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Citations sur Prodige (10)

Ce qui est parfois terrible dans la lecture d'un roman, c'est de s'y reconnaître soudain au coin d'une phrase comme si l'on se croisait dans un miroir...

"Lara lui parlait sans discontinuer maintenant, du matin au soir…et je sentais qu'elle commençait à se perdre dans cette parole, ce flot de mots qui coulait d'elle sans cesse. C'est devenu comme un délire. A l'hôpital elle faisait elle-même la toilette du bébé, c'est tout juste si elle acceptait de céder sa place aux infirmières pour les soins. A la maison elle dormait à peine et, quand elle dormait, on aurait dit qu'elle parlait encore à Maya dans son sommeil.
Ça me glaçait. Je suis un scientifique. J'ai besoin de repères. C'est comme ça. Ce qui se vivait là était en contradiction avec tout ce que j'étais, le caractère que je m'étais forgé. Mes choix, mes options, ma façon de voir le monde. Je l'avoue."
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Vis, ma petite ! Sois forte, vis !
Tu es presque invisible dans ta bulle de verre. Petite fée prise dans une énorme goutte de pluie. Je me penche sur toit, très près, pour te scruter...
Tu as la bouche entrouverte sur une sonde. Je n’ai pas encore le droit de te nourrir - mais je te nourrirai, tu verras, je te gaverai de nourritures, terrestres et célestes ! Pour l’instant tu es nourrie par un cathéter passé dans ton ombilic. Scotchées à ta poitrine, de froides électrodes en forme d’araignées suivent attentivement les battements de ton cœur. Quand les infirmières approchent de la couveuse, c’est pour te faire des piqûres au talon ou pour chercher sur ton cuir chevelu une veine où accrocher une perfusion. Le monde n’arrête pas de t’agresser. Seringues, tubes, aiguilles te pénètrent, traversent ta peau, sondent tes orifices - et tu pleures, tu pleures silencieusement, ton visage se plisse et se contorsionne dans la mimique des larmes mais on n’entend rien, car la sonde d’intubation passe entre tes cordes vocales et empêche le son de sortir...
Accrochée à la vie par un fil incroyablement ténu, tu flottes dans les limbes entre ce monde-ci et l’autre - et je t’aime, ma grande prématurée ! Je t’aime et je te sauverai ! Tu verras. Je t’ai donné la vie, je ne permettrai pas qu’on te la reprenne.
Vis ! Toi qui n’as pas de nom.
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Ce sera une « Fantaisie » de Bach mais ce sera comme si tu l’avais composée toi-même, comme si tu étais un oiseau et que cette « Fantaisie » était ton chant. A t’écouter, Dianescu et moi, on s’élève peu à peu vers une sorte de sérénité parce qu’il n’est même plus question de notes, de fautes, de doigtés, de technique : tes mains courent sur le piano comme tes pieds courraient sur une plage, parce que tu veux, parce que tu peux courir, tes petites mains frappent et caressent les touches blanches et noires et on est immergés tous deux dans un bain de félicité. Mon ange, tu domines - regarde, tu conquiers cet instrument qui m’a toujours dominée, c’est ton instrument, il se met à ton service. Oui ce monstre noir qui pèse une tonne se cabre et se laisse flatter par toi comme un chat.
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Je ne veux plus entendre que des histoires simples, pures et vives comme mes couleurs. Les histoires des saints et des enfants. Des histoires qui permettent d'espérer.
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"Maya ! me dit maman à voix basse. Maya... ta grand-mère vient de mourir."
Je fais oui de la tête mais j'ai envie de jouer la Partita par coeur jusqu'au bout pour babouchka, comme je le lui ai promis. J'ai envie de les garder ensemble dans mon coeur à tout jamais.
"Pour l'amour de Dieu, Maya ! Tu n'as aucun respect ? Cesse de jouer ! Comment peux-tu... Je te dis que ta grand-mère est morte... et pour toi ça ne change rien ?"
Elle éclate en sanglots et quitte la pièce en courant. Je la suis, je la trouve effondrée au milieu des fleurs qu'elle a posées sur la table de la cuisine.
"Mamotchka - pardon... Pour moi c'était ça, le respect..."
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Ah zut, il m'énerve ce papillon, il me tourne autour et m'empêche de me concentrer. Je sais même pas comment l'attraper pour l'offrir à Benjamin. Faudrait que je le fasse sortir par la fenêtre …Babouchka?
Jamais elle dort quand je joue. Elle se balance, elle fume des cigarettes, elle regarde par le fenêtre et pense à des histoires qu'elle me raconte après… mais dormir non. "Babouchka?"
Ah. Ça alors. Babouchka… Tu es morte, ma Babouchka?
Je viens tout près pour voir. Sa tête est tombée en avant. Eh ben oui.. Tu es morte. C'est fini. Les nuits de Moscou dans la neige sont parties pour toujours. J'en étais à la Sarabande? Ecoute…
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Tes mains courent sur le piano comme tes pieds courraient sur une plage, parce que tu veux, parce ce que tu peux courir, tes petites mains frappent et caressent les touches blanches et noires et on est immergés dans un bain de félicité.
Mon ange, tu domines - regarde, tu conquiers cet instrument qui m'a toujours dominée, c'est ton "instrument, il se met à ton service. Oui ce monstre noir qui pèse une tonne se cabre et se laisse flatter par toi comme un chat.
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Tes mains courent sur le piano comme tes pieds courraient sur une plage, parce que tu veux, parce ce que tu peux courir, tes petites mains frappent et caressent les touches blanches et noires et on est immergés dans un bain de félicité.
Mon ange, tu domines - regarde, tu conquiers cet instrument qui m'a toujours dominée, c'est ton "instrument, il se met à ton service. Oui ce monstre noir qui pèse une tonne se cabre et se laisse flatter par toi comme un chat.
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Je t'écoute, maman, tu sais? Même si tu penses ne pas parler, je t'écoute très fort. Les vraies musiciens savent déchiffrer le silence, c'est toi qui me l'as appris. Tu m'as appris tout ce que je sais et tout ce que je ne sais pas au sujet de la musique, les quatre-vingt-huit notes du clavier et puis les cent millions de constellations dans l'univers, chaque note une étoile et toi aussi, étoile ma petite étoile, j'ai besoin de toi, ma mamotchka.
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