Une mystérieuse découverte de Tobby Ibston s'est révélé être
une magnifique découverte !
Comment définir ce roman, ça risque d'être difficile tellement il a de facettes : un roman initiatique, une quête philosophique, un voyage spirituel aux frontières du fantastique, un magnifique road trip parti d'Angleterre jusqu'aux confins enneigés de la Suéde, des rencontres qui jalonnent une vie et façonnent un destin, il y a tout ça et tellement plus encore dans cette lecture, alors laissez vous portez et montez à bord.
Dans ce camping-car répondant au doux nom d'Aristéas, M. Balderson est aux commandes, c'est un vieil homme atypique, borgne, à l'oeil d'un bleu électrique, au charisme indéniable qui semble savoir tout sur tout, et qui est surtout un érudit énigmatique.
En passagère avertie, on trouve la fabuleuse Judy, une jeune fille d'origine iranienne, intelligente, intrépide et indépendante, férue d'équations et de mathématiques.
C'est elle qui est à l'origine de la virée jusqu'aux confins de la Suède. Laissée seule sur sa péniche par son père parti aider un ami, c'est lorsque les services sociaux s'immiscent dans sa vie, qu'elle décide de partir à la recherche de son père qui n'est toujours pas rentré.
Et dans leurs bagages, ils emmènent avec eux, le petit William un garçon sans filtre , qui dit tout ce qu'il pense quand il le pense, et surtout qui promène partout où il va au fond de sa poche un objet mystérieux trouvé dans le parc municipal après le passage d'une tempête.
Des personnages atypiques et tellement attachants qui vont croiser sur leur route des personnes qui connaissent la valeur des saisons et du temps qui passe, la valeur des arbres et de toutes les ressources que nous donnent la nature, des gens qui savent réellement ce que les mots hospitalité et solidarité veulent dire. Une histoire pleine d'humanité et d'humanisme.
On y croise des personnages fabuleux, tous si bienveillants que ça fait du bien et ça réchauffe le coeur dans ces paysages enneigés.
Et surtout, ce livre est rempli de philosophie, c'est intelligent, ça ouvre les yeux, il y est question de liberté, des autres les "eux", de notre rapport aux autres et pas qu'aux migrants et réfugiés, non à tous les autres, des chemins à faire et des racines profondément ancrées en nous, des vallées à parcourir, de la vie et de la mort qui ne vont pas l'une sans l'autre, de l'espoir, de la tolérance, d'amitié et d'entraide.
Quand un roman parvient avec une telle fluidité à mêler la mythologie nordique et le soufisme, à combler le fossé qui soit disant existe entre des cultures si éloignées soient-elles, et à les faire se compléter de façon constructive, je dis chapeau bas, Monsieur Ibbston. J'espère vraiment que vous avez encore bien d'autres histoires à nous conter, en tout cas je serais au rendez-vous.