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EAN : 9782266312004
304 pages
Pocket (04/03/2021)
3.35/5   102 notes
Résumé :
Nice - 1947. Aurore Félix, jeune Niçoise, s'apprête à faire ses adieux à sa famille, son pays et au soleil méditerranéen pour rejoindre son beau G.I. Martin en terre promise des États-Unis d'Amérique. Elle rêve alors à une nouvelle vie, faite de promesses de liberté et de cet avenir fabuleux que seul le « Nouveau Monde » semble pouvoir offrir. Mais une fois l'Atlantique traversé, Aurore découvre que son fiancé ne l'a pas attendue. Abandonnée, sans repère, elle ne fe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,35

sur 102 notes
«  Esther nous observait avec rage et dégoût, les hommes gagneraient - ils toujours? » .
«  Je me transformais en la personne que je n'avais jamais envisagé être ,
Une femme volontaire et triomphante . »
«  Mon présent était américain , new- yorkais, je me fondais enfin dans cette Amérique besogneuse et cultivée de Manhattan . Je sortais de mon monde reclus , je voulais être dans la ville » …

Trois extraits de ce roman historique , fil d'une longue vie , témoignage ardent ,, lente évolution de la femme ?
Ou tout cela à la fois? Longue lettre d'Aurore Félix à son fils Guillaume au crépuscule de sa vie ..
De la Baie des Anges en 1947, à Cleveland aux US , puis une maison au coeur d'un quartier cossu de Brooklyn près de Prospect Park ,enfin Montréal , le lecteur suit le parcours de vie d'Aurore Félix qui rêve d'une vie à elle, loin des contraintes bourgeoises et familiales niçoises .
Elle décide d'échapper à un destin tout tracé en rejoignant Martin, un beau GI , persuadée que seul le Nouveau Monde pourra lui offrir cet avenir fabuleux , plein de promesses de liberté …..
Seulement , à l'arrivée , elle déchante , son fiancé ne l'a pas attendue ….
Las ! Abandonnée, sans repères , soutenue malgré tout par Madame Smith ,, la mère de Martin , elle rebondira …..

Le récit suit les événements politiques et sociaux qui ont ponctué les États - Unis d'après guerre jusque dans les années 2000.
Si au début de cette épopée mon attention était peu soutenue , elle ne fit que décupler au fur et à mesure .
Épaulée par une communauté de femmes , Aurore Felix ne baissera jamais les bras .
Elle ira sans cesse de l'avant, , s'émancipera, tombera pour se relever ensuite, malgré cette Amérique conservatrice dominée par les hommes , et leur toute puissance , dans une société aux normes sociales abrutissantes pour les femmes qui les déshonoraient , en ne pensant qu'au mariage , symbole ultime aux yeux des dames bien - pensantes de la paroisse .

Elle construira sa vie , luttera sans relâche pour l'égalité des sexes, confrontée à ses peurs , ses espoirs déçus , dans une Amérique qu'elle ne connaît pas , en pleine lutte pour les droits des femmes, pétrie de discriminations raciales.
Elle deviendra une combattante pour tous les droits et les revendications , de révolte sourde, tacite , en bataille à mener au grand jour…

Elle devra travailler, se battre pour occuper des postes à la hauteur de ses compétences , son ressort intime étant l'art et la culture .

Incomprise par sa famille bourgeoise , elle élèvera son fils seule , n'aura pas à rougir de son parcours : relations filiales toutes en demi- teintes : ponctuées de deuils , séparations , manquements , non- dits , colères et rancoeurs, tout un tas de lettres de Nice aux US…
Pour rien…..
Un roman bien construit , passionnant , féministe en diable , fort et beau portrait de femme , poétique, à la résonance très moderne , en forme de résilience dans l'Amérique des trois quarts d'un siècle ….
Une vie de femme racontée à un fils ….
«  Tout se garde, on peut croire tout garder.
L'oubli viendra quand même .
Les joies et l'oubli » …
Encore un livre acheté à cause de la beauté de la première de couverture …







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Comme nombre de lecteurs, la couverture a attiré mon regard. Cette femme de dos, semble déterminée, le roman ne démentira pas cette détermination, toutefois ce qui domine dans ce roman est une atmosphère pesante.
Aurore, jeune femme issue de la bourgeoisie niçoise, va rejoindre à la fin de la Seconde Guerre mondiale le G.I qu'elle a rencontré quelques temps auparavant. Rien ne se passera comme prévu. Mais Aurore, se relève et fera des rencontres su'elle partage avec nous et qui seront déterminantes pour elle.
Au-delà des personnes, elle fera connaissance avec une Amérique qu'elle ne soupçonnait pas, une Amérique raciste, discriminante.
Émilie Houssa, nous offre l'échange qu'Aurore a avec son fils mais nous plongeons dans l'histoire sans nous en rendre véritablement compte.
Ce roman féministe est dense, intense mais aussi lourd, peu de moments heureux. J'envisageais d'offrir ce roman à une femme que j'admire, entre autre, pour sa force et son côté battant mais je ne le trouve pas assez optimiste pour qu'il puisse égayer ses vieux jours.
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Aurore, au crépuscule de sa vie, écrit à son fils pour revenir sur les grandes étapes de sa vie.
Jeune niçoise, qui à la libération tombe amoureuse d'un américain, et qui le rejoint en 1947 ; il ne l'aura pas attendu.
Nous voilà partis pour plusieurs dizaines d'années de la vie d'une femme libre ; elle paiera cher cette liberté.
Il est question de patriarcat, de féminisme, d'amitié, de ségrégation et d'émancipation.
Aurore sera confrontée à une grossesse non-désirée, aux impacts d'avortements, au harcèlement sexuel et au déshonneur.
L'écriture de l'auteure rend parfaitement cette vie faite de labeur, de difficultés, de chagrins mais aussi d'un peu d'amour, de vent de liberté, d'accompagnement du féminisme, de lutte pour les droits civiques.
Cette amérique puritaine, ségrégationniste mais aussi parfois avant-gardiste est dépeinte avec précision.
Ce retour en arrière sur toute une vie est certes empreinte de nostalgie mais se lit malgré tout d'une traite et avec plaisir.



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Attention, avis tranché !

Quelle jolie couverture avec cette femme qui marche d'un pas décidé vers son avenir. Cette toilette des années 50 où la femme était emballée comme un joli bonbon.
Voilà pour le positif que je retire de ce livre... eh oui ! Et pourtant la quatrième de couverture promettait d'être tout aussi séduisante.

En effet, l'histoire nous conte l'émancipation d'une femme "au lendemain" de la seconde guerre mondiale. Il y est question de féminisme, mais aussi de droits civiques puisqu'elle décide de quitter son Nice natal et de démarrer une nouvelle vie en Amérique...

Mais la narration ne marche pas. le récit est censé être un journal écrit par le personnage principal, Aurore Félix, à destination de son fils... On n'y croit pas une seconde tant on se perd dans les détails superflus. L'écriture est tout à la fois descriptive, contemplative, éteinte, désincarnée, plate... Je n'ai véritablement ressenti aucune émotion, aucune empathie pour cette femme moderne qui se bat contre le sexisme ordinaire, et le carcan imposé aux femmes (et pourtant ce sujet me touche !). Si ce n'est par moment de l'agacement pour son incroyable naïveté, voire sa déconnexion avec le monde et ce qui l'entoure. Ce qui tranche bizarrement avec sa lucidité quant à l'assignation des femmes dans une position inférieure, que ce soit au niveau familial, sociétal, conjugal, etc.

Je regrette de me montrer si dure, mais pour moi Émilie Houssa, dans ce roman, est une auteure qui se regarde écrire, et cela suscite chez moi beaucoup d'ennui. J'étais pressée d'en finir, ce qui est un peu dommage.
Que cela ne vous empêche pas bien sûr de vous forger votre propre opinion.





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A l'image de la couverture, Aurore Félix est une femme qui avance, toujours, malgré les déconvenues, malgré les embûches, elle suit sa route,  même s'il s'agit de quitter son pays et de franchir les océans à la fin de la deuxième guerre mondiale pour retrouver le GI Martin qui fit battre son coeur lors de la libération du sud de la France et la fit rêver d'un ailleurs en lui demandant de le rejoindre en Amérique, sur ce continent inconnu et prometteur d'une vie nouvelle, elle y croit et part.

"Les rivages industriels de l'Hudson m'amenaient sur la baie des Anges, les avenues sans fin aux ruelles en dédales du vieux Nice, les façades gigantesques des avenues droites aux bâtiments grandioses qui, face à la mer Méditerranée, cachaient la misère des ruisseaux et les odeurs nauséabondes des bennes dans les contre-rues au parfum doux des lauriers-roses en fleurs. Ces deux villes étaient décors, mais dans l'une se jouaient les westerns du Nouveau Monde et dans l'autre le crépuscule de l'Ancien. (p83)"

Aurore étouffe et ce départ est pour elle une bouffée d'oxygène mais entre rêves et réalité il y a un fossé. Elle va finalement se retrouver seule en pays inconnu mais elle est fière, déterminée et battante. Elle va décider de construire sa vie, petit à petit, faire des rencontres déterminantes pour le futur mais va être confrontée à une Amérique qu'elle ne connaissait pas : celle des discriminations qu'elles soient raciales ou féminines, mais ne voulant jamais s'avouer vaincue, elle fera de ses causes ses combats.

"-Nous ne sommes pas ennemis, à priori, mais nous ne sommes pas égaux par principe et cela me pose problème. Je ne vois pas pourquoi j'accepterais ce que la société impose comme une norme et qui réduit la moitié de l'humanité à écouter l'autre. (p93)"

D'une jeune fille au départ que l'on peut trouver naïve et irréfléchie quand elle se lance dans ce voyage loin de ce qui faisait son quotidien, au sein d'une famille aisée mais sous la domination masculine, elle va se transformer en une femme déterminée à faire valoir ses choix, ses droits et même son amour quand elle réalisera que sur cette terre promise aimer comporte également des règles.

De Cleveland à New-York puis à Montréal pour revenir à New-York, chaque étape sera l'occasion d'observer, comprendre une société et  s'adapter pour pouvoir utiliser les mécanismes à sa propre réussite, d'avoir toujours dans son sillage celles et ceux qu'elle a rencontrés, aidés, aimés mais tout cela a parfois un prix.....

Sous la forme d'une confession d'une mère, Aurore, à son fils, Guillaume, le roman déroule sur plus d'un demi-siècle le combat d'une femme (à l'image de beaucoup d'autres) pour trouver sa place dans un monde où les obstacles sont nombreux, où la solidarité viendra souvent d'autres femmes ou des minorités opprimées et mises à l'index.

Cette forme de narration, assez intimiste entre une mère et son fils, un peu troublante au début de ma lecture, m'a permis d'entrer dans l'intime de cette femme, sur ses ressentis et de comprendre ce qui l'anime : une femme aux relations familiales et maternelles assez distantes, froides ou tout du moins sans chaleur, je l'ai parfois trouvée plus attachée à sa réussite qu'à sa famille, son fils, ses proches mais qui s'explique peut-être dans le fait qu'elle ne peut compter que sur elle pour trouver les forces nécessaires à sa survie et ses combats.

Une lecture agréable, une immersion dans une Amérique des clivages sociétaux et intellectuels. J'ai particulièrement aimé tout ce qui liait James et Aurore, non seulement une histoire d'amour mais aussi une ouverture sur la culture et la littérature pour mieux comprendre, apprendre, savoir avec une référence à mon idole, Virginia Woolf :

Les ouvrages de Virginia Woolf y trônaient : Mrs Dalloway, Orlando, The Years et évidemment A room of One(s Own (une pièce à soi)

"A la lecture de ces textes, j'avais perçu l'effrayante injustice de la "fausse minorité" que constituaient les femmes. Nous étions considérées comme inférieures par l'autre moitié de la population et de cette définition naissait l'impossibilité radicale d'écrire notre histoire. Ou était-ce l'inverse ? Peut-être était-ce le faire de n'avoir pas écrit notre histoire qui nous désignait radicalement comme inférieures. Je regardais en tout cas cette écriture de l'histoire comme la clé du pouvoir. (p126)"

La possibilité du jour mais pour Aurore c'est la possibilité d'une vie, d'une autre vie que celle qui lui était prédestinée. Un roman très féminin par ses personnages, par ses luttes, par ses espoirs de liberté, d'indépendance et de justice mais aussi de faire ses choix, de les assumer avec une orientation vers l'art moderne (sûrement un clin d'oeil à la profession d'historienne de l'art de l'auteure).....

Une lecture sur le combat d'une femme pour être femme, mère, amante, indépendante et libre dans le pays de tous les possibles mais où ces possibles ont également un prix et imposent des choix. Un beau portrait de femme mais aussi celui d'un pays et d'une société américaine sur un quart de siècle .

"J'appris à apprendre, non pour quelqu'un ou quelque chose mais pour moi, pour l'allégresse que cela me donnait. Plus je découvrais des artistes, des courants, plus je lisais des textes, plus je me nourrissais, et plus je m'affirmais telle que j'avais envie d'être. Etre là où je sentais vouloir être, quelque chose d'aussi ténu et futile que cela, je respirais (p215)"
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
«  Et puis certains jours, les soirs surtout , la ville s’enflammait et devenait rose.
Un rose aux mille nuances entre l’orangé et le rouge vif qui prenait par surprise les rues. En quelques minutes , Cleveland s’empourprait comme pour cacher un désir . Les couleurs étaient si violentes que j’imaginais un plaisir infini entre de lourds jupons d’eau et de béton .
J’aimais penser cette ville comme la jeune femme que j’étais : marchant à tâtons dans un brouillard coloré. Je suivis ainsi. le rythme de sa respiration , il constitua pour moi le remède radical à mon désespoir » …..
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«  Ma ville était arrivée là, au creux du lac, et chaque réminiscence m’était un peu plus douloureuse .
Le soleil d’ici n’avait ni la force ni l’odeur du Sud de la France .
Il restait mou et humide comme les gens .
Les gens de Cleveland se répandaient comme de la guimauve , c’était sale et collant … » ….
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Les ouvrages de Virginia Woolf y trônaient : Mrs Dalloway, Orlando, The Years et évidemment A room of One(s Own (une pièce à soi)

A la lecture de ces textes, j'avais perçu l'effrayante injustice de la "fausse minorité" que constituaient les femmes. Nous étions considérées comme inférieures par l'autre moitié de la population et de cette définition naissait l'impossibilité radicale d'écrire notre histoire. Ou était-ce l'inverse ? Peut-être était-ce le faire de n'avoir pas écrit notre histoire qui nous désignait radicalement comme inférieures. Je regardais en tout cas cette écriture de l'histoire comme la clé du pouvoir. (p126)
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«  Ma vie d’avant se trouvait recroquevillée dans ces petits colis et ces bouffées de nostalgie qui me prenaient par surprise et n’importe où.
Je n’avais plus rien . Mon enfance s’éparpillait dans mes souvenirs en traces désordonnées » ….
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Nous étions faillibles, évidemment, et nos mots de révolte, scandés depuis des années, ne résistaient pas aux corps broyés. Derrière les tours se cachaient d'autres 11 septembre et la découverte dérangeante que nous n'étions pas que bons ou mauvais. La guerre des étoiles ne pouvait avoir lieu et nous la vîmes pourtant se vite se mettre en place. Nous étions dépassés par la grossièreté des discours, ils ne différaient pas tellement de ceux des autres guerres mais leur trame était visible, les digues avaient cédé, les fils étaient à nu.
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