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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On connaît son style d'écriture incisif et volontairement provocateur, mais au-delà de cette façade, Michel Houellebecq suscite ici la réflexion sur la solitude, la désillusion, la tristesse, les sectes. Fidèle à lui-même, désabusé, souvent cynique il nous décrit aussi à travers sa découverte de l'île de Lanzarote les débuts du tourisme de masse qu'il analysera l'année suivante dans ‘'Plateforme''.
Récit très court, qui constitue une bonne introduction à l'oeuvre de cet écrivain si vous ne le connaissiez pas. Vous saurez très vite si vous appréciez ou pas.
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Au commencement…
Tout commence dans une agence de voyage. le narrateur, la quarantaine avancée et dépressive, se voit proposé une escapade à Lanzarote. La désillusion arrive toutefois rapidement dans cet endroit où la seule curiosité semble se trouver, entre deux reliefs volcaniques, dans la forme improbable de certains cactus. Il ne lui reste dès lors que les excursions de groupe, en surprenante compagnie : Rudi, un policier belge cafardeux, ainsi que Pam et Barbara, deux lesbiennes allemandes décomplexées.

Ce que j'en retiens…
Ce bref récit n'a évidemment pas reçu la médiatisation et la notoriété des grands romans de l'auteur. Il offre toutefois une porte d'entrée vers son oeuvre romanesque, car il résume le style spécifique de Houellebecq ainsi que sa perception de la vie occidentale moderne. Il permet au passage de constater l'évolution en 20 ans du « politiquement correct ». Ecrit en 2021, le récit serait brulé avant toute publication ; profitez-en, il est apparemment encore autorisé à la vente.

Une citation soulignée...
« Plus tard, peut-être, il y aurait une résurrection. le vent et la mer attaqueraient les rochers, les décomposeraient en poussière et en sable ; peu à peu, des sols se formeraient. Il y aurait des plantes – et puis, beaucoup plus tard, des animaux. Mais pour l'instant, il n'y avait que des rocs – et une route, tracée par l'homme ».
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Bah, il ne faut pas faire un gros effort pour rejoindre l'auteur dans sa vision désenchantée de l'homme occidental contemporain: oui, il se gratte les couilles en feuilletant les prospectus d'agences de voyage... Comme épicentre de son être vide, il a son petit sexe rabougri et pour toute transcendance, les horizons du tourisme de masse.
On n'est pas obligé de ne voir les choses que comme ça, mais indéniablement il y a là comme une trame de fond qu'on ne saurait dénier.
Cette lecture, souvent drôle, m'a amusé et si on y trouve de la vulgarité, eh bien elle n'est rien d'autre que celle de la réalité elle-même. Quant à l'acidité du texte, je l'ai trouvée bienvenue et tout sauf haineuse, dénuée de haine du prochain, et parfois même... tendre envers ces petites victimes (qui aime bien, châtie bien: voir le cas de Rudi le Belge).

N. B.: je ne suis pas ennuyé une seule seconde, ça me change de Philip soporific Roth!
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Le passage du millénaire n'inspirait rien à Michel Houellebecq qui voyait l'arrivée du réveillon de Noël 1999 d'un oeil morne et blasé. Une visite à l'agence de voyage le convainc d'un séjour, en janvier, sur l'île de Lanzarote dans l'archipel des Canaries. Une destination originale, source de découvertes et de rencontres, et de possibles bains de mer sur la foi de témoignages confiés à l'agente.
Rudi, un flic belge morose et deux Allemandes lesbiennes décomplexées tiendront compagnie à l'écrivain dans un paysage volcanique rocailleux à la végétation rare.
On retrouve donc la plume acérée et ironique de Houellebecq dans ce court récit qui m'a fait sourire. L'homme se félicite tout de même, en cette nouvelle ère, du confort apporté par les avancées du XXe siècle : « Un minibus Toyota, c'était quand même autre chose qu'une diligence. » Ses réflexions sont livrées sur ce ton cynique qu'on lui reconnaît. Il dit tout haut ce qui souvent se pense tout bas, crûment et sans fioritures. Ces idées et ces formes littéraires, on les retrouvera plus tard dans son oeuvre romanesque.
Un ouvrage qui peut constituer une parenthèse brève entre deux lectures plus exigeantes.
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Etant grand fan de Lanzarote, cette petite île volcanique de l'archipel des Canaries, et pas forcément hermétique au style corrosif de Michel Houellebecq, dont j'avais beaucoup aimé « Sérotonine », j'ouvre ce petit ouvrage qui date du début des années 2000.

Je me retrouve d'ailleurs immédiatement fin 1999, en compagnie d'un auteur qui, anticipant un réveillon raté ainsi qu'un changement de millénaire surfait, se rend dans une agence de voyage à la recherche d'une destination quelconque. Il ne me faut que deux pages pour éclater de rire…allez hop, je poursuis l'aventure !

Me voilà donc en terrain connu, avec vue sur un paysage lunaire parsemé de cactus aux formes ambiguës, visitant le Parc de Timanfaya, le marché de Téguise et la plage de Papagayo, comme tout bon touriste de masse qui se respecte. J'y suis néanmoins en compagnie d'un auteur avec qui je ne pense pas vouloir partir en vacances, de peur de revenir totalement dépressif. Même si la plupart de ses réflexions sur la société moderne en général et sur les vacanciers en particulier font mouche, le garçon a la vilaine tendance à distribuer des uppercuts à tout ce qui bouge. le Français et son guide Michelin, BOUM, l'Anglais qui revient chaque année dans le même nid, BAM… et comme compagnie pour agrémenter son séjour, il se déniche un Belge dépressif et un couple de lesbiennes…allemandes, forcément !

C'est donc mal entouré que j'écoute le fond de pensée foncièrement sombre de cet auteur vacillant régulièrement vers le nombrilisme, ainsi que ses digressions inutiles concernant la secte Raélienne. Bizarrement, la banalité de ses propos ne me rebute pas, au contraire, son ton cynique a plutôt tendance à me séduire et son humour à me faire rire.

Alors certes, ce n'est pas son meilleur ouvrage, mais cela ne m'empêchera pas de retourner à Lanzarote !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Pour écrire, il faut lire. J'ai commencé à écrire le troisième livre et j'ai besoin de lire et relire mes auteurs préférés.

Je viens de lire une nouvelle de Michel Houellebecq, Lanzarote. Ce n'est pas son meilleur ouvrage, mais j'y ai retrouvé l'essentiel :

- Son humour, quitte à déplaire.
- Sa grande sensibilité, le sexe n'est qu'un prétexte à la tendresse, comme pour bien des célibataires.
- Ses registres de langue variés, étant capable d'être littéraire et vulgaire, Houellebecq est universel.
- Ses réflexions judicieuses sur la société moderne.

Ses livres ne me dépriment jamais. Au contraire. Les livres qui me dépriment sont les mièvres, ceux qui étalent les pique-niques au bord du lac.

Le prochain : Pierre Lemaitre.
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Lanzarote ou son paysage volcanique... En irruption au long du récit le narrateur passe de paysage en paysage, choisit de se lier auprès de deux Allemandes. Il y a Rudi, le Belge, déprimé, divorcé, sans lien avec sa fille. Il est là par hasard, sans question du choix, les autres décident pour lui. Comme lorsqu'il se laisse entraîner non dans les plaisirs primaires de la vie mais dans la reconnaissance de l'autre à travers le regroupement. Subtilement amené et divertissant.
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Beaucoup d'humour dans le texte "Lanzarote" pour évoquer finalement des questions peu amusantes comme l'extrémisme religieux, la pédophilie sous couvert d'innocente initiation, la dépression etc... Mais ce qui l'emporte c'est que finalement tout est drôle et rien n'est important. Mais Michel Houellebecq n'a pas le "je m'en fichisme" dans le sang à l'instar d'un écrivain latino américain comme Jaime Bayly par exemple, et il y a toujours un fond de noirceur obligée dans ces textes. Les autres récits ne sont pas amusants et ressemblent à des ébauches plus qu'autre chose. (simple opinion)
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On sent l'authenticité du vécu de l'auteur à travers ces textes qui se situent à l'époque charnière du changement de siècle, juste avant le passage à l'Euro, et qui mêlent lucidité et crudité dans leur propos.
Le texte éponyme de cet ouvrage laisse cependant un goût d'inachevé puisqu'on ne connait pas le fin mot de l'histoire qui arrive à l'un de ses personnages principaux, bien que je pense qu'il s'agisse d'une histoire en grande partie romancée.
Pour les autres, il y a du vécu et de la crudité aussi encore et encore dans les propos, on sent poindre le pessimisme de l'âge avançant de l'auteur, et chose plutôt déplaisante pour le lecteur, une pointe de nombrilisme dans ces textes, c'est dommage : l'écrivain est avant tout là pour son public de lecteurs et personnellement je n'aime pas être mêlé à des états d'âmes de névrosés sur la nature de sa descendance ou l'impuissance face au temps qui passe, cela relève davantage d'un travail à faire sur soi et ce n'est pas ce que l'on doit servir à un lecteur en guise / en quête de distraction, en ce sens ce petit ouvrage manque un peu sa cible et c'est dommage (car les petits parasols bleus bien alignés de la couverture sont tout de même pour le moins évocateurs d'une lecture de détente qui appelle aussi à un peu de réflexion....).
A signaler une petite perle : "Sortir du XXème siècle", qui fait une apologie des ouvrages et des auteurs de Science fiction qu'ont connu dans leur jeunesse des gens qui, comme moi, ont lu ces romans dans les années 70 et 80 au temps de gloire de ce genre littéraire, j'ai beaucoup aimé.
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Livre trouvé au pied d'une statue, taguée mais pas -encore- mise à terre.
En trouvant ce livre "Lanzarote et autres textes" de Michel Houellebecq je me suis dit qu'il devait être "en même temps" :
1 - intéressant, car il était bourré de passages surlignés,
2 - sans intérêt, puisqu'il avait été abandonné à terre, gondolé par la pluie, sans que personne ne songe à le ramasser avant moi.

Avec Houellebecq le lecteur lambda, dont je suis, hésite souvent entre ces deux extrêmes. Est-il un auteur majeur, un héritier (par les descriptions et sensations très justes et percutantes, par le côté lucide et acide) de L.F. Céline ? Ou est-il un opportuniste doué qui "surfe", avec style, sur la vacuité, et le côté désabusé du post-modernisme d'une société n'ayant plus de transcendance ?

Difficile de faire la part des choses avec "Lanzarote et autres textes". L'Oeil implacable et les descriptions au scalpel des lieux, des attitudes, des êtres, sont là. Tout le monde en prend pour son grade.
Mais cette société sans aucune espérance, si ce n'est le consumérisme, auquel l'auteur participe, est désespérante.
Finalement c'est un livre court (98 pages) mais qui, au-delà de la lucidité, met mal à l'aise. Il vaut mieux ne pas le lire si on est en période dépressive.

N.B. : Ce recueil de nouvelles a été publié en 2002. Je ne suis pas sûr qu'il aurait pu être édité, tel quel, aujourd'hui.
Le politiquement correct a fait des "progrès" et certaines phrases écrites par Houellebecq, même si elles contiennent une grande part de vérité, finiraient par l'envoyer directement, aujourd'hui, devant la XVIIe chambre correctionnelle.
Lien : https://www.amazon.fr/LArtil..
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