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sur 275 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
J'imagine que chaque auteur, lorsqu'il commence le projet d'un roman, a en tête certaines ambitions. Et que, si une fois le livre achevé, il peut trouver, à travers les échos de sa réception, la confirmation que ses objectifs d'écriture ont été atteints, c'est alors un livre réussi. Posée en amont de la création, cette question des motivations à écrire a dû aussi en paralyser plus d'un et réduire à néant ce qui n'étaient que velléités. Quand il s'agit, comme pour Anna Hope, d'un auteur ayant déjà rencontré le succès, le défi est légèrement autre : trouver l'inspiration pour faire du neuf selon les recettes des succès antérieurs. Renouveler son écriture mais contenter un lectorat qui revient vers vous à la faveur de vos productions antérieures.
C'est en pensant à tout cela que j'ai abordé la lecture du le Rocher blanc, dernier en date des romans d'Anna Hope. J'avais trouvé Nos espérances tellement parfaites à restituer l'air d'un temps que, malgré le grand plaisir pris à leur lecture, je les ai soupçonnées de devenir vite datées. La Salle de bal et le Chagrin des vivants, chacun dans leur genre, m'avaient également beaucoup plu. J'y ai trouvé à chaque fois un cadre bien précis pour une histoire en immersion dont la narration pleine de finesse laisse toujours sa place au tintement un peut aigrelet d'une fêlure douce-amère.
Et puis le Rocher blanc qui me laisse confuse et un tantinet désappointée là où je pensais, grâce à une grande amie libraire, plastronner d'être de celles qui le découvraient avant sa sortie et me délecter de ce plaisir un peu snob consistant à dire à mes connaissances : « le dernier Anna Hope, tu ne l'as pas encore lu ? Vraiment, tu devrais, une petite merveille ».
Je ne dirai pas cela.
Dans un decrescendo chronologique annoncé dès la table des matières, le roman fait se succéder différentes parties de 2020 à 1775 pour emprunter ensuite le chemin inverse et revenir au monde contemporain. le point commun entre ces épisodes romanesques ? le rocher. Pierre votive à quelques encablures des côtes de l'Amérique latine, fréquentée par les autochtones pour des raisons cultuelles, par des migrants esclavagisés ensuite, un chanteur ressemblant fort à Jim Morrison et une romancière touriste venue y rendre une sorte de culte new-age.
Comme Anna Hope reste une conteuse de talent, on s'attache aux personnages des différentes époques. On ressent le vide dans lequel se meut chacun d'eux, le désespoir blanc qui les habite continuellement. On vit leur désarroi, leur peur et leur inéluctable condamnation. Dans une réflexion qui ramasse en moins de 300 pages l'idéologie de la colonisation, le soft power de la pop music et les délires ethnocentrés de touristes en mal de spiritualité personnalisée est concentrée toute la démesure humaine, l'impuissance à laquelle se résolvent les opprimés, l'inexorable tragédie que contient l'aveugle et suffisante découverte d'un nouveau monde depuis 15e siècle.
Mais il ne faudra pas attendre autre chose. Pas de deus ex machina. Jamais. Pas de rédemption par je ne sais quelle grâce des sentiments. Rien qui sauve. Rien qui transcende ou qui éclaire.
Alors je reviens à ma réflexion initiale sur les motivations à écrire. Il me semble que si l'on n'est pas Beckett, si la beauté de la langue utilisée ne vient pas transcender le seul et frustre dire, c'est un coup d'épée dans l'eau que de raconter uniquement la brisure. Car ce qui aura été brisé, ce n'est pas seulement le destin tragique de tous ces personnages, c'est aussi le pacte avec le lecteur qui, à conditions d'une esthétique séduisante ou de péripéties romanesques trépidantes voire d'une injonction à un engagement politique quelconque, aurait accepté de voir son regard infléchi. Ici, rien de ce genre. On reste prisonniers de la bêtise immémoriale des hommes, à tristement contempler le désastre. Sans échappatoire aucun, pas même esthétique. Déprimant.
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J'avais été conquise par les deux précédents romans d'Anna Hope que ce soit la salle de bal et surtout le chagrin des vivants mais cette fois-ci le charme n'a pas opéré. Lecture faire en audio mais que se soit au niveau de la construction temporelle et les personnages, je suis restée à distance cherchant même finalement le sens de l'ensemble.
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2020. Une jeune écrivaine se rend avec son mari et sa fille au Rocher Blanc au large des côtes mexicaines, afin de lui rendre grâce pour la naissance de leur enfant, alors même que sa foi dans son mariage - et dans l'avenir lui-même - s'effrite.
1969. Un chanteur de renom qui fuit la loi, ses fans enragés et une Amérique brûlante de la fièvre de la guerre du Vietnam, échoue dans un hôtel aux confins du Mexique, espérant se perdre - et peut-être se trouver.
Dans les premières années du vingtième siècle, deux jeunes soeurs sont arrachées à leur terre natale et emmenées de force sur la côte en tant qu'esclaves. Alors que leur avenir est bousculé au nom du progrès et du pouvoir, elles se tournent vers les histoires de leur peuple pour les garder en vie.
1775. Un jeune lieutenant espagnol, qui s'apprête à partir du Rocher Blanc pour poursuivre la conquête de la côte Pacifique, semble perdre pied avec la réalité, ce qui aura des conséquences fatales ...

Le Rocher Blanc est un roman sur des vies qui résonnent à travers le temps, sur les nombreuses formes de violence et d'amour, et sur ce qui se passe lorsque les histoires que nous avons vécues ne peuvent plus nous protéger.
C'est aussi un roman que je trouvais très prometteur après avoir lu le synopsis, mais après la lecture de ce recueil de quatre histoires, j'étais plutôt déçue.
Si j'ai apprécié la structure, les quatre perspectives ressemblent à des fils émanant du rocher à travers le temps, je n'ai pas compris exactement comment ils étaient censés se rejoindre, ou peut-être qu'ils ne devaient pas le faire. Si la mythologie et l'histoire du Mexique sont intéressantes, j'ai l'impression qu'elles auraient dû être mises en avant dès le début du roman, juste pour situer et orienter le lecteur. Dans le même sens, j'aurais aimé avoir un rocher blanc plus présent, au lieu d'une tache floue en arrière-plan. Pourtant, tout est lié à lui, car les quatre personnages vivent une sorte de révélation au Rocher Blanc sacré, qui, dans la légende indigène Wixarika, était le premier objet solide né dans le monde, et donc d'où tout découle.
L'écriture est, comme toujours, sensible et précise, mais j'ai ressenti une déconnexion totale avec les personnages et leurs récits. Dans un mot, j'ai trouvé ce roman décousu. Certainement pas le meilleur de l'autrice!
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Mauvaise pioche. Décidément tous les livres que j'ai achetés depuis cet été sur le thème du voyage m'ont déçue. le Rocher blanc existe: il est situé au Mexique, au bord du Pacifique et constitue un lieu de pèlerinage pour le peuple Wixárika. Ce qui m'a donné envie d'acheter ce livre, c'est qu'il raconte 4 histoires à 4 époques différentes mais qui ont toutes pour point commun le magnétique rocher blanc. Seule l'histoire de la fille Yoeme m'a plu. le reste est un agrégat de bienpensance écologiste et anticolonialiste. Au milieu de tout ça, le récit sur 20 pages d'une journée de défonce de Jim Morrison (quel ennui !). Allez hop, dans la boîte à livre. Et je parie que dans 2 semaines j'aurais totalement oublié ce roman dispensable.
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Anna Hope est une conteuse extraordinaire. Elle met de la poésie dans ses textes, et j'avoue avoir beaucoup aimé ses précédents romans. Alors, quand j'ai réalisé qu'un nouvel opus était publié, j'ai jeté mon dévolu dessus.
Et je suis déçue. Je n'ai pas compris quelle histoire Anna Hope voulait me raconter. J'ai espéré jusqu'à la fin voir une raison à ces histoires disparates, émaillées au fil des siècles, de 1775 à 2020, avec pour seul point commun un rocher sacré au large des côtes du Mexique. Et je ne l'ai pas trouvée.
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Dans un minibus qui roule au coeur du Mexique, l'écrivaine voyage avec sa fillette et son mari. Elle pense à sa vie et à la séparation prochaine. Toutes les personnes autour d'elle ont pour but de se rendre au Rocher blanc, un endroit où l'on remercie les dieux en leur faisant des offrandes. Avant elle, autrefois, ont été rattachés à ce lieu mystique d'autres personnages, tel que le chanteur (fin des années 60), ou le lieutenant (au XVIIIème siècle). Les destins se mêlent à travers le récit qui, en ce qui concerne notre époque, se déroule sur fond de pandémie (COVID 19).
Malgré la promesse d'un voyage extraordinaire, l'enchevêtrement des divers récits fait décrocher le lecteur, qui se retrouve à lire plutôt des nouvelles, s'éloignant du fil conducteur initial On s'attend à un final spectaculaire... mais c'est décevant.
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Grand admirateur d'Anna Hope, j'ai été plutôt déçu par ce qui est un recueil de quatre nouvelles plutôt qu'un roman, malgré leur savant agencement. Toutes sont construites de la même façon. Une situation initiale : nouvelle n°1, un minibus de touristes (de pèlerins?) en route vers un site sacré du Mexique (le Rocher Blanc) en 2020 ; nouvelle n°2, Jim Morrison incognito et seul dans un petit hôtel mexicain (près du Rocher) dans les années 60 ; n°3, un bateau chargé de futurs esclaves à l'approche du même Rocher au début du siècle ; n°4, un capitaine espagnol devenant apparemment fou alors que son bateau appareille juste en face du toujours même Rocher à la fin du 18ème siècle. Ces situations initiales demandent des explications, et donc de longs (très longs) retours en arrière. Quand le lecteur les a enfin obtenues, les nouvelles s'interrompent l'une après l'autre et laissent place à une sorte de bref poème en l'honneur du Rocher. Puis, dans l'ordre inverse (du 18ème siècle à 2020) les récits reprennent, et narrent une grande scène qui se produit donc…. vous savez où.
Cette unité de lieu ne change rien au fait (à mon avis) que ces nouvelles restent complètement indépendantes les unes des autres, et d'un intérêt variable (j'ai nettement préféré les n°3 et 4, qui se situent dans un passé plus lointain, et franchement détesté les errances de Jim Morrison).
En refermant le livre, on se dit qu'évidemment Anna Hope a voulu prouver, construire, magnifier quelque chose à travers ce fameux Rocher, lieu sacré, vénéré, vénérable. La construction du livre, telle que je viens de la résumer, ainsi que le style, particulièrement travaillé, chargé de métaphores, poétique, épique, plein de surprises, de ruptures, devraient provoquer une sorte d'exaltation intemporelle…. Or il n'en est rien !
Les personnages autour desquels sont construites les nouvelles ( "l'écrivaine", "le chanteur", "la fille"! "le lieutenant") sont médiocres, passifs, peu attachants, ils ont la tête vide, ils sont portés vers ce Rocher par une sorte de sombre destinée à laquelle ils se laissent aller. Les pratiques chamaniques évoquées dans la nouvelle contemporaine ressemblent à des tours de passe-passe grossiers, les offrandes laissées sur le site sont minables. Quant au Rocher lui-même…. « Il atteint le rocher, sent son odeur de crabes, de pisse, d'eau de mer et quelque chose d'ancestral, de troublant, de magnifique ». J'avoue tristement avoir beaucoup plus gardé en tête l'odeur de pisse que la magnificence. Dans quelle galère Anna Hope a-t-elle eu exactement l'intention de conduire ses lecteurs ?
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Ce rocher blanc, c'est la destination choisie (ou subie) des quatre personnages de ce roman. Qu'est-ce que ce lieu a-t-il de si particulier ? Quatre époques s'invitent dans ces pages : de la cartographie des côtes en 1775 pour arriver au tourisme chamanique en 2020.
Au niveau construction romanesque, il y a très peu de personnages clairement nommés. L'écrivaine, le gamin, le Basque ou la fille, qu'ils soient rôles principaux ou secondaires, c'est ainsi que nous les rencontrons au fil de notre lecture.
Si je suis allée au bout de l'ouvrage, ce n'est pas un roman qui m'a séduit. J'y ai trouvé des longueurs et n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages.
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Quatre personnages à 4 époques totalement différentes au Mexique, prés du Rocher Blanc, en quelque sorte le symbole universel de la Vie, de son essence même. Une sorte de conte sur les méfaits de la civilisation, teinté de chamanisme et de retour à l'innocence originelle. le passage où les jeunes indiens se baignent nus au lieu de travailler, dans un endroit où le temps n'a pas de prise, la punition qui s'ensuit est, résume parfaitement cette histoire. le Lieutenant s'exprime ainsi : " J'ai vu qu'il s'agissait là du Jardin. Qu'il s'agissait là des enfants de Dieu. Et nous, nous étions là à les chasser. A apporter le péché. C'est nous les déchus. Pas eux."
Ceci étant, l'ensemble est assez déconcertant et souvent confus. Une déception, par rapport à "La salle de bal", un précédent roman de Anna Hope, particulièrement fort et brillant.
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