'autres peu édifiantes qui cassent la narration et ne parviennent pas à nous transporter aussi profondément dans l'atmosphère crétoise. Autre bémol, la troisième partie qui se traîne sur le romantisme et petits déboires conjugaux peu passionnants des deux tantes d'Alexis Fielding.

Malgré la gravité et le potentiel émotionnel du sujet, le style est un peu plat et se répand parfois dans le mélo…
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Alexis, une jeune femme en quête de ses racines, débarque à Plaka, village natal de sa mère, en Crète. Elle va y rencontrer une femme qui a connu celle-ci autrefois et qui va lui raconter l'histoire de sa famille sur laquelle sa mère a toujours gardé un voile pudique ou honteux peut-être…

En effet, face à Plaka, au milieu des eaux turquoise, se dresse l'île de Spinalonga qui fut la dernière léproserie d'Europe. Cette île d'aspect paradisiaque servit autrefois à parquer les malades de la lèpre, éloignés des regards et de la vindicte populaire. Une double peine en quelque sorte, ajoutant aux souffrances inhérentes à la maladie, la séparation et l'éloignement d'avec les proches.

A travers trois générations de femmes, cette grande fresque familiale nous relate le destin de cette famille, rongée par les secrets, les drames et la maladie. L'amour est aussi de la partie pour le meilleur et parfois pour le pire…

Victoria Hislop aurait pu nous faire sombrer dans le pathos et le mélodrame le plus larmoyant possible mais il n'en est rien. Au contraire son récit ne tire pas sur la corde sensible et s'avère plein d'espoir et de tolérance. On regrettera cependant un ensemble un peu classique et un certain manque de relief pour en faire une histoire vraiment mémorable.

La lecture de Pulchérie Gadmer et sa façon de prononcer les noms et mots grecs apportent dépaysement et couleur à l'ensemble.

Un grand merci à Babelio et Audiolib pour cette découverte.

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Évasion, émotion, suspense : voilà les principaux atouts de L'île des oubliés, premier roman de l'Anglaise Victoria Hislop. Pour découvrir les secrets 
d'une captivante et bouleversante histoire familiale, cap sur une île au large de la Crète qui abrite bien des mystères du passé.

Alexis, jeune femme dynamique et brillante, est assaillie par le doute et l'angoisse quant à son avenir, tant professionnel qu'affectif. Elle s'interroge sur sa vie de femme épanouie, elle sent qu'elle a besoin de faire une pause, de faire le point, de regarder en arrière pour mieux aller de l'avant. Elle éprouve la nécessité de connaître et comprendre son passé familial trouble et secret. Tels seraient les remèdes à son malaise, elle en est de plus en plus convaincue. Car en définitive, il lui faut bien admettre qu'elle ignore tout de l'histoire de sa famille, particulièrement celle de sa propre mère. "Alexis n'avait qu'un seul indice du passé de sa mère : une photo de mariage décolorée […]. Parfois elle interrogeait sa mère sur la belle dame en dentelle et l'homme au visage anguleux. Comment s'appelaient-ils ? Pourquoi avait-il les cheveux gris ? Où se trouvaient-ils à présent ? Sophia lui fournissait des réponses brèves : il s'agissait de sa tante Maria et de son oncle Nikolaos, qui avaient vécu en Crète et y étaient morts. Si ces explications avaient satisfait Alexis à l'époque, aujourd'hui elle avait besoin d'en savoir davantage. " C'est pourquoi, profitant de vacances en Crète avec son petit ami, elle décide de partir visiter le village natal maternel. Curieusement, sa mère l'y encourage et lui remet une lettre à transmettre à une vieille amie qui pourrait l'accueillir et la guider durant son séjour au village. À peine a-t-elle mis le pied sur la terre maternelle, que la mystérieuse île de Spinalonga , au large, l'attire implacablement. Coûte que coûte, Alexis veut s'y rendre et apprend qu' elle fut, entre 1903 et 1957, la principale colonie grecque de lépreux. Peu à peu, elle se forge la conviction que, parmi les reclus de l'île, un ou des membres de sa famille ont vécu et péri. C'est cette sombre, déchirante et violente histoire qu'Alexis veut absolument connaître. Attentive au moindre détail des récits de Fotini Davaras, la vieille amie de sa mère, elle découvre l'enjeu et les multiples protagonistes d'une troublante tragédie. Jusqu'au bout, elle poursuit sa plongée au coeur de terribles secrets et se laisse surprendre par une histoire aux rebondissements incroyables. Au rythme de ses découvertes, l'émotion est de plus en plus vive. Car en dépit de l'horreur de l'épidémie, le drame qui se joue dans cette petite communauté crétoise n'est pas forcément celui auquel on s'attendait. Et l'on découvre parfois " l'héroïsme derrière l'humiliation, la passion derrière la perfidie, l'amour derrière la lèpre. "

Ce récit romanesque est baigné par le soleil et les us et coutumes méditerranéens. Vraiment dépaysant ! C'est aussi une évocation de questions douloureuses : l'exil, la séparation et les tensions familiales qu'elle génère, la tolérance face à la maladie. Mais c'est surtout un bel hymne à la vie. On peut regretter un style un peu plat qui verse parfois dans le mélo ( eh oui, j'ai eu la larme à l'oeil une ou deux fois ! ) mais le suspense est au rendez-vous. Une ample et tragique saga familiale, avec des deuils, des mensonges, des trahisons, des rancunes et surtout…de l'amour ! Une bonne lecture estivale !

Pour finir, je vous propose de découvrir l'île de Spinalonga (la grande héroïne du roman) avec un diaporama photos et son historique :
http://www.aly-abbara.com/voyages_personnels/Crete/page/spinalonga_lepresrie.html


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Une saga populaire, mais un avis mi-figue mi-raisin : des histoires grecques fascinantes, mais des personnages qui manquent parfois de substance.

Pour le côté positif, ce qui fait que le livre vaut la peine d'être lu, c'est d'abord l'histoire de cette île grecque devenue léproserie, des malades et de l'ostracisme dont ils étaient victimes et bien sûr, de l'avènement des antibiotiques qui vont finir par vaincre ce terrible fléau. On critique facilement les travers de l'industrie pharmaceutique, mais on oublie que l'évolution des médicaments permet d'éviter des horreurs comme la lèpre (ou encore la tuberculose ou la poliomyélite) ainsi que les vacances forcées dans des endroits charmants comme les sanatoriums ou les îles aux lépreux.

J'ai apprécié aussi la description de l'époque de la seconde guerre mondiale, avec la résistance qui se terre dans les montagnes, mais aussi le marché noir qui permet à certains de bien manger alors que d'autres manquent de l'essentiel.

J'ai moins goûté les grandes histoires d'amour avec des personnages un peu trop noir ou blanc. Une mère parfaite, enseignante dévouée dont le seul défaut est d'être malade… Des filles, la cadette bonne, travaillante, enjouée, généreuse et pleine d'amour filial alors qu'on ne reconnaît à sa méchante soeur que la seule qualité d'être belle… Des hommes, un séducteur sans vergogne et sans honneur et un autre, travailleur acharné, timide et compréhensif. J'ai un peu de mal à y croire…

De plus, si j'ai bien aimé être plongée dans la culture crétoise, le texte m'a semblé parfois un peu répétitif, je n'ai pas besoin de me faire répéter deux fois que lorsque madame sert des mezze, il y a des cubes de féta et des olives...

Pour apprécier une virée en Grèce, il faut parfois être capable de fermer les yeux sur les petits défauts. C'est ce qu'on doit faire aussi sur L'île des oubliés
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Sophia a quitté sa Crête natale pour se marier avec un anglais mais elle ne parle jamais de sa famille à ses enfants. Tous les évènements familiaux se fêtent dans un petit restaurant grec, mais c'est le seul lien avec son passé. Il y aussi une vieille photo jaunie du mariage de sa tante Maria avec son oncle Nikolaos sur sa table de nuit. Sa fille Alexis s'interroge, sa mère lui propose alors de se rendre dans son village natal pour rencontrer une amie de la famille, Fotini qui lui dira tout…
Alexis découvrira bientôt sous le soleil de Plaka, un petit village crétois, l'histoire tumultueuse de sa famille. Ses arrières grands-parents Eleni, une belle institutrice et Giogis un modeste pécheur connurent bien des malheurs avec leurs deux filles Anna l'impétueuse et Maria la douce. En 1939, Eleni, atteinte de la lèpre doit rejoindre « L'île des oubliés », Spinalonga qui se trouve juste en face du village. Giogis qui assure la navette entre l'île et le continent, accompagne sa femme pour ce voyage sans retour. Désormais il sera le seul de la famille autorisé à la voir quelques minutes à chaque fois qu'il accoste sur l'île.
Dans un décor de carte postale, Victoria Hislop a imaginé cette saga familiale riche en rebondissements sur un fond historique particulièrement tragique. En effet, Spinalonga fut la principale colonie grecque de Lépreux 1903 à 1957. On découvre avec étonnement la vitalité des villageois de Spilonga qui surent créer une ambiance de village coquet et dynamique malgré des conditions de vie difficiles et l'éloignement de leurs proches. Les malades sont décrits avec beaucoup de dignité, sans pathos.
Le sort va s'acharner et l'une des filles devra à son tour monter dans le bateau qui mène à l'Ile de Spinalonga. La guerre, les histoires d'amours contrariées, tous les ingrédients sont réunis pour un agréable roman de détente.
Les personnages sont stéréotypés, le style est plat mais l'intrigue se lit avec plaisir. Et ce livre est un appel à la tolérance face à nos peurs archaïques. Les habitants de l'île qui purent enfin bénéficier de traitements connurent pour la plupart d'entre eux le rejet lorsqu'ils retrouvèrent la santé et la liberté.
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