La sexygénaire n'a pas dit son dernier mot

Pouncer est couché sur le dos dans la pelouse et se dore au soleil de septembre, les yeux fermés, les pattes en l'air, l'image du bonheur. Mais si vulnérable. Deux ramiers sont installés sur le cerisier, tels de gros coussins gris. Un merle arpente la pelouse à la recherche de vers parmi les pâquerettes. du fond du jardin que ferme une haie d'arbres et de buissons, émerge un écureuil gris. J'ai l'impression pendant un moment d'être saint François d'Assise.

Le type veut savoir s'il y a un golf au paradis. L'ange lui répond : la bonne nouvelle c'est que oui, il y a un golf. Un green parfait, une herbe merveilleuse, un paysage superbe, des douzaines de caddies, un soleil permanent. La mauvaise nouvelle : vous commencez votre partie à neuf heures demain matin.

J'avoue que j'étais déjà de mauvais poil en arrivant. Et les choses ont empiré bien avant d'apprendre que mon voisin était psy. A cause du centre de table : un immense bouquet de fleurs exotiques géantes rouges et jaunes flanquées de hautes bougies, qui empêchent de voir les invités assis en face. Le tout ressemble à une association de pénis et de vagins - le dernier chic monstrueux en matière de décoration florale. Je réussis à force d'amabilités et d'excuses à le faire déplacer. (C'est absolument ravissant Marionnette mais je veux te voir quand tu parles) Hélas, je n'ai pas le courage de m'attaquer aux bougies? Résultat ? Les invités doivent se pencher d'un côté ou de l'autre chaque fois qu'ils prennent la parole. Et chaque fois que je regarde en face de moi, j'ai l'impression d'être en visite à la prison de Wormwood Scrubs.