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sur 279 notes
Un roman captivant que ce “Rocher blanc” de Anna Hope, à la construction parfaitement symétrique centrée sur la présence inquiétante, étonnante, fascinante de ce Rocher blanc, but suprême du voyage de chacun des quatre personnages de cette fresque historique. Ils sont quatre en effet, chacun à une époque différente, à poursuivre ce même dessein : se rendre sur le site du Rocher blanc, sur la côte nord du Nayarit, au Mexique. Son pouvoir spirituel attire depuis la nuit des temps, et nous allons cheminer à rebours depuis notre époque jusqu'au XVIIIème, aux côtés de personnages choisis par l'autrice pour tenter de comprendre l'importance fabuleuse de ce “caillou blanc” émergé au milieu des vagues, proche de la côte et pourtant quasi inaccessible. Puis l'autrice nous ramènera au XXIème siècle, étonnés, réfléchissant à ces quatre destins si différents et pourtant si semblables dans leurs désirs et leurs contradictions.

Quatre époques, quatre personnages, tous représentatifs d'une démarche personnelle qui leur fait espérer une libération, une rédemption, une vie libre, une révélation. Que ce soit l'écrivaine en 2020, le chanteur en 1969, la fille en 1907 ou le lieutenant en 1775, chacun d'eux est mu par un puissant désir de changement et espère de ce rendez-vous avec le Rocher blanc, un nouveau départ, la connaissance, une vie meilleure et libre. Anna Hope nous emmène ainsi au gré de l'Histoire qu'elle soit contemporaine ou raconte le temps des conquistadors en passant par la période tragique de la colonisation, en adaptant sa langue à chacune de ces périodes (ce qui est parfaitement rendu dans la traduction de Élodie Leplat), et le lecteur se laissera emporter par ce vent d'aventure aux confins de la spiritualité.

Un roman puissant, qui questionne, dérange, surprend, et laisse une musique captivante qui habitera longtemps le lecteur.
Lien : https://camusdiffusion.wordp..
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Un lieu, 4 siècles d'Histoire. Un rocher auquel la tribu des Wixarikas attribue l'origine du monde. Dans un minibus, aux confins du Mexique, une dizaine d'individus se rend sur place, avec pour offrandes bougies et calebasses. Parmi eux, une écrivaine partant à la recherche de l'inspiration pour son prochain roman, tout en prenant soin de sa fille et en voyant son mariage se désintégrer. Autour de ce rocher se sont déroulées d'autres histoires qui pourraient bien l'inspirer.
Anna Hope nous dépose un roman vertigineux de poésie, dans lequel récit et dialogues se mêlent avec la plus grande virtuosité. L'autrice fait fi de la ponctuation, inventant ses propres règles pour un voyage artistique novateur. Dense au premier abord, le lecteur se laisse pourtant embarquer dans cette expérience littéraire inédite. En tous cas pour moi !
Ce récit pyramidal a pour clé de voûte le Rocher lui-même. le chapitre médian lui est consacré : « C'est le lieu où pour la première fois, l'informe s'est épris de la forme. »
Autour de cette unité de lieu, 4 siècles d'Histoire et d'histoires nous sont contés. Quatre personnages, leur approche de ce rocher et ses conséquences : l'écrivaine, le chanteur rappelant Jim Morrison sans jamais le nommer, les soeurs Yoeme et le lieutenant. Débutant en 2020 au début de la pandémie de coronavirus pour remonter chronologiquement jusqu'en 1775, Anna Hope dépeint quatre destins puissants liés au rocher, quatre épisodes qui verront leur intrigue résolue dans un mouvement inverse de 1775 à 2020, comme si le rocher touchait à ce point au sacré qu'il apportait à tous paix et harmonie.
L'héroïne de 2020 fait inévitablement penser à l'autrice, qui ne cache d'ailleurs pas son voyage sur place. Cette mise en abyme du travail d'écriture se couple d'une recherche plus profonde, sur le sens de la vie même, nos actes aux conséquences parfois catastrophiques. Mais point d'atermoiement. On pourrait même le qualifier d'écologiste, tant il est actif dans sa volonté de re-créer un lien fort, presque ésotérique entre la Terre et les hommes.
Un texte intense, talentueux mais exigeant.
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Chronique vidéo ; https://www.youtube.com/watch?v=-qA5S8M3XjM
Le livre se découpe en plusieurs parties, d'abord en chronologie inversée, on suit d'abord une écrivaine de nos jours, dont le couple bat de l'aile, et qui va au Mexique porter des offrandes à un rocher blanc censé lui apporter la félicité, une rockstar au bout du rouleau dans les années 60, une jeune fille amérindienne au début du 20 siècle arrachée à sa terre, et au 18ème, un lieutenant espagnol, navigateur qui va découvrir cette nouvelle terre inquiétante, puis on reprend les mêmes, on secoue, et on suit de manière chronologique cette fois-ci.

Vous suivez ? Parce que l'accumulation des personnages est l'un des problèmes du roman. A chaque fois qu'on commence un peu à se mettre dans le bain, le roman se coupe pour passer à quelqu'un d'autre. Et cette petite frustration qu'on ressent à chacune de ces coupures serait pardonnée si à côté le style était vraiment original ou recherché, ce qui n'est malheureusement pas le cas. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, je trouve qu'Anna Hope écrit bien, je trouve qu'elle frôle l'organique dans ses images, une simplicité et une pertinence dans la manière de décrire et le concret et les affects de ses personnages, c'est une autrice talentueuse, mais je me sens obligée de nuancer car peu de phrases me donnent envie d'être retenue ou notée — ça coule un peu trop, et j'ai peur de ne pas retenir grand-chose une fois le livre refermé.
Si la construction avait permis peut-être de plus s'attacher aux personnages, n'avait pas reproduit une structure presque canonique du roman actuel, c'est-à-dire plusieurs destins qui se recoupent, une structure qui parait presque écrite pour être retranscrite dans une série, avec ses procédés comme le cliffhanger qui dans le bouquin devient prévisible et agaçant à cause de son systématisme, je ne serais pas passée à côté de ce bouquin. Je dirais même que c'est écrit pour une mini-série, ces formats de 55 minutes sur 6 à 8 épisodes. On imagine presque la date inscrite à chaque début d'épisode, les plans larges sur les paysages du Mexique, peut-être désaturé pour le contemporain, Jimi Hendrix ou Gimme shelter des Rollings stones pour la partie sur le chanteur, les sous-titres pour les passages en 1907 où la jeune fille parle en yoeme, et pourquoi pas en noir et blanc, un noir et blanc très contrasté, très propre et stylisé, qui fait carton-pâte. Autre chose qui pèche, on perçoit carrément les notes préparatoires d'Anna Hope sur les coutumes des amérindiens du début de siècle. En fait, on a envie de dire ce qu'on a l'habitude de lire pour les séries soignées et un peu ennuyeuses qu'on regarde pour s'endormir : une belle reconstruction, un soin particulier pour les accessoires et les costumes — et ce qui finalement dépasse difficilement cette notion de décor. Car le reste me parait vide, je ne me suis sentie engagée pour aucun des personnages, qui la plupart n'ont pas de nom, avec un présent de narration qui se concentre tout le temps sur l'action et empêche de se poser, de prendre le temps de faire durer une scène. L'impression que j'ai en lisant ce livre, c'est donc d'un talent gâché, d'un manque de souffle aussi. Comme si le fait de brasser beaucoup de personnages était un aveu d'échec — celui de ne pas pouvoir en invoquer un seul qui ait assez d'épaisseur pour tenir le livre sur ses seules épaules. Et je pense que pour moi aussi ça peut-être une leçon, car c'est quelque chose que j'ai déjà fait dans un de mes romans, et je pense pouvoir percevoir la manière dont Anna Hope envisage son livre : un roman, c'est plein d'angles morts qu'on ne perçoit plus à force d'écrire, c'est l'impression d'avoir tout aplani, tout mis en lumière alors qu'il reste des pages et des pages dans l'ombre, et je suis persuadée qu'elle a la sensation d'avoir suffisamment éclairé ces destins pour qu'on s'y attache, mais qu'il y a eu un hic de traduction, de transmission entre l'auteur et le lecteur à un moment donné — comme si le livre n'avait pas encore été complètement écrit. J'ai pu lire que ses autres romans étaient chouettes, donc c'est loin d'être un livre rédhibitoire pour m'intéresser à ce qu'elle a pu faire avant, mais je suis passée à côté de celui-ci.

Lien : https://www.youtube.com/watc..
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