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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Des années après la publication de son roman le meilleur des mondes (en 1932), Huxley, à travers un dense et court essai, revient sur son roman à la lumière des changements du monde survenus dans l'intervalle, dont le plus marquant : la Seconde Guerre mondiale. Entretemps aussi, un autre roman dystopique est paru, dont Huxley ne peut faire l'économie : 1984, d'Orwell.

Ainsi, l'auteur analyse à la fois l'évolution du monde depuis les années 1930 et fait des projections dont beaucoup, hélas, se sont vérifiées. Il pointe déjà les fléaux dont nous subissons aujourd'hui les effets : surnatalité, ressources qui se raréfient, contrôle mental des individus par les élites politiques et économiques, notamment à travers les drogues et le conditionnement psychique, etc. Autant d'éléments propres à générer ce que l'auteur appelle un « totalitarisme non violent ».

Huxley semble avoir eu un don de voyance lorsque, par exemple, il explique ceci, s'appuyant sur les travaux de Pavlov : « Il est devenu évident que le contrôle par répression des attitudes non conformes est moins efficace, au bout du compte, que le contrôle par renforcement des attitudes satisfaisantes au moyen de récompenses et que, dans l'ensemble, la terreur en tant que procédé de gouvernement rend moins bien que la manipulation non violente du milieu, des pensées et des sentiments de l'individu. » Plus loin : « Les sujets des tyrans à venir seront enrégimentés sans douleur par un corps d'ingénieurs sociaux hautement qualifiés. » Les GAFA ne seraient-ils pas ces « ingénieurs sociaux » ? Je pose la question…

Dans ce monde manipulation, le Panem et circenses – du pain et des jeux – romain est plus que jamais d'actualité : « L'art et la science de la manipulation en venant à être mieux connus, les dictateurs de l'avenir apprendront sans aucun doute à combiner ces procédés avec la distraction ininterrompue. »

Plus loin : « Les services de ventes politiques ne font appel qu'aux faiblesses de leurs électeurs, jamais à leur force latente. Ils se gardent bien d'éduquer les masses et de les mettre en mesure de se gouverner elles-mêmes, jugeant très suffisant de les manipuler et de les exploiter. » Sachant par ailleurs que : « Une vérité sans éclat peut être éclipsée par un mensonge passionnant. » Et que : « Dans sa forme actuelle, l'ordre social dépend, pour continuer d'exister, de l'acceptation, sans trop de questions embarrassantes, de la propagande mise en circulation par les autorités. » autant de réflexions qui collent parfaitement à notre XXIe siècle.


Citant un certain Erich Fromm, Huxley énonce une autre vérité : « Notre société occidentale contemporaine, malgré ses progrès matériels, intellectuels et sociaux, devient rapidement moins propre à assurer la santé mentale et tend à saper, dans chaque individu, la sécurité intérieure, le bonheur, la raison, la faculté d'aimer. »

Pour autant, Huxley avance quelques pistes pour sortir de cette fatalité. Sauf que Huxley a écrit son texte en 1957. Nous sommes en 2022 et, à moins d'un miracle, je ne vois pas comment nous allons éviter cette catastrophe qui pourrait avoir raison de l'humanité. Mais on m'a dit que c'était bien de croire aux miracles…


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L'auteur britannique nous propose de revenir 27 ans après son livre dystopique le meilleur des mondes (1931). Il semblerait que ses anticipations tendent à se réaliser un peu trop tôt.

Il nous propose plusieurs axes de développement : la surpopulation et la manière dont il faut la réduire pour éviter le gaspillage des ressources ainsi que la répartition autoritaire de celle-ci. Notamment dans les pays sous-développés. La médecine qui a réduit la mortalité infantile et permet à des personnes au matériel génétique moins qualitatif de le diffuser quand même, réduisant la qualité génétique de l'humanité. Il aborde aussi différentes manières de faire de la propagande en démocratie et sous une dictature. Certaines peuvent paraître un peu désuètes, mais restent intéressantes.

Et enfin, il nous montre que les Occidentaux, par le biais du progrès technique, tendent à voir les pouvoirs et les capitaux de plus en plus concentrés entre les mêmes mains. La partie sur le fait que les centres urbains tendent à faire ressembler l'homme à une termite est très intéressante. Selon lui l'homme devrait se comporter comme dans une meute ou une harde d'éléphant or ici, les organisations nous forcent à nous comporter comme des termites ou des fourmis.

En issue, il nous propose des pistes de réflexion pour éviter ces problèmes. Mais il s'inquiète du fait que les jeunes Américains — qui ont 70/80 ans aujourd'hui — abreuvés par la télévision préféreraient délaisser une partie de leur liberté contre l'opulence matérielle, d'après un sondage de l'époque.

On peut faire un lien avec la France contre les robots de Georges Bernanos. Il voyait l'émergence d'une société mécanisée et automatisée à la sortie de la guerre avec comme thème commun la puissance des médias.
Lien : https://aviscontraires.wordp..
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