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EAN : 978B009FK0Q4G
316 pages
Ulan Press (02/09/2012)
3/5   1 notes
Résumé :
Ce livre porte comme sous-titre : des origines de l'école parisienne de peinture.
Une école de peinture, c'était, au moyen âge, un groupement fermé; entre les quatre murs d'un atelier, une pratique commune assurait l'unité de style. Un maître donne son nom à ces écoles : les Van Eyck, Mantegna, Pérugin. Quand plusieurs ateliers voisinent dans une même ville, ce sont les remparts de la cité qui délimitent la famille agrandie : Bruges, Florence, Sienne. Ou même... >Voir plus
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ce n'est pas seulement avec sa peinture que Poussin instruisait son public. Il accompagnait volontiers ses tableaux de commentaires que ses correspondants lisaient pieusement. M. de Ghantelou a conservé quelques-unes de ces gloses écrites par Poussin lui-même, en marge de son oeuvre. Mais d'autres lettres ont été écrites que les contemporains ont lues et relues et que nous ne connaissons pas. C'était une sorte de conversation entre le maître de Rome et ses admirateurs de Paris. On attendait de lui plus que des chefs-d'oeuvre; on voulait encore une méthode pour juger de la peinture. Parfois Poussin, haussant le commentaire au-dessus de l'oeuvre du jour, envoyait de petits traités esthétiques. Plusieurs de ces réflexions ont été insérées par Félibien dans la biographie du peintre. A Paris, des lettres circulaient dans le monde des curieux et donnaient un aliment à ces esprits avides de doctrine. A Rome, on recueillait les propos qu'il tenait durant ses promenades sur le Pincio. Ce peintre qui n'a pas formé un élève comptait une foule de disciples. Toute la littérature esthétique du siècle, jusqu'à l'Académie, Félibien et de Piles, tient dans ces citations du maître français et encore, sur bien des points, Félibien et les Académiciens n'ont-ils fait que développer les aphorismes de Poussin.
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Les toiles qu’on ne peut acheter, on les fait copier. Tous les amateurs qui ont voyagé dans le Nord et en Angleterre, Hautenve, Liancourt, etc., reviennent fervents admirateurs de Rubens. Les curieux commencent à dédaigner les peintures de l’école bolonaise et achètent des « magots » de Téniers, des fleurs de Zeghers ou même des « intérieurs » de petits Hollandais. En 1670, la collection Jabach tout entière est entrée dans les galeries du roi. En 1684, le roi envoie Blanchard dans les Pays-Bas espagnols et les Provinces-Unies pour acquérir les plus belles œuvres. La collection Grozat, si riche en œuvres flamandes, se forme. L’Académie a beau gronder contre ces amateurs, qui s'affranchissent des théories académiques : l’influence de ces galeries, riches de peintures flamandes, transforme le goût public, éclaire les vocations des coloristes ; c’est là que s’instruiront beaucoup de peintres du XVIIIe siècle, bien plus que dans les ateliers de l’Académie. Et ces toiles flamandes ne sont plus les petits tableaux, qui, au commencement du siècle, se montraient modestement à la foire Saint-Germain ; ce sont des chefs-d’œuvre, placés par l’admiration publique à côté des plus belles peintures italiennes, et dont la vue suffit à dénoncer aux yeux des connaisseurs les lacunes de l’enseignement académique.
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Vers l'année 1638, Nicolas Poussin, installé à Rome depuis déjà quinze ans, y jouissait d'une très enviable renommée. Il avait vaincu la jalousie romaine, et ce monde pour qui tout étranger restait plus ou moins un barbare reconnaissait dans ce Français un des maîtres de la peinture. Dans une chapelle de Saint-Pierre, on admirait son Martyre de saint Érasme peint avec une verve austère et, comme il avait pris soin de signer son tableau d'un Nicolas Poussin très lisible, ses compatriotes, en rentrant en France, rapportaient avec orgueil qu'un des leurs avait été jugé digne d'entrer dans ce Panthéon des artistes vivants. Il venait de dépasser la quarantaine. Après des débuts très durs, des chutes et des faux départs, sa vie s'avançait d'un cours lent et facile; il se laissait porter vers un horizon de lumière sans autre soin que de caresser son rêve intérieur.
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François Desportes, le peintre des meutes royales, n'a pas été gâté par les historiens. Autant dire qu’ils n’ont rien ajouté, rien retranché à la biographie qu’en a donnée son fils Claude-François, six ans après sa mort, qui survint le 15 avril 1743. Cette biographie, lue en séance publique de l’Académie royale, n’a été publiée qu’en 1854, dans le Recueil des Mémoires inédits. Elle est une des mieux venues du Recueil. Elle est d’un fils pieux, dont l’affection reste discrète, d’un écrivain qui avait la plume élégante et d’un amateur de peinture. La figure de l’illustre animalier se dégage bien vivante; un petit paysan champenois devient apprenti peintre au faubourg Saint-Germain. Il s’instruit lui-même, se polit; travaille à des entreprises sans gloire, épouse une dentellière, conquiert la faveur du public, de la bourgeoisie, de l’aristocratie de France et d’Europe, du Roi enfin, qui achètent ses peintures de chasses, ses natures mortes de gibier et de fruits. Il se montre fidèle aux pratiques de son premier maître, le flamand Nicasius Beernaert qui lui apprit à bien copier le modèle. Nous le voyons aux foires de Paris, à la ménagerie de Versailles, au chenil royal, peignant les fauves, les oiseaux exotiques, les chiens, les sangliers et les loups ; nous le voyons aussi à travers champ s’arrêtant pour brosser, en quelques coups de pinceau, un aspect de la campagne de Versailles ou de Saint-Germain; et tout nous montre que ce paysan devenu peintre est resté fidèle à la nature.
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Mais ce n'est pas seulement l'orgueil patriotique, c'est bien l'amour de la peinture qu'il faut reconnaître dans ces appels insistants à Nicolas Poussin. Peut-être M. de Noyers tenait-il de ses conseillers favoris, les Chantelou, son admiration pour l'artiste français. Mais pour le Cardinal, il n'était point été besoin de l'encourager. Les preuves abondent qu'il n'a pas dédaigné la peinture. D'abord il l'aimait pour lui-même, pour la gloire qu'elle décerne à ses Mécènes. Il était de ces puissants, égaux des rois, que l'art divinise pour les remercier.
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