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C'est après avoir lu, tout récemment, "Le meilleur des mondes", que je me suis rendu compte qu'Aldous Huxley était revenu sur son oeuvre plus de vingt ans après. J'étais à la fois très curieuse et très réticente vis-à-vis de cet essai. Curieuse parce qu'entre l'écriture de ces deux livres, il y a eu la Seconde Guerre mondiale, et j'imaginais bien comment les perceptions de l'auteur ont pu changer ou s'éclairer. Réticente parce que justement essai ne veut pas dire fiction, et que j'avais un peu peur que ce soit un peu trop "analytique" et sans doute quelque peu ennuyant.

Et analytique, ça l'est, autant que critique. Aldous Huxley nous expose ici une sorte de comparaison entre sa Fable prophétique, comme il appelle "Le meilleur des mondes", et la société actuelle et son devenir (celle de 1958, date à laquelle a été publié cet essai). Pour étayer ses points de vue, il ne manque pas d'arguments, derrière lesquels on peut se rendre compte de son travail de recherche bien documenté. Il revient essentiellement sur les mêmes points pour expliquer les différentes causes pouvant amener aux dictatures : surpopulation, manque de ressources, insécurité économique et politique, agitations sociales, progrès de la science et des technologies.

On ne peut pas dire qu'il soit en retard sur son temps, ayant prédit des événements qui ont eu lieu bien après l'écriture de cet essai ou en train ou sur le point de se produire d'ici peu... Évidemment, vu l'époque (1958), avec ce qui s'est passé peu avant (Seconde Guerre mondiale) et ce qui se passait sur le moment (Guerre froide), Huxley s'est appuyé sur ce qu'il a vécu et était en train de vivre. Souvent, il revient sur le nazisme et le stalinisme. Il a des idées bien arrêtées, certaines un peu désuètes pour aujourd'hui, d'autres avec lesquelles je n'ai pas tellement adhérées, mais il sait de quoi il parle et on ne peut le lui reprocher.

La lecture de cet essai s'est révélée bien plus facile que ce que je m'étais imaginé. L'auteur étaye ses points de vue et arguments fort simplement, sans trop de redondance même s'il revient souvent sur les mêmes points. Certains chapitres sont sans aucun doute plus intéressants que d'autres, notamment lorsqu'il compare son roman ou "1984" de George Orwell avec Hitler, ou encore lorsqu'il expose les différentes manières de manipuler (en masse ou individuellement).

J'ignore si j'ai tout bien compris mais je l'ai lu très rapidement. Ce n'est pas quelque chose que je lirai régulièrement, mais je n'ai aucun regret de l'avoir finalement lu et de m'être forcée à l'ouvrir (oui parce qu'après acquisition de ce livre, et allez savoir pourquoi, je n'en avais plus du tout envie).
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De même que plus tard, dans un genre bien différent, « le nom de la rose » aura son apostille, « le meilleur des mondes », aura son « retour »…vingt cinq ans après.
Le but de ce petit texte n'était pas de donner une suite au plus connu des romans d'Aldous Huxley, mais un prolongement.
Dans « le meilleur des mondes », Aldoux Huxley décrivait une évolution possible de l'organisation humaine, partie d'une utopie pour finalement accoucher d'une dictature… Ce petit essai tente de faire le point sur l'évolution de l'organisation humaine qui semble déjà s'accélérer en 1958 ; entre deux on aura connu Hitler et Staline.

On est effrayé à l'idée de ce que penserait Huxley s'il nous voyait nous débattre dans une société « managée » par le principe de précaution. Une société qui finit par convenir au plus grand nombre dans ce qu'elle a de sécurisant, voire d' infantilisant; " mère patrie"… Attention cependant a rester « dans les clous »…Ne pas fumer dans les lieux publics… ne pas faire rouler sa « bagnole » dans les villes… Faire contrôler ses seins, son colon, sa tension, sa glycémie… et tout ça pour notre plus grand bien …
Un ouvrage déroutant tant il présente très tôt l'évolution de nos démocraties vers un totalitarisme qui ne dirait pas son nom…

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Si vous espériez une suite au «Meilleur des mondes», passez votre chemin, rien de ça ici ! Environ trente ans après avoir écrit son roman, Huxley revient dans un petit essai de 130 pages sur les mécanismes du totalitarisme de son livre, et donne son avis sur leurs applications dans le monde réel. Son constat était plutôt pessimiste. Il prévoit un contrôle des naissances plus strict pour éviter 1) la surpopulation et 2) la détérioration de notre condition physique et intellectuelle moyenne : Huxley ne voit pas d'un très bon oeil que les porteurs de «vices héréditaires graves» puissent survivre grâce à la médecine et les transmettre à leur descendance, et estime qu'un jour ou l'autre, les gouvernements devront mettre en place des mesures eugénistes.

Mais la plus grande partie du livre porte sur le danger de voir disparaître les démocraties. Tout d'abord à cause des grandes entreprises et des grosses institutions qui ne peuvent que réduire l'individu à une grossière caricature et à piétiner sa liberté. Et ensuite à cause des moyens de propagande de plus en plus perfectionnés : médias de masse, récupération des résultats de la science (notamment Pavlov).

Le ton est assez sombre, ce qui peut se concevoir puisqu'entre ses deux livres, l'auteur a connu les totalitarismes européens et une guerre mondiale. Les problèmes qu'il soulève n'ont pas beaucoup évolué depuis la publication du livre (1957). Les quelques solutions que l'auteur a proposé (amélioration de l'éducation, retour à des structures locales ou régionales) ne semblent toutefois pas avoir eu un grand succès.
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Ce livre n'est pas un roman mais une analyse du Meilleur des mondes par son auteur avec le recul des années, excellente critique de la société. À lire si vous avez lu « le meilleur des mondes».
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Il y a quelques années je lisais le meilleur des mondes, et j'avais adoré, alors qu'en est-il de ce petit roman qui se veut être la suite ? Et bien c'est pas mal, il faut toutefois avoir lu le premier roman pour bien comprendre les enjeux de ce livre sinon vous allez trouver qu'il n'est pas abouti alors qu'il l'est, je vous l'assure. D'ailleurs ce n'est pas une suite, plutôt un essai sur les mécanismes du totalitarisme et l'eugénisme.
Si vous êtes communiste vous allez le détester par contre, l'auteur ne se cache pas de ses dominantes politiques dans son roman, je note aussi une profonde aversion pour les colonies de l'époque, personnellement ça m'a assez choqué mais le roman offre quand même de belles réflexions sur l'avenir… enfin le présent. Je n'irais pas jusqu'à le recommander car le ton est pessimiste, vraiment très sombre et ne propose pas spécialement de solutions plausibles.
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La surpopulation entrainerait-elle automatiquement une instauration de la tyrannie dans les démocraties occidentales ? de quelle manière la propagande aussi bien dans un cadre démocratique que dans un cadre dictatorial entrera-t-elle dans tous les processus de gouvernement ? de quelle manière fonctionnera la publicité, le « merchandizing » ? Quelles seront les méthodes les plus insidieuses de lavage de cerveaux des peuples ? Quid de la persuasion chimique, de l'utilisation des drogues (le fameux « soma » multi-fonction n'existant que dans l'imagination d'Huxley, a déjà de nombreux équivalents, cannabis, cocaïne, amphétamines, crack, LSD, et autres) ? de la persuasion subconsciente, images subliminales, matraquage de concepts, de notions répétées ad nauseam ? L'hypnopédie, c'est-à-dire l'enseignement pendant le sommeil, est-elle vraiment opérationnelle ? Ne peut-on pas conditionner les esprits sous hypnose ou dans un pré-sommeil ? L'instruction des peuples les rend-elle vraiment libres ?
« Retour au meilleur des mondes » n'est en aucun cas une suite au célèbre roman dystopique qui sert encore de nos jours de référence pour un futur de plus en plus probable, mais plutôt un essai de prospective sociale, politique, philosophique et psychologique. En effet, après avoir écrit « Le meilleur des mondes » en 1931, dans un contexte géo-politique bien particulier, Huxley voulut apporter des précisions et mêmes des corrections en 1948 après la seconde guerre mondiale, après les dégâts de l'hitlérisme et du stalinisme. Il fait un parallèle entre son livre et celui d'Orwell « 1984 ». Tous deux peuvent sembler des visionnaires. En réalité, ils étaient simplement plus informés, adeptes de la « Fabian society », francs-maçons et du côté d'Huxley, par son frère Julian, proche de Bernays, le créateur de l'ingénierie sociale, et donc familier des grands décideurs qui travaillaient déjà leur plan. « 1984 », inspiré par le stalinisme, explore la gouvernance par la peur, la contrainte et le contrôle social permanent alors que « Le meilleur des mondes » est plus sur une domination par le plaisir, la jouissance et une discipline acceptée et même souhaitée par la masse. Sans oublier la manipulation génétique, la création in vitro des Alphas et autres Omégas qui a un petit avant-goût de transhumanisme. Pour Huxley, 2 milliards de terriens serait le nombre à ne pas dépasser, les ressources de la planète ne permettant pas que l'on soit plus nombreux. Que faire du surplus de population ? 70 ans plus tard, la réponse est en train de se révéler dans toute son inhumanité. le dernier chapitre est cependant un plaidoyer pour la liberté, preuve que l'auteur est inquiet de ce qu'il entrevoit. Inutile de préciser que ce qu'il annonce se concrétise de plus en plus à notre époque. À lire pour mettre les choses en perspective, même si elles sont inquiétantes.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Des années après la publication de son roman le meilleur des mondes (en 1932), Huxley, à travers un dense et court essai, revient sur son roman à la lumière des changements du monde survenus dans l'intervalle, dont le plus marquant : la Seconde Guerre mondiale. Entretemps aussi, un autre roman dystopique est paru, dont Huxley ne peut faire l'économie : 1984, d'Orwell.

Ainsi, l'auteur analyse à la fois l'évolution du monde depuis les années 1930 et fait des projections dont beaucoup, hélas, se sont vérifiées. Il pointe déjà les fléaux dont nous subissons aujourd'hui les effets : surnatalité, ressources qui se raréfient, contrôle mental des individus par les élites politiques et économiques, notamment à travers les drogues et le conditionnement psychique, etc. Autant d'éléments propres à générer ce que l'auteur appelle un « totalitarisme non violent ».

Huxley semble avoir eu un don de voyance lorsque, par exemple, il explique ceci, s'appuyant sur les travaux de Pavlov : « Il est devenu évident que le contrôle par répression des attitudes non conformes est moins efficace, au bout du compte, que le contrôle par renforcement des attitudes satisfaisantes au moyen de récompenses et que, dans l'ensemble, la terreur en tant que procédé de gouvernement rend moins bien que la manipulation non violente du milieu, des pensées et des sentiments de l'individu. » Plus loin : « Les sujets des tyrans à venir seront enrégimentés sans douleur par un corps d'ingénieurs sociaux hautement qualifiés. » Les GAFA ne seraient-ils pas ces « ingénieurs sociaux » ? Je pose la question…

Dans ce monde manipulation, le Panem et circenses – du pain et des jeux – romain est plus que jamais d'actualité : « L'art et la science de la manipulation en venant à être mieux connus, les dictateurs de l'avenir apprendront sans aucun doute à combiner ces procédés avec la distraction ininterrompue. »

Plus loin : « Les services de ventes politiques ne font appel qu'aux faiblesses de leurs électeurs, jamais à leur force latente. Ils se gardent bien d'éduquer les masses et de les mettre en mesure de se gouverner elles-mêmes, jugeant très suffisant de les manipuler et de les exploiter. » Sachant par ailleurs que : « Une vérité sans éclat peut être éclipsée par un mensonge passionnant. » Et que : « Dans sa forme actuelle, l'ordre social dépend, pour continuer d'exister, de l'acceptation, sans trop de questions embarrassantes, de la propagande mise en circulation par les autorités. » autant de réflexions qui collent parfaitement à notre XXIe siècle.


Citant un certain Erich Fromm, Huxley énonce une autre vérité : « Notre société occidentale contemporaine, malgré ses progrès matériels, intellectuels et sociaux, devient rapidement moins propre à assurer la santé mentale et tend à saper, dans chaque individu, la sécurité intérieure, le bonheur, la raison, la faculté d'aimer. »

Pour autant, Huxley avance quelques pistes pour sortir de cette fatalité. Sauf que Huxley a écrit son texte en 1957. Nous sommes en 2022 et, à moins d'un miracle, je ne vois pas comment nous allons éviter cette catastrophe qui pourrait avoir raison de l'humanité. Mais on m'a dit que c'était bien de croire aux miracles…


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Quand j'ai découvert qu'il y avait une suite au roman " le Meilleur des Mondes " je me suis dépêchée de la trouver tant j'étais pressée de la lire.
L'étoile en moins c'est pour ma déception lorsque j'ai constaté qu'il ne s'agissait pas d'une suite sous la forme d'un roman. Ce livre est en fait une analyse du précédent ouvrage, une analyse fort pertinente du monde créé par l'auteur dans son roman " le Meilleur des Mondes ".
Tout comme le roman, cette analyse de ce monde imaginé a également des allures de prophéties quand je vois aujourd'hui à quoi ressemble notre société moderne dite avancée.
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Entre essai et analyse sur son ouvrage phare « le meilleur des mondes », ce livre tente de montrer les mécanismes capables de contrôler une société qu'elle soit démocratique ou non. Certaines sont pertinentes et trouvent leur écho dans notre époque actuelle alors que d'autres nous ramènent vers de l'anticipation de bas étage.

Une seule chose est sûr c'est que le contrôle des masses ne fait pas intervenir les mêmes mécanismes que le contrôle d'une individualité quelle qu'elle soit.Contrôler une société pour son bien en utilisant certains ressorts vieux comme le monde est une chose, utiliser la science et ses progrès pour le contrôle (la manipulation) de chacun est autrement plus compliqué.

Finalement, cet ouvrage ne fait qu'effleurer les points sensibles, dont on déjà conscience les personnes prenant un tant soit peu de recul. Il manque une analyse profonde des interactions intervenant dans les différentes strates de la société, entre les différents pays, un retour sur l'histoire de l'avènement des empires et leur chute et surtout qu'elles seraient les conséquences de certaines des mesures évoquées dans les derniers chapitres.
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Après avoir lu le meilleur des mondes que j'avais adoré à l'époque adolescente, me voilà confronté à une pseudo suite, ou l'auteur tente de faire une critique, et de son oeuvre et du monde lui même...

Une première remarque : 150 pages et j'ai rarement lu un livre qui me paraissais aussi long...
En effet Huxley, s'enfonce dans les méandre de son oeuvre première, en essayant de la comparer d'abord à d'autre oeuvre contemporaine (1984 entre autre) et la politique de certaine pays plus ou moins totalitaire sans les citées (même si on pressent de façon évidente que la guerre froide est en plein boum, que les communiste sont des gros pas beau ... mais pas que).
Donc chaque chapitre est un genre de mini manuel du parfait dictateur, en allant de propos eugéniste sur la régulation des naissance, à de magnifique théorie du complot, tout ça pour essayer de démontrer qu'on tant vers une société totalitaire ou la liberté aura bientôt disparu pour finir dans un monde semblable à son livre...

Je m'arrêterais vite dans mon commentaire de ce livre qui ne m'as clairement pas plus, et qui m'a fait penser au moment de solitude que l'on ressent quand on tente vainement d'expliquer une blague que personne n'a compris, et qui est juste mauvaise et sans intérêt, que l'ont oubliera si tôt le dos tourné.
Restez sur votre première impression du meilleur des mondes, et n'allez pas vers cette suite qui n'en est pas une.

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