L'envoûtement de Lily Dahl

Le roman avait bien commencé avec une ambiance propice aux toutes petites villes américaines, où tout le monde se connaît ; le personnage de Lily me paraissait intéressant et traité avec subtilité par l'auteur. Petit à petit, des événements étranges se passent, et Lily est de plus en plus déstabilisée. Cela aurait pu aller en crescendo, montrer les doutes, la folie, mais la manière dont cela a été fait m'a ennuyée. Je n'y ai pas cru, le livre me tombait des mains de plus en plus. L'histoire aurait pu atteindre son paroxysme aux abords de la fin, mais elle s'enlise simplement.

Avec ce roman, le plaisir n'était pas au rendez-vous ; il m'a donc été difficile d'avancer. Mais je suis quand même allé jusqu'au point final (j'ai abandonné trois autres romans avant celui-ci, il fallait que je parvienne à en finir un !).
Ce qui m'a aidé à continuer ma lecture, c'est surtout le style, simple mais évocateur, et l'ambiance, à la fois tendue et triste, et dans laquelle l'auteur parvient assez bien à nous immerger. Mais une fois tournée la dernière page, j'ai eu l'amère impression de m'être laissé attrapé par une publicité mensongère : l'ambiance dont je parlais est entretenue tout au long du roman à coup de mystères tout juste esquissés (sans qu'il y ait un vrai suspense) et de bizarreries dans le comportement de certains personnages (qui donnent un peu envie de les comprendre... mais qui paraissent aussi, dans certains cas, trop caricaturales). Et finalement, le dénouement, qui éclaire de façon maladroite et trop brutale les petites questions posées par l'auteur au fil des pages, m'a semblé tomber à plat. Peut-être parce que toutes ces questions ne m'ont pas intéressé. Et parce que certaines scènes ou attitudes des personnages m'ont paru trop artificielles pour que je sois capable de ressentir une réelle empathie pour eux. Cela semble étonnant, puisque le style et le contexte du roman le place sous la marque du réalisme le plus direct, mais c'est pourtant ce mot, "artificiel", qui me vient à l'esprit.
Au milieu de tout cela, j'ai quand même trouvé assez touchante la relation entre Lily, la jeune fille autour de laquelle tourne le roman, et Mabel, une vieille femme qui occupe la chambre voisine de Lily, au dessus du bar où cette dernière est serveuse. L'évolution des liens entre ces deux femmes, d'âges et de tempéraments si différents, donnent lieu à quelques beaux passages qui ont un peu allégé l'ennui ressenti lors de ma lecture.
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