Dans le monde de Sempera, le sang contient du temps et peut être extrait pour être transformé en pièce de monnaie. Car tout se paye en temps.
Du coup, le peuple vit dans la misère, et avec les extractions, meurt rapidement, tandis que les riches peuvent vivre des centaines d'années grâce au temps de ceux qu'ils exploitent.
Les pièces obtenues avec le sang peuvent soit servir de monnaie, soit être dissoute dans un liquide pour être absorbées et ainsi allonger le temps de vie de celui qui les consomme.
Julie et son père font partie des plus pauvres et la jeune fille craint que le temps de son père ne soit bientôt épuisé s'il continue à faire extraire son sang. Travailler à
Everless, la résidence de la riche famille qui gouverne cette partie du royaume, permettrait à la jeune fille de soulager son père, mais ce dernier ne veut rien entendre. Il refuse catégoriquement que Julie remette les pieds à
Everless, d'où ils se sont enfuit des années auparavant suite à un grave incident.
J'ai beaucoup aimé ce livre, mais il ne m'a pas vraiment surprise, ou très peu.
Déjà, toute cette histoire de paiement par le temps me fait penser au film Time out.
Ensuite, vu que le livre ne s'éloigne guère des codes du genre, j'ai quasiment tout vu venir des kilomètres à l'avance.
Par exemple, si je me méfiais d'un personnage, il se révélait effectivement dans les mauvais camps, même si je ne savais à l'avance quels actes il allait commettre.
Ce qui m'a empêcher de m'ennuyer, ça a été justement ce point : que même si j'arrivais à voir à l'avance qui était dans un camp ou dans l'autre (bon y'a pas réellement de camps, il n'y a pas de guerre en cours, mais disons qui est un pourri et qui est inoffensif ou bienveillant), comme je ne savais pas exactement ce qu'ils allaient faire, j'attendais de voir comment ils allaient être démasqués, repérés etc…
Avec tous ces personnages qui portent quand même un masque, on ressent une impression de danger permanente, surtout qu'on ne sait pas bien d'où il vient.
Au fur et à mesure qu'on avance dans le récit, il gagne en originalité, notamment avec la légende de l'envoûteuse et de l'alchimiste, sur laquelle repose une grande partie de l'histoire et que j'ai particulièrement aimée.
En termes de personnages, j'ai beaucoup aimé Julie, volontaire sans être tête brûlée, ainsi que Liam, malgré son caractère et son comportement.
J'ai été plus mitigée en ce qui concerne Roan. Je peux apprécier un personnage qui soit un véritable salaud, comme un personnage qui soit adorable, mais j'ai du mal avec les mollassons. Et c'est exactement comme ça que je vois Roan. Il est gentil, oui, mais il semble ne vouloir s'impliquer dans rien, n'avoir aucune conviction, et oublier avec une facilité déconcertante la pauvreté et les injustices du moment qu'elles n'ont pas lieu sous ses yeux. Ça m'a autant énervée que ça a l'air d'agacer son frère, Liam.
Il y a beaucoup d'autres personnages, mais dire ce que j'ai pensé d'eux reviendrait à en dire beaucoup trop sur l'histoire. Disons j'en ai apprécié autant que j'en ai détesté.
J'ai aussi beaucoup aimé le rythme du récit ainsi que l'ambiance qui est assez pesante.
Dans ce 1er tome, il y a très peu de romance, mais j'ai eu le sentiment que tout se mettait doucement en place pour qu'on en ai une belle dans le tome 2.
Un second tome que j'ai hâte de découvrir et qu'on devrait avoir aux alentours de mai 2020 si la maison d'édition française garde le même écart de publication avec la VO.