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3,69

sur 255 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La lecture de ce vaste roman m'a pris plusieurs fois à la gorge, au ventre, au coeur et à l'âme.
Je l'ai découvert grâce à Gérard Collard dans une de ses chroniques de septembre.
Ayant terminé ma lecture et préparant ma chronique pour Babélio, je « tombe » sur la chronique de Canetille qui m'a paru tellement belle, et si juste, et si proche de ce que j'avais ressenti en lisant ce roman, que j'ai pensé ne rien pouvoir écrire d'aussi bien et donc rien de plus intéressant pour nos amis.
Mais ce tellement beau roman mérite que chacun s'y intéresse, s'exprime à son tour et c'est ainsi qu'on va le faire vivre et lui rendre hommage.
Ce qui m'a attiré d'abord avant même de l'avoir lu, c'est l'Iran. Depuis mes lectures de Zoya Pirzad, j'ai découvert un Iran si multiple, si divers, si riche, et ma démarche a été clairement de vouloir entrer dans la réalité et passer les très mauvaises informations serinées, celles qui oublient les êtres humains.
Avec ce magnifique roman, Aria, l'humain, on en a plein. L'humain, enfant, balloté, souffreteux, courageux, Kamran, petit garçon amoureux d'une petite fille maltraitée par une espèce de belle-mère rapportée et si aigrie, si acariâtre, que rien, jamais ne pourra la sauver, Mitra, amoureuse ignorée, qui sacrifiera sa jeune vie pour sauver ses amis et l'amour de son adolescence, Berghouz, homosexuel d'abord refoulé qui connaîtra brièvement un véritable amour avec Rameen, et qui agira toujours par amour… Sauf Zahra, tous les personnages, hommes et femmes, sont mus, sont sauvés ou sauvent par un amour furieux qui dépassent, transcendent les religions et les autres conflits.
Car des conflits, il y en a… ce roman démarre en 1953, et se termine vers 1981. Il nous permet de relire ou de lire, toute cette histoire de l'Iran, les enjeux, les ballotements entre l'Occident et l'Orient, cette Perse qui n'est pas arabe, mais qui n'est pas chrétienne non plus. Elle est si riche avant d'être anéantie par un extrêmisme religieux, d'un sectarisme inouï, mortel.
Les personnages de ce roman, extrêmement dense, sont tous magnifiquement attachants. J'ai senti un amour fou dans leur peinture.
Les critiques ont mis en avant les portraits des femmes. Mais moi j'ai aimé les hommes dans ce roman. le personnage de Kamran est si touchant, j'aurais aimé le prendre par la main, lui montrer une autre voie possible, celui de Rameen est admirable, quant à Berghouz, de mon point de vue il incarne l'Iran.
Les religions sont aussi les héroïnes de ce roman. L'Iran a été le centre de toutes les religions, pas seulement les grandes religions monothéistes, non toutes, et surtout celles décriées par les dominantes monothéistes.
Le livre comporte néanmoins quelques défauts ou faiblesses, des petits détails, mais il ne me semble pas inutile de les signaler afin de pallier des découragements éventuels…
Il y a quelques longueurs….
Et parfois au niveau de la chronologie en raccord avec l'histoire du pays mais aussi de l'évolution des personnages, j'ai ressenti une confusion.
Mais cela reste un super roman, magistral et puissant, à dévorer.
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Si l'Iran m'était conté, il le serait sous les traits d'Aria, bébé abandonné, des quartiers pauvres aux richesses de Téhéran, une ode à la culture persane, à l'Iran et à son peuple.

Behrouz, chauffeur dans l'armée, trouve en rentrant chez lui, un bébé abandonné dans une ruelle de Téhéran... Ainsi débute l'histoire d'Aria, ainsi débute ce roman.
Ce roman est une grande fresque qui s'étend sur 30 ans, où nous suivons Aria, petite fille recueillie par le brave Behrouz, la vie d'Aria et en parallèle la grande histoire, celle d'un pays, l'Iran.

Dépaysement

Ce livre m'a complètement immergé dans cet Iran, méconnu, lointain et mystérieux. On parcourt Téhéran aux côtés d'Aria, passant des quartiers pauvres, aux quartiers riches, chaleur des ruelles, poussière, odeurs, bruits, ... Il m'a semblé y être. La littérature permet au moins cela. L'autrice a puisé dans ses souvenirs d'enfance, et ils sont forts et vibrants. On y découvre une autre culture, beaucoup de traditions, et un Téhéran très cosmopolite où tant de religions se mélangent.
Chaque page était une découverte. le roman est très enrichissant et m'a amené à faire pas mal de recherches sur de nombreux points comme les multiples religions, les rites et coutumes.

Fresque où se mêlent petite et grande histoire

Aria, notre héroïne, va bien mal commencer dans la vie, mais connaître une ascension assez fulgurante. Pourtant ici point de conte de fée, car si Aria s'élève, l'Iran, lui, semble au contraire s'appauvrir, se rapetisser d'année en année. Ainsi, nous vibrons au côté d'Aria, à travers 30 ans de sa vie, passant de l'étonnement et l'émerveillement de l'enfance, aux questionnements et aux rêves de liberté de l'adolescence et enfin, à la prise de conscience de l'âge adulte. Partout où Aria posera ses beaux yeux verts, nous serons là à ses côtés, tout aussi émerveillés, tout aussi curieux, incrédules puis révoltés et inquiets.
Car ce roman relate également une grande page de l'histoire du pays, du retour au pouvoir du shah Mohammad Reza Pahlavi, en 1953, au retour d'exil de l'ayatollah Khomeyni et l'avènement du régime islamique, en 1979. Et nous nous trouvons au coeur du bouleversement politique, des répressions, des premières révoltes, à la révolution.

Vibrant hommage au peuple iranien

L'autrice dédie son livre à sa mère et certainement à toutes les femmes iraniennes. Elles sont multiples et nombreuses dans le roman. Aria n'a pas une mais trois mères. Beaucoup de femmes gravitent autour d'Aria , beaucoup d'hommes également, souvent bienveillants. Les personnages auraient mérité que l'on s'y attarde un peu plus mais le livre aurait été beaucoup trop long. Tous ces personnages nous offrent un panel assez complet de la société , des plus pauvres aux plus riches, artisans, commerçants, militaires, jusqu'au plus hautes sphères. Et il est intéressant de suivre leurs parcours, leurs choix dans cette société en perpétuel changement.
Mais Aria reste le personnage principal du roman. Autour d'elle, tous et toutes gravitent, et nous embarquent également.

Mon avis

Aria est une héroïne un peu rebelle que j'ai adoré suivre à travers la ville et à travers le temps. Les 30 ans du roman se sont écoulés en un rien de temps. Et pourtant la temporalité et la narration sont douces et pas si rythmées. Lire Aria, c'est comme revenir d'un long voyage, un peu ici et encore beaucoup là-bas, un peu comme l'autrice qui a laissé ce pays derrière elle à l'âge de 7ans. Il y a certainement beaucoup d'elle dans cette petite fille et certainement beaucoup de sa mère dans l'adolescente et la femme.
A toutes les Aria, qu'un voile noir a privé de leurs libertés.




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Coup de coeur!
Quelle belle histoire que celle d'Aria, enfant abandonnée dans une ruelle de Téhéran en 1953!
Un destin tragique qui, au contact de plusieurs femmes, connaîtra de nombreux rebondissements, avec en trame de fond la révolution iranienne, la fuite du shah et, ensuite, le retour d'exil de Khomeiny avec l'instauration de la république islamique.
C'est une histoire de filiation; la filiation biologique étant rapidement rompue, elle sera remplacée par la filiation adoptive par un père aimant qui n'aura de cesse de conduire sa fille vers le bonheur, essayant de lui dessiner un futur meilleur que celui qui l'attend dans les quartiers Sud (les quartiers pauvres) de la capitale.
C'est également une superbe histoire d'amitié, de partage, et d'humanité.
Je serais bien tentée de vous raconter, en grandes lignes, l'histoire de la vie d'Aria (le livre la retrace de 1953 à 1981) mais ce serait vous gâcher le plaisir de la lecture!
Pour vous parler de la plume, il s'agit ici du premier (excellent) roman de Nazanine Hozar – auteur canadienne mais ayant fui l'Iran en 1985, à l'âge de 8 ans. L'auteur m'a véritablement transportée à Téhéran! Ses personnages sont d'une telle justesse, d'une telle sensibilité que l'on aimerait tant que le livre comporte plus de pages (et pourtant, il en fait déjà 517!).
Un vrai coup de coeur que je vous invite à découvrir au plus vite!
Lien : https://letempslibredenath.w..
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Cette véritable saga nous offre une vision de l'Histoire de l'Iran à travers la trajectoire d'Aria, bébé abandonné, qui va devenir une femme forte et indépendante dans un pays qui, au contraire, s'effondre, avec le renversement du Shah, le retour de Khomeini depuis l'exil, la montée en puissance des Mollahs et de l'intégrisme, l'intolérance des autres religions... Une révolution islamique vue à travers les yeux de l'héroïne, et les répercussions sur sa vie, sur celle de ses proches. Un roman d'amitié, d'amour, de quête de ses origines, et de secrets avec leurs dangers... inhérents… et, comme la vie ressemble à un conte de fées (dont on sait qu'ils peuvent aussi finir tragiquement), notre protagoniste va rencontrer des adversaires et des alliées, une marâtre cruelle, une marraine bienveillante, et une bienfaitrice de l'ombre. Trois figures qui rappellent aussi les Parques qui tissent les fils de nos destinées... Ces oppositions et protections, ses yeux clairs qui la distinguent et la rendent inquiétante, lui confèrent une force unique, remarquable dans sa différence. Aria la bien nommée, qui fait entendre sa voix solitaire et singulière, puisqu'un aria dans un opéra est, au bout du compte, un « solo » fait pour exprimer « toutes les douleurs, tous les amours du monde »... Qui fera la rencontre de son Hamlet (même si c'est un prénom courant en arménien, traditionnellement attaché à des hommes doux et patients, comment ne pas penser à celui de Shakespeare... pour quelle noble vengeance ?), non sans déchirement.
Une écriture ciselée, délicate comme un bijou précieux, se met au service de cet ouvrage superbe, de cette épopée époustouflante. Un premier roman très réussi, qui n'est pas sans faire écho à de – trop – nombreuses situations actuelles. À lire absolument.
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On est ici sur un joli coup de coeur ! L'histoire de la jeune Aria, abandonnée à la naissance, de son enfance auprès d'un père adoptif aimant mais absent et d'une mère violente dans les années 50 à Téhéran jusqu'aux années 80. Par un concours de circonstances Aria aura l'occasion de vivre son adolescence dans les beaux quartiers, d'aller au lycée, à l'université mais bientôt la politique moderniste du Shah sera supplantée par le régime de Khomeini. Dans un Iran qui se déchire, où les évolutions politiques et sociétales auront des répercussions sur chacun l'autrice nous donne à voir différents points de vue, des quartiers riches aux quartiers pauvres sans manichéisme. Chaque personnage secondaire apporte un point de vue différent, de part sa classe sociale, ses aspirations ou sa religion.

Une fresque familiale et sociétale bouleversante et déchirante.
Lien : https://lecturesda.wordpress..
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Magnifique roman! Une fresque mêlant l'histoire de l'Iran et ses turpitudes du milieu du XXe siècle au début des années 80 avec l'avènement de la république Islamique et le destin d'une petite fille aux différents âges de sa vie. Une plume efficace et des thèmes toujours d'actualité...
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Une nuit, Behrouz trouve un bébé abandonné sous un mûrier à Téhéran. Il l sauve et l'élève avec sa femme Zahra, cruelle et violente. Aria trouvera refuge chez Fereshteh, une veuve vivant avec sa domestique. Elle aura la chance de faire des études et se fera deux amis Hamlet et Mitra. Elle finira par croiser le chemin de sa mère...
Les soubresauts de l'Iran rythment ce récit puissant et passionnant. On voit ce pays si riche et si divers basculer dans le fanatisme et l'intolérance. On devine les espoirs déçus,les trahisons, la chape de plomb qui peu à peu s'abat sur le pays et limite les libertés.
L'histoire personnelle rejoint la grande Histoire dans un magnifique roman.
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Ce roman est une fresque historique et politique de l'Iran qui court des années 1950 sous le régime du Shah aux années 1980 avec le retour de Khomeini et l'instauration de la république Islamique.
Le régime du Shah, progressiste, libéraliste et ouvert sur l'occident va mécontenter les religieux. le peuple, à qui on chuchote que le Shah laisse les occidentaux piller les ressources de leur pays, tel le pétrole, se met à haïr les occidentaux installés en Iran, cette haine va s'étendre aux riches hommes d'affaires qui collaborent avec eux. On assiste à la montée du pouvoir religieux qui endoctrine les classes populaires et pousse à la révolte et à la destitution du Shah afin d'installer Khomeini et la république Islamique avec la sharia qui fait régresser le pays et enferme les femmes dans un carcan religieux.
Nous vivons tous ces évènements en suivant Aria, bébé abandonné à la naissance, trouvé et élevé par Behrouz, chauffeur pour l'armée. Aria vivra ses premières années dans le dénuement le plus total, subissant la maltraitance de Zahra, la femme de Behrouz. Elle sera ensuite adoptée par Feresheth , riche veuve qui lui offrira la sécurité financière et l'accès à l'éducation. Une troisième femme Mehri, plus discrète marquera sa vie.
Un roman édifiant qui nous fait entrer dans l'histoire de l'Iran. Les différents protagonistes, issus de différentes religions, origines ou classes sociales, nous permettent d'avoir des points de vue divergents sur la lente transformation de ce pays. Nous assistons aux sournoises manigances des religieux pour évincer le Shah avec son régime libéraliste et ouvert à l'occident afin installer une république Islamiste, avec le retour de Khomeini, qui referme le pays par sa haine de l'occident et réduit à rien la liberté des femmes, gagnée sous le régime du Shah.
Une belle histoire de femmes fortes qui, à leur façon, tentent de trouver leur place dans un pays qui ne veut leur en laisser aucune.

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La vie d'Aria commence mal. Abandonnée puis recueillie, aimée et en même temps haïe, elle n'a pas une vie facile. On suit Aria, les personnes autour d'elle, son père, sa mère, Khamran.
Aria passe par plusieurs étapes distinctes dans sa vie. Des étapes qui vont lui permettre d'évoluer et de rencontrer d'autres personnes, toutes aussi importantes pour elle, bien plus que ce qu'elle pourrait parfois imaginer. Attachante et parfois agaçante, son ignorance, sa naiveté, son courage, ses questions m'ont à chaque fois touchée. Impossible de rester indifférente à son histoire.
Aria grandit en Iran, à une époque où le pays est en plein bouleversement. A travers elle, on verra la transformation profonde de ce pays et tout ce que cela implique. Une très belle histoire que celle de cette femme, combinée à un contexte historique que j'ai trouvé très intéressant.
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Épopée iranienne de 1953 à 1981 que nous offre l'auteure dans ce 1er roman vaste et dense !
Aria, nourrisson de 3 jours à peine, est abandonnée parmis les poubelles dans une petite ruelle de Teheran. C'est Behrouz, chauffeur de l'armée iranienne, qui l'a trouve et l'a ramène chez lui. Son épouse, Zarha, femme cruelle et sans coeur, ne peut la souffrir et la maltraite. Aria grandit dans la pauvreté et ce n'est que l'affection de Barhouz et d'un petit voisin au bec de lièvre qui lui apportent quelques rayons de soleil. Et puis Aria croise la route de Fereshteh, femme riche et seule, qui lui offrira éducation et sécurité. Aria, devenue adolescente fera connaissance avec la mystérieuse Mehri et sa famille. Dès lors où Berhouz a trouvé Aria, la vie de plusieurs personnes voir de plusieurs familles en sera totalement bouleversée, le destin de chaque protagonistes prendra une voie totalement inattendue car comme le disait Berhouz "Aria, Aria, la merveilleuse, je t'ai trouvé sous la lune".
C'est assez captivant comment l'auteur nous plonge intiment dans le coeur de ces femmes iraniennes, au coeur de Teheran qui sera bouleversé par la révolution iranienne de 1979. J'ai adoré suivre la vie d'Aria jusqu'à qu'elle devienne elle-même maman, entourée de ces hommes et ces femmes profondément réalistes, que ce soit dans leurs humanité ou leurs cruautés. L'auteure dans les remerciements en fin d'ouvrage, nous explique que "les éléments de ce récit sont inspirés par des personnages ayant réellement existé et des événements véridiques" ce qui donne encore plus de poids, d'intérêt à une lecture intense ! J'ai BEAUCOUP aimé ce roman !
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