Ce recueil dédié aux "Fantastic Four" regroupe les épisodes réalisés par le scénariste
Mark Millar que j'aime beaucoup et le dessinateur
Bryan Hitch que j'aime beaucoup aussi, donc malgré les limitations de cette franchise Marvel j'ai passé de chouettes moments super-héroïques. La série est née en 1961, et même si la valse des artistes, des reboot, relunch et remake permet dans un éternel recommencement de l'adapter à l'époque à laquelle elle vit, elle reste néanmoins dans mon esprit assez proche d'un sitcom familial des sixties car les "Fantastic Four" c'est un peu "Ma Sorcière bien-aimée" en mode
Science-Fiction ^^
"Dans un monde nouveau" (Fantastic Four 554-557, avril à juillet 2008),
Mark Millar reprend ses thèses antisystème et parvient à les développe malgré le carcan mainstream du politiquement correct Marvel / Disney.
Les auteurs nous offre une super séquence prégénérique très cool mêlant "Dr Who" et "Retour vers le futur" ! Et ensuite on nous plonge dans le train-train quotidien des Quatre Fantastiques :
- Red Richards est toujours plongé dans ses projets, sauf que ceux-ci impliquent de collaborer avec son ex
- Jane Richards enchaîne les problèmes d'épouse et de mère en galérant pour trouver une nourrice…
- Ben continue de rechercher l'amour de sa vie, qui ici pourrait être une institutrice de Brooklyn
- Johnny
lui passe d'une tocade à l'autre avant de tomber sous le charme d'une super braqueuse de banque
- Franklin souhaiterait ne pas être un enfant comme les autres
- Valéria souhaiterait être une enfant comme les autres
Alors Red Richards est appelé par une ex pour l'aider sur son projet de Terre 2.0. Donc les ploutocrates et leurs caniches politicards du monde entier se sont alliés pour mettent la main au porte-monnaie et créer un monde de secours, alors qu'ils ne dépensent pas un seul dollar pour le monde tout court (c'est le fameux « plutôt crever que de reconnaître que je me suis trompé, donc après moi le déluge ! » »... Il y a quelque chose de pourri au royaume de la ploutocratie (plénoasme), mais ça ne choque pas le super-scientifique yankee, comme tout le reste d'ailleurs (à part l'interdiction du port d'armes, ce truc-là ça choque par contre ^^) : offrir une planète entière pour une petite minorité (donc que deviendra la majorité une fois que les rats auront une fois de plus quitter le navire ?), imaginer des super-flics robotiques pour un monde où sans inégalités sociales il n'y aura pas de violence, imaginer un super système de défense pour un monde où sans pays et sans nation il ne servira à rien du tout, imaginer un super machine guérisseuse alors que pour éradiquer les maladies il suffit que tout le monde ait accès aux soins qui existent déjà mais qu'on vend à prix d'or à ceux qui ont les moyens de se les payer (ben oui comment expliquer à quelqu'un qu'il doit payer 2000 dollars par mois un traitement qui est prodigué à 200 dollars voir 20 dollars dans d'autres pays ?), un super ordinateur pour réguler l'économie mondiale qui ne sert à rien puisque qu'il suffit de reprendre ce qui a été fait durant les Trente Glorieuses (1943-1973 : régulation maximale de la finance et des über rich = 0 crises économiques ; 1973 – 2013 : dérégulation maximale de la finance et open bar pour les über rich = 7 crises économiques mondiales... Oui mais non tous les économistes du monde nous disent matin, midi et soir dans tous les médias prestitués qu'il faut aller encore plus loin dans la dérégularisation pour que tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes, d'ailleurs quand on rétablira ce bon vieil esclavage on aura vaincu le chômage !!!). Premier coup de semonce quand le robot géant servant de flic sur la Terre 2.0 glisse dans notre monde et pète et câble puisqu'il a été conçu sur le modèle de Captain America mais pour un monde désarmé et pas pour un surarmé... Red Richards l'attire à l'aide de son super-arme anti-Galactus qui elle aussi prend la forme d'un robot géant et
lui fait sa fête en utilisant les contradictions de sa programmation. George Bush Junior et son exécutrice des basses oeuvres Condoleezza rice grincent des dents...
"La Mort de la Femme Invisible / Requiem" (Fantastic Four 558-562, août 2008 à février 2009) est la suite et la fin de l'arc initié précédemment, et tout s'accélère quand Fatalis débarque au Baxter Building traqué par un groupe de super-humains inconnus au bataillon… Au bout du compte, toutes les sous-intrigues se rencontrent : les super-héros venus du futur sont en service commandé pour ramener dans un monde viable de ce qu'il reste de l'humanité à l'aide d'un Galactus lobotomisé (ce qui fait que les super-héros des Nouveaux Défenseurs sont passés de 147 à une poignée : Jane 2, Natalie X, Light Wave, Alex Ultron, Wolverine et son fils Hulk Junior)... Dans ce plan Fatalis et Johnny Storm servent de batteries d'appoint, car il faut ramener au XXIe siècle les 8 milliards de réfugiés du XXVIe siècle (et non de migrants comme les appellent les ploutocrates pour les faire passer pour des profiteurs voire des envahisseurs : le bon vieux « diviser pour régner »). Et ah oui, le plan cul de Johnny et la nouvelle nounou de la famille Ridchards font partie des super-héros anticapitalistes et au final pour sauver ce qui peut l'être en faisant cohabiter 15 milliards d'habitants il ne reste plus qu'une seule solution : prendre aux riches pour donner aux pauvres (héritage Robin des Bois ! ^^)
Dans "M. et Mme Chose" (Fantastic Four 563, mars 2009), Ben Grimm fait sa demande en mariage pour la énième fois donc tout est dans le titre donc je passe vite à la suite...
Dans "Le Monstre de Noël / Tu ne dévoreras pas Valéria !" (Fantastic Four 564-565, avril-mai 2009). Nous assistons à un voyage de Noël en Écosse qui emprunte à H.-P.
Lovecraft /
Stephen King /
Neil Gaiman. Alors dans une région rurale victime comme dans d'autres de la crise (mais les politiciens, les économistes et les journalistes prestitués nous disent que tout va très bien en Grande-Bretagne hein, croyez-les hein, ils ne mentent jamais hein), il y a une ambiance pesante en raison d'un lourd secret à base de monstre antédiluvien et de sacrifices humains... Si vous avez lu "Americain Gods" jusqu'au bout vous savez comment on peut marier récit fantastico-horrifique et critique social sur la manière sur dont l'hypercapitalisme laisse sur le carreaux des régions et des populations entières...
Dans "Le Maître de Fatalis" (Fantastic Four 566-569 juillet-septembre 2009), on nous a beaucoup teasé du coup le blockbuster n'a pas eu sur moi l'effet escompté... On nous refait le coup du dévoreur de monde, le Marquis de la Mort et son nouvel apprenti, donc nous refait le coup aussi des siths qui toujours pas deux vont.. Alors les gentils vont chercher le Marquis de la Mort du passé pour utiliser ses pouvoirs sur la réalité (l'imagination est Dieu et Dieu est l'imagination !), puis on recrute des armées de héros et de dieux dans des terres parallèles pour l'affaiblir, avant que le Fatalis du futur ne
lui assène le coup de grâce. C'est cool mais déjà vu again, d'autant plus que les auteurs ne sont plus dans les bonnes grâce de Marvel et sur cet arc on change donc de coloristes, d'encreurs, puis de dessinateur et de scénariste...