Bon, ici, récit autobiographique , lisè-je .. ou ontologie, rêve saumâtre éveillé d'une carne qu'il vaut mieux tenir éloignée des enfants. on verra ça plus bas.
Flammarion en 2000 pour inaugurer le nouveau siècle nous offre ce magnifique coffret qui comporte un volet photos et en regard le pendant écrit, sorte de légende aux prouesses du photographe qui veille en
Houellebecq, artiste qui se veut peut-être plus à l'époque protéiforme. Est-ce que Flammarion n'y va pas un peu fort en nous vendant ça comme un signe du destin d'un monde sans retour ? Oui, on a l'impression qu'elles pendent bien à l'époque en effet et le paradoxe alors qu'on s'attend à trouver dans le coffret en supplément un bouquin de cul dans l'autre, on n'y trouve que sécheresse et presque que ruine de l'âme. L'auteur est partagé à l'aune du siècle naissant, le sexe refait, voulant gouter à autre chose, mais ne sachant pas trop quoi, peut-être se remet-il laborieusement de ses expériences passées qui lui laissent un goût amer dans la bouche ?
Le volet photos est assez minéral dans le fond comme l'est ce Lanzarote que je ne connais nullement et qui ne me donne pas envie, et je pense que
Houellebecq y recherche artistiquement une sorte de désert sidéral, noyé de soleil, sans âme qui vive qui vient à contrario et conséquent à son précédent long séjour en Irlande verte et animée .. Et donc cette partie ne va pas m'intéresser plus que ça. Passons à l'écrit ..
En lisant sa prose, j'ai le sentiment qu'il se parle à soi-même : un soliloque. Il entend même des voix.. et bien sûr cet appel du sexe qui le démange misérablement quand vient l'appel des vacances d'hiver au soleil : il semble être la clef du récit, le déterminant et l'auteur se rate à chaque coup et c'est heureux pour lui car il est complètement dedans comme un obsédé désincarné et s'en distancie à la fois avec un humour grinçant qu'il porte sur lui-même et ses semblables. Oui c'est le sexe désespéré qui vient le sauver à force de s'y prendre comme un manche. On ne peut pas dire qu'il n'assume pas puisque c'est sa franche destination et que c'est comme ça encore le mieux pour lui pour combler son manque érotique assez pitoyable dans l' environnement qu'il laisse derrière lui guère plus enviable que celui d'un échec cuisant, patenté au sein d'une société contemporaine sans aucune espèce d'humanité
Je parlais de paradoxe plus haut, oui paradoxe en ce sens qu'on peut se demander comment peut-on lui vendre du rêve érotique à Lanzarote qui revêt tous les attributs d'une pierre sèche au milieu de l'océan ? Il s'attarde un peu trop sur le physique de l'hôtesse qu'il n'arrête pas de mater qui lui vend le billet, et voilà ce que ça donne : un ratage presqu'inconscient. C'en est cocasse et jamais ennuyeux !