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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Eh oui, il existe un écrit nazi qui explique et raconte Auschwitz, d'un point de vue nazi évidemment. Je ne le savais pas. Je l'ai découvert en lisant d'abord « La mort est mon métier » de Robert Merle. Mais « La mort est mon métier » est un roman et c'est bien embêtant. Dans les deux cas, le commandant d'Auschwitz s'exprime… Je regrette presque d'avoir lu le roman, il n'est pas complètement fidèle (ce n'est pas la même personnalité). Il me semble problématique de jouer avec cette histoire-là.

L'exposé de Rudolf Hoess (ou Höss) est capital pour comprendre.
Sur le conseil de ses avocats et autres personnalités autour de lui, il rédige cette confession. Il se trouve alors dans une prison polonaise en attente de son procès (il sera pendu en avril 1947).

Rudolf Hoess y apparait comme un homme « ordinaire » qui, par conviction politique et obéissance aux chefs, a trempé très activement dans cette entreprise industrielle de mort.

Son récit peut être qualifié de sincère… Il a un remarquable sens de l'observation… Il analyse, il réfléchit… Il a des convictions. Il assume sa responsabilité…

Son texte se termine par cette phrase : « Elles (les masses) ne comprendront jamais que, moi aussi, j'avais un coeur… ». Je vous livre mon impression à la lecture du texte et de sa conclusion. La conclusion m'a glacée, plus que le reste. Comme si l'exposé dans son ensemble s'adressait à ceux qui le détiennent : ses avocats, les Polonais, le monde hors Allemagne. Et que, dans sa conclusion, peu avant de mourir donc, il s'adressait un peu plus à sa famille, aux siens, à ceux de son camp. Et là, c'est forcément extrêmement glaçant.
« Moi aussi j'avais un coeur » Oui, mais un coeur de nazi…

A lire absolument si on s'intéresse à ce sujet.

P.S. Pour compléter et pour avoir une vue plus large, on peut lire "Hanns et Rudolf" de Thomas Harding.


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un récit édifiante de par la quasi neutralité de l'auteur ; Rudolf Hoess, responsable de centaines de milliers de morts égrène ses actes et les justifie à peine, avec une inhumanité monstrueuse.
A lire pour comprendre les rouages que fut cette machine abominable de la "solution finale".
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Ce livre a été écrit en prison, en 1947, pour servir de témoignage lors de son procès, sur conseil de ses avocats.

Ce témoignage avait comme but premier de relativiser sa culpabilité. Si la plupart du contenu est exact, certaines parties sont adoucies ou inexactes - des précisions qui ne pouvaient être confirmées que plusieurs années après. C'est, donc, à prendre avec précautions.

Il raconte son enfance, sa participation dans la Grande Guerre et son passage en prison entre 1924 et 1928, où il démontre connaître le mode de vie des prisonniers dans une prison normale. Et il se présente comme un humaniste, concerné par le bien être des prisonniers. Il avait été condamné à 10 ans de prison pour l'assassinat d'un supposé traître qui aurait livré un allemand aux Français.

A Dachau, il souffre l'influence de son supérieur hiérarchique, Theodor Eicke. Il dit ne pas partager ses méthodes brutales et même avoir envie de quitter les SS.

Dans le camp d'Auschwitz, il dit s'être occupé surtout des travaux d'agrandissement du camp et avoir laissé la gestion des prisonniers à ses collaborateurs qu'il considère des incapables.

Il se dit travailler beaucoup, très impliqué dans ses tâches et obéir rigoureusement les ordres de Himmler.

S'il démontre bien connaître les méthodes de gazage, il ne reconnaît pas sa participation dans ce choix de méthode de mise à mort. Dans la dernière partie du livre il décrit avec précision chronométrique le processus de mise à mort par gazage.

S'il est vrai qu'il reconnaît qu'il y a eu des maltraitances des prisonniers qui n'étaient pas gazés dès leur arrivée, la lecture de son récit donne l'impression que ce n'était pas systématique et qu'il s'opposait absolument à toute maltraitance. Et par ailleurs il suggère (mais ne dit pas) que la cause principale des décès de prisonniers n'est pas la maltraitance par les SS.

Il semble considérer bien plus grave les maltraitances des prisonniers que la mise à mort dans les chambres à gaz, qu'il décrit avec détails et froidement.

Mais pourquoi cette différence ? A mon avis, dans la tête de Hoeëss, il se disait que les maltraitances des prisonniers relevait de l'initiative individuelle des gardiens, ils étaient méchants, tandis que l'extermination dans les chambres à gaz relevait d'un processus industriel, activité primordiale du camp, décidée à plus haut niveau et faisant partie de la politique sociale, qu'il approuvait, du Troisième Reich.

Dans la partie conclusion il fini par dire que la décision d'anéantissement de la race juive était une mauvaise décision, il reste un nazi antisémite convaincu.

Finalement, si on reste à la lecture de ce livre et si on fait abstraction de ce que l'on connaît déjà sur le fonctionnement du camp d'Auschwitz, on peut penser que Rudolf Hoëss était, peut-être, juste quelqu'un avec un fond à priori humaniste, tout en étant un nazi antisémite convaincu, qui ne faisait qu'obéir des ordres sans, et que c'est le contexte qui lui a fait devenir ce personnage. La Banalité du Mal, comme dans le cas de Adolf Eichmann...

Quelques morceaux de texte, mis comme des citations, donnent une idée de la "sincérité" de ce témoignage.

Malgré le contenu tendancieux et pas exact, ce livre reste intéressant du point de vue historique. Un autre livre écrit avec plus d'objectivité est celui de Robert Merle - La mort est mon métier - sûrement plus proche de la réalité.

Dans le livre L'Héritage du commandant, Rainer Hoss, petit-fils de Rudolf Hoss, raconte que son grand-père est toujours vénéré par sa famille et considéré comme un héros, ce qu'il lui a fait couper tout lien avec sa famille.
Lien : http://lecture.jose-marcio.o..
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Je me suis demandé si je devais accorder une note à cette lecture, et puis, si oui, une note sur quoi au juste ? le contenu ? Je me décide donc à noter la valeur historique de ce témoignage car elle est indéniable.

Rudolf Hoess se livre sans filtre, il est précis, méticuleux et totalement honnête.
Je dois avouer que j'ai été non seulement mal à l'aise en constatant que même après tout, il est resté un NAZI convaincu. Il a analysé beaucoup de chose avec lucidité mais certainement pas le fond de la pensée Nazi. Il ne regrette que la forme.
J'ai aussi été très mal à l'aise face à cette espèce de normalité qui l'animé au coeur même de l'horreur. Je ne sais pas comment expliquer cela clairement mais, il semblait sain d'esprit. C'était un fanatique du Parti, un soldat servile mais pas un monstre au sens où je m'attendais à le découvrir. Il accomplissait les pires choses mais sans aucune motivation de détraqué. C'est assez étrange comme constat, peut être, simplement car il est plus facile de se dire que les monstres du 3eme Reich étaient justement des monstres et non des humains capable d'embrasser leurs enfants et se traiter respectueusement leur famille. Ils ne sont ni noir ni blanc, Rudolf Hoess était comme les autres, une nuance de gris cendre.
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Suite à la vision du film Zone of interest, je voulais approfondir avec la lecture du témoignage du commandant du "fameux" camp d'Auschwitz, Rudolf Höss (principal protagoniste du film). Bien qu'il ne soit pas écrivain, le récit est relativement bien écrit et la lecture est fluide bien que glaçante. Il y décrit platement et froidement le fonctionnement et les agissements au sein de ce genre de camp. A le lire, il n'a fait que répondre aux ordres (c'est comme ça qu'il essaye de se dédouaner) et il a fait de son mieux pour rendre la vie des prisonniers la moins pénible possible. On est en plein dans la banalité du mal décrit par Hannah Arendt. Mais peut-on se contenter de cela ?
Durant cette lecture, j'ai souvent été confrontée à la pensée que cet homme n'était qu'un simple exécutant. Plusieurs fois, ce doute m'est venu et cela créait à chaque fois un réel malaise. Car il suffit de se remémorer toutes les horreurs qui s'y sont déroulées et se dire : mais en fait il aurait pu dire non et ne pas prendre part à cette machine de la mort !
Cette lecture est troublante et permet de poser question sur la genèse du mal et si ces hommes étaient de réels monstres ou des gens ordinaires.
Un document que l'on devrait faire lire aux négationnistes.
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c'est un livre indispensable à lire pour comprendre le cheminement d'un homme ordinaire que le respect total à l'ordre nazi va amener à la direction du camp d'Auschwitz. Ordinaire comme Eichmann et d'autres rouages de ce système assassin. Jamais il ne renie l'idéologie nazie, ce qui rend son témoignage extrêmement glaçant et on sort marqué par cette lecture
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Voici le témoignage très intéresant de celui qui fut membre des SS, garde puis commandant d'Auschwitz avant d'être superviseur des camps de concentration, un homme qui a connu tous les aspects de cette industrie de mort.
Son point de vue est intéressant mais il ne faut jamais oublier que son propos tend à le rendre non responsable de bien des sévices qui ont eu lieu alors. Cet ouvrage est donc à mettre en parallèle avec de nombreux autres qui eux, présentent un autre point de vue. En connaissance des autres témoignages et textes d'historiens, il est intéressant de voir tout ce que Hoess omet ou modifie.
Pour tous ceux qui s'intéressent à la Shoah, un texte à lire.
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Témoignage du commandant d'Auschwitz rédigé dans sa prison avant son jugement puis son exécution. Très instructif mais à ne pas mettre entre toutes les mains car l'auteur cherche évidemment à se dédouanner et minimiser son rôle. Des petites phrases montrent que c'était un antisémiste convaincu et même s'il se présente comme celui qui exécute des ordres, il ne faut pas oublier qu'il a participé activement au massacre en repoussant toute humanité.
Un témoignage fondamental qui montre qu'il était avant tout un homme ce qui confirme que l'inhumanité procède, avant tout, de l'humain... c'est terrifiant!
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