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sur 1702 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un poème guerrier et une source de vie .

Le texte est fixé par écrit au VIe siècle avant l'ère commune à Athènes . Il se réfère à des périodes plus anciennes encore mais très confusément cependant , du point de vue de sa compréhension historique . Il fut composé à partir du IXe siècle .
C'est un texte connus de tous les grecs , dont beaucoup pouvaient en réciter de très larges sections . On apprenait à lire avec , on apprenait à le réciter et à y chercher du sens édifiant , on se divertissait avec et on y apprenait aussi la métrique et plus généralement la poétique .
Si un jour vous êtes en Grèce , offrez-vous le plaisir d'écouter une lecture « iliadique « , de préférence dans un cadre enchanteur tel que le théâtre d'Eleusis ou encore Sur le cap Sounion , en Attique , sur fond du temple de Poséidon , localisé sur le site de ce cap rocailleux et battu par les vents .
Je dis cela parce que c'est beau , la langue est musicale , très riche en voyelles . Il y a une réelle utilisation poétique de l'accent tonique ( antépénultième syllabe ) , pour apporter du sens , et ce n'est donc pas une simple question de rythme ou de rime ou encore d'euphonie qui préside à la composition .
le sens du texte est construit et appuyé par et avec les sons . A la récitation on perçoit facilement l'importance fondamentale des fins de phrases , avec toujours une attention spéciale qui est à accorder aux adjectifs qualificatifs et aux épithètes , dont les portées ( musicalité et signification ) s'additionnent , alors qu'elles se déposent en strates cumulatives et que l'effet en devient entêtant .
Je dis cela pour insister sur l'oralité fondamentale de ce texte qui est fondamentalement composé pour être entendu plus que pour être lu , l'Iliade se repartie donc en chants et non pas en chapitres .
Le poème est très cohérent , sa langue est ionienne , éolienne aussi , une langue plutôt archaïsante qui est le reflet donc des dialectes parmi ceux des plus anciens habitants grecs du pays . L'Iliade sous la forme que nous connaissons est le reflet des structures sociales et morales des âges sombres helléniques et ce ne sont pas forcément ceux de la période classique qui est la plus emblématique de la Grèce dans la conscience collective contemporaine .
Vous y trouverez , des armes en bronze , des chars , des pentécontères , des duels héroïques , des rois ... et j'en passe ...
On aurait tort de penser que l'Iliade est un simple poème ou une élégante distraction . L'Iliade est quasiment un texte sacré , pas au sens où ce texte serait saint . Mais il est conçu comme un enseignement édifiant totalisant , où l'on est susceptible de découvrir et de comprendre le sens de la vie . C'est un texte sur lequel on débattait , où on s'interrogeait , finalement on s'en nourrissait .
Les dieux y agissent constamment de diverses façons , les héros ne se comportent pas toujours comme tel , et les rois et les dieux non plus .
On y est dans un lointain passé dans lequel l'identité hellénique est déjà formée et ou finalement le grec des époques ultérieures , se reconnaît dans ses ancêtres héroïques , alors qu'ils sont les jeux du destin , du hasard arbitraire et des dieux , tout comme lui .
L'auditeur de l'Iliade y verra tour à tour des symboles , de l'histoire hellénique , différentes variétés dialectales et au travers du langage , il y trouvera de l'identité et une définition personnelle . Il y trouvera la somme de toutes les choses qui font qu'il est lui-même .
Il savourera la poétique des sons et du sens , il analysera les agissements et les attributs des divinités et de leurs symboliques existentielles . Bref il y trouvera des arguments pour comprendre son quotidien , pour le sublimer . Ce travail sur son être se fera selon des processus qui vont de la simple identification « romanesque « , à la quasi exégèse sacrée ou encore sur la base du mysticisme ou bien simplement de l'exemple .
C'est ce qui fait de l'Iliade un texte très difficile à lire , on y a très souvent l'impression que quelque chose nous échappes . On se demande quel est le sens de tel passage , et souvent quant on trouve un passage inutile , c'est que le sens hellénique nous échappes .
Cependant la plus grande partie du texte est accessible , on est dans une trame narrative ou le plus souvent il y a un sens obvie , sens immédiat qui est trivial , intelligible et simple , une sorte de premier niveau de lecture quasi « romanesque « , ou bien historique , où il est aisé de percevoir des enseignements et ou on est susceptible d'engranger des connaissances historiques et de rejoindre à cette occasion de grands hommes dans l'intimité .
La profusion des détails , les noms et les mots qui impliquent de comprendre leurs sens et leur portée , pour comprendre le ou les sens de beaucoup de passages , complique la lecture . Un texte difficile qui reste assez agréable à lire , à cause d'un vocabulaire imagé et d'une approche très scénique à forte intensité généralement , et ce , qu'il s'agisse de ruse , de destinée , de sentiments humains ou divins , d'évènements , de gestes , d'humour ...
En lisant l'Iliade , en acceptant l'idée pendant la lecture que c'est un texte destiné à nous enseigner et à nous nourrir philosophiquement , c'est finalement à l'imprégnation par l'âme hellénique que confine la lecture . C'est une vrai rencontre avec l'âme grecque et avec la vision hellénique du monde ainsi que avec les règles qui le régisse .
On aurait tort en tant que lecteur contemporain , de croire prétentieusement que c'est un texte naïf ou enfantin car c'est un texte de vie , à la portée quasi mystique , si on se réfère au caractère entêtant du phrasé du texte et si on se réfère à sa composition où les ressentis se valident et s'épaississent par couches cumulatives de dépôts successifs .
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« Patrocle s'approche, le pique de sa lance à la mâchoire, à droite, et passe à travers les dents. Alors, avec la lance, il le soulève et le tire par-dessus la rampe du char, comme un homme assis sur un cap rocheux tire hors de la mer un énorme poisson avec un fil de lin et un bronze luisant ; de la même façon, il tire du char l'homme, bouche ouverte, avec sa lance éclatante, puis le rejette à terre, la face en avant, et, dès qu'il est à terre, la vie l'abandonne. »

Première constatation : L'Iliade, c'est vraiment gore ! Ce conflit qui s'éternise devant les remparts de la ville de Troie (plus de dix ans) voit s'opposer Achéens et Troyens, sous la surveillance des dieux, eux-aussi divisés sur son issue. D'un côté, près de la mer, les Achéens ont leurs embarcations, auxquelles ont été ajoutées des baraquements provisoires et des fortifications. En face, dans la plaine, la ville de Troie. Des combats d'une grande violence s'y tiennent. A se demander comment au bout de dix ans il reste suffisamment de monde pour s'entretuer…

Deuxième remarque, l'Iliade est vraiment le reflet d'une mentalité archaïque, qui laisse libre cours à sa soif de colère, de meurtres et de sacrifices. Elle est souvent déconcertante. Par exemple, si les déesses se révèlent pugnaces, les mortelles ont une place purement utilitaire et décorative. Seule compte leur valeur marchande, mais elles passent visiblement bien après les trépieds (je ne suis pas parvenu à comprendre pourquoi ces objets utilitaires ont une telle importance), les chars, les chevaux et les armes.

Nos amis les animaux sont tout aussi maltraités. Les dieux grecs sont avides de sang et du fumet de viandes rôties, tout comme les mortels. Un cauchemar de végan, donc.

Malgré ce fort décalage spatio-temporel, je suis parvenu à m'intéresser à ce texte fondateur (d'où les cinq étoiles), si étrange et barbare. Les images poétiques sont essentiellement marquées par la nature : oiseaux, fauves, puissance des éléments. Les rapports entre les dieux, et des dieux avec les mortels dont ils sont parfois les géniteurs, ne sont pas simples. Là c'est plutôt l'image d'une organisation mafieuse qui s'est imposée à moi !

En conclusion, si vous voulez du dépaysement tentez l'Iliade. On est loin du feel-good.
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Homère chante l'Iliade, tout précisément la fin du siège de Troie. de la colère d'Achille à la mort d'Hector, c'est force batailles, combats, affrontements d'orateurs et de combattants qui sont magnifiés par une épopée destinée à être davantage écoutée que lue.
Autant l'avouer d'emblée, lire l'Iliade n'est pas de tout repos et un effort est nécessaire pour suivre le texte jusqu'à son terme. La révélation assumée du dénouement répétée à plusieurs reprises, les titres des différents personnages, les généalogies intrusives, les formules et expressions trop souvent répétées, tout cela fait son petit effet à l'oral mais agace le lecteur. Pour autant la continuité du récit offre de nombreuses surprises dont les petits épisodes clés de la mythologie.
Il y a d'abord les rappels des épisodes que les dieux et déesses ont vécus (de près ou de loin) au cours d'un bien mystérieux passé, lors de trêves consenties aux combattants. Ceux-ci appartiennent à la culture grecque et doivent être savourés, tant ceux-ci sont imprévus et surprenants. Mais il y a aussi la participation directe des déités aux combats, les conséquences de la guerre dans leur vie de tous les jours qui leur donne un visage à la fois humain (ainsi les voilà qui prennent peur, qui tremblent, ont mal, veulent être réconfortés,…) et animal (Héra et Athéna, doivent être ravies d'être ainsi décrites !). Les héros tiennent également une grande place dans le récit, mais si cette place est prestigieuse, elle n'est pas exempte de critiques. Ainsi Achille présenté comme le héros par excellence se révèle sombre, ombrageux, inflexible, cruel et impitoyable.
L'épopée prend ici différentes formes avec des passages de passions (amour, fierté paternelle, respect filial, amitié, trahison, peine, réconciliation, défaite, victoire, joie, deuil… toutes les passions !), d'actions, de réflexion… Cette complexité est tout à fait incroyable et suscite le respect. Respect qui s'impose, même si la lecture de la dernière partie de l'oeuvre est sans doute bien plus captivante que celles qui précèdent…
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Vingt dieux de l'Olympe ! Quel livre ! quelle guerre ! Quels morceaux de bravoure.
Lecture exigeante, difficile, parfois, autant de personnages, de Dieux, Déesses, Demi-dieux, nymphes et tutti quanti que de modèles de plats en plastique à une réunion Tupperware ou que de clous chez un quincaillier.
Bien avant qu'Ajax voit son nom récupéré par une marque de produits à récurer, bien avant que Jean Giraudoux n'annonce que la guerre de troie n'aura pas lieu, Homère d'alors dont j'ai eu l'immense joie de contempler son tombeau (théorique sur l'île d'Ios) et dont Victor Hugo disait «Le monde naît, Homère chante. C'est l'oiseau de cette aurore» posait les bases d'une épopée magistrale et vieille comme le monde : si tu me piques ma femme, gare à toi, je viens avec mes copains et je vais tout casser, nous on s'en fiche on est dans les murs de Troie heu tu pourras pas venir la reprendre nanana !
Bon dis comme ça Homère doit se retourner dans sa tombe et Zeus va me foudroyer sur place à coup d'éclairs et pas au chocolat, je vous le dit.
Cette oeuvre, donc est magnifique, l'adjectif homérique prend toute sa puissance après pareille lecture.
Achille est mon chouchou, Hector est fort, Zeus se tape des meufs, Poséidon ébranle le sol, Héphaïstos nous concocte des armures décrites pendant 3 pages entières, les combats sont très crus, emplis de violence, le découpage en 24 chants nous fait rappeler qu'Homère était très en avance sur les scénaristes de 24 heures et consorts.
Après cette lecture, je reste sur mon nuage, tutoyant les Dieux de l'Olympe et Homère le Dieu de la littérature.
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Heureux qui voyage aujourd'hui avec les livres et le récit. Héros de la mythologie et victimes du confinement sont faits pour s'entendre. Regardez Ulysse par exemple : chacun connait son histoire. Avec une attestation de sortie pour faire la guerre il laisse Pénélope et part à Troie : d'autres comme Vian auraient déserté, lui non. Il fait la guerre, ça dure 10 ans. Il pourrait rentrer chez lui mais non : les héros de l'époque sont tous un peu rebelles, comme les dieux. Il brave la haute autorité de l'Olympe et les 135€ d'amende et reste encore 10 ans dehors avant de revoir sa femme et Ithaque. Un vrai roman de science fiction par les temps qui courent ! Dans la partie troyenne du récit Homère fait le siège de nos émotions : Achile et sa colère vont-ils conduire les grecs à la défaite ? Au jeu des sentiments, les dieux n'ont d'exemple à recevoir de personnes. Sûr que les hommes ont intérêt à se tenir... comme des héros.
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Avec un texte comme L'Iliade, la première difficulté consiste à choisir la traduction. Parce que depuis l'écriture de ce texte, il y en a eu des gens qui se sont essayés à le traduire dans toutes les langues. Dans un premier temps, j'avais envisagé d'emprunter celui qui serait disponible à la bibliothèque de ma ville. Puis finalement, j'ai opté pour la version Kindle gratuite proposée par Amazon, et ce pour deux raisons : J'avais l'intention de le lire dans le train en allant chez mes parents, ce qui serait donc moins encombrant qu'un livre papier. Et la lecture sur liseuse rentrerait parfaitement dans le challenge « passons au numérique ».
La version que j'ai lue est donc celle traduite par Charles-René-Marie Leconte de Lisle.

Une fois ce premier obstacle passé, j'ai pu me mettre à la lecture… où j'allais très rapidement me confronter à une deuxième difficulté : La traduction des noms. Car ici, Achille se nomme Akhilleus, Apollon se nomme Smintheus ou Phoibos, Briséis est appelée Hippodaméia, quant à Odysseus, il s'agit d'Ulysse. Bref, j'ai du plusieurs fois vérifier des noms qui m'étaient inconnus sur le net. La lecture ne fut donc pas très aisée.

L'Iliade, c'est donc l'histoire des derniers mois de la Guerre de Troie. Guerre qui dura tout de même une décénie et qui verra s'affronter les achéens et les troyens. Ajoutez à cela le fait que les divinités décident de s'en mêler, et vous comprendrez l'ampleur de l'évènement.

L'iliade est certes une lecture pas si aisée que ça, à cause de sa structure, mais également de sa taille, mais cela reste néanmoins une lecture passionnante. Et épique.
Car les hommes deviennent des héros. Les héros deviennent des demi-dieux, ce qui ne plait pas forcément aux divinités en place. Surtout si le dieu en question n'a pas soutenu le bon héros. Les Dieux ont tendance à prendre les hommes pour des pions sur un échiquier, mais ça, c'était sans compter sur le fait que parmis les hommes il y avait des héros qui n'avaient pas l'intention de se laisser faire.
Oui c'est vrai, parfois je me suis un peu perdue au milieu de tous ces noms de peuples, de héros, de vaisseaux… mais cela n'enlève ne rien l'efficacité de ces descriptions, la beauté de ce texte. Pendant ma lecture, j'essayais de m'imaginer ce que pouvait donner ce texter raconter à l'oral. Et d'ailleurs, j'ai bien envie de tenter l'expérience, car je suis persuadée qu'écouter l'Iliade apporterait une dimension encore plus intense à ce récit que de le lire. Après tout, à l'origine il s'agit bien d'un texte transmis à l'oral, n'est-ce pas ?

L'Iliade, c'est une histoire de destin et de choix. Comme par exemple celui d'Achille qui va devoir décider s'il veut mourir en jeune héros ou bien vivre vieux et anonyme. C'est également une histoire de trahison, d'amour, d'amitié, de jalousie… comme le démontre le quatuor Priam, Pâris, Hector et Achille. Une histoire universelle, pourrait-on dire. Et c'est peut-être pour ça qu'aujourd'hui elle reste une oeuvre si appréciée.

Pour ma part, j'ai lu l'oeuvre en quatre jours (mais j'avais le temps, j'étais en vacances). Et ce n'était pas de trop, car l'Iliade est une oeuvre avec laquelle il faut prendre son temps, pour s'approprier les noms, le style… C'est le genre de livre que j'ai envie d'ouvrir uniquement si je sais que j'ai du temps devant moi pour m'immiscer dans l'histoire, et pas un bouquin que je feuilletterais si j'ai 3 minutes à attendre chez le médecin.

Donc, même si la lecture n'est pas toujous évidente, j'ai aimé redécouvrir l'Iliade, et j'ai vraiment très envie d'essayer une version audio.
Lien : http://desliresdestoiles.wor..
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Imaginez Homère, aède aveugle, scandant de mémoire les 24 chants de L'Iliade ! C'est tout simplement inconcevable pour les contemporains que nous sommes. Non seulement, il raconte cette épopée mais ... il la conçoit. le talent de conteur d'Homère laisse vraiment pantois, des centaines de personnages surgissent du récit sans aucune fausses notes. Qu'apparaissent un Achéen (les grecs) ou un allié des troyens…, Homère nous le situe dans sa généalogie, dans son rapport aux Dieux, sa ville, ses amitiés, son histoire personnelle. Homère l'écrivain-étalon crée un monde de passions, de colères, de ruses, un monde d'hommes tellement violent qu'il fait dire à Zeus au chant XVII « rien n'est plus lamentable que l'homme parmi tout ce qui, sur la terre, respire et se traîne ».

L'Iliade ne raconte pas les 10 années de la guerre de Troie mais des derniers mois de celle-ci. Comme pour l'Odyssée, Homère se place en second plan, il n'est que l'interprète des paroles de la muse ou de la déesse. Ce n'est pas lui qui parle : « Chante la colère, déesse, du fils de Pelée, Achille ». Car l'Iliade démarre sur une énorme colère celle d'Achille le chef des Myrmidons, le fils du roi Pelée et de Thétis, une Néréide ( nymphe marine) ; dans l'Iliade comme dans l'Odyssée la frontière entre le terrestre et le divin est ténue.
Le récit débute au coeur de l'immense armée achéenne en proie à la peste, les hommes meurent comme des mouches et sans se battre. Cette épidémie a été déclenchée par Apollon pour punir l'obstination d'Agamemnon qui ne veut pas rendre à son père (un prêtre d'Apollon) sa captive, Chryséis. Forcé, cependant, de la rendre pour calmer la colère des Dieux, Agamemnon s'arroge de droit de prendre le butin d'Achille : la belle Briséis. Furieux Achille, le plus valeureux et invincible (hors son talon), se retire du combat laissant la place aux troyens qui vont de victoires en victoires. le récit bascule quand Patrocle aimé d'Achille se fait tuer par Hector. L'Iliade se terminera sur les funérailles d'Hector après 24 chants de combats singuliers, de massacres, de batailles furieuses et de négociations entre les Dieux. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la ruse du Cheval de Troie ne figure pas dans l'Iliade, elle est racontée dans l'Odyssée et de nombreuses précisions sur la fin de la guerre et la destinée des héros nous seront données dans l'Odyssée. Ulysse descendant aux Enfers y reverra d'ailleurs Achille et Agamemnon.

Pas un film, pas un récit de bataille, pas une image de combat n'échappe à la puissance homérique. Définitivement l'image des Enfers, des Dieux sur (ou dans) leurs nuages, des chars et des armures qui se brisent, des navires par milliers sur la mer, … proviennent d'Homère. C'est stupéfiant de se sentir des racines aussi profondes –700 av/JC. L'iliade est d'une incroyable modernité ou alors c'est nous qui sommes restés Homérique même au XXIième siècle.
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La lecture de l'Iliade a été pour moi bien difficile, ça a été long et même assez fatiguant parfois, car la langue d'Homère, peu importe la traduction, dans toute sa splendeur, nous dépayse totalement. Néanmoins, il faut toujours se rappeler que l'on est en face du patron. Beaucoup ont tenté de décrédibiliser l'apport historique de ce poème, en vain, cette oeuvre conséquente regorge de détails qui nous en apprennent toujours plus sur nos ancêtres et il est certain qu'il reste bien du travail avant de pouvoir se vanter d'en avoir fini avec ce livre.

Ce qui saute aux yeux pour le passionné d'Histoire que je suis, c'est la célébration du panhellénisme, une unité ressort des rapports entre les peuples qui partagent les mêmes rites autour des mêmes dieux, et finalement, "vivent ensemble". Homère nous parle souvent des "nefs achéennes", de leurs installations, mais aussi de leurs activités telles que le sport à la fin. Oui, je n'invente rien en disant cela, mais c'est indispensable, car, selon moi, c'est bien cet élément qui a permis au texte de survivre dans L Histoire, de traverser le temps et les frontières pour arriver jusqu'à nôtre civilisation afin de nous rappeler notre faiblesse et notre vanité.
Dans un second temps, ce texte aujourd'hui classique, témoigne d'une extreme modernité et nous fait mentir. Je me suis rendu compte notamment, qu'Homère lui même est une source dans notre perception de la Grèce antique, notamment dans l'esthétique, par l'éloge du travail d'Hephaistos. Ça peut paraître infime, mais, c'est bien une Grèce colorée que nous peint ici le poète, contredisant cette vision blanche maculée que l'on nous a longtemps vendu... Bref.

Le sens de l'Iliade est un sujet compliqué à aborder, car nos valeurs et notre regard d'aujourd'hui doivent être mis de côté. Comme je l'ai dit plus haut, on en aura jamais fini avec Homère, et de nombreux intellectuels font encore des recherches sur ces textes aujourd'hui, d'ailleurs, à ce propos, l'historien Pascal Payen insiste pour considérer l'Iliade comme un poème SUR la guerre et non comme un poème DE la guerre. Ainsi, le nouvel ordre voulut par les dieux n'aurait plus comme idéal celui de la guerre, les dieux et les hommes s'entretuent puis pleurent, tout ça en vain, car au final, si Achille s'est vangé, son âme n'en est pas pour autant apaisée et il ne s'en sent pas plus glorieux. Il parle également du sens de la gloire "impérissable", qui, bien qu'étant l'idéal des combattants, est vite oubliée face à la violence de la guerre et le réflexe humain qui consiste à préserver sa vie avant celle des autres. Quant aux codes de la guerre, s'ils sont cités par les personnages, ils ne sont pas respectés. Finalement, tout ça laisse penser qu'Homère nous dresse un tableau bien sombre de la guerre et de son impact sur les hommes.

Pour conclure, il FAUT le lire, c'est une lecture qui fait du bien et qui sert toujours de par l'importance de l'Iliade dans notre culture
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Ce poème épique est l'un des plus anciens de la littérature occidentale et a été lu, apprécié et étudié depuis des milliers d'années, pour une bonne raison : ses leçons sur l'héroïsme, le courage, la virilité, la gloire, l'honneur, l'hybris ont guidé pendant longtemps les hommes.

Lire l'Iliade permet de renouer avec un guide moral qui inspirait les Grecs comme les textes religieux ont inspiré nos civilisations ; c'est aussi le témoignage d'une tradition orale des oeuvres dites fondatrices, l'édition Babel (août 2013) a ici cet avantage de proposer une traduction lyrique du poème par le choix du vers de quatorze pieds.
Peut-être moins accessible que l'Odyssée, l'Iliade reste néanmoins une oeuvre à partager le plus possible.
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Du haut de ses 2800 ans, L'Iliade est un grand classique, fondateur de notre civilisation. Je connaissais de loin l'histoire liée à la guerre de Troie mais ne m'étais jamais véritablement penché sur le sujet.

L'Iliade ne relate en fait pas toute la guerre de Troie mais seulement une petite partie, vers la fin de celle-ci : la chute de Troie avec le fameux cheval éponyme ou encore la mort du héros Achille n'y sont, par exemple, pas décrits.

Au-delà des combats épiques, le texte est plus complexe qu'il ne le semble au premier abord. On y voit une série de questionnements philosophiques sur le libre arbitre, le bonheur etc. le vaniteux Achille en illustre bien l'exemple lui qui avait le choix de survivre en tant qu'homme plutôt que de chercher la gloire et la mort dans la bataille...
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