« Je ferme les yeux… et j'essaie de l'imaginer.
Mais même si cette époque n'est pas si lointaine…
elle ne fait plus partie de notre mémoire. »
C'est par ces quelques mots que débute l'histoire de Zéro pour l'éternité et ceux-ci ne sont pas sans nous rappeler le voyage au Japon d'
Alain Lewkowicz et consorts pour leur documentaire sur
Anne Frank.
Si par son manga, qui est adapté du roman du même nom,
Naoki Hyakuta (est-il romancier et scénariste d'ailleurs ou est-ce
Souichi Sumoto qui a tout retranscrit en manga ?) parvient à instruire le peuple nippon (et nous aussi, lecteurs occidentaux, par la même occasion) sur la grande guerre… alors Zéro pour l'éternité est un manga utile !
La seconde guerre mondiale, bien sûr, est le sujet principal. Mais les auteurs s'attardent plus particulièrement ici sur les pilotes des avions de chasse japonais Mitsubishi A6M, plus connus par leur surnom : Zéro.
Polar généalogique
Kentarô, étudiant/chômeur/branleur (gardez la mention que vous jugerez la plus adéquate), a perdu toute envie de passer son concours dans la magistrature et se languit à longueur de journée. C'est sa soeur Keiko qui le sort de sa torpeur en lui proposant un « job » : enquêter sur le grand-père qu'ils n'ont jamais connu, mort à 26 ans lors d'une attaque kamikaze…
Vaste programme et d'autant plus si l'on considère que leur grand-mère vient de mourir, emportant avec elle un secret dont elle n'a jamais voulu parler, même avec sa propre fille. Intriguant n'est-ce pas ?
C'est aussi ce que ce dit ce brave Kentarô (notez l'usage du mot « brave ») qui va petit à petit s'intéresser à la vie de cet homme dont il ne connaît rien pour en même temps se reconstruire lui-même.
Soyons tout à fait francs : la fiction développée par les auteurs n'est qu'un prétexte pour revisiter l'histoire et poser la condition de ces hommes programmés à la mort.
On apprécie cependant l'effort de documentation et de véracité (bien que le récit dégage aussi quelques largesses probablement pour des raisons scénaristiques), même si le résumé d'une guerre en 5 tomes est une forme de vulgarisation. On peut seulement regretter un petit côté « simpliste » dans ces relations familiales un peu surfaites.
En voyant arriver la petite Kaïha et son joli minois de midinette, on a eu peur de basculer dans un shônen. Mais non : il s'agit bien d'un seinen et il est historiquement plutôt bien foutu.
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