La fierté peut pousser un homme à se conduire comme un idiot.
Ce ne fut pas la première fois que la jeune femme ressentit l'envie de pouvoir gifler un revenant.
Quelle affreuse pensée que celle d’un lit conjugal où l’acte charnel était considéré comme un simple devoir.
Il se figurait apparemment, comme beaucoup de gens, qu’une femme exerçait ce métier dégradant de son plein gré. Elle songea ensuite que certaines le faisaient peut-être par choix, dans l’espoir de trouver un riche protecteur ; mais, pour la très grande majorité des filles, c’était par la force, le mensonge ou par une extrême pauvreté qu’elles étaient amenées là.
— C’est indéniable, si l’on parle de cette passion qui peut enflammer un homme qui cherche plus qu’un simple soulagement.
— Et tu penses que je recherche plus, n’est-ce pas ?
— Au bout du compte, c’est ce que nous recherchons tous, répondit Brant en offrant à son ami un sourire où se mêlait la tristesse. Seulement, peu d’entre nous le trouvent. Alors, nous invoquons la richesse et la descendance, puis passons le restant de nos vies à chercher cette flamme ailleurs.
Elle avait toujours supposé que le sexe d’un homme devait être plus grand que celui d’un garçon, mais jamais elle n’aurait pu envisager qu’il puisse être aussi gros. Penelope ne savait pas vraiment quelle émotion était la plus forte en elle entre l’étonnement et la terreur inspirée par la pensée qu’il semblait croire possible de faire entrer tout cela en elle.
Plus ce mariage avec lady Clarissa, adulée de tous, devenait une réalité, plus cette question le taraudait. Certes, ils ne ressentaient pas véritablement d’affection l’un pour l’autre, mais c’était là un luxe qui était accordé à très peu d’hommes de son statut. Toutefois, un peu de chaleur dans le cœur d’une épouse serait une bonne chose ; or, il n’avait pas encore détecté la moindre étincelle dans les yeux de sa future femme.
C’était un fait indéniable et implacable. Son union imminente avec Clarissa Hutton-Moore n’avait rien d’un mariage d’amour. Cela étant, il ne croyait pas véritablement en l’amour. Il allait se marier afin d’avoir une descendance mais aussi dans le dessein urgent de trouver de l’argent. Clarissa venait d’une bonne famille, elle était très belle et sa dot impressionnante. Elle serait une excellente hôtesse, ce qui constituait un atout important à présent qu’il était vicomte. Elle évoluait dans la société avec beaucoup plus d’aisance qu’il n’en avait jamais montré. Elle était l’épouse idéale.