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J'ai commencé à apprécier la poésie grâce à Victor Hugo. C'est en visitant la maison littéraire de Victor Hugo à Bièvres que j'ai découvert cette poésie affichée prés de l'étang :

'Oui, c'est un de ces lieux où notre coeur sent vivre
Quelque chose des cieux qui flotte et qui l'enivre ;
Un de ces lieux qu'enfant j'aimais et je rêvais,
Dont la beauté sereine, inépuisable, intime,
Verse à l'âme un oubli sérieux et sublime
De tout ce que la terre et l'homme ont de mauvais !'

Les paysages de ce lieux sont eu le même effet sur moi, cela m'a complément absorbé, tout est vert autour de vous, le ciel ouvert, et les oiseaux qui volent librement ... j'ai tout oublié pendant un moment
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Dans le challenge littéraire de l'année que je tente de relever, un des critères est de lire "un livre que votre mère apprécie". Et vu comment j'ai été souvent bercé aux mots des poèmes d'Hugo, ce recueil devenait une évidence, surtout parce qu'il contient "Lorsque l'enfant paraît", poème préféré de ma maman !

En redécouvrant ainsi les mots d'Hugo, le plaisir est réel. C'est la tradition française des belles lettres qui s'exprime, de nombreuses formes poétiques sont explorées, la lecture à voix haute se savoure.

Le recueil se centre beaucoup sur le poète lui-même, sur sa famille, sur les sentiments du temps qui s'enfuit, sur la vieillesse qui s'annonce. Hugo n'est pourtant que trentenaire, mais le deuil de son père, qu'il exprime dans un des poèmes, le fait devenir "l'arbre de la famille" comme il le décrit si bien dans le poème à Louis Boulanger.

Mais on ne peut pas ignorer les différentes allusions à l'empereur, image de l'enfance de l'auteur, double plus majestueux du père respecté. La préface au recueil rédigée par Hugo lui-même a beau expliquer que ces poèmes sont volontairement centrés sur l'individu et sa famille au beau milieu des tourments de son époque, ces tourments sont présents partout en filigrane. Et le poème final est là pour le souligner plus directement, vecteur de la pensée politique d'Hugo et annonciateur d'oeuvres plus engagées.

Lire un recueil, c'est aussi, au delà du plaisir de redécouvrir les vers connus de "Ce siècle avait deux ans" ou de "Lorsque l'enfant parait", de découvrir pour le coup d'autres poèmes comme "La pente de la rêverie" ou le sublime "La prière pour tous", peut-être connus de tous mais ignorés de moi.

La préface que j'évoquais est une œuvre à part entière, même dans sa prose explicative Hugo s'enflamme. Parfois trop peut-être, quand il semble s'auto admirer, tout en feignant immédiatement ensuite la modestie. Les grands auteurs ne sauraient le devenir sans un confiance en eux, une assurance qui leur permet de se confronter au jugement de leurs contemporains, "abandonnant ce livre inutile au flot populaire qui emporte tant d'autres choses meilleures, [ressentant] un peu de ce mélancolique plaisir qu'on éprouve à jeter une fleur dans un torrent, et à voir ce qu'elle devient".

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La puissance évocatrice des vers de Victor Hugo est la meilleure des critiques.
Il suffit de lire tranquillement quelques-uns de ces poèmes pour comprendre ce qu'est le talent.
On est dans la situation décrite, on la vit, on la voit.
Chacun l'interprète et le ressent à son propre niveau. C'est comme ça que j'ai appris à aimer la poésie, avec ce genre d'oeuvres d'abord descriptives. On peut ainsi passer à des exercices plus abstraits.
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Le recueil de poésies LES FEUILLES D'AUTOMNE est intéressant car dans cet ouvrage V. Hugo cherche une position indépendante des mouvances politiques et des idéologies. Il veut proposer suivant les mots qu'il emploie des vers sereins et paisibles, comme tout le monde peut en faire ou en rêver.

Son but n'est pas de prétendre au génie mais de jeter une fleur au lecteur et de voir ce qu'elle deviendra. Il propose donc comme on jette une fleur dans une rivière ou un torrent, il propose des feuilles d'automne, des feuilles tombées. Allez-vous les ramasser ? Les regarderez-vous avec attention ?

Le recueil prend place dans un contexte politique difficile en Europe certes fait de révolutions et de contestation des vieilles monarchies entre autres. Mais lui refuse en tant qu'auteur de s'interdire de penser et c'est là tout son mérite. Car ce livre propose réellement une pensée sur l'avenir, l'enfance, la souffrance, le bonheur.

Il développe avec brio une pensée structurée par une conception de l'art vu comme une chose éternelle. La science a sa loi. L'art a la sienne. Faire floraison.

V. Hugo prend un exemple dans l'histoire, celui de la Renaissance. Cette époque signe en Europe le passage d'une unité religieuse abstraite à la liberté de conscience. Des guerres éclatent pourtant l'art produit des chefs-d'oeuvre.

Donc il considère que même si l'époque est difficile, bien au contraire l'art peut donner une belle floraison. L'art dans sa conception est cette chose éternelle en tant que vision vers laquelle se tournent ceux qui souffrent.

Quoiqu'on dise, quoiqu'on fasse, dans sa conception ceux qui souffrent iront vers l'art. L'art est un refuge pour le coeur humain. Au final si tout le monde a le nez braqué sur les affaires sociales , les crises politiques, la poésie prend son envol. Elle tient de l'oiseau. Elle permet de dire sa pensée librement.

Les derniers mots du livre sont forts et méritent qu'on suive l'auteur jusqu'au bout. Je ne peux que proposer d'accepter de se laisser entraîner dans l'univers de ces feuilles tombées qui ont encore beaucoup d'avenir devant elles.
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Après l'engagement passionné et la souffrance violente exprimés dans l'Année terrible que j'ai terminé hier, ce recueil n'est pas le même... Bien sûr, Hugo jeune a du talent, même s'il n'y a pas encore les innovations stylistiques de futurs recueils, pas encore de "bonnet rouge au vieux dictionnaire", pas encore de grande rupture dans le style, les alexandrins semblent relativement sages dans la forme - réserve-t-il à cette époque l'audace à son théâtre ? La thématique de la beauté de la nature, n'est pas ce que je préfère chez lui, ce certain sentimentalisme parfois un peu fleur bleu...
Jeune Hugo ai-je dit ? Pas tant que ça... Il a déjà évolué politiquement, passant du légitimisme à un bonapartisme qui est une admiration de l'Empereur. Mais on lit déjà une pitié bienveillante pour les pauvres - qui ne sont pas encore misérables. Il salue aussi déjà la liberté, refusant la tyrannie et l'oppression, prêt à se battre - à sa manière, par sa lyre, pour cette valeur suprême.
Et puis ce n'est plus un jeune amoureux chaste, c'est un père de famille, qui a déjà eu des joies et des douleurs, des tromperies aussi, qui relit ses premiers poèmes d'amour sans ressentir ce qu'il éprouvait. Il se sent déjà au milieu de sa vie, dans "son automne" - ici, le poète "voyant" n'a pas su prédire lui-même sa propre carrière future ! Il se sent comme un exilé, qui n'est plus à sa place dans sa patrie, qui n'est pas apprécié et qui est critiqué. Plusieurs poèmes sont dédiés à Lamartine, ou empruntent des citations de Byron, comme s'il devait encore se placer sous le patronage des chantres du romantisme.
Mais finalement, faut-il dire comme l'écrivit Alexandre Dumas en découvrant les Contemplations "qu'il était bon que Hugo souffrît" pour pouvoir écrire une oeuvre si belle ? Lire tout l'amour qu'il porte à la jeune Léopoldine est déchirant par avance, lire l'opinion que Victor Hugo porte sur ses livres - pensant avoir déjà atteint le sommet de son oeuvre est émouvant, alors qu'il lui reste tant de souffrances personnelles et collectives à vivre, tant de douleurs intimes et nationales à partager, mais aussi tant de chef-d'oeuvres à écrire.
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Second recueil de Hugo que je lis en quelques mois, celui-ci est plus hétéroclite que "les Orientales". Déjà la posture du vieux sage au crépuscule de sa vie est un peu prématurée ! (Hugo n'avait pas trente ans quand il a écrit ces poèmes). La diversité d'inspiration est pourtant considérable, en passant de la sphère privée (famille, amours, amis) à celle des questionnements philosophiques et religieux devant le spectacle de la nature, en enfin, dans une moindre mesure au politique... le style est toujours aussi flamboyant, avec des irrégularités, des images surprenantes mais aussi, parfois, un côté un rien mièvre... Y'a pas à dire, c'était quelqu'un ce Totor !
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Les rayons par la lumière de leurs connaissance viennent enrichir et réchauffer chacun alors que par l'ombre de l'ignorance, l'être humain se perd dans la méconnaissance et l'errance.

Ainsi la voix du poète se fait voix de l'océan de lumières et d'obscurités...........
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Morceaux de vie, feuilles d'instants qui se tournent aux vents d'existence en quête de tout et de chacun.

A lire et parcourir en chemin de découverte et de réponses.
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Lire Victor Hugo, même dans son oeuvre de jeunesse, c'est se confronter à une voix gigantesque, invoquant les éléments, soufflant la guerre de l'ombre et de la lumière, du minuscule et du gigantesque, des abîmes et du ciel, qui se renversent sans cesse, comme dans ces 'Soleils couchants', prélude certes encore timide (ce mot a-t-il un sens quand on parle du bavard par excellence qu'est Victor Hugo?) des 'Contemplations'.

Lire Victor Hugo, c'est éprouver la nostalgie d'une époque révolue où l'on pouvait parler, où l'on pouvait encore croire qu'une poésie pouvait ne pas être tout à fait inutile, que le poète pouvait toucher Dieu, prendre sa place, faire joujou avec les gouffres et les montagnes, que Dieu, bien sûr, avait élevées pour lui, pour l'homme de génie, pour le monstre d'orgueil qu'est le poète hugolien, confisquant le monde à Dieu pour le redonner aux hommes plus beau, parce que l'on pouvait encore croire qu'il suffisait de parler pour que les choses soit belles, parce que l'on pouvait encore croire en une harmonie, certes perdue, mais que le poète-prophète pouvait encore reconstituer, parfois, parce que Victor Hugo, c'est aussi la conscience profonde de la vanité de l'homme au sein de la nature, le désespoir jamais définitif, le risque constant pour le poète, à force de rester au bord de l'infini, de tomber dans la fosse à purin. Alors le front du poète, malgré les ailes qui semblent pousser dans son dos, retombe sur sa feuille remplie de vains traits de plume. Après le choc des éléments, la guerre cosmique, voilà la solitude, le pressentiment peut-être d'être le dernier poète touchant vraiment l'univers. le soleil couchant, après les envolées hugoliennes va redevenir pour le poète désillusionné la mélancolie, et les feuilles d'automne deviendront ces sanglots longs qui blessent mon coeur d'une langueur monotone. le poète ne changera rien à l'univers: Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête / Je passe, et, refroidi sous ce soleil / Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête, / Sans que rien manque au monde immense et radieux
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