Citations sur L'Odyssée (173)
Muse, dis-moi le héros aux mille expédients, qui tant erra, quand sa ruse eut fait mettre à sac l'acropole sacrée de Troade, qui visita les villes et connut les mœurs de tant d'hommes ! Combien en son cœur il éprouva de tourments sur la mer, quand il luttait pour sa vie et le retour de ses compagnons !
Cette blessure, en tâtant du plat de la main, la vieille
la reconnut, et aussitôt en laissa choir le pied ;
la jambe heurta le chaudron, le bronze retentit,
le chaudron bascula et l'eau ruissela sur le sol.
La joie et la douleur saisirent son esprit, ses yeux
se remplirent de larmes,
sa voix chaude se brisa.
Et, prenant le menton d'Ulysse, elle lui dit :
"Mais oui, tu es Ulysse, mon enfant !... Je n'ai pas su
te reconnaître avant d'avoir touché tout mon seigneur!000"
Elle dit, et tourna les yeux vers Pénélope
pour lui crier que son mari était dans la maison ;
mais la reine ne put ni voir ses yeux ni deviner,
car Athéna détourna ses pensées ; Ulysse alors,
en avançant la main, lui prit la gorge de la droite
et, de la gauche l'attirant à lui, parla :
"Nourrice, tu veux donc me perdre ? C'est toi qui m'as porté
sur ton sein ; aujourd'hui, ayant beaucoup peiné,
après vingt ans d'absence, je reviens dans ma patrie.
Mais, puisque tu m'as reconnu, grâce à un dieu,
tais-toi de peur qu'une autre dans la salle ne l'apprenne !
Chant XIX, 467-486
Le Cyclope en tâtonnant des mains était allé lever le rocher du portail puis il s'était assis en travers de l'entrée les deux main étendu pour nous prendre au passage si nous vouillions sortir dans le flot des moutons
c'est l'histoire d'un roi d'Ithaque qui est parti à Troie.Après 10 ans de guerre,comme il a tué un cyclope (enfant de poséidon) quelques uns les dieux immortels vont essayer d'enpecher d'arriver à son retour et d'autres vont l'aider
Allons, viens ici, Ulysse fameux, gloire éternelle de la Grèce. Arrête ton vaisseau, afin d’écouter notre voix.
Quand on a satisfait la soif et l'appétit, on donne une pensée et des pleurs aux amis que, du creux du vaisseau, Skylla était venue nous prendre et dévorer ; puis les larmes font place au plus doux des sommeils.
C'est l'homme aux mille tours, Muse, qu'il faut me dire, Celui qui tant erra quanq, de Troade, il eut pillé la ville sainte, Celui qui visita les cités de tant d'hommes et connut leur esprit, Celui qui, sur les mers, passa par tant d'angoisses, en luttant pour survivre et ramener ses gens...
(Traduction de Victor Bérard - Ed. Les Belles Lettres)
La sage Pénélope alors lui répondit :
"Les songes, étranger, sont confus et parlent peu clair,
ils sont bien loin de tous se réaliser pour les hommes.
Car, pour les songes vacillants, il est deux portes :
l'une est faite de corne et l'autre l'est d'ivoire ;
les rêves arrivant par l'ivoire scié
sont rêves dérisoires, n'apportant que paroles vaines ;
mais ceux qui entrent par la corne bien polie
cornent la vérité au mortel qui les voit.
Or, je doute que soit venu par là ce redoutable
songe : nous en aurions, Télémaque et moi, trop de joie...
[Chant XIX, v. 559 - 569, trad. Philippe Jaccottet]
Les hommes sont des êtres d'un instant ...
(...)
Sur ces mots, Athéna le toucha de sa verge d'or.
Elle lui mit d'abord une écharpe lavée de frais
et une cape autour du corps ; puis le grandit, le rajeunit.
Il reprit son teint brun, ses joues se regonflèrent,
une barbe bleu-noir encadra son menton ;
cela fait, elle s'en alla ; Ulysse alors
entra dans la cabane. Télémaque fut ébloui
et, troublé, détourna les yeux, craignant un Immortel ;
puis il lui adressa ces paroles ailées :
" Te voilà, étranger, bien différent de tout à l'heure !
Tu as d'autres habits, ta peau n'a plus le même teint.
Sans doute es-tu l'un de ces dieux qui règnent sur le ciel.
Sois-nous propice : nous t'offrirons d'agréables victimes
et des présents d'or ouvragé : épargne-nous !"
En guise de réponse, Ulysse l'endurant lui dit :
"Je ne suis pas un dieu ; que me prends-tu pour un des leurs ?
Je suis ton père pour lequel, avec gémissements,
tu souffres mille maux et subis les excès des autres !"
Cela dit, il baisa son fils et, le long de ses joues,
laissa couler les pleurs qu'il avait longtemps contenus.
(...)
[Chant XVI, v. 172 - 191, trad. Philippe Jaccottet]