Petit roman sympathique, à mettre entre de jeunes mains curieuses, de 9 à 13 ans.
Il ne se passe pas grand-chose dans ce livre, mais ce n'est pas très grave, parce que tout est raconté de manière enjouée et sage. La narratrice, Élise, collégienne studieuse et placide (sa mère attend toujours la crise d'adolescence...), a plusieurs caractéristiques inhabituelles. 1° Elle déteste les champignons. Mais vraiment. Beurk. Sinon, elle mange de tout. 2° Son meilleur ami, Raj, est un grand échalas gothique couvert de piercings et adepte de tournois d'échecs. Très sage et très placide aussi (mais que font les hormones, on se le demande...?). 3° Son grand-père est un scientifique renommé, pourvu de 2 doctorats et d'un deuil tenace (la grand-mère d'Élise), aux règles d'hygiène douteuses et à l'égocentrisme avéré... et à l'apparence d'un ado de 14 ans, due à une expérience sur la jeunesse éternelle testée sur lui-même.
Bref, quand son papi adoré refait irruption dans sa vie, la bien ordonnée Élise saute de joie. D'autant qu'il va l'aider dans son projet de science, peu ordinaire lui aussi...
Le roman se tricote gentiment le long de ce fil rouge, l'expérience scientifique censée rapporter des points supplémentaires à Élise. Projet qui permet à l'autrice de placer des explications et des anecdotes sur l'histoire des sciences, sans que ce soit saugrenu ou indigeste. Les interactions des personnages entre eux, familiales et amicales, occasionnent des petites leçons de conduite et de vie, rappelant que tout le monde ne vit pas une situation de la même manière et que la communication reste le meilleur moyen de s'entendre.
Attention, gentil ne veut pas dire "léger" : les thématiques abordées sont très sérieuses ! Comment se dépatouiller de son premier rencard ? Comment sortir d'un deuil ? Comment supporter sa famille sans tourner chèvre ? Comment pardonner ? Etc.
L'histoire comporte son lot de drames et de chagrins, sans lesquels les personnages ne pourraient évoluer.
Une bonne lecture de vacances (ou le reste de l'année !), qui fera passer un moment agréable et instructif aux jeunes lecteurs/lectrices.
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Ellie est l'enfant rêvée, sage et plutôt discrète, elle n'est pas difficile et mange de tout... Enfin sauf des champignons, pour lesquels elle a développé une aversion depuis qu'elle été obligée d'y goûter. Collégienne, elle va devoir supporter son grand-père sur le temps scolaire : en effet, ce scientifique à la retraite, titulaire de deux doctorats, a trouvé le secret du rajeunissement.
Mais la puberté n'est pas une sinécure, et retourner sur les bancs de l'école jamais évident... Pour autant nos deux protagonistes décident de s'inscrire au concours de science, en proposant une étude étonnante et au combien utile : de l'effet des nuggets de poulet de la cantine sur les mouches drosophiles...
Accompagnés de son meilleur ami, un gothique à la carrure de biscotte, notre jeune héroïne va devoir concilier amour et amitié, vie personnelle et scolarité, mais aussi apprendre le deuil. Un excellent roman, qui m'a évoqué l'univers de la série Rick et Morty et se dévore aussi vite que pousse un champignon !
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Ce roman est la suite de "Le 14e poisson rouge".
Après une grande virée, Melvin, le grand-père ado d'Ellie est de retour. Comme le jeune papy ne reste pas en place, Ellie lui propose de participer à l'exposition scientifique départementale. Et ça tombe bien, car Melvin a découvert les propriétés régénératrices de l'axolotl. Mais les choses se gâtent quand Melvin décide de s'injecter à lui-même un peu d'axolotl.
Cette suite m'a un peu moins emballée que le premier tome. L'action est lente à décoller, mais une fois que c'est parti, c'est bien parti. Beaucoup d'humour et d'amûûûr.
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Le ton chaleureux et la façon époustouflante de mimer la réalité (jusqu’à la mort du chat) emportent complètement la lecture. Une nouvelle réussite à ne pas manquer.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Je n’ai pas vu Melvin, mon grand-père, depuis plus d’un an. Il traverse les États-Unis en autocar, d’une côte à l’autre. Ce sont des vacances prolongées. Il me manque pour toutes les raisons du monde. Même ses chaussettes noires de papy me manquent. Et sa façon de commander un poulet chop suey dans tous les restaurants chinois et de voler les petits paquets de sauce de soja. Mais surtout, ce qui me manque, c’est de pouvoir bavarder avec lui. Il est autoritaire et têtu comme une mule et persuadé d’être plus intelligent que les autres parce qu’il a deux doctorats.
Et il a peut-être raison.
C’est peut-être parce que je suis enfant unique, mais mes parents sont légèrement obsédés par ce que je mange. Ils insistent pour que je goûte tout ce qui est dans mon assiette. Pour que je mange comme eux. Pas de menu enfant avec blancs de poulet panés pour moi. S’ils mangent des calamars ou des foies de volaille, alors moi aussi.
Et en fait, ça marche. J’aime tout. Quand on grandit comme moi dans la baie de San Francisco, on prend vite l’habitude de tout un tas de cuisines différentes. J’ai goûté les recettes indiennes, birmanes, mexicaines, chinoises, péruviennes, vietnamiennes, tout ce que vous voudrez. J’adore même les sushis, les vrais, au poisson cru.
Mes parents eux-mêmes l’admettent : je n’ai jamais été difficile, sauf pour une chose.
Les champignons.
- Alors à quoi ça sert ?
- Comment ça à quoi ça sert ?
- Oui ! A quoi ça sert d'essayer ? Regarde ! Toutes nos expériences ont raté ! Jonas est mort ! Et ces pauvres savants avec la malaria ! Et Grand-mère ! Et maintenant même les mouches sont mortes ! La science n'a rien fait pour eux, pas vrai ?
Grand-père s'adosse à sa chaise et soupire.
- C'est vrai. Ces expériences-là ont échoué. Mais l'échec fait partie intégrante de l'expérience. Il faut échouer et se tromper, c'est très utile pour avancer. (p. 175)
- L'effet des nuggets de poulet de la cafétéria sur la croissance des mouches drosophiles, déchiffre-t-il tout haut. Intéressant.
- Merci, disons-nous en chœur.
- Et quelles ont été vos conclusions ? demande le professeur.
- Les drosophiles qui ont été nourries aux nuggets de poulet sont mortes nettement plus vite que les autres, j'explique.
- Je ne suis pas étonné, dit M. Ham.
Avec un clin d’œil il ajoute :
-Pourquoi croyez-vous que tous les professeurs du collège apportent leur déjeuner ?(p. 183)
À la fin, mes parents ont laissé tomber, et j’ai gagné la guerre des champignons. Ils se sont concentrés sur les choux de Bruxelles, qui ne méritent pas leur mauvaise réputation, selon moi.