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sur 275 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
2020, un mini bus sillonne le Mexique , à son bord des bobos désoeuvrés avec les sacs remplis d'offrandes. le coronavirus c'est installé, la planète va mal, peut-être qu'une bougie, des galets ou des prières chamaniques pourront rassurer. (C'est drôle parce que il y a plus de cinq cents ans des européens convaincus de leurs bons droits ont massacré des peuples entiers, ont mis au pilori des croyances et ont évangélisé par la force.)
1969, le chanteur a pris la poudre d'escampette, a mis la clé sous la porte et laissé son groupe rentrer en Californie. Il se retrouve dans un hôtel près de la plage,le soleil couchant salue le rocher blanc,laissant la place à la lune depuis que le monde est monde. le poète en transe est prêt pour le sacrifice il est Tezcatlipoca il attend la lame d'obsidienne du prêtre qui l'immolera. Ce serait un titre pourquoi pas qui annoncerait la fin du cygne ou plutôt du roi lézard.
1907, la fille et sa soeur Maria -Luisa, sont sur le bateau qui les emmène vers un endroit qui sent la mort et la douleur, la fille entend les fantômes qui errent depuis des siècles sur le rocher blanc . Les indiens Yoeme n'en peuvent plus, les pueblos se vident, seule les grands-mères restent aux villages soignants aux passages les combattants qui résistent aux « rurales ».
1775, quatre navires du rois d'Espagne ont jeté l'ancre pas très loin du rocher blanc. Leurs buts est de cartographier la baie de San Francisco, en attendant les vents favorables et le ravitaillement. Les nouvelles recrues sont inquiets, on dit que l'endroit est hanté.
Le rocher blanc de Anna Hope est une histoire de voyage, dans quatre époques. J'ai trouvé étrange cette narration, elle fait penser à un recueil de nouvelles avec en fil rouge ce rocher blanc, mais les époques se croisent, se télescopent. Autre particularité les personnages principaux n'ont pas de prénoms, le chanteur, l'écrivaine…
Deux époques m'ont particulièrement touché qui sont reliées entre elles par l'histoire du Mexique, le peuple Yoeme et la colonisation espagnole avec ses méthodes barbares. 1775 et 1907, Deux héros que tout sépare l'une indienne l'autre espagnol,deux voix l'une pour crier la liberté et la voix de Miguel pour crier la folie.
Ce roman me laisse un goût amer, j'en attendais peut-être un peu trop, j'ai découvert une écrivaine , je n'ai pas été convaincu. une autre fois j'aurais plus de chance . Merci à la maison d'édition «  le bruit du monde « (très jolie couverture) merci à babelio pour son opération masse critique.
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Me voici, après la lecture du dernier roman d'Anna Hope, bien décontenancée.

Voilà un projet de roman intéressant : une unité de lieu (un rocher quasi magique) et des scènes liées à plusieurs époques dans ce même endroit. Mais …

On commence par le portrait d'une écrivaine, qui semble bien être le reflet de l'autrice elle-même. Et elle est mauvais point cette écrivaine : dotée d'une fille à qui elle passe tout (comme regarder des dessins animés sur le téléphone portable de sa Maman, mais qui ne l'a pas fait ?) et en passe de ne plus être dotée de compagnon (il semble que celui-ci prenne la tangente à l'issue de leur voyage) la voilà embarquée pour une destination improbable au Mexique, en bus, afin d'honorer une promesse faite à un chaman de suivre un rite ancestral afin de le remercier de son intervention spirituelle qui lui a permis de tomber enceinte alors qu'elle s'épuisait en tentatives vaines jusque-là.

Bon.

Mais cette femme est anglaise, elle a sa famille en Angleterre, et elle attend d'avoir du réseau pour avoir des nouvelles d'Europe. Il faut dire qu'on entend dire qu'un méchant virus sévit là-bas, et qu'il semble qu'on ne puisse plus trouver à manger dans les supermarchés.

A peine s'est-on intéressés à cette femme et à tous ses soucis, qu'on passe à la page 63 à une autre histoire. Celle d'un chanteur qui, en 1969, a fui les paparazzi et la foule qui le traque pour débarquer dans cette île au bout du monde. Et oui, vous l'avez compris : il (on découvre assez facilement qu'il s'agit de Jim Morrison) a entendu parler du fameux rocher blanc, et mise sur ce voyage improvisé pour tourner une page et préparer un nouveau départ. Mais …

Et puis on plonge page 97 dans l'histoire sans doute la plus touchante.
Nous sommes en 1907, la fille s'appelle Maria -Luisa et nous suivons la trace de cette fillette yoeme arrachée à sa terre qui s'accroche à sa soeur, mais aussi à tout ce qui la rattache à son origine et à sa culture. Il faut dire que cette tranche de l'histoire est détestable : la période de 1907 a connu il s'agit d'une atroce déportation où le peuple Yoeme s'est retrouvé vendu comme esclave dans des plantations du Yucatan avec de nombreux morts en conséquence, avec pour objectif alors de « faire de la place » aux américains.

S'il est indispensable de remettre cette période historique en visibilité pour rappeler l'horreur de la situation, Anne Hope nous la fait revivre au travers du personnage de Maria-Luisa, habitée par le personnage de sa grand-mère, et entourée de fantômes qui vont la guider dans son parcours lorsqu'elle arrive près du Rocher blanc.

Et puis on part encore en arrière, avec une histoire qui se situe en 1775 : là, 4 marins formés à la lecture de cartes marines, s'apprête à partir cartographier une partie de l'Amérique du Nord encore méconnue à cette époque. Entre eux règne un mélange de solidarité et de compétition, mais le départ va être source d'aventures imprévues au pied du Rocher blanc.

Je comprends le projet d'Anna Hope : partir d'un lieu unique, et retracé les évènements phares dans l'histoire qui ont pu s'y dérouler.
Mais je suis désolée, je n'ai pas adhéré aux différentes histoires qui nous sont comptées.

L'histoire du chanteur en compagnie de ce gamin des rues qui l'emmène chercher son alcool et sa drogue s'étire en longueur et n'en finit plus. A l'inverse on aimerait en savoir plus sur les marins et sur leurs rêves de carte marine. Ou bien encore lire un documentaire sur cette population Yoeme décimée.

Mais c'est l'écrivaine qui pose le plus de problèmes. Tout semble fichu : le couple, la famille, le virus qui advient, et même le rite en compagnie de ce chaman local semble une mascarade, un alibi pour ne pas reconnaître que tout est foutu. Il paraît – selon la Quatrième de Couverture – qu'elle réfléchit à la course du monde, et à l'écriture de son prochain roman. Je crois surtout qu'elle cherche désespérément un sujet pour son roman et qu'elle ne parvient pas à écrire.

J'avais été déjà mal à l'aise après la lecture de « Salle de bal », et je dois dire que ce « Rocher blanc » m'a bien déconcertée. Malgré les critiques louangeuses de plusieurs de mes amis Babeliotes, je reste sur ma faim, contemplant un rocher particulier face à une mer dans laquelle je n'aurais pas plongée.

Le rendez-vous avec le rocher blanc est un rendez-vous raté pour moi – dommage.
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Roman sans pretention que notre écrivaine fait démarrer et finir par un épisode de sa propre vie : remercier le Rocher blanc de la naissance de sa fille. Ce Rocher blanc est situé au Mexique et serait selon certaines traditions l'origine du Monde. En racontant quatre périodes différentes de l'histoire, on se retrouve au croisement de quatre destinées qui se voit rappeler ce qui est essentiel, écouter l'âme du monde et les esprits anciens, respecter les végétaux ou cesser l'esprit de conquête ou de compétition... autant de préoccupations qui font écho à nos sociétés : le sens de tout cela est-ce simplement de détruire ? Et quel héritage à nos enfants ? Notre autrice nous rappelle à nouveau dans ce nouveau livre (mais autrement), ce que l'Homme fait à l'Homme, sans parler à la Nature. C'est toujours surprenant que dans les notes finales elle soit obligée de se justifier et d'expliquer ses choix sur les peuplades mexicaines pour éviter les procès d'intention de ce truc horrible et très américain qu'on appelle appropriation culturelle !
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D'Anna Hope, j'ai déjà lu et énormément aimé le chagrin des vivants et La salle de bal.
Deux romans sur des sujets très différents, qui ont en commun de m'avoir offert de magnifiques moments. le genre de livres que vous vous réjouissez chaque jour de rouvrir pour vous y replonger avec bonheur.
C'est donc avec un grand enthousiasme que j'ai attaqué ce rocher blanc, d'autant plus que ma lecture allait être suivie d'une rencontre avec l'écrivaine.

Ce rocher blanc est un dénominateur commun entre quatre histoires qui se déroulent à quatre époques différentes. Un témoin muet de nombreuses souffrances.

Si j'ai retrouvé avec joie la jolie plume d'Anna Hope, si j'ai aimé le découpage de la narration, j'ai accroché de façon inégale aux différentes histoires et j'ai trouvé que ce rocher blanc censé être le fil rouge de l'ouvrage ne l'était que de façon assez artificielle.

Une lecture loin d'être désagréable mais qui ne m'a pas emportée comme avaient su le faire les deux romans de cette écrivaine que j'avais déjà lus.
La rencontre avec Anna Hope, elle, ne m'a pas déçue du tout : j'y ai découvert une femme charmante, et l'entendre raconter la genèse de ce livre a été très intéressant.
Je remercie Babelio pour son opération Masse critique ainsi que les éditions Gallimard pour l'envoi de ce livre et l'organisation de la rencontre.
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J'ai découvert cette auteure grâce à Netgalley et Lizzie, qui propose toujours des romans intéressants. Celui-ci a quatre narrateurs pour les quatre personnages de l'histoire, j'apprécie beaucoup cette manière de faire, ainsi on identifie chacun à une voix différente. Je suis sûre que la forme audio m'a permis de mieux profiter de ce texte qui m'aurait moins plu en version texte.

Il s'agit d'un roman choral qui nous emmène au sud du Mexique là où se dresse un rocher blanc dont les Indiens pensent qu'il est l'origine du monde. Les quatre récits sont séparés par de nombreuses années et se divisent tous en deux parties, d'abord on parcourt le temps à reculons de 2020 au dix-septième siècle, puis dans l'ordre chronologique. Je trouve la forme originale, elle me rappelle la trilogie que Max Gallo a consacrée à la ville de Nice, une des lectures que j'avais beaucoup aimé dans mon adolescence. Ici nous allons découvrir quatre récits qui ont pour centre ce rocher et sa région. Les narrateurs n'ont pas de nom, contrairement aux autres personnages de leurs histoires, encore un point de vue original, même si le chanteur est assez facile à reconnaître.

Il y a d'abord L'écrivaine, une Anglaise qui voyage au Mexique pour faire des recherches sur la médecine traditionnelle. Elle se rend au rocher avec son mari et sa fille de trois ans ainsi que d'autres passagers dans un minibus. Elle ne pouvait pas avoir d'enfant, mais elle est tombée enceinte après une cérémonie chamanique et revient remercier les dieux ou l'univers selon un rite indien. On est en 2020, juste au début de l'épidémie de Covid, au moment où les frontières se ferment.

En 1969 un chanteur américain alcoolique, drogué et en conflit avec son groupe s'enfuit au Mexique, il se rend dans un hôtel plutôt luxueux situé près du fameux rocher, il y connaîtra une remise en question. On reconnaît facilement Jim Morrison, mais la suite de son histoire prouve qu'il n'a pas vraiment changé ses mauvaises habitudes. Il est déprimé et ne supporte plus la pression médiatique.

Le troisième personnage s'appelle La fille, c'est une jeune Indienne déportée en 1907 avec de nombreuses autres personnes. L'Etat mexicain parle d'assimiler les Indiens, mais vise plutôt leur extermination. On les force à quitter leurs terres ancestrales pour les vendre comme esclaves dans les plantations du Yucatan. Son histoire et celle de sa soeur Maria Luisa m'a bouleversée. Je ne savais rien de ce génocide.

Le dernier narrateur est le lieutenant, un jeune noble mal aimé que son père oblige à devenir marin. Il sera le premier à cartographier la baie de San Francisco, mais avant ce haut fait il connaîtra un long et dur apprentissage. Il se verra obligé de trahir son meilleur ami qui a pris conscience des horreurs de la colonisation, contrairement à lui. Il est inspiré d'un personnage historique dont on ne sait pas grand chose.

J'ai trouvé ce roman d'une qualité inégale. Les deux parties modernes sont bien moins intéressantes. Par contre les deux parties historiques le sont beaucoup plus. Je ne connaissais pas le génocide dont ont été victimes les Yoemés. On voit que les mêmes mécanismes sont à l'oeuvre à travers le temps pour détruire les plus faibles. On peut dire que la tragédie de ce peuple commence avec la colonisation espagnole. Les Conquistadors n'avaient aucune conscience de la valeur des autres civilisations qu'ils ont détruite sans scrupule. Miguel, l'ami du lieutenant est le premier à prendre conscience de cette horreur, mais les autres dirigeants de la flotte ne peuvent l'entendre, il le considère comme fou et sont prêts à l'exécuter. Malgré leur amitié, le narrateur n'essaie pas de le sauver, l'idéologie dominante est la plus forte et la vie des Indiens n'a aucune valeur pour lui, il n'a pas hésité à tuer un enfant pour l'exemple. J'ai beaucoup aimé ces réflexions sur la colonisation et leurs conséquences tragiques. Les thèmes évoqués dans les deux récits les plus récents ont moins de profondeur. le chanteur en perdition et défoncé en permanence ne m'inspire guère de compassion. Il est certes victime de son succès mais ne se remet ps en question. Il rêve d'autre chose sans s'en donner les moyens, puisqu'il mourra d'une overdose deux ans plus tard. L'écrivaine et son côté New Age ne m'inspire pas non plus, son couple est sur le point de se séparer et ses réflexions sur l'écologie et la fin de la civilisation restent très superficielles. Les deux personnages les plus marquants sont Miguel et la jeune Indienne qui sauront se montrer solidaires.

J'ai un avis mitigé sur ce livre dont la forme est originale mais dont le contenu ne me plaît qu'à moitié. toutefois sous forme audio il passe très bien, mais je pense que dans un autre format j'aurais trouvé les deux parties modernes bien trop longues et peu intéressantes.

#LeRocherblanc #NetGalleyfrance !

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Il existe un fameux rocher blanc dans l'océan Pacifique…un peu au large de la côte mexicaine, et accessible à la nage.
D'après les Indiens Wixarikas, ethnie amérindienne vivant à l'ouest du Mexique, il a des pouvoirs extraordinaires, ils y font leurs pèlerinages. le monde y serait né… C'est un endroit sauvage, magique et magnifique.

Anna Hope tisse quatre histoires autour de ce Rocher blanc, la narration se déroule à des époques différentes et nous retrouvons quatre personnages dont une écrivaine…comme un double littéraire d'Anna Hope - fiction/réalité dans ce roman inspiré de son propre vécu.

Nature, chamanisme, rites ancestraux, onirisme, violence et beauté, folie des hommes, ressortent de ce dernier roman de l'autrice ; intime car elle explique avoir refait ce voyage dans l'ouest du Mexique, au coeur de la Sierra Madre pour un pèlerinage, afin de « remercier » les esprits qui l'ont entendue et exaucée à la suite d'un premier voyage quelques années auparavant.

« Il fallait que j'adresse des remerciements. Des offrandes. Que je demande protection. Pour ma fille. Que je fasse des recherches pour mon livre ».
Anna Hope confie : « Ma propre histoire rejoint celle de la ville et du rocher blanc à travers mes relations avec le peuple wixarika ».

Puissance invisible et intense des cérémonies chamaniques… Ce sont bien ces forces mystérieuses et un militantisme écologique engagé qui ont inspiré Anna Hope à écrire ce roman.

Si le thème m'a plu et que le talent de conteuse de l'auteure reste indéniable, j'ai malgré tout ressenti un goût de trop peu et parfois de confusion, la volonté de laisser au lecteur une libre interprétation peut-être. J'attendais sûrement plus d'accents et de développement sur le dit rocher blanc présenté comme captivant.

Il reste cependant un roman agréable à lire, à découvrir pour son originalité et le voyage initiatique.
*
« Quand le sang de tes veines retournera à la mer,
Quand la terre de tes os retournera dans le sol,
Alors peut-être te rappelleras-tu que cette terre ne t'appartient pas,
Mais que c'est toi qui appartiens à cette terre. »
*
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Anna Hope nous emmène cette fois-ci au Mexique avec un livre qui est une sorte de roman composé de nouvelles qui ont toutes un point commun, un Rocher blanc situé en mer non loin du rivage. Tout cela dans un ordre antichronologique puis chronologique. On suit un groupe de touristes venus au Mexique ( partie autobiographie semble-t-il ), un groupe d'Indiens déportés à l'époque coloniale, un navigateur, puis Jim Morrison, qui est semble-t-il venu là également. J'ai trouvé que c'était assez fort sur le fond, bien écrit et pourtant cela m'a vaguement ennuyé également. En tout cas j'ai un peu eu du mal à le finir.Ce n'était pas en tout cas ce à quoi je m'attendais et les ambitions puissantes de l'autrice autour de la mémoire tragique d'un lieu ne m'ont guère ému. Et pourtant cela ne manque pas de talent, ainsi les passages sur Jim Morrisson, heurtés comme écrits sous coke (je vous laisse découvrir), sont assez forts...mais, mais je n'ai pas été vraiment convaincu. Peut-être que tout cela est un peu trop chargé de sens et finalement trop lourd pour moi. On sent l'autrice investie d'une mission de dénonciation d'une page d'histoire horrible et méconnue, mais aussi inquiète d'être accusée d'appropriation culturelle (parce qu'elle parle à la place d'une indienne)...Bref trop de choses pour un seul roman ? En tout cas cela ne manque pas d'ambition !
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Cette fois j'ai du mal à écrire cette critique, car malgré un commencement très agréable, je me suis perdu dans le reste du récit qui ne m'a pas du tout convaincu.
Ce rocher blanc mystérieux qui est le noeud central des différentes histoires semble dépourvu de sens.
La fin du livre est encore plus étrange, et pour tout vous dire il ne m'en reste pas grand souvenir.
Dommage!

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Dans ce nouveau roman, Anna Hope nous fait voyager dans le temps et dans l'histoire, autour d'un rocher blanc, petite île rocheuse au large de la côté ouest du Mexique, considéré comme l'origine du monde par les autochtones, et donc lieu sacré : 4 périodes : 2020, 1969, 1907 et 1775 et 4 personnages : l'écrivaine, le chanteur, la fille et le lieutenant.
Le roman est composé de 9 chapitres, allant du présent vers le passé pour les 4 premiers, un chapitre central sur le rocher blanc, puis 4 chapitres allant du passé vers le présent.
"L'écrivaine" voyage au Mexique avec son mari et sa fille. Ils sont là en pèlerinage, dans un minibus avec un chaman et un groupe de touristes, pour déposer des offrandes près du Rocher blanc. Leur couple bat de l'aile.
"Le chanteur", inspiré par Jim Morrison, a abandonné l'équipe de sa tournée à Mexico. Il est las, alcoolique et drogué.
"La fille" est une Yoeme (peuple amérindien). Elle et sa soeur aînée, Maria-Luisa, blessée, ont été enlevées et emmenées en bateau, dans des conditions très dures, pour devenir esclaves.
"Le lieutenant" est un capitaine d'expédition sur un navire espagnol, en 1775. Il est accompagné d'autres explorateurs dont le capitaine Manrique, qui devient fou en prenant conscience des conséquences de la colonisation sur les populations indigènes.
La structure du roman m'a un peu déroutée, et je ne me suis attachée à aucun des personnages, même si la partie avec les deux soeurs est celle qui m'a le plus intéressée.
Je suis allée jusqu'au bout, malgré les longueurs, pour découvrir où l'autrice voulait nous emmener, comment ce rocher blanc allait relier ces 4 histoires. Je suis arrivée à la fin sans avoir compris, sans avoir trouvé le lien entre ces 4 histoires, disparates et saucissonnées, qui en fait sont des nouvelles sans vrai lien, et je n'aime pas les nouvelles..
Même le rocher blanc est resté loin et dans la brume.
Anna Hope évoque les méfaits de la colonisation, mais de manière assez superficielle.
Bref, c'est bien écrit, mais décevant.
Lien : https://www.unebonnenouvelle..
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Depuis le chagrin des vivants, sublime premier roman, la Mancunienne Anna Hope a réussi le prodige de ne pas décevoir, bien au contraire, avec La salle de bal et Nos espérances. Loin de l'Angleterre, sous le soleil du Mexique, exactement, le rocher blanc semble procéder d'une ambition plus grande encore (démesurée ?) qui aboutit à un roman divisé en des parties et temporalités trop distinctes pour parvenir à une aussi belle fluidité que ses prédécesseurs. C'est souvent le cas dans un livre où plusieurs récits sont contés, sans autre point commun qu'un lieu mystérieux (le rocher blanc), il y a forcément une ou deux histoires qui semblent plus faibles que les autres et diluent l'intérêt. Ainsi en est-il ici des deux chapitres consacrés au "chanteur" de 1969, un Jim Morrison détruit par l'alcool, la drogue et la notoriété, qui n'a plus que quelques mois à vivre. En revanche, dans les passages consacrés à deux soeurs yoemes, déportées en 1907, le livre atteint des sommets dramatiques que l'on retrouve, à un degré moindre dans l'épisode de 1775 du lieutenant espagnol. Quant au personnage qui ouvre et ferme le livre, cette écrivaine en quête de sens dans son pèlerinage au Mexique, dans un monde déclinant sous les coups de la pandémie et du réchauffement climatique, c'est évidemment une sorte d'autoportrait d'Anna Hope, dans une époque troublée, qui s'interroge sur ses valeurs, ses contradictions et ses capacités d'oubli (l'on vient se ressourcer auprès d'un chamane issu d'un peuple que l'on n'a cessé de persécuter au fil des siècles). Sans être donneur de leçons, le rocher blanc semble cependant avoir été construit sur l'idée, désormais évidente, que la société occidentale court à sa ruine, pourrie par l'avidité, l'arrogance et le culte de la consommation. C'est cet aspect programmatique, sans doute, avec la dispersion des intrigues, qui a de quoi freiner l'affection à un roman aussi peu porté sur l'espoir, en dépit du patronyme de son autrice.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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