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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Russel Strawl, un homme vieillissant, célèbre pour avoir été un shérif aux méthodes extrêmement violentes, est sollicité par son remplaçant pour l'aider à élucider une sale affaire. Des indiens de la réserve voisine sont assassinés dans des conditions particulièrement barbares. Face à l'inaptitude du bureau des affaires indiennes, trois comtés se sont cotisés pour s'offrir les services de ce redoutable chasseur d'homme.
Le voilà donc de nouveau en selle ( malgré ses rhumatismes) à la recherche du criminel le plus pervers qu'il ait jamais connu. Et dieu sait qu'il s'y connaît en matière de " fils de pute, salopards et menteurs " car il est de la même trempe. S'il a sa propre morale qui a traversé la frontière entre le bien et le mal , il est avant tout un animal solitaire pour qui la force fait loi et qui a peu de scrupules à tuer sa proie.
Dans sa traque il est bientôt rejoint par son fils adoptif, un indien Nez Percé excentrique qui se prend pour un prophète depuis son plus jeune âge et c'est ensemble qu'ils se lancent à la poursuite du tueur...
Il ne faut pas s'attendre à une chasse à l'homme palpitante qui, même si est elle remplie de violence, ressemble plus à une balade ( un peu trop longuette à mon goût ) ponctuée de rencontres, de savoureux frichtis et de réflexions philosophiques autour du feu de camp. L'intérêt du roman réside plus dans le portrait d'un homme qui symbolise un mythe, celui d'un Ouest sauvage sur le point de disparaître. Un portrait qui lui aurait été inspiré par son arrière-grand-père.
J'ai regretté dans ce roman une absence cruelle de personnages féminins. Les femmes n'y font qu'une vague figuration dans les rôles d'épouse (morte), de fille ( insignifiante ) de soeur ( prostituée). Certes, elle ne sont pas trop taillées pour l'aventure mais quand même, sans elles pas de conquête de l'Ouest !
Enfin, je crois ....
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Chacun pour soi et Dieu pour tous. Enfin presque.

Entre les deux guerres dans l'état de Washington, à une époque où l'Amérique se cherche, il n'est pas facile de trouver sa place entre ce qui était et ce qui sera.

La construction d'un immense barrage annonce l'avancée grandissante de la civilisation moderne. Mais les populations en sont encore au siècle d'avant. Qu'elles soient indiennes ou pas, elles vivent dans une sorte d'espace temporel que chacun sait amené à bientôt se terminer, à coups de décrets et de lois s'il le faut.

Et la loi, dans le comté de l'Okanogan et les deux autres voisins, c'est désormais Russel Strawn, ancien shérif qui reprend du service pour tenter d'élucider une série de meurtres particulièrement atroces commis récemment.

Avec ses propres règles - et quelles règles ! - Russel et son fils (adoptif) Elijah, prêcheur illuminé autant que dépravé, vont parcourir les pistes du comté à la recherche du ou des coupables.

Cette quête permet à Bruce Holbert de nous livrer de superbes pages de nature writing, dans ces territoires où la faune et la flore sont aussi sauvages que les hommes qui y habitent.

L'intrigue est noire, bien noire, et passionnante sur les deux premiers tiers du livre jusqu'à ce que Holbert nous (me) perde dans une histoire qui tire un peu à la ligne, avec une fin que l'on devine longtemps à l'avance.

Idem pour la belle étude de caractère de tous ces animaux solitaires : Strawl, père perdu dans un monde dont il ne peut plus suivre les règles ; Elijah et Dot, ses enfants rejouant la parabole du fils prodigue ; Dice, en archétype préfiguratif du politicien véreux qui ne demande qu'à prospérer dans ces temps incertains.

L'écriture est belle, le style souvent habilement varié montant l'étendue du registre d'Holbert, mais le fond aurait gagné à un peu plus de contenu et de crédibilité.
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Une critique plus courte que celles qui me précèdent: les 1ères pages d'emblée ralentissent le rythme de lecture, tellement le style est riche en citations possibles. Ensuite, on se retrouve dans l'univers du western sauvage, dans lequel personne n'est innocent et où la violence accompagne les êtres. NE PAS SE FIER AUX APPARENCES, et se laisser porter par les phrases les unes après les autres pour apprécier la plume.
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Livre n°51

Animaux solitaires.
Bruce HOLBERT (traduction Jean-Paul GRACIAS)

Russell Strawl était officier de police dans le comté d'Okanogan.
Et puis comme il n'était pas vraiment bien vu pour ses méthodes, un autre a pris sa place.
Le jour où des cadavres d'indiens suppliciés apparaissent qui vient-on chercher ? Russ lui-même !
Aidé parfois d'Elijah son beau-fils un peu illuminé, il va enquêter et se mettre à dos Dice le policier du comté voisin (qui le suspecte), fouiner et se retrouver face à des éléments pas très jolis de son passé…
Son ex-femme s'est soi-disant noyée mais son corps n'est jamais réapparu, sa fille lui en veut, sa nouvelle femme est distante et les meurtres continuent alors qu'il semblait avoir trouvé le coupable.
Russell a bien du souci à se faire !

Si les descriptions des paysages de l'état de Washington et les celles des protagonistes m'ont beaucoup plu, celles des barbaries beaucoup moins.
C'est typiquement ce que je déteste dans les romans où figurent des indiens.
Ce n'est pas un roman dont je me souviendrai longtemps.
La trame est un peu trop lente et dispersée pour moi.

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Un ième essai de lecture de la littérature américaine,
Le passage prochain dans ma librairie de l'auteur m'a décidé à tenter une fois de plus,
Assister à une discussion sur l'oeuvre d'un monsieur sans jamais avoir rien lu de lui ne m'enchantait pas !
J'ai souhaité commencer par la découverte de son premier roman, approche difficile m'a souligné ma libraire, le sang coule à flot, l'histoire est macabre, l'horreur au tournant de chaque page.
Me voici donc prévenue.
Western indien, roman policier, oui bien sûr mais
La perception de l'auteur des traditions amérindiennes nous dévoilent autre chose.
Nous sommes bien loin des préjugés véhiculés par Charles Bronson, Clint Eastwood, nous découvrons une autre facette de l'histoire de la conquête de l'ouest.
L'enquête policière n'importe que dans la mesure où elle nous permet de découvrir des contrées sauvages, la mentalité des occupants de ses lieux plutôt désertiques laissés pour compte....
Alors j'irai découvrir Bruce Holbert dans quelques jours,
Et peut être qu'un jour je relirai un auteur américain ... mais je ne suis pas très pressée !
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Lors du prologue, les descriptions de Russell Strawl et de ses exploits m'ont donné l'impression qu'on me parlait d'un super héros, invincible avec une grosse réputation et une légende monumentale. Donc ça sonnait un peu faux et ça avait surtout un côté grand-guignolesque. Et en même temps, une légende reste une légende, avec tout ce qu'elle peut contenir d'exagération.
Mais rapidement après ça, j'ai trouvé le style narratif espiègle, ressemblant au compte rendu du quotidien ou à un documentaire animalier sur un humain, dans les différents registres de sa vie : Russell au travail, Russell en famille, Russell avec les copains. Bref, j'ai beaucoup aimé le ton. Strawl est un drôle de personnage, brut de décoffrage. Il ne fait pas dans la dentelle. Un vrai beauf des années 30.

Il est en réalité un sombre connard, brutal et violent, qui se sert de sa position de représentant de la loi pour molester quiconque peut lui apporter des informations, homme ou femme, honnêtes gens ou pas, peu lui importe, et tueur d'hommes et d'animaux, bien planqué derrière son insigne.

J'ai eu beaucoup de mal à rester concentrée dans cette histoire. Alors que Strawl part à la recherche d'indices pour trouver un tueur d'indiens, le lien entre les différents personnages et les lieux qu'il visite, rien ne m'a semblé évident. Beaucoup trop de blabla et de digressions m'ont empêchée de m'immerger dans cette histoire qui d'ailleurs m'a semblé manquer d'une intrigue solide et palpitante. J'ai eu l'impression d'avancer au petit bonheur…
Il y a néanmoins un personnage que j'ai adoré, Elijah, indien et fils adoptif de Strawl, personnage fantasque, un peu prédicateur, totalement imprévisible, très pieux et débauché, ivrogne et tricheur.

L'écriture est vraiment belle et les descriptions de la faune et la flore très détaillées, trop à mon goût. Je me suis beaucoup ennuyée car du côté des humains il ne se passe pas grand-chose, on n'est pas tenu en haleine, le suspense est inexistant. Pourtant il y a eu des moments intéressants, parfois...
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
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Russell Strawl est un shérif à la retraite qui a occupé sa vie active à semer désordre et frayeur autour de lui. Voilà bien un paradoxe pour un homme de loi. Mais Strawl ne s'embarrasse guère de ces babioles et autres ruptures logiques qui encombrent l'existence. D'ailleurs, un ancien collègue vient de lui confier une mission : traquer un meurtrier qui laisse dans son sillage une cohorte de cadavres d'Indiens méticuleusement mutilés. Il se met en route dans les vallées les plus reculées du Comté de l'Okanogan. Elijah, son fils adoptif, chevauche à ses côtés. Strawl va ainsi remonter le cours du temps et croiser sur sa route de vieilles connaissances, comme autant de zones d'ombres et de meurtrissures qui ont jalonné, çà et là, sa vie d'avant…

Bruce Holbert, qui signe là son premier roman, place d'emblée « Animaux solitaires » sous l'égide d'une citation de John Steinbeck : « Nous sommes des animaux solitaires. Solitaires, nous passons notre vie entière à tenter de l'être moins. Et l'une de nos méthodes, qui ne date pas d'hier, consiste à raconter des histoires. » Holbert déroule donc une histoire qui prend place dans le Comté d'Okanogan, Etat de Washington, en 1932, une histoire sous le signe de la noirceur et de l'insensé.
« Animaux solitaires » déroute par son écriture sèche, exempte d'affects, comme si les émotions s'étaient évaporées au contact d'un soleil trop aride : faut-il voir là l'effet de la traduction ou bien d'un message que l'auteur a voulu délivrer ? L'oeuvre entremêle le style du western - shérifs et indiens, saloons, chevauchées dans des vallées sauvages, nature immense qui ne laisse place qu'à la solitude et à la mort – et du roman noir.
Et en même temps, l'histoire que déroule l'auteur semble faire écho, d'une manière ou d'une autre, à la sienne : comme le souligne la quatrième de couverture : « Bruce Holbert est né en 1959 et a grandi au pied des Okanogan Mountains, dans l'Etat de Washington. Son arrière-grand-père, éclaireur indien de l'armée des Etats-Unis, était un homme respecté jusqu'à ce qu'il assassine son gendre, le grand-père de Bruce Holbert ».
Si l'intrigue est assez longue et pesante, des réflexions puissantes sont distillées çà et là, autour de la citation initiale de John Steinbeck, dans un style qui résonne du côté de la poésie :
« Strawl se tut. Fermant les yeux, il contempla le rouge sang de ses paupières à la lueur du feu. Son sang battait dans ses artères. Son coeur enflait et se vidait, pressant ses poumons comme un soufflet ; sa respiration était aussi constante que la lumière des étoiles qui parvenait jusqu'à lui et pourtant elle était en mouvement ; le mouvement était sa constance. La terre tournait sur elle-même et autour du soleil au bout de sa longe – qui s'appelle la gravitation -, créant le jour et la nuit et le printemps et l'automne, mais pour le soleil c'était éternellement le jour et pour la lune, la nuit, sans répit, sans raison et sans espoir. Les astres étaient pareils à des dieux et Strawl comprit que c'était ça, la paix. » (p. 248.)
Au final, c'est dans la conscience et la certitude de l'absurde qui gouverne l'existence que Strawl trouvera la sagesse. Et c'est autour de ce mythe que Bruce Holbert bâtit son premier roman.
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Russell Straw, personnage central de ce roman, animal solitaire s'il en est, incarne le mythe américain d'un Ouest sauvage en pleine mutation vers le modernisme.
Étrange shérif, vieilli sur la piste des innombrables chasses aux hors la loi menées par le passé, Straw abat presque immanquablement ceux qu'il rattrape plutôt que de s'en embarrasser comme prisonnier.
C'est parce que des meurtres particulièrement atroces ont été commis qu'on se résigne à lui faire reprendre du service. Car en ce qui le concerne, pour les autorités locales, c'est tout l'un : une étoile, ou tout l'autre : la prison.
Straw, malgré les douleurs articulaires liées à l'âge, reprend donc du service et se lance dans une étrange errance à cheval au travers des montagnes pelées de l'état de Washington, en compagnie de son fils adoptif, personnage un peu inquiétant ne s'exprimant quasiment qu'en versets de la bible.
La violence qui habite Straw et une morale toute personnelle en font un personnage qu'il vaut mieux éviter quand bien même les critères de l'époque paraissent bien éloignés des nôtres.
la suite sur le blog de Jeanne Desaubry
Lien : http://jeanne.desaubry.over-..
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Il était temps pour moi de retourner dans l'Ouest sauvage ! Et c'est chose faite avec ce western crépusculaire qu'est Animaux solitaires. Ce roman était dans ma pile à lire depuis fort longtemps. Nous ne sommes pas tout à fait à l'époque où l'Ouest est encore sauvage puisque l'action se déroule en 1932 et les premières automobiles se fraient plusieurs fois un chemin dans ce roman mais le comté d'Okanogan, dans l'état de Washington, demeure encore profondément sauvage et lorsque la dépouille d'un Indien, affreusement mutilée, est retrouvée, les vieux démons réapparaissent.

La traque de ce tueur d'Indiens sera celle de Russell Strawl, un ancien officier de police, lui-même soupçonné de ces atrocités mais la police a besoin d'un homme qui connaît les lieux et surtout connaît ces vallées sauvages et ces hommes et femmes, indiens, qui les peuplent. Ces vallées où les progrès du 20ème siècle n'ont pas encore réussi à venir bousculer leur mode de vie, malgré la construction d'un grand barrage sur la Columbia, promesse non tenue du New Deal. Des hommes et femmes longtemps pourchassés par l'homme blanc, installés dans ces réserves comme les Nez Percé ou comme cet Indien, L'homme Chien qui vit seul loin de tout. Russell doit partir à leur rencontre afin de comprendre d'où vient cet assassin qui mutile atrocement ses victimes avant de disséminer leurs membres comme des trophées.
Dans sa quête, Russell croise de vieux fantômes, de sa vie passée – celle d'un homme violent, d'un homme qui tuait sans sourciller. Et peu à peu, on découvre les secrets qui entourent son passé et sa famille. Ici se croisent les hors-la-loi, les anciens chercheurs d'or, les Indiens qui après des années de christianisation forcées ont perdu leurs repères, et continuent malgré les interdictions, à prier leurs dieux. Et Russell ne cesse de croiser ces âmes perdues, ces animaux solitaires. N'en fait-il pas lui même partie ?
Un roman noir où le héros n'a rien d'un héros, mais tout l'inverse. En reprenant cette enquête, il remonte le temps, lui ancien officier pour l'armée américaine, Indien métis qui a trahi les siens, et qui n'a jamais eu peur d'utiliser son arme. Un tableau de chasse impressionnant. Et des cadavres, il va encore en semer. A force de côtoyer la grande faucheuse, il sait que celle-ci attend son heure. Elle l'accompagne, nuit et jour. Dans ses rêves, dans son corps meurtri, vieillissant. Elle attend sagement son heure.

Bruce Holbert signe un premier roman puissant mais terriblement sombre, qui prend parfois des allures de conte mystique, comme autour du personnage de L'homme Chien, où les croyances indiennes reprennent vie comme pour les Stick Indians (croyance indienne répandue chez les tribus du Nord-Ouest à propos de ces esprits malveillants et parfois anthropophages) .

L'auteur américain nous offre ici « un monde où il n'y a pas de justice mais des châtiments » , un monde qui parfois apparaît comme peuplé de zombies – ces Indiens à qui on a absolument tout pris et qui errent sur Terre, âmes esseulées en quête de rédemption. Cette série de crimes vient soudainement réveiller en eux ces croyances enfouies.

J'ai aimé ce roman noir, très proche du western, même si j'avoue : il faut avoir les nerfs solides car la violence est particulièrement présente, sordide et jamais l'auteur ne cherche à l'atténuer ou à éviter au lecteur d'entrer dans le vif du sujet.

J'ai au début quelques difficultés avec le style de l'auteur, je m'y suis habituée, mais ce lyrisme a failli j'avoue, me détourner de l'histoire. Or pour moi le style doit servir l'histoire, et non l'inverse. Certains lecteurs lui reprochent certaines longueurs, ce ne fut pas mon cas. Autre « bémol » : j'ai deviné assez vite l'identité de l'assassin, mais ce n'est pas tant un thriller qu'une quête personnelle, identitaire pour le héros aussi ce n'est pas très grave.

L'auteur a grandi dans ces montagnes et s'est inspiré de son propre passé. Son arrière-grand-père, Indien métis était un éclaireur pour l'armée américaine respecté, jusqu'au jour où il assassina son gendre, le grand-père maternel de Bruce Holbert.
Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
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