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sur 462 notes
Sur fond de guerre, de nazisme, de résistance, de corruption et de délation, nous découvrons l'Islande occupée par les alliés américains pendant la seconde guerre mondiale.

En parallèle, Flovent et Thorson, deux enquêteurs de police d'origines différentes, collaborent ensemble pour résoudre plusieurs crimes : un noyé d'apparence trompeuse, un meurtre sauvage d'un jeune devant un bar, une disparition inquiétante, des viols sur mineures…

On évolue avec les différents personnages et les relations entre soldats et Islandais(es). On y découvre les impacts de cette occupation (familiaux, amoureux, économiques, corruption…).

Bof, bof, bof ! J'ai eu des difficultés à entrer dans l'histoire qui est très lente et complètement floue puisque au départ il n'y a pas trop de liens entre les personnages, les enquêteurs. On a l'impression de sauter du coq à l'âne. Cependant, lorsqu'on poursuit la lecture on commence à comprendre le tissage de l'intrigue. Et finalement, la fin est plutôt bien construite. Intrigue comme maillée dans un entonnoir.

Un mémorial à l'Islande et aux pays nordiques par temps de guerre, c'est la seule chose que je retiendrai de cette lecture, et qui, je pense, tenait à coeur à l'auteur.
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L'Islande pendant la 2nde guerre mondiale.
Ce deuxième volet des "Ombres" me permet de continuer à apprendre sur ce volet de l'histoire que je ne connaissais que dans les grandes lignes.
J'ai aimé me sentir un peu "baladée" avant que tous les fils ne se dénouent. La psychologie des personnages très développée rend les protagonistes attachants.
Néanmoins je pense que ce roman doit être lu dans un laps de temps court (à peine 2 jours pour moi). Les longueurs, les histoires parallèles et les flashback me semblent difficiles à suivre sur une lecture étalée dans le temps.
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Indridason, Arnaldur (2017 (2016)). La femme de l'ombre. Trilogie des ombres. Tome 2. Paris : Éditions Métaillé.

Note du lecteur
Tome 2 de la trilogie des ombres, dans La femme de l'ombre, Florent et Thorson mènent en parallèle des enquêtes sur l'assassinat d'un jeune islandais portait des vêtements militaires américains, la disparition d'une jeune prostituée et l'assassinat d'un homme retrouvé noyé. Encore une fois, Indridason montre la maîtrise acquise de la narration dans le genre du polar. Les intrigues s'imbriquent de façon à dévoiler progressivement les dessous des crimes sur lesquels ses personnages fétiches enquêtent. Tout se déroule en contexte de guerre en Islande où les Américains, après les Britanniques, occupent l'île comme base d'intervention. Même si les histoires sont traitées en parallèle, elles contribuent à décrire le contexte dans lequel les gens devaient évoluer à cette époque; ainsi, les descriptions du contexte socio-historique sont soignées et précises; l'auteur respecte également la difficile cohabitation des militaires avec les Islandais; il décrit bien la complicité qui s'établit dans le crime, mais aussi l'exploitation des forces et du pouvoir. Peu à peu, les intrigues dévoilent les profondes souffrances et les vils abus des uns et des autres.
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Résumé :

Tome 1 : Un représentant de commerce est retrouvé dans un petit appartement de Reykjavik, tué d'une balle de Colt et le front marqué d'un “SS” en lettres de sang. Rapidement les soupçons portent sur les soldats étrangers qui grouillent dans la ville en cet été 1941.
Deux jeunes gens sont chargés des investigations : Flovent, le seul enquêteur de la police criminelle d'Islande, ex-stagiaire à Scotland Yard, et Thorson, l'Islandais né au Canada, désigné comme enquêteur par les militaires parce qu'il est bilingue.
L'afflux des soldats britanniques et américains bouleverse cette île de pêcheurs et d'agriculteurs qui évolue rapidement vers la modernité. Les femmes s'émancipent. Les nazis, malgré la dissolution de leur parti, n'ont pas renoncé à trouver des traces de leurs mythes et de la pureté aryenne dans l'île. Par ailleurs on attend en secret la visite d'un grand homme.
Les multiples rebondissements de l'enquête dressent un tableau passionnant de l'Islande de la “Situation”, cette occupation de jeunes soldats qui sèment le trouble parmi la population féminine. Ils révèlent aussi des enquêteurs tenaces, méprisés par les autorités militaires mais déterminés à ne pas se laisser imposer des coupables attendus.

Tome 2 : Une jeune femme attend son fiancé à Petsamo, une ville tout au nord de la Finlande. Tous deux doivent rentrer en Islande sur le paquebot Esja pour fuir la guerre qui vient d'éclater dans les pays nordiques, mais le jeune homme n'arrive pas.
Au printemps 1943, dans une Islande occupée par les troupes alliées, la découverte d'un corps rejeté par la mer sème l'émoi à Reykjavík. Au même moment, un jeune homme est victime d'une agression d'une sauvagerie inouïe non loin d'un bar à soldats, et une femme qui fréquente avec assiduité les militaires disparaît brusquement. Les jeunes enquêteurs Flovent et Thorson suivent des pistes contradictoires et dangereuses : officiers corrompus, Gestapo, vulgaires voyous…

Tome 3 : Un vieil homme solitaire est retrouvé mort dans son lit. Il semble avoir été étouffé sous son oreiller. Dans ses tiroirs, des coupures de presse sur la découverte du corps d'une jeune couturière dans le passage des Ombres en 1944, pendant l'occupation américaine.
Pourquoi cet ancien crime refait-il surface après tout ce temps ? La police a-t-elle arrêté un innocent ?
Soixante ans plus tard, l'ex-inspecteur Konrad décide de mener une double enquête. Jumeau littéraire d'Erlendur, il a grandi en ville, dans ce quartier des Ombres si mal famé, avec un père escroc, vraie brute et faux spirite. Il découvre que l'Islande de la « situation » n'est pas tendre avec les jeunes filles, trompées, abusées, abandonnées, à qui on souffle parfois, une fois l'affaire consommée, « tu diras que c'était les elfes ».

Commentaires : D'entrée de jeu je dois le confesser : Arnaldur Indridason est un mes des auteurs de polars préférés et il ne m'a jamais déçu. J'ai tout lu sa production publiée en français et j'attends toujours l'arrivée en librairie de son roman le plus récent.

Dans la Trilogie des ombres, cet historien de formation, journaliste et critique de cinéma délaisse son limier fétiche, Erlendur Sveinsson, pour mettre en scène un nouveau couple d'enquêteurs, Flovent et Thorson à l'époque de l'occupation américano-britannique de l'Islande à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Et dans le dernier tome, un certain Konrad, policier à la retraite, qui nous reviendra dans un roman noir dont la parution est annoncée pour février 2019 : Ce que savait la nuit.

Dans cette trilogie, d'abord deux enquêtes habilement ficelées à la Indridason nous font découvrir quelques pages peu reluisantes de la présence militaire dans l'île en 1941 et en 1944. Deux enquêteurs qui mènent rondement leurs interrogatoires à la recherche de la vérité. Celle qu'on croit deviner de chapitre en chapitre et, à la toute fin, l'imprévisible. Deux récits dont il est difficile d'en suspendre la lecture. Des personnages bien campés, des dialogues vivants. le tout dans une Reykjavik noire.

Dans le troisième roman, l'auteur entrecroise deux enquêtes qui n'en font qu'une. Sur deux époques : en 1944 et dans les années 2000. Encore une fois, des meurtres liés à des croyances populaires issues « des brumes, des glaces et des champs de lave » d'Islande dont les auteurs ne sont pas ceux que même les enquêteurs croient être. Je n'en dis pas plus pour ne pas gâcher votre plaisir.

À noter que Prix Blood Drop du roman policier islandais 2017 a été attribué à La femme de l'ombre alors que Passage des ombres s'est mérité de Grand prix RBA du roman noir.

Après que vous ayez lu la première phrase de ce triptyque polaire (« le Sudin contourna soigneusement les frégates et les torpilleurs avant d'accoster au port de Reykjavik »), vous serez rapidement envoûté-e et incapable d'en suspendre la lecture.

Ce que j'ai aimé : Dès les premières pages, Indridason nous plonge dans son univers d'écrivain amoureux de son pays.

Ce que j'ai moins aimé : Un petit détail pour le traducteur. On ne dit pas « né dans le Manitoba » (expression récurrente dans les trois tomes), mais plutôt « né au Manitoba ».
Lien : http://avisdelecturepolarsro..
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À nouveau, le roman prend place dans un contexte particulier qui est celui de l'Islande occupée pendant la 2ème Guerre Mondiale.

Un événement particulier est mis en lumière : la traversée de Petsamo ; en 1940 un équipage a rapatrié les Islandais domiciliés dans les autres pays nordiques. Cette traversée a été autorisée de manière exceptionnelle par les Allemands et les Britanniques.

Nous assistons d'une part à une enquête policière, enquête minutieuse et progressive, faite d'interrogatoires et de réflexion. D'un autre côté, une histoire menant à un crime nous est racontée sans que le lecteur puisse faire immédiatement le lien. Cela permet de comprendre les motivations des protagonistes, ce qui les a poussés à commettre certains actes.

Comme à son habitude, Indridason met en avant l'humanité de ses personnages avant leurs actes.

Cela dit, j'ai tout de même regretté que dans ce second tome, on n'en apprenne pas plus sur les enquêteurs et que leurs vies personnelles ne soient quasiment pas abordées.
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2nd opus dans la lignée du 1er.
Enquête assez lente menée par un inspecteur islandais et un militaire de la police canadienne.
L'action se passe pendant la seconde guerre mondiale quand l'Islande est occupée par les alliés.
Ces milieux militaires intéressent beaucoup Indridason car il a écrit plusieurs romans sur ce thème en toile de fond et sur la différence de cultures .
Lecture agréable mais qui manque un peu de suspense et de rebondissements mais intéressante par son coté historique.
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Ce deuxième tome de "la trilogie des ombres" m'a une fois de plus enthousiasmé. Arnaldur Indridason parvient sans peine à nous plonger dans cette Islande où l'on découvre les affres de ce pays occupé.
Avec cette écriture qui lui est propre, et son habileté subtile, il parvient à nous plonger dans les diverses intrigues de ce roman où les personnages sont soient attachants soient cruels.
Là bas -en Islande- comme ailleurs la guerre a bouleversé des vies. J'ai littéralement été captivé par ce deuxième tome, et j'ai lu avec empressement l'extrait du 3e et dernier tome "passage des ombres" qui sortira au printemps. J'ai hâte car je sais -qu'une fois de plus- je ne serais pas déçue car je reste une inconditionnelle d'Arnaldur Indridason.
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Dans ce deuxième volume de la trilogie, nous retrouvons les enquêteurs du premier tome, Flovent et Thorson. Ils se connaissent maintenant assez bien et sont appelés à intervenir pour deux meurtres n'ayant apparemment rien à voir l'un avec l'autre.

Un jeune homme a trouvé la mort non loin d'un bar à soldats. Il a été sauvagement battu. Par ailleurs, la mer a rejeté le corps d'un homme sur la côte. Tout laisse supposer qu'il s'agit d'un suicide ou d'un accident, mais l'autopsie dévoilera un détail troublant.

Nos enquêteurs ne vont donc pas manquer de travail et les deux affaires finiront par converger à travers le personnage d'une femme. le contexte est le même, l'Islande occupée par les troupes alliés dans les années 40, les Islandaises tournant autour des soldats pour transformer leur vie, du moins le croient-elles et les inévitables profiteurs et magouilleurs.

Comme dans la première enquête, ce qui a surtout retenu mon intérêt c'est le fond historique. Ici, tout démarre avec un bateau qui ramène au pays des Islandais vivant dans les pays nordiques maintenant occupés par les Allemands. Une jeune femme attend son fiancé à Petsamo, en Finlande. Il devait la rejoindre pour prendre le bateau, mais il n'est pas là. Un de ses amis lui apprend qu'il a été arrêté par les Allemands. Elle n'aura de cesse de comprendre ce qui s'est passé et où est maintenant le jeune homme.

Quant au jeune battu à mort devant un bar, il montre la mauvaise volonté de l'Armée à enquêter lorsqu'un de ses hommes est mis en cause. le pente naturelle de la hiérarchie militaire est de nier le problème et de refuser la moindre collaboration. Thorson n'est pas toujours à l'aise dans sa position d'appui à la police islandaise, même si son amitié pour Flovent arrondi souvent les angles. Les occupants, fussent-ils des alliés, considèrent la population locale comme inférieure et primaire.

J'ai trouvé le rythme plus nerveux que dans le premier tome, nous entrons un peu plus dans l'histoire personnelle des enquêteurs et la situation complexe des Islandais à cette période. Je me suis davantage attachée aux personnages et me suis demandée longtemps de quelle manière les deux affaires se recouperaient.

J'attends maintenant avec impatience le troisième et dernier tome (au printemps 2018).

Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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C'est avec un enthousiasme débordant que je vous parle aujourd'hui du deuxième tome de la série de l'ombre de l'auteur islandais Arnaldur Indridason. Tellement débordant d'ailleurs que ce n'est pas évident pour moi de rédiger cet article tant j'ai envie de vous en dire et de vous mettre en avant ce que j'aime tellement chez cet auteur. Ceux qui me suivent régulièrement sur les réseaux sociaux connaissent mon état de fébrilité lorsque je lis un ouvrage islandais, alors en plus quand il s'agit d'un de mes auteurs préférés toute nationalité confondue, imaginez donc !

Rarement déçue par lui, je suis une de ses lectrices inconditionnelles, j'ai lu toute sa bibliographie et bien que j'attende avec une impatience grandissante le retour de son personnage récurrent Erlendur, j'apprécie toujours quand il sort un livre même s'il n'est pas dans la continuité de cette série, ce qui est le cas ici. Il a d'ailleurs récemment reçu le prix Blood drop du roman policier islandais 2017, rien que ça !

Préparez vos moufles et vos vêtements les plus chauds, je vous emmène en Islande pour vous parler du tout dernier né de l'auteur Arnaldur Indridason

[On prend les mêmes bons ingrédients, et on recommence !]

Si le tome 1, Dans l'ombre, marquait une rupture nette et franche dans le style d'Indridason, grâce à un rythme bien plus poussé que ses précédentes parutions, le tome 2 en est sa suite logique et j'ai retrouvé les mêmes ingrédients qui ont crée mon coup de coeur pour le premier opus.

Nous suivons donc les mêmes personnages principaux dans ce livre, mais il s'agit bien d'une nouvelle enquête et non d'une suite à proprement parlé. J'apprécie beaucoup d'avoir des personnages récurrents parce que j'ai tendance à m'attacher à eux, et le duo de Thorsen et Flovent m'avait beaucoup plu lors de ma précédente lecture. Sous des traits psychologiques profondément humains, les personnalités s'affinent et se dévoilent, les rendant foncièrement crédibles et intéressants. Ici, pas de héros, jamais chez Indridason d'ailleurs. Deux petits gars ordinaires, avec leurs forces et leurs faiblesses, leurs hésitations et leur pugnacité. Une amitié et un respect profond lie les deux hommes, ils sont très complémentaires et pour une fois ça fait du bien de ne pas nous retrouver confrontés à un flic torturé et mal dans sa vie.

Une des marques de fabrique de l'écrivain nordique est le profond réalisme dans lequel il plonge ses lecteurs et qui donne un côté très immersif à l'histoire (et qui accessoirement m'a fait acheté mes premiers billets d'avion pour l'Islande en 2014). On s'y croirait presque, dans les rues froides de la capitale Reykjavik, au beau milieu des années 40, croisant des militaires à chaque coin de rue; on s'y verrait presque, devant ce bar miteux où les islandaises vont faire quelques passes avec les militaires américains pour récupérer quelques malheureuses couronnes, dans une période où tout manque et où le marché noir bat son plein.

Si cette fois les paysages islandais sont un peu relégués au second plan à mon grand désarroi – excepté lors d'une scène dans les champs de lave de la péninsule de Reykjanes – il n'en reste pas moins que l'atmosphère islandaise est bel et bien au rendez-vous, comme à chaque fois. J'apprécie énormément les thrillers qui sont chargés de l'atmosphère du pays dans lequel ils se situent. On ne vivra pas de la même manière une intrigue policière en Islande, en Ecosse ou dans les favelas mexicaines. Les thrillers nordiques ont les particularités d'avoir un rythme d'enquête relativement calme et un développement culturel/politique assez important ce qui ancre le lecteur solidement dans l'histoire et la rend terriblement immersive. C'est ça moi que j'aime, déconnecter complètement de ma réalité pour découvrir autre chose. le point fort des thrillers du grand froid, c'est ce petit truc en plus qui rendra le livre glauque, sombre et froid comme la nuit polaire : un climat difficile, une luminosité parfois quasi inexistante, une pluie drue qui vous trempe ou un brouillard qui vous colle à la peau. Forcément, ça colle parfaitement à ce genre littéraire! Parfois je lis des polars qui pourraient se passer dans n'importe quel pays, parce que les lieux et l'aspect social ne sont pas développés par l'auteur. Ici, et avec les auteurs islandais en général, ce n'est pas le cas. Prenez le cas d'Arni Thorarinsson qui nous dresse à chaque parution une critique de la société islandaise, ou prenez encore Ragnar Jonasson, l'étoile montante du thriller islandais, qui vous cloître dans un village coupé du monde en pleine tempête de neige… Les islandais aiment profondément leur pays, et ils aiment par dessus tout en parler, y compris dans leurs polars ! Dans La femme de l'ombre, vous serez plongés dans les villes et rues aux noms à rallonge et incompréhensibles où quand vous aurez terminé de lire leur nom, vous ne vous souviendrez plus forcément du début, vous devrez même peut-être prendre quelques petites notes pour vous rappeler des prénoms des personnages. Finalement, est-ce un frein à la lecture? Non ! D'abord, parce qu'on s'y habitue, ensuite, parce que le petit post-it est là pour ça, et que ça serait vraiment dommage de passer à côté pour si peu de choses !

Comme je vous le disais, j'aimais le style de l'auteur depuis son premier livre (avec toutefois une déception avec le Duel auquel je n'avais pas du tout accroché) mais il est vrai que le rythme est relativement calme par rapport à ce que j'aime lire habituellement. Cependant, j'ai la sensation que cette trilogie a permis à Indridason de s'affranchir un peu de son anti-héros Erlendur, et de sortir de son schéma d'écriture classique en nous proposant quelque chose de plus dynamique.

[Parlons un peu du rythme !]

Pas de surprise, je vous l'ai dit, ici l'action est bien plus importante : pas d'ennui, pas de temps mort, pas de longues descriptions de paysages ou de conditions météorologiques difficiles (même si personnellement ça m'a un peu manqué), place à l'action et aux investigations ! J'insiste vraiment sur ce point parce que de nombreux lecteurs me disent qu'ils n'osent pas sauter le pas pour découvrir cet auteur car ils n'accrochent pas forcément aux thrillers nordiques. Oui, il peut y avoir du rythme dans un polar nordique. Oui, Arnaldur Indridason a évolué à ce niveau (s'est-il adapté aux attentes du public ou a-t-il eu envie de faire évoluer son écriture ? Mystère ! j'espère avoir la chance un jour de le rencontrer en salon pour lui poser la question). Quoi qu'il en soit, on ne peut pas s'ennuyer avec un livre comme celui-ci ou avec Dans l'ombre. Certes, pas de gore, pas de scènes de massacres, pas de litres d'hémoglobine. Mais il y a réellement quelque chose de différent que vous accrochera.

[ Parlons de l'intrigue ]

La femme de l'ombre c'est : des cadavres, plusieurs histoires de vie qui convergeront vers une même intrigue et une enquête menée dans un milieu militaire très fermé. Accompagnés de nos deux enquêteurs, l'un islandais, l'autre, militaire, nous essaierons de percer le mystère qui entoure la mort d'un jeune soldat, sauvagement tabassé devant un bar fréquenté par les soldats et les islandaises qui vendent leurs charmes pour quelques couronnes. Traditionnellement, Arnaldur Indridason nous plonge dans deux enquêtes : l'une contemporaine et l'autre non résolue qui se situe dans le passé. Ici, à nouveau, l'auteur sortira de son schéma traditionnel pour ancrer son histoire dans les années 40. N'ayant pas abandonné pour autant son jeu de temporalité, l'écrivain vous surprendra parfois, au détour d'une révélation, alors que vous pensiez que l'histoire était écrite de manière linéaire. Je ne vous en dirais pas plus, pour comprendre de quoi je veux parler, il faudra le lire!

[ Un peu d'Histoire. Mais pas trop! ]
Ce thriller est, comme le tome 1, un thriller historique. Je vous l'ai dit plusieurs fois, je déteste les thrillers historiques où l'Histoire avec un grand H prend toute la place sur l'enquête. Ici, je dirais que cela se fait de manière discrète, l'auteur joue à nouveau sur l'atmosphère (on y revient toujours ! ) qui règne dans le pays au moment de la Seconde Guerre Mondiale. Vous ne serez pas noyés par les détails historiques longs et ennuyeux, vous n'allez pas lire un ouvrage historique vous racontant les détails historiques du pays, non, vraiment ce n'est pas ça. Si je devais mettre un mot ici sur le ressenti que j'ai par rapport à ça, je dirais, en utilisant une métaphore culinaire, que les faits historiques sont une sorte de condiment, présent pour donner un petit coup de peps à l'enquête policière. Elle permet également d'accroître le sentiment d'immersion du lecteur.

[Le mot de la fin]

Je vais bien réussir à vous faire lire des thrillers islandais, vous, récalcitrants qui me résistez encore et qui ne vous êtes toujours pas lancés dans les eaux glaciales de l'Atlantique nord.

J'ai longuement insisté dans cet article pour balayer les préjugés qui voudraient que le polar nordique soit un livre calme et avec peu d'action, mais je crois vraiment en ce que je dis, et je ferai le nécessaire pour vous donner envie de découvrir cet auteur qui m'est cher.

Arnaldur Indridason est pour moi le maître incontesté du thriller nordique, et il est également dans mon trio de tête de mes auteurs favoris, celui que je lis sans même m'intéresser à la 4è de couverture, celui pour qui j'abandonne toute lecture en cours lorsque son nouvel opus est édité.

Je reste néanmoins, comme d'habitude, profondément objective dans mon article. Je ne pourrais pas mettre autant de coeur dans une chronique si je ne pensais pas réellement ce que je dis. Parfois ça ne passe pas vraiment, comme avec le Duel, mais la plupart du temps je suis enchantée de ma lecture et c'est à nouveau le cas ici.
Lien : https://anaisseriallectrice...
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Une bonne lecture dans l'ensemble. le lecteur comprend vite le mobile du meurtre, pas de grand suspens. Ce que j'apprécie dans cette saga, c'est qu'elle est moins sombre que celle d'Erlendur.
Je me suis attachée à Flovent et à Thorson. le duo s'accorde bien.
Le gros point positif pour ma part, c'est la découverte de l'histoire de l'Islande. J'ai découvert entre autre que l'Islande avait été envahi par les anglais, puis par les américains pendant la Seconde Guerre Mondiale. L'auteur a bien cerné ce qui se passe dans les pays occupés.
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