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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voici un recueil de 9 nouvelles plutôt courtes :

1) À l'ombre des jeunes filles en fleurs : Nous observons une salle de classe où les élèves, exclusivement des jeunes filles, composent toutes sur leur personnage préféré dans Andromaque, Hermione. Magda, la première de la classe, se mariera avec un haut fonctionnaire et se demandera pourquoi elle a si bien étudié. Ela multipliera les amants. Sarah trompera son mari avec un chrétien. La laide Lina deviendra gynécologue. Coca deviendra servante et, lorsqu'on l'interrogera sur sa meilleure amie, Cocuța, elle répondra qu'elle croit qu'elle est morte. Quant à la petite Lilly, chérie de ses enseignantes, elle se suicidera.

2) Glorieuse journée à Cernica : le narrateur raconte son pénible trajet pour se rendre au monastère de Cernica, où il enseigne et où il fait froid l'hiver. Enfin, le soulagement lorsque tombe le maigre salaire.

3) Hallucinations : le narrateur, enseignant dans un monastère, après un lycée de Constanța, imagine son propre enterrement et la tête de ses élèves. Enfin lui apparaît sa mère décédée qui lui dit « Dors, arrête de penser au pire... »

4) Grand-mère se prépare à mourir : le narrateur séjourne dans la propriété de sa grand-mère, celle de son enfance. Elle se prépare à mourir : grand-père les a déjà quittés. Son écrivain de petit-fils révèle qu'il est malade et va bientôt mourir aussi à la fin.

5) Petite aventure sur une interminable plateforme : le narrateur se trouve dans un train près de Beaune, un wagon rempli d'étudiants éméchés en face d'une jeune Japonaise. À peine un regard d'échange complice échangé, et elle sort du train vers le vaste monde…

6) le collectionneur de sons : Sandu est un passionné de musique, qui suivait des concerts tous les soirs à Bucarest, clandestinement. Puis, étudiant à Vienne, il allait à l'opéra et, à Paris, il écumait tous les concerts et a acquis énormément de disques de phonographe, auxquels il est passionnément attaché. Enfin, la radio, qui rattache le solitaire aux capitales d'Europe.

7) Châteaux sur le sable : Paul et une jeune fille du surnom de Mitsuko passent tout leur séjour en Égypte fourrés ensemble, puis se brouillent, puis se réconcilient sur le bateau du retour. Elle lui demande de donner de ses nouvelles. En voulant lui acheter des fleurs, il croise un ami qui lui révèle qu'elle est fiancée ; il fait tout de même livrer les fleurs, avec l'impression de les envoyer à un enterrement.

8) Antonia : le narrateur a une quinzaine d'années et un cours de musique à Fălticeni, où il croise souvent Antonia, une petite fille d'une dizaine d'années, qui tombe amoureuse de lui, ce qui le met dans une situation embarrassante, surtout vis-à-vis de Désirée, qu'il courtise. Enfin un jour, Antonia repart en Russie. Lorsqu'aujourd'hui le narrateur y pense, c'est plein de nostalgie…

9) le Tarin et son maître : le narrateur a acheté un tarin au marché et s'est attaché à lui : il lui fait écouter de la musique au phonographe, lui ouvre la porte de la cage, etc... Mais il décide finalement de relâcher Boris au printemps, dans la nature.
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Rien n'est plus difficile que d'écrire une critique sur un recueil de nouvelles, à moins d'en faire le résumé de chacune. Mais c'est quelque chose qui ne me plaît pas vraiment. A quoi bon essayer de condenser quelque chose qui, déjà, est court ? Non, je préfère de loin m'intéresser au style de l'auteur.

Inutile de se mentir, je ne connaissais pas Anton Holban et je pense que je n'en aurais jamais découvert l'existence si sa traductrice, Gabrielle Danoux, n'avait pas eu la gentillesse de le porter à ma connaissance. Et, en toute honnêteté, je serais passée à côté d'un écrivain de talent. Si, comme moi, vous aimez les auteurs du XIXe siècle, alors vous serez conquis par celui-ci. Non pas qu'il appartienne à ce siècle (il est né en 1902 et mort en 1937) mais je rapproche sa plume d'un Flaubert, d'un Stendhal ou d'un Balzac. La quatrième de couverture le compare à Proust. Ce n'est pas faux, effectivement. Même richesse d'écriture, mêmes procédés d'analyse psychologique des personnages, même poésie... D'ailleurs, la première nouvelle s'appelle "À l'ombre des jeunes filles en fleurs", cela ne s'invente pas !

Un grand bravo pour la traduction car je me dis que cela n'a pas dû être facile de rendre d'une manière aussi éloquente les figures de style employées.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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La nouvelle « Châteaux sur le sable » résume assez bien, pour moi, la façon dont le narrateur conçoit la vie. Un voyage qui ne tient pas ses promesses, qui n'est finalement qu'une simple aventure. Il collectionne chaque moment de joie, chaque souvenir avec précaution, sachant qu'ils ne seront que regrets plus tard.

Un homme torturé, qui aimerait faire le grand voyage de la vie, mais n'ose rien entreprendre. Il se réfugie dans l'art, dans les hallucinations, dans les souvenirs. Si sensible et si fragile qu'il se compare au petit oiseau qu'il a adopté. Un petit oiseau qui revient toujours vers sa cage. Il finira par prendre son envol, au risque de se faire manger ou de mourir de faim. Mais le narrateur, lui, reste dans sa cage.

Je découvre cet auteur avec ce recueil de nouvelles, avec une préférence pour : « Grand-mère se prépare à mourir », « le collectionneur de sons », « Hallucinations » et « le tarin et son maître ».
J'ai aimé l'écriture délicate d'Anton Holban, qui semble vouloir percer les mystères, comme le fait son personnage Sandu dans la nouvelle « le collectionneur de sons ». Un collectionneur de sensations.
Merci à Tandarica pour cette découverte.
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Que de belles rencontres, voire retrouvailles : Monica Lovinescu, George Enescu qui interprète le Poème d'Ernest Chausson, Cernica et ses professeurs rêveurs !
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Le recueil contient neuf nouvelles : À l'ombre des jeunes filles en fleurs, Glorieuse journée à Cernica, Hallucinations, Grand-mère se prépare à mourir, Petite aventure sur une interminable plateforme, le Collectionneur de sons, Châteaux sur le sable, Antonia, le Tarin et son maître.
Une fois de plus un grand merci à Gabrielle Danoux d'avoir sorti de l'oubli, après Gib Mihăescu et Max Blecher, un troisième auteur roumain, qui plus est à un coût plus que raisonnable et de manière indépendante.
Cette parenthèse fermée, à l'essentiel : Anton Holban nous parle principalement de la mort, la nostalgie de l'enfance et de la consolation de l'art. Justement, de l'essentiel, donc : la mort est chose sûre ; quant à la nostalgie de l'enfance, qui ne l'a jamais éprouvée ? La consolation qu'apporte l'art, je suis précisément en train de l'illustrer. Pour Anton Holban, durant l'entre-deux-guerres, elle passe par la musique, avec ses remarquables évocations de Rossini, Schubert, Chausson, bien d'autres et surtout du phonographe et des disques.
Une fois encore, cet auteur roumain est francophile : on retrouve dans ses nouvelles la Bourgogne et Racine transfigurés. L'esprit des premières danses macabres, avant Holbein, celles qui venaient de France et où la Mort, naïvement, faisait la fête avec les défunts, plane. Un peu comme dans « Le Roi se meurt » d'Eugène Ionesco : le tout est d'être préparé, de « jouer au funambule ».
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Une fascinante plongée dans l'intériorité et la profonde sensibilité d'Anton Holban. Ce recueil de neuf nouvelles, neuf fragments de vie, révèle à la manière d'un kaléidoscope, la complexité de cet écrivain mélancolique, esthète, mélomane, tourmenté par la mort. La sienne notamment qu'il évoque, met en scène, appréhende avec fascination jusqu'à l'obsession. Mais l'écriture d'Anton Holban est beaucoup plus large, plus puissante que cette thématique. Holban a le don de ciseler la peinture du quotidien, des scènes familières, de l'intime. Avec délicatesse, fragilité, acuité, élégance et réceptivité. Aucune action dans ce recueil mais l'évocation du quotidien, de scènes fugaces, en apparence ordinaire. le regard d'un homme porté sur sa vie, ses proches, ses élèves. de petites parenthèses, des moments suspendus d'une beauté sombre et singulière.
Très admirative du travail pointu réalisé par Gabrielle Danoux pour la traduction de ce recueil. La plume de l'auteur est précise, poétique, parfois écorchée, magnétique.

"Sombres vagues, dénuées de toute lumière, mystérieuses et funèbres, cliquetant au désastre au plus profond d'elles, affublées de fantômes qui voyagent sans répit. Et puis, ces vagues vertes, jardinage… Et les bleues, comme si le ciel s'était renversé… Et des blanches, et des roses, et tant de couleurs sans nom, qui se combinent dans les plus subtiles broderies."


Le voyage de la langue roumaine est parfaitement accompagné. L'écriture d'Anton Holban est choyée par la force de la traduction.
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De la belle littérature. Comme j'aime…
L'auteur roumain Anton Holban est décédé beaucoup trop jeune, à 35 ans. Comme Vincent van Gogh, mort à 37 ans, il a laissé une oeuvre importante : deux pièces de théâtre, quatre romans, une vingtaine de nouvelles et nombre de critiques et articles. Qu'aurait-il fait si la vie lui avait accordé une prolongation ?
Le livre que j'ai découvert et un recueil de neuf nouvelles. Curieuse écriture sur le ton de l'autofiction. Chacun de ces courts récits donne la sensation que l'auteur parle de sa propre existence. Les personnages, s'ils ne sont pas de sa famille comme sa grand-mère, il les a croisés : une petite japonaise dans un train, ses élèves dans une classe, un voyage de groupe en Égypte… Deux thèmes reviennent souvent : la musique, la mort qui semble l'obséder.

L'exceptionnelle qualité d'écriture d'Anton nous accompagne constamment. Chacune de ces nouvelles se lit vite, avec appétit. J'en cite quelques-unes, en laissant de côtés certaines d'entre elles avec regret car elles sont toutes délicieuses.

- « À l'ombres des jeunes filles en fleurs »
Il est évident que Marcel Proust ne pouvait qu'inspirer un auteur dont le style fouillé et le talent peut rappeler parfois celui de notre immense écrivain.
Des élèves travaillent sur un sujet d'examen : une comparaison entre Andromaque et Hermione. Racine ! Pas facile. Entre chaque citation de vers, l'auteur nous décrit ses élèves et s'insinue par instant dans les pensées de ces jeunes filles. « Ela a le teint cuivré et les yeux comme des eaux profondes. Son corps tout juste épanoui ; une ligne sinueuse en découle et ses seins ronds lui soulèvent harmonieusement le chemisier telle une coupe qui renferme tous les instincts en attente de délivrance. » ; « Lina, plutôt laide, maigrichonne, gibbeuse, excellentes en mathématiques, de se laisser, pour un instant, séduire par le mirage d'Hermione » ; « la petite Lilly, si petite qu'on se demande si elle ne s'est pas par hasard égarée dans cette classe de seconde. ». Anton imagine l'avenir des futures jeunes femmes. J'adore la dernière phrase du récit : La petites Lilly se concentre tant qu'elle ne remarque même plus que son collant, qui a filé, le dévoile, ce grain de peau rose…

- « Petite aventure sur une interminable plateforme »
Superbe, drôle et nostalgique. Un train, des hurluberlus hurlants et ivres, une petite japonaise face au narrateur, un sourire, un espoir fugitif, puis l'arrêt du train et le départ de la jeune femme. J'ai pensé au poème de Charles Baudelaire « À une passante », une femme qui passe et disparait : « Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais ! ».

- « Antonia »
Charmante nouvelle. Un jeune lycéen fait connaissance à un cours de piano d'une petite Russe d'une dizaine d'années. La candeur et les avances amoureuses de la très jeune fille le trouble et l'attire. Une jalousie s'installe entre la petite Russe et Désirée l'amourette du jeune garçon. Une vexation l'incite à mettre un terme à cette amitié naissante. Il apprend le retour de l'enfant en Russie. Elle lui a laissé un petit mot « Ne m'oublie pas ! ». Une profonde nostalgie va s'installer et il ne cesse de penser à son « petit amour » : « Souvent, au milieu de la nuit, je fais des kilomètres à travers les rues, cherchant en vain, sur les arbres et les murs ta silhouette indécise… ».

- « le tarin et son maître »
J'ai beaucoup aimé cette nouvelle qui est la dernière du recueil.
Le narrateur achète un petit oiseau, un tarin, qu'il enferme dans une cage. Il lui passe des airs de musique de différents compositeurs et le tarin chante sans cesse en lui faisant connaître ses préférences. « Son instrument de prédilection était le violon ». Il le voit comme un être humain : « J'ai surpris chez Boris toute une gamme de sentiments qui faisaient de lui un semblable en miniature : envie, élan lyrique, dépression, goût pour l'antipathie sans motif, intérêt, jalousie ! ». Afin que l'oiseau puisse fonder un foyer, il décide de le lâcher dans une forêt.

- « Hallucinations »
Une longue réflexion sur la mort qui taraude l'auteur. Un prof assiste à sa propre mort et observe ses élèves qui suivent son enterrement. Il se retrouve seul dans sa tombe. Il va même découvrir dans le cimetière un jeune élève mort depuis peu. Il pense à sa mère : « Ô chère petite vieillarde… Silhouette fine et gracieuse. Cheveux grisonnants et front dépourvu de toute ride. de grands yeux verts, que rien ne trouble, des yeux de vierge pure, dont les flots de larmes coulent, sans bruit… ». Cela me rappelle à nouveau Baudelaire et ses « Petites vieilles » : « Avez-vous observé que maints cercueils de vieilles Sont presque aussi petits que celui d'un enfant ? »
Nouvelle hilarante malgré la mort présente. Un grand texte littéraire.

Je dois remercier Gabrielle Danoux (Tandarica), superbe traductrice de l'oeuvre, qui m'a permis de faire connaissance avec ce magnifique écrivain dont les courtes nouvelles m'ont séduit. Ce fut un instant de grâce culturelle, un petit bonheur éphémère.

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Un.délicieux recueil de neuf nouvelles d'Holban, un auteur roumain découvert grâce à l'envoi de Gabrielle Danoux (Tandarica), la traductrice émérite que je remercie.
Holban, qualifié de plus proustien des écrivains roumains, et effectivement, c'est le mouvement du temps, celui qui passe, mais aussi celui des chemins de l'avenir, que ces merveilleuses nouvelles explorent.

Il flotte dans ces pages un parfum de nostalgie, de tendresse, de grâce, et aussi un étrange sentiment d'inquiétude existentielle, de sentiment de fragilité de la vie.
Une vie précaire, accrochée au maigre salaire (Glorieuse journée à Cernica).
Une vie dans laquelle les êtres que vous aimez, animaux de compagnie (le Tarin et son maître), femmes entrevues furtivement (Petite aventure sur une interminable plateforme), ou qui vous deviennent inaccessibles (Châteaux de sable, Antonia), une grand-mère qui vieillit inexorablement (Grand-mère se prépare à mourir), tout s'enfuit, tout vous échappe. « Avec le temps, va, tout s'en va ».
Et cette horloge du temps, si votre esprit la fait s'accélérer, c'est pour vous montrer que les grandes espérances de ces « jeunes filles en fleurs » seront broyées par la vie.
Et parfois, vous songez qu'il serait bien mieux que vous disparaissiez, et vous voilà rêvant de votre propre enterrement, jusqu'à ce que votre mère vous ramène sur terre (Hallucinations).
Mais, et en cela Holban est proche aussi de Proust, c'est l'art, la musique qui illuminent la vie et lui donnent un sens (Le collectionneur de sons).

Dans tous ces récits, parfois un peu d'ironie, une grande finesse psychologique, mais surtout beaucoup de sensibilité et, ce qui le distingue de Proust, très souvent une mélancolie qui serre le coeur.

Et enfin, une écriture au rythme fluide, délicate, très belle, que la traductrice a su si bien nous faire apprécier.
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Nous voilà plongé dans le monde des nouvelles, avec un fil conducteur, l'enseignement, la mort, l'amour le voyage, la solitude. Admirablement bien écrit, on suit l'écrivain dans ses pérégrinations, ses attentes, ses espérances qui semblent très vite contrariées par la réalité d'une vie trop facilement visible. Il ne collectionne pas simplement les sons, mais les sensations, toutes celles qui permettent de profiter de l'instant, en tentant de le sceller dans la mémoire de façon éternelle, sachant imperturbablement que l'effort ne peut être qu'éphémère et donc vain puisque nous sommes voués à disparaitre, car nous sommes seuls, quoique l'on fasse, ou que l'on soit…ce ne sont que des éclats d'impressions, de ressentis mais n'est-ce pas de ces miettes que se nourrissent les existences ?
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Présentation :
Avec toute l'élégance d'une plume bien ciselée, l'écrivain roumain Anton Holban disparu en 1937 nous raconte neuf brèves histoires. Comme le signale la préface, ces textes relèvent de l'autofiction. Ainsi son expérience lui inspire des tableaux intimistes pétris d'imaginaire. Ici, l'auteur parle de musique, de ses études, des établissements scolaires où il a enseigné, des élèves et collègues qu'il a côtoyés et même d'un être cher, sa grand-mère.
À l'instar d'un Baudelaire, Anton Holban souffre de l'impitoyable fuite du temps. Et en effet partout la mort rôde. Jusqu'à l'obsession. C'est pourquoi le narrateur, également personnage principal, cherche en permanence à saisir d'indicibles moments dans sa quête de l'instantané.

Tour d'horizon

✒️ « À l'ombre des jeunes jeunes filles en fleurs ». Nourri de pensée française, l'auteur rend ici hommage à Marcel Proust au point de laisser le titre dans sa version d'origine. On entre dans une salle de classe où Magda, Ela, Sarah, Lina, les deux « Coca », inséparables à la vie à la mort, et la petite Lilly réfléchissent aux passions de l'âme par l'entremise de deux personnages de Racine. On se penche sur les rêves de chacune. de son côté, sur la page blanche de leur 16 ans, le narrateur imagine l'avenir de ces demoiselles.

✒️ « Glorieuse journée à Cernica » : Entre l'austérité des paysages d'hiver et les difficultés du métier d'enseignant, on voit comment, pour certains, ce que « travailler pour la gloire » signifie !

✒️ « Hallucinations » : Taraudé par une funeste et lancinante question, le narrateur extrapole, fantasme sur sa propre mort, entend cerner les réactions de son entourage. Ainsi passe-t-il en revue ses élèves, les vivants chargés de l'accompagner à son dernier repos, tout comme ceux qui ont accompli le même voyage avant lui. Pendant que, près de sa tombe, un gramophone égrène toute sorte de musique, la vision de sa défunte mère le ramène à la réalité.

✒️ « Grand-mère se prépare à mourir » : Un jardin et des arbres protecteurs servent d'écrin à la demeure de Grand-mère où règne une atmosphère un tantinet cossue. Une fierté car ses origines ne laissaient pas présager pareille réussite. Grand-mère habite encore ici depuis la mort de Grand-père. La société a beau évoluer, c'est là que toute sa descendance se retrouve chaque été selon un rituel immuable. À chacun, la maison de famille tricote des souvenirs qui vont durer toute la vie. En pareil endroit, jamais rien ne change tout en étant différent ; le banal fait de couper un arbre est un événement qui marque durablement les esprits. Comme un déracinement.
Du côté de l'aïeule, l'âge a fait son oeuvre, ses gestes ralentissent et l'énergie s'épuise. La femme de tête sent sa fin prochaine. Mais l'ordre des choses peut facilement se trouver bouleversé. Si Grand-mère se prépare à mourir, son petit-fils, lui, se prépare à un aveu terrible.

✒️ « Petite aventure sur une interminable plateforme » : le narrateur se retrouve coincé dans le compartiment d'un train où la griserie juvénile d'étudiants allemands s'exprime dans toute son exubérance. Son regard capte à la dérobée celui d'une jeune Japonaise. S'ensuit une rencontre évanescente. Un moment d'éternité.

✒️ « Le Collectionneur de sons » : le narrateur rend ici hommage à son ami Sandu, un esthète du son, capable d'appréhender la musique comme une partie du monde. Sa ferveur n'a d'ailleurs jamais faibli. Partout, à Bucarest, à Vienne et à Paris, quelles que soient les circonstances, celui-ci a toujours communié avec la musique. Avec le temps, comme l'amateur de lecture le fait pour les livres, Sandu s'est constitué une vaste bibliothèque musicale et voue à ses disques un culte quasi religieux. Rien de plus stimulant que d'enrichir sans cesse une collection de nouveaux trésors. Plus tard, l'acquisition d'une radio élargira encore plus son horizon.

✒️ « Châteaux sur le sable » : Ce titre renvoie à la vanité des illusions, à la précarité de toute construction, aussi grandiose soit-elle. Une échappée en Égypte, les reflets du Nil, le ciel de Louxor. C'est dans ce décor, entre mystères millénaires, exotisme de pacotille et voyageurs déprimants que Paul voit son séjour illuminé par un petit bout de femme répondant au doux nom de Mitsuko. le jeune homme ne se ménage pas pour lui exprimer son attirance mais la belle semble avoir besoin d'une pierre de Rosette pour l'aider à décoder tous les signaux qu'il lui envoie.

✒️ « Antonia » : montre toute l'intensité des amours enfantines. Et leur impact. du haut de ses dix ans, Antonia est en proie aux tourments de son jeune coeur. Amoureuse du narrateur de cinq ans son aîné, celui-ci ne la prend pas au sérieux d'autant qu'une certaine Désirée occupe ses pensées. le temps a passé. En regardant en arrière, l'homme d'aujourd'hui réalise enfin la portée des mots du petit billet qu'Antonia lui avait écrit avant de repartir en Russie : « Ne m'oublie pas ! ». En effet, il ne l'a pas oubliée.

✒️ « Le tarin et son maître » : Boris le tarin est de bonne compagnie. C'est l'oiseau dont le narrateur a fait l'acquisition au Marché aux Fleurs avec qui il fera ami-ami. Mélomane autant que musicien, Boris s'émeut à l'écoute des disques de son maître (à l'exception du chant des autres oiseaux) et il aime improviser de charmants concerts. Au printemps, son patron décide de le rendre à la nature sauvage. Vers quels cieux Boris déploiera-t-il ses ailes ?

👏 Un grand MERCI !

La passion qui anime la traductrice m'a permis de découvrir tous ces instantanés de vie. Je conclurai par un salut aux « passeurs » de mots sans qui bien des émotions ne pourraient circuler.

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